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Un affront contre une culture

Portrait du Bataclan, victime d’une des attaques du 13 novembre.

Amandine Hamon

En mitraillant le cœur du Bataclan, les terroristes du 13 novembre se sont attaqués à un symbole de la mixité sociale et culturelle parisienne. Classé monument historique, le théâtre est un lieu de métissage qui élève la voix de tous les style musicaux. D’Oasis à Snoop Dogg, Stromae ou encore Cesaria Evora. 

Joyau architectural et symbole de la culture festive parisienne, il accueillait, le soir du drame, le groupe Eagles of Death Metal, à guichet fermé.

Amandine Hamon

Patrimoine de culture

Le Bataclan, c’est ce bâtiment de pierre à la façade colorée de jaune et de rouge, qui semble hors du temps. Bâti en 1865 par Charles Duval, « Le grand Café Chinois ‑Théâtre Bataclan », accueillait à l’origine des ballets et des numéros d’acrobatie. C’était  un music-hall et son nom « Bataclan » vient de l’opérette Ba-Ta-Clan de Jacques Offenbach (1955), une oeuvre inspirée par les tendances orientalistes de l’époque. Après une période de gloire, un rachat, une transformation en cinéma et un incendie en 1933, le bâtiment est partiellement détruit en 1950 puis fermé en 1969. Grâce à Joël Laloux, fils de la nouvelle propriétaire de la salle, le Bataclan développe une nouvelle programmation et finit par attirer des grands noms de la musique comme Lou Reed, qui y enregistrait son Bataclan ‘72. Espace de convergence des cultures musicales, de rencontres artistiques, mais surtout de détente, le Bataclan est une adresse parisienne populaire. Dans les années 1980, le théâtre était loin d’être un club bourgeois, puisqu’il était un lieu de rencontres pour les jeunes de banlieues qui s’intéressaient à la musique black française. Jamel Debbouze et Dany Boon y ont aussi donné certains de leurs one-man shows. Des artistes telles que Lianne La Havas et Louane étaient programmées pour le mois de décembre. 

« Espace de convergence des cultures musicales, de rencontres artistiques, mais surtout de détente »

En entrevue avec le magazine Télérama le samedi 14 novembre, l’un des propriétaires, Dominique Revert, expliquait qu’il ne savait pas encore ce qui allait advenir de la salle de spectacle. « Un agent anglais m’a téléphoné ce matin pour me dire que si nous organisions un concert de soutien, tous ses artistes étaient prêts à venir. » Au lendemain du drame, en hommage à la salle, mais aussi aux victimes des attentats, un artiste inconnu s’est installé non loin du Bataclan avec un piano à queue marqué d’un symbole de paix. Comme un signe de soutien, mais aussi de lutte pacifique pour dire que la terreur ne fait pas taire la musique, le pianiste a joué Imagine de John Lennon, une chanson qui appelle à imaginer un monde où tout cela n’arriverait pas.


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