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La guerre des affiches

La lutte qui avait été entamée par l’Office Québécois de la Langue Française (OQLF) et certaines multinationales en mai dernier se concrétise à présent. Des compagnies multinationales se lancent dans une poursuite judiciaire, qui n’en est qu’à ses débuts. Alors que l’affichage des marques de commerce en anglais était toléré depuis près de dix ans, nombreuses sont les compagnies qui sont surprises, voire frustrées par un revirement de situation. L’OQLF fait planer la menace d’amendes pouvant s’élever jusqu’à 20 000$ ainsi que la perte du certificat de francisation pour les compagnies et détaillants qui ne se soumettraient pas à la demande d’ajouter un descriptif français à l’affichage de la marque de commerce.

Plusieurs sont ceux qui s’étonnent de la demande de l’OQLF, car ni la loi ni le règlement n’ont changé depuis l’obtention de leur certificat (obtenu depuis parfois plus de 10 ans). À cela l’OQLF répond que ça fait des années que les conseillers à la francisation ont soulevé la question. Depuis quelques années des campagnes de sensibilisation ont été mises sur pied par l’Office mais «[c]’est sûr que si à un moment donné, la souplesse et la sensibilisation ne fonctionnent plus, il faut passer à une autre étape », a affirmé le porte-parole Martin Bergeron lors d’une entrevue au quotidien Le Devoir. Six grandes compagnies ont cependant décidé de ne pas se laisser marcher sur les pieds. Best Buy, Costco, Gap, Old Navy, Guess et Wal-Mart se sont regroupés et ont fait appel à la Cour supérieur pour juger la légitimité de l’OQLF d’exiger l’ajout d’un descriptif français. La lutte s’annonce difficile. Comme le dit Nathalie St-Pierre, vice-présidente pour le Québec du Conseil Canadien du Commerce de Détail, en obtempérant, les compagnies pourraient remettre en question l’intégrité de leurs marques et livreront une bataille acharnée à l’OQLF et à sa nouvelle interprétation de la loi 101.


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