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Dictionnaire déliite illustré

N’écoutant que son courage —rappelons ici sa situation de journal francophone au sein d’une université anglophone, résidant d’un sous-sol de la rue McTavish, à l’ouest de la mythique frontière du boulevard St-Laurent—, Le Délit a choisi d’entrer dans le débat en proposant un travail constructif plutôt qu’une critique.

ACÉRICULTURE n.f. Culture de l’érable à sucre, exploitation d’une érablière. —Adj. Acéricole. L’implantation de quotas dans le secteur acéricole.

ACHALANT adj. 1. Énervant, dérangeant, tannant. Simonac, qu’yé achalant ! 2. Excitant. Yé pas mal beau, y t’achales-tu ?

AMANCHER v.tr. 1. Installer, habituellement de façon désordonnée et bancale —N. Amanchure. C’t’une amanchure de broche à foin. 2. Affubler. —Adj. Amanché. Yé tu ben amanché ?

ATTRIQUAGE n.m. Accoutrement, habillement. —Adj. Attriqué. T’es donc ben bien attriqué à soir ! Tu t’es mis sur ton 36.

AYOYE ! interj. Exprime la douleur, la surprise ou la contrariété soudaine.

BALADODIFFUSION n.f. 2004. Technologie de téléchargement individuel de contenu audio ou vidéo pour une écoute ultérieure. —Ne pas confondre avec BALADO, le fichier téléchargé par baladodiffusion. Né de l’OQLF avec la montée des blogues et l’apparition de la blogosphère, ce terme s’ajoute à la surprenante liste de néologismes technologiques inventés pour éviter des emprunts à l’anglais.

BARNIQUES n.f.pl. Lunettes, généralement à large monture et à fond épais. Hey, les barniques !

BEIGNE n.m. 1. Pâtisserie en forme d’anneau. Des trous de beigne. 2. Postérieur. Se pogner le beigne.

BEURRÉE n.f. 1. Tranche de pain tartinée, pas nécessairement de beurre. Une beurrée de confiture. 2. Défaite dure pour l’orgueil. Les Canadiens ont mangé toute une beurrée samedi passé.

BIBITTE n.f. Référent utilisé pour désigner avec dégoût n’importe quel insecte ou bestiole. Une bibitte à patate. Méchante bibitte !

BOUETTE n.f. Terre mêlée d’eau. Allez pas jouer dans la bouette. La randonnée de la bouette à l’île Verte. 

CHAMPLURE n.f. Dispositif servant à distribuer de l’eau. —Syn. Robinet.

CHIEN fig. I. n.m. Terme utilisé pour injurier. C’t’un chien sale ! II. adj. Mesquin, méchant. C’est chien. T’es chien.

CHIENNE fig. I. n.f. 1. Survêtement de travail. La chienne du garagiste. 2. Loc. La chienne à Jacques. Grotesque. Attriqué comme la chienne à Jacques. Mal vêtu. II. adj. Méchante suprême. Ostie de chienne ! —Syn. Vache.

CLAQUE n.f. 1. Tape. Tu te magasines une claque en arrière d’la tête ! 2. Semelle en plastique portée par-dessus une chaussure. Enlève tes chou-claques.

COURRIEL n.m. Message transmis par Internet. Je ne pourrai pas clavarder avec toi, donc je t’envoie un courriel. —Syn. Courrier électronique. —Le courriel peut devenir POURRIEL lorsqu’il n’est pas sollicité.

DÉBARQUER v.intr. Origines maritimes 1. Descendre d’un moyen de transport quelconque. Débarquer de l’autobus. Contr. Embarquer. 2. Trébucher. —N. Débarque. Il s’est pris toute une débarque.

0205_s2depique.jpgDEUX DE PIQUE express. Idiot, individu sans valeur. T’es donc ben deux de pique !

ÉCORNIFLER v.intr. Espionner pour chercher à satisfaire sa curiosité, voyeurisme de voisinage. « Tu écorniflais, toi ? » (Félix Leclerc). —N. Écornifleux. 

EFFOIRER I. v.tr. Écraser, réduire en bouilli. Effoirer un maringouin. II. v.pron. Se laisser choir. S’effoirer sur le divan.

ENFIROUÂPER v.intr. De l’anglais in fur wrapped. Arnaquer, tromper, escroquer.

ÉPINGLETTE n.f. Broche décorative, portant l’insigne d’un club ou d’une association. As-tu vu mon épinglette du Club des 100 watts ?

ÉPLUCHETTE n.f. Fête de la fin de l’été lors de laquelle on épluche des épis de maïs avant de les manger. Une épluchette de blé d’inde.

FLAGOSSER v.intr. 1. Gosser dans une flaque, patauger. 2. fig. Perdre son temps. —Syn. flâner, lambiner. C’t’un grand flanc mou, y passe son temps à flagosser.

FRETTE I. adj. Très froid. Moins 30°C, c’est frette en tabarouette ! II. n.f. Bière froide. Une p’tite frette ? 

GARNOTTE n.f. 1. Pierre concassée, gravier. Une entrée en garnotte. —Syn. Gravelle. 2. Pierre précieuse utilisée en joaillerie. Elle est fiancée, y’as-tu vu la garnotte au doigt ?

GOSSER v.tr. 1. Agir sans but et inefficacement. Ça fait une heure qu’il gosse après ça. —Syn. Zigonner. ‑Loc. Gosser le bois. Sculpter. Gosser la guitare. Jouer. 2. Déranger. Arrête, tu m’gosses. —N. Gosseux.

GOUGOUNE I. n.f. 1. Sandale de plage. 2. Lors d’une joute de la Ligue universitaire d’improvisation (LUI), symbole de désaccord que le public lance sur la glace pour sanctionner un jeu ennuyant ou une décision de l’arbitre. L’arbitre a reçu une gougoune dans la face. II. adj. Personne stupide, qui fait des niaiseries. —Syn. Nounoune.

GUÉDILLE n.f. 1. Pain hot dog garni de salade aux œufs ou au poulet. Les guédilles aux œufs de la cantine Chez Francine. 2. Rhume léger, nez qui coule. « Vous devriez rentrer les gars, vous allez attraper la guédille au nez ! » (Béatrice Picard doublant Marge Simpson).

GUÉNILLE n.f. 1. Pièce de tissu utilisée pour nettoyer, torchon. 2. pl. Vêtements, habituellement usés, maganés. Un robineux habillé en guénilles.

HALER v.tr. Tirer sur quelque chose. Haler le canot hors de l’eau. —Adj. Halant. J’ai pu de souffle, la côte était trop halante.

HERBE À POUX loc. Plante vivace dont le pollen provoque le rhume des foins.

HERBE À PUCE loc. Plante vénéneuse dont le contact provoque des démangeaisons et des rougeurs.

IVRESSOMÈTRE n.m. Appareil utilisé pour effectuer un alcootest. L’automobiliste a échoué à l’ivressomètre.

JAQUETTE n.f. 1. Chemise de nuit. Une jaquette en flanalette. 2. Vêtement d’hôpital fendu au dos, porté par les patients, dont la couleur rappelle celle des murs de l’endroit.

JOE CONNAISSANT loc. Personne qui prétend tout connaître, qui se vante. Fais pas ton p’ tit Joe connaissant !

0205s-joual-vert.jpgJOUAL n.m. 1. Cheval. Il est fort comme un joual. — Joual vert ! Loc. exclamative signifiant la colère ou l’étonnement. 2. Parlure populaire québécoise.

KAYAKABLE adj. Étendue d’eau où il est possible de kayaker. La rivière est kayakable jusqu’au lac.

LAVEUSE n.f. Machine à laver le linge. 

LULU n.f. Couette de cheveux attachée par un élastique. Au primaire, j’avais toujours des lulus.

MÂCHE-PATATES n.m. 1. Bouche, mâchoire. Le conteur se faisait aller le mâche-patates.

MICROBRASSERIE n.f. Petite usine où l’on brasse de la bière de façon artisanale.

MINOUNE n.f. 1. Chatte. La minoune a eu des petits minous. 2. péj. Vieux char. À moins 30°C, la minoune part pas.

MITAINE n.f. Vêtement qui couvre la main et où les doigts sont solidaires contre le pouce. —Loc. À la mitaine. À la main, de façon primitive. Additionner des factures à la mitaine. Sans calculatrice. Creuser un trou à la mitaine. À la pelle, sans pépine.

MOTTON n.m (f. MOTTE) 1. Morceau compact de forme plus ou moins ronde. Un motton dans la sauce à poutine. Une bataille de mottes de neige. 2. Grosse somme d’argent. —Loc. Avoir le motton. Avoir la gorge nouée, être au bord des larmes

NORDICITÉ n.f. vers 1965. Caractère du monde septentrional circumterrestre. «[La] nordicité totale porte référence à des systèmes de pensée, des savoirs, des vocabulaires, des grammaires interculturelles, des représentations artistiques et littéraires, des expressions d’opinion, des applications territoriales, politiques et économiques ainsi qu’à des manières d’être un pays du Nord. […] [Elle] évoque l’ontologie d’un territoire froid habité » (Louis-Émond Hamelin).

OSTINER ou ASTINER I. v.tr. Contredire, contester. Ostine-moi pas, j’ai raison. II. v.pron. Argumenter futilement, se disputer continuellement. Ils passent leur temps à s’ostiner pour des niaiseries. 2. Perdre son temps à une quête impossible. Ostine bottine, t’auras pas mes lacets. —N.Ostineux. Personne qui aime s’ostiner, qui le fait sans arrêt.

PATENTE n.f. Chose quelconque. —Syn. Cossin, gogosse, grément.

PATENTEUX I. adj. Qui patente. II. n.m. Artisan de la patente, inventeur.

PÉPINE n.f. pop. Pelle pour creuser de gros trous creux. —Syn. Rétrocaveuse, chargeuse-pelleteuse.

PITOUNE n.f. de l’anglais happy town. 1. Belle fille. La pitoune à Gino. 2. Jeton utilisé au bingo. Des pitounes de bingo. 3. Tronc d’arbre transporté sur l’eau. Draver la pitoune sur la Gatineau.

POÊLE n.m. 1. Cuisinière électrique. 2. Appareil de chauffage au bois ou au gaz. Mettre du bois dans l’poêle. 3. Appareil permettant à la fois le chauffage et la cuisson. Les poêles Bélanger.

POULAMON n.m. Petit poisson abondant dans le fleuve Saint-Laurent, qu’on pêche l’hiver en creusant un trou dans la glace. Famille de la morue. —Syn. Poisson des chenaux.

QUAT’POURCENT loc. Donner son quat’pourcent à un employé. Congédier un employé en lui remettant sa caisse-vacances, qui correspond à quatre pour cent de son salaire annuel. —Syn. Donner son bleu. Ledit papier étant bleu.

450 [prononcer quatre cinq zéro] n.m. péj. Banlieue de Montréal, définie par un indicatif régional commun, majoritairement résidentielle. Jean-Guy habite dans le 450. 2. Habitants de ladite banlieue. Les 450.

QUÉBÉCISME n.m. 1. Mot ou expression qui désigne une réalité particulière au Québec. Aluminerie, cégépien, érablière et pourvoirie sont des exemples de néologismes reconnus comme québécismes par l’OQLF. 2. Mot auquel on donne un sens différent, propre au Québec. Les bleus et les rouges (pour les conservateurs et les libéraux).

QUÉTAINE adj. De goût douteux, ringard. Michel Louvain, yé pas mal quétaine. —N. Quétainerie.

QUÊTEUX I. n.m. 1. péj. Mendiant. 2. Travailleur journalier qui allait de ferme en ferme pour proposer ses services et transmettre les nouvelles. Personnage du folklore rural québécois. II. adj. Qui quête.

RAPAILLER v.tr. Rassembler, réunir, ramasser des objets éparpillés. Rapaille tes affaires, on s’en va.

RAPLOMBER I. v.tr. Rendre l’aplomb à qqch., remettre droit. Raplomber une chaise qui branle. II. v.pron. Retrouver son aplomb, se reprendre en main, se sortir d’une situation difficile. Il faut relever ses manches, pis se raplomber.

RÉGUINE n.f. Ensemble du matériel et des outils nécessaires à un travail. Rapailler sa réguine.

RINGUETTE n.f. Sport d’hiver féminin apparenté au hockey sur glace. À l’aide d’un bâton droit, les joueuses doivent faire entrer une rondelle de caoutchouc dans le but de l’équipe adverse. Inventée à North Bay (Ont.) en 1965, la ringuette a été très populaire au cours des années 1990, surtout dans le 450.

SACRER v.intr. Injurier le ciel et ses résidants. Jurer, blasphémer en utilisant des mots du corpus religieux. —Loc. Se faire sacrer là. Être laissé. Se faire sacrer une volée. En manger toute une. Sacre-moi la paix ! Laisse-moi tranquille.

SAPINAGE n.m. Branches de sapin ou de conifère. « J’vas crisser l’feu dans l’sapinage » (Richard Desjardins).

SÉRAPHIN adj. vers 1940, de Séraphin Poudrier. Avare, pingre. À l’origine, prénom du personnage interprété par Jean-Pierre Masson dans l’adaptation télévisuelle du roman Un homme et son péché (Claude-Henri Grignon). Yé bin trop séraphin pour te prêter vingt piastres.

SLOCHE ou SLUSH n.f. 1. Boisson de glace concassée agrémentée de sirop sucré et coloré. Une slush à la gomme balloune. Une sloche à la swompe. 2. Neige semi-fondue qui s’accumule sur les trottoirs. Échapper sa mitaine dans la sloche. —Syn. Gadoue.

TALLE n.f. Ensemble fourni, tas. Une talle de petites fraises.

TÉLÉROMAN n.m. Radioroman avec images, présenté à la télévision par épisodes journaliers ou hebdomadaires. Tous attendent avec impatience le prochain épisode du téléroman de Fabienne Larouche. —Syn. Feuilleton télévisé.

TRENTE SOUS loc. vers le temps où la livre britannique valait 120 sous. Un quart de piastre, la pièce de monnaie avec un caribou. On ne peut même plus téléphoner avec un trente sous ! —Express. Changer quatre trente sous pour une piastre. Faire un changement futile.

0205stuque.jpgTUQUE n.f. 1. Bonnet d’hiver habituellement en laine, avec ou sans pompon. 2. Express. Attache ta tuque avec d’la broche. Se tenir prêt, être sur ses gardes.

TURLUTTER v.intr. Fredonner. « J’in bouton su le bout d’la langue qui m’empêche de turlutter » (La Bolduc). Ce verbe n’a aucun autre sens au Québec.

UN CHAUSSON AVEC ÇA ? Loc. Veux-tu autre chose ? Habituellement utilisée pour signaler à quelqu’un qu’il en a eu assez, qu’il en demande trop.

USAGÉ adj. 1. angl. D’occasion. Un char usagé. 2. Qui a servi, mais peut servir encore. De seconde main.

VIDANGES n.f.pl. Ordures domestiques, déchets, poubelles. « Baptême môman, mes vidanges ! » (Ti-Mé Paré).

VIRAILLER v.tr. Virer plusieurs fois, tourner autour de qqch. ou qqn.

VISOU n.m. 1. Capacité de viser juste. Yé bon aux poches, y’a du visou. 2. Perspicacité.

WAQUE ou WACK n.m. Cri utilisé pour interpeller. Lâche-moé un wack.

WÔ interj. 1. Arrête(z). Wô là, ça va faire ! 2. Du calme. Wô bec ! L’interjection peut être répétée pour plus d’intensité. Wô wô les moteurs !

YÂB n.m. 1. Personnage mythique, résidant de l’enfer. 2. Individu possédé d’un caractère maléfique. Yé pas endurable, c’est le yâb en personne ! —Loc. Le yâb aux vaches. Désordre, mauvais temps

YEULE n.f. fam. 1. Bouche. Farme ta yeule ! 2. Visage. M’as t’péter la yeule !

ZEC sigle (zone d’exploitation contrôlée). Portion de territoire défini par l’État pour le contrôle de l’exploitation de la faune. Zone de chasse et de pêche accessible au public et gérée par l’État.

ZIGONNER v.tr. 1. S’acharner sans savoir comment s’y prendre, travailler inefficacement. Il zigonne après c’t’affaire- là depuis une heure. —Syn. Gosser 2. Glander, tergiverser, perdre son temps à divers petits travaux futiles. Arrête de zigonner. —N. Zigonneux. Personne qui zigonne.


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