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Une douzaine de voix en hommage

Dans les bacs depuis le 4 novembre dernier, l’album Douze hommes rapaillés rend hommage à l’un des plus grands poètes que le Québec ait connu : Gaston Miron.

Il ne serait pas étonnant que vous ayez déjà eu vent de l’existence de cet album, étant donné le déferlement de critiques qui l’ont unanimement salué. Unissant douze voix chères à la chanson québécoise, Douze hommes rapaillés a vu le jour grâce à Gilles Bélanger qui a composé les douze pièces de l’album et dirigé le projet, sur lequel il a travaillé durant une décennie. Si très peu de gens connaissent Bélanger le chanteur, ce n’était toutefois pas la première fois qu’il mettait de la poésie en chanson. Il avait déjà fait l’exercice avec d’autres poètes, en plus d’avoir mis en musique des textes de Miron pour la chanteuse Chloé Sainte-Marie. Pour mener à bien  le projet de Douze hommes rapaillés, il a fait appel à Louis-Jean Cormier, membre de la formation québécoise Karkwa.

Les douze artistes de renom qui ont collaboré à l’album sont certes des auteurs-compositeurs de talent, mais ils s’en tiennent, cette fois-ci, au rôle d’interprètes et prêtent aux mélodies de Bélanger leur voix, leur son. Le disque aux sonorités recherchées transporte celui qui les écoute dans le monde de Miron. Il faut dire qu’avec des noms tels que Michel Rivard, Yann Perreau, Jim Corcoran, Plume Latraverse, Martin Léon, Pierre Flynn, Vincent Vallières, Michel Faubert, Daniel Lavoie et Richard Séguin, en plus de Gilles Bélanger et Louis-Jean Cormier, l’album ne pouvait être que prometteur. On peut sentir que tous se sont laissés imprégner par les paroles de Miron, au point qu’on les croirait de leur cru. La différence générationnelle entre les interprètes n’affecte en rien leur performance, et ne parvient pas à les éloigner du poète. Au contraire, elle l’enrichit.

Les poèmes qui composent l’album sont extraits de L’Homme rapaillé, mais aussi de Poèmes épars. Ils ont fait l’objet d’une sélection rigoureuse, qui montre bien l’intemporalité de l’œuvre de Miron. Les chansons sont tantôt enjouées, tantôt plus mélancoliques. Les arrangements vocaux sont d’une qualité incontestable, comme tout l’album, d’ailleurs.

Si Douze hommes rapaillés représente la quintessence de la poésie et de la chanson québécoises, il demeure un album accessible à tous, facile d’écoute. Il n’est donc pas nécessaire d’être soi-même musicien pour apprécier, encore et encore, les mélodies composées par Gilles Bélanger.

Si vous désirez vous procurer Douze hommes rapaillés, vous devrez toutefois le faire rapidement, car toutes les copies pourraient bien être déjà écoulées. À peine deux semaines après sa sortie, trouver l’album chez les disquaires montréalais s’est révélé une tâche ardue. Soyez toutefois rassurés, puisqu’il est disponible en ligne sur iTunes.

Vous êtes plutôt moroses à l’approche de l’hiver ? Laissez-vous emporter par ce délice musical et poétique qui vous bercera tout novembre durant. Les amoureux de Miron comme les néophytes seront comblés.


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