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Effet Boomerang

L’ABC du drame français.

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En salles au Québec depuis le 23 octobre, Boomerang est un film réalisé par François Favrat mettant en scène trois célèbres acteurs français : Laurent Lafitte, Mélanie Laurent et Audrey Dana. Le scénario est celui d’un drame – adapté du roman de Tatiana de Rosnay –  s’intéressant aux relations familiales qui suivent une tragédie. Alors qu’Antoine, le protagoniste de l’histoire, retourne à Noirmoutier avec sa sœur Agathe, où ils ont passé leur enfance jusqu’à la noyade de leur mère, leur lourd passé remonte. Tel un boomerang, les secrets familiaux ressurgissent. Face à l’éternel silence de son père et de sa grand-mère ainsi qu’à l’obstination de sa sœur qui ne veut rien voir, Antoine va remonter dans ses souvenirs pour tenter de découvrir les réelles circonstances de la mort de sa mère. 

« Rafraîchir le scénario type du drame français. »

On s’y attend avant de voir le film : le scénario n’a rien d’original ou d’innovateur. C’est un scénario classique de conflit et de mensonges familiaux avec une résolution attendue. Le jeu des acteurs lui-même est prévisible. Mélanie Laurent et Laurent Laffitte restent dans les rôles, qu’on leur attribue, de personnages qui se veulent ordinaires, avec un jeu toujours très similaire. En dépit d’un scénario déjà vu, des éléments intéressants sont apportés. Le réalisateur porte un regard sur la relation père-fille ainsi que sur la relation amoureuse de deux jeunes filles qui tentent de trouver leur orientation sexuelle. Elles se retrouvent confrontées à la tâche difficile d’accepter leur identité sexuelle d’abord, puis surtout de l’avouer à leurs proches. Cette touche plus originale permet d’une certaine façon de rafraîchir le scénario type du drame français. 

C-boomerang
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Légèreté maîtrisée

Malgré le fait que nous soyons plongés dans une atmosphère morbide par la trame du film, avec des couleurs froides et des dialogues sourds, Boomerang garde un caractère presque léger. On sent que le film se veut dramatique, mais étrangement, on a du mal à ressentir son caractère tragique. Lorsque l’on connaît si bien ces acteurs, ces paysages, cette façon de s’exprimer avec des expressions et un humour très français, il devient difficile de réellement établir un « quatrième mur ». Les personnages parlent et plaisantent sur des jeux auxquels nous avons nous mêmes joués et incarnent des relations entre enfants et parents que nous avons tous vécues. On ressent donc comme une sorte de décalage entre ce que l’on voit et ce que l’on pense ; on analyse presque la scène comme si nous la dirigions avec le réalisateur tant elle nous paraît proche. 

Si certains aspects du film déçoivent, le bilan n’est pourtant pas négatif. On sort de la séance satisfait car finalement, on n’en attendait pas vraiment plus. C’est un de ces films où l’on ressort avec le sentiment d’avoir passé un bon moment, tout en sachant que ce n’est pas un film dont on se souviendra particulièrement. Il s’agit simplement d’un drame français léger de plus.


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