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Montréal, cette mécène

Lancement de la Rack galerie.

Isabelle Grégoire

Quelques mois après le décès de la mécène montréalaise Lilliane Stewart, la ville, toujours en deuil, n’est cependant pas en reste dans le domaine des arts.

À la new-yorkaise 

Murs de brique, public branché… L’espace Notre-Dame et la Rack galerie ouvraient leurs portes cette semaine. L’allure de loft new-yorkais est frappante dès l’entrée. Magalie, jeune femme responsable de la galerie et à l’origine du concept, apporte un petit bout de la Grosse Pomme en plein cœur de Montréal.  En collaboration avec Ariane, à la tête de l’espace culturel, elle lance un projet qui a pour objectif d’apporter de la visibilité à des artistes encore méconnus du grand public. « J’aime découvrir des talents, explique-t-elle, leur donner une plateforme. Là est tout l’intérêt de la combinaison galerie/espace culturel. Je ne veux pas que la galerie soit un endroit froid. Pendant les concerts et autres évènements organisés par Ariane, le public aura accès aux œuvres. Les deux projets s’alimentent entre eux. »

Un projet ouvert

Le principe d’espace culturel rapproche le public des œuvres de la galerie. Mais le projet est aussi très ouvert du point de vue des arts. Magalie, également à l’origine du choix des artistes, se félicite de rassembler tous les styles : « Dès ce soir, nous présentons de la photographie retravaillée, du transfert d’images, de l’acrylique… Il y en a pour tous les goûts ! » En effet, des travaux en noir et blanc, à l’air old school de Marylise Julien, aux instruments de musique décorés de John Lantier, jusqu’aux décors exotiques de Paul-André Larocque, la variété des genres semble évidente.

Ce dernier ainsi que son agent Nicolas sont d’ailleurs complètement satisfaits du résultat. « L’agencement est très bien géré », félicite l’agent, « Paul-André cherche de la visibilité au Québec et à l’international. L’espace Notre-Dame est une bonne opportunité pour la partie québécoise du projet. » Ce projet est d’ailleurs bien en place. Monsieur Larocque a déjà exposé des œuvres en Australie ainsi qu’en Europe, et voit son agenda complet jusqu’en juin. « J’ai besoin de voyager », confirme l’artiste. « Je me vois comme un oiseau dans un bateau » avoue-t-il, le sourire aux lèvres. Justement tatoué d’oiseaux et de bateaux tout le long de ses bras, ce fils de marin n’a pas peur de montrer sa différence. « Je suis atteint du THADA (trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention)», ajoute-t-il. « Ma tête est un permanent chaos ordonné. Mes œuvres me permettent de recoller les morceaux. »

Un public conquis

Un mot semble se présenter très clairement après cette première soirée : atypique. Pour le décor, pour le passage d’instruments décorés aux peintures très fortes d’Ani Müller, pour le projet.  Cette première soirée montre le choix de Magalie et Ariane : celui d’un pari. Et la première partie de ce pari semble réussie. En effet, les éloges sont nombreux : « Voir des jeunes se lancer dans un projet comme ça, de façon aussi créative, c’est vraiment génial » s’exclame une visiteuse. Mais d’autres vont encore plus loin : « C’est formidable ! La combinaison des artistes me plait car elle est très intéressante. En plus, l’endroit est vraiment très beau. »  À la question « êtes-vous susceptible de revenir ? », toutes les personnes interrogées ont répondu de manière positive. Le désir d’accessibilité des deux organisatrices semble donc assouvi pour cette première soirée. Mais le plus gros est encore à venir avec les futurs événements culturels au cœur de la promotion de cette nouvelle place artistique. Un endroit à surveiller, assurément.


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