Aller au contenu

La haine tweetée

Les réseaux sociaux sont sources de chaos sur les campus.

Webmestre, Le Délit | Le Délit

Les menaces sur Twitter à McGill, la vidéo raciste « Asians in the Library » à l’Université de Californie à Los Angeles ; dans les deux cas le comportement en ligne d’étudiants qui déclenchent un blitz de communication de la part des universités.

Rapides et viraux, les réseaux sociaux sont impossibles à contrôler. Lorsque le nom de l’université est lié au débordement électronique de l’un de ses étudiants, tout se passe comme si elle se sentait responsable auprès de l’opinion publique. Les faits et gestes de ses étudiants affectent leur image, et bien souvent les universités sont sommées de prendre des mesures.

Raphaël Thézé | Le Délit
À McGill, la page Facebook « McGill : Stop Hate, Protect Students » a été créée pour faire pression sur l’université pour qu’elle prenne « les mesures disciplinaires les plus strictes à l’encontre de Haaris Khaan », l’auteur des tweets. La page compte une petite centaine d’adeptes.

Après la publication par le McGill Tribune des détails de l’événement le mardi, le plan de communication de l’université s’est articulé en trois mouvements. L’envoi le jeudi d’un courriel à l’ensemble de la communauté (étudiants et employés), une lettre ouverte dans le McGill Reporter, la publication des services de communication de l’université et enfin les réponses très limitées aux questions des médias. La ligne est claire : nous prenons ce genre de propos très au sérieux, nous les condamnons et nous prenons les mesures appropriées. C’est là que la loi du Québec sur la vie privée entre en jeu. Celle-ci est souvent invoquée par l’université qui y voit l’interdiction de publier la nature des mesures disciplinaires prises à l’encontre d’un étudiant en particulier.

À UCLA, la réaction de l’université a été similaire, et même plus rapide. Dès le lendemain de la mise en ligne de la vidéo, le chancelier de l’université californienne envoyait un courriel à la communauté condamnant les propos tenus par Alexandra Wallace. Le même jour, il enregistrait une déclaration mise en ligne sur YouTube dans laquelle il expliquait que c’était « un jour triste pour UCLA et décevant à titre personnel ». Tout comme la principale de McGill, il appelait à un usage responsable des réseaux sociaux.

Ces deux événements ont pris des proportions gigantesques. Les propos tenus, amplifiés par la caisse de résonnance que sont Internet et les réseaux sociaux, ont dépassé les murs des universités. Les dirigeants de ces institutions se retrouvent aujourd’hui dans une situation où ils doivent réagir à des propos publiés « par un simple clic », comme les décrit le courriel de McGill. La machine s’emballe et les étudiants blogueurs perdent le contrôle. Suite aux menaces et aux pressions, Alexandra Wallace a quitté l’Université de Californie.


Articles en lien