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Le nouvel espoir

De fait.

Félicitations aux nouveaux élus ! Vous êtes dorénavant à la barre d’une municipalité pour les quatre prochaines années. Je fonde mon espoir sur vous pour un renouveau politique.

Sur la scène québécoise, on perçoit le maire de la ville comme un simple administrateur. Un fonctionnaire quasiment neutre face aux aléas politiques qui guident notre société. Il est vrai que certains maires deviennent des personnages colorés, on se souviendra d’eux, mais on ne pourra jamais prétendre qu’ils ont eu une influence marquée sur le développement du Québec. Il y a quelques exceptions certes. Les maires de Montréal ou de Québec ont tendance à laisser une marque plus importante, ce qui est naturel quand l’on représente quelques millions de citadins.

En fin de semaine, on a d’ailleurs tenté de me vendre Marcel Côté comme maire de Montréal en m’expliquant « qu’il est un gestionnaire hors pair, ce dont Montréal a réellement besoin ces temps-ci ». Vraiment, la principale qualité que je recherche chez un politicien, ce qui fait toute la différence dans une campagne électorale est sa capacité d’administrateur ? J’ai l’impression d’entendre les échos de François Legault, qui se vantait d’être le premier ministre idéal puisqu’il sait balancer un budget ; la preuve, c’est un comptable.

Sans nier les bénéfices que peuvent apporter de bons administrateurs, est-ce vraiment ce que nous voulons mettre de l’avant ? Les maires ont le potentiel d’être plus que ça. Après tout, ils travaillent à un niveau où les réalisations concrètes peuvent se faire sentir rapidement tout en occupant une grande place dans la vie des citoyens. Par exemple, lorsque l’arrondissement Rosemont-La-Petite-Patrie décide de mettre en place un système de collecte de compost, la différence est significative pour la vie du quartier. Une proportion élevée de la trace environnementale de la collectivité vient radicalement de changer. Si on pense au niveau provincial, le changement sera beaucoup plus lent. Même face à une forte volonté des décideurs politiques de modifier notre impact environnemental, cela prendra plusieurs années avant de pouvoir implanter un projet, qui prendra lui-même plusieurs années avant de donner un résultat substantiel. Il ne faut pas sous-estimer l’importance des décisions provinciales, mais plutôt reconnaître la contribution possible des décideurs municipaux. Les municipalités ont un potentiel de dynamisme impressionnant comparativement au système décisionnel ankylosé du provincial. Encore faut-il exploiter ce dynamisme.

Voilà mon meilleur espoir. Les nouveaux élus ont le potentiel de porter des projets politiques novateurs pour la société québécoise. Il n’est pas facile de tout faire tout seul, mais les nouveaux maires et mairesses peuvent s’unir pour innover au Québec, ce qu’ils font déjà par ailleurs sur plusieurs sujets. Nouveaux élus, je vous invite à ne pas être timides, à sortir sur la place publique, à prendre le relais des grands projets sociaux, à réussir là où nos élus provinciaux ont échoué. Nouveaux élus, vous avez le potentiel de redonner vie à la politique québécoise.


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