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Aux armes, candidats !

À vos marques, prêts, partez !

Dimanche le 16 octobre, le coup d’envoi pour la présidentielle a été donné lorsque François Hollande a été nominé candidat par le Parti Socialiste (PS) pour tenter de remporter l’élection, ce qui n’a pas eu lieu depuis 1988.

Le candidat socialiste va devoir s’atteler à plusieurs tâches difficiles. La plus complexe d’entre elles est sans doute d’unifier l’électorat français. Pour François Hollande, cela signifie réconcilier la gauche conservatrice, la gauche libérale et, plus problématiquement, le centre. Sans cependant se contredire, il devra se montrer rusé et jouer avec les mots afin de satisfaire cette vaste audience. Les Français verront-ils la création d’un Front Populaire version XXIe siècle, ou seront-ils témoins de l’effondrement définitif du Parti Socialiste en France ? Si le PS se voit à nouveau au poste de l’opposition à la suite du scrutin du 6 mai 2012, sa date de péremption sera peut-être venue. La victoire de François Hollande se jouera sur cette gymnastique politique.

La principale raison qui explique l’échec de Ségolène Royal aux élections présidentielles de 2007 est la division du PS d’alors. Madame Royale fut isolée de sa propre famille politique lorsque l’élite socialiste arrêta de la soutenir. François Hollande ne semble avoir compris cette leçon que partiellement. Bien qu’il se positionne comme étant le rassembleur, certaines de ses idées contredisent les plus anciens. En 2000, Laurent Fabius, haute personnalité socialiste et ancien ministre des Finances, avait allégé la taxation sur les bonus, stock-options et dividendes. Pour quelles raisons François Hollande souhaite-t-il défaire le travail d’un de ses proches alliés politiques ? Ce manque de cohérence au sein du parti fut la cause principale de nombre des défaites socialistes ; pourquoi commettre les mêmes erreurs ? Le PS manque d’originalité…

La gauche est souvent caricaturée comme idéaliste. Bien que cette image soit vivement contestée, son existence prouve un fond de vérité. « La vie est belle » : tel devrait être le slogan de campagne du PS. Est-il possible de vivre plus longtemps et de travailler moins ? Comment l’État est-il censé honorer ses dettes tout en payant la retraite des baby-boomers alors que sa recette fiscale n’augmente pas ? Revenir sur la loi des retraites, passée l’an dernier, serait catastrophique pour la survie financière de l’État. François Hollande doit réaliser que le retour à la retraite à soixante ans est utopique, qu’une telle promesse serait mensongère.

À toutes ces difficultés, il faudra ajouter un Nicolas Sarkozy qui, malgré son impopularité, est un « rassembleur talentueux et naturel » selon Le Figaro et par conséquent un adversaire à ne pas sous-estimer. Par ailleurs, François Hollande va devoir convaincre grand nombre de ses concitoyens que le système actuel n’est pas périmé mais seulement fébrile. Cela sera nécessaire si l’on veut compter les votes des sympathisants des extrêmes.


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