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Les 48 heures de la bande dessinée

Une fin de semaine à partager l’espace de création de bédéistes québécois, allemands, américains, belges et français, voilà ce que nous réservait la dernière édition du festival de création Les 48 heures de la bande dessinée. Petit bilan d’un événement unique dont le succès mérite d’être souligné.

Dans les locaux du Goethe-Institut Montréal, une équipe d’organisateurs motivés (Julie Delporte, Vincent Giard et Lise Rebout), assistés de bédévoles enthousiastes, ont accueilli vingt-cinq bédéistes afin de promouvoir la collaboration dans le milieu de la bande dessinée et de favoriser les échanges interculturels entre auteurs, amateurs, professionnels et public plus ou moins dilettante.

Flavie Halais

Divisé en deux volets, cet événement a commencé vendredi soir quand les différents auteurs, parmi lesquels on peut citer Aurélie Grand, David de Thuin, Luc Bossé, Mawil et Sébastien Lumineau, se sont réunis pour prendre connaissance du thème de la rencontre : la distance. Celle qui existe lors du processus de création, mais aussi celle qui sépare les artistes les uns des autres ou de leur public.

Chaque dessinateur a profité d’une nuit de réflexion avant de plancher sur cette thématique toute la journée de samedi, malheureusement fermée au public pour d’évidentes nécessités de concentration. Deux par deux, les bédéistes ont formé un véritable laboratoire de création de bandes dessinées destinées à être publiées dès la semaine prochaine dans le 48, qui sera lancé à Expozine et distribué gratuitement au Québec et à l’étranger dès le 13 novembre. Dimanche, la deuxième partie du festival invitait le public à divers ateliers pour enfants et adultes. Des  conférences étaient également au programme, ainsi qu’un concert et le lancement d’À la faveur de la nuit de Jimmy Beaulieu, Les pièces détachées #2 de Vincent Giard et David Turgeon, Laisse tomber les filles de Vincent Giard et Cinéma de Sébastien Trahan. Le tout s’est fini dans un match d’improvisation dessiné animé et enthousiaste dont les sujets imposés étaient évidemment des titres de bande dessinée.

Les quatre conférences « rencontres-cupcakes » exploraient le travail en atelier ou en solitaire, le jumelage entre auteurs débutants et auteurs confirmés ainsi que le fonctionnement de diverses structures d’éditions coopératives. Différents auteurs ont pu expliquer en quoi consistent ces bulles de création dans lesquelles naissent leurs dessins, intimistes chez Jimmy Beaulieu ou encore fruit d’un véritable travail d’équipe, comme entre David Turgeon et Vincent Giard. Après ces rencontres riches en anecdotes, José Parrondo, muni de son harmonica et son ukulélé, a offert au public une sympathique pause musicale afin de confirmer qu’un bédéiste a bel et bien plus d’un tour dans son sac pour séduire son lectorat.

Les 48 heures de la bande dessinée, ce n’est pourtant pas qu’une suite d’animations organisées dans la bonne humeur et l’enthousiasme. C’est aussi un concept : celui-ci de rendre l’événement le plus accessible possible. Dans ce but, toutes les activités du samedi ont été retransmises régulièrement sur internet par une fine équipe de reporters. Sans être présent, le public pouvait donc observer les bédéistes à l’ouvrage et l’avancée de leurs travaux avant de voir les planches affichées dans l’une des salles du Goethe-Institut toute la journée de dimanche. Aux côtés de ces dessins, une exposition était dédiée à Mawil, bédéiste allemand.

Ce festival est donc une belle réussite, portée par des organisateurs hors pairs, des auteurs talentueux et un public inévitablement réjoui. À inscrire dès maintenant sur votre agenda 2011. En attendant, régalez-vous avec le 48 dès la semaine prochaine et la neuvième foire annuelle des petits éditeurs,  des bandes dessinées et fanzines de Montréal, Expozine 2010.

Retrouvez l’ensemble des activités sur www​.48hbdmontreal​.com et www​.expozine​.ca


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