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Nous sommes no. 12

Saison en montagnes russes pour l’Impact, de « Drogbamania » à cruelle défaite.

USA Today

Alors qu’il est coutumier de voir déferler la vague bleu-blanc-rouge sur Montréal en début d’automne avec la reprise des hostilités dans la Ligue Nationale de Hockey, une autre vague, celle-ci bleu-blanc-noir, a également englouti la ville cette année, emportant sur son passage tous les fanatiques du ballon rond. Nous sommes effectivement bien loin des valeurs normales de saison avec une équipe de soccer montréalaise qui, malgré la défaite de dimanche, continue de faire battre le cœur de ses partisans à un rythme effréné.

Rater la chance d’écrire une page d’histoire

En s’inclinant face au Crew de Colombus dimanche soir par la marque cumulative de 4–3, l’Impact de Montréal est passé bien proche de devenir le premier club canadien à atteindre le carré d’as de la Major League Soccer (MLS, ndlr). C’est avec le cœur serré et les larmes aux yeux que les joueurs de l’Impact ont vu l’arbitre donner les trois derniers coups de sifflet à la 121e minute, une défaite crève-cœur pour le onze montréalais qui s’était présenté à Colombus fort d’une avance de 2–1. Le match, dont la participation à la finale de la conférence Est était l’enjeu, a été des plus mouvementés. Tous s’étaient entendus pour dire que le premier but revêtait une importance capitale, particulièrement en vertu du règlement du nombre de buts marqués à l’extérieur. C’est malheureusement Colombus qui a ouvert le score, et ce à la 4e minute de jeu, assénant d’emblée un dur coup à un onze montréalais désorganisé et éteint en début de match. Ébranlés par ce but, les joueurs ont par la suite repris du galon, égalisant la marque à la 40e minute sur un but du latéral droit, Dilly Duka. Suite à ce but et aux arrêts miraculeux effectués par le portier montréalais Evan Bush, dont un sur penalty face au meilleur buteur de la ligue, Kei Kamara, l’Impact semblait se diriger vers la finale d’association jusqu’à ce qu’Ethan Finlay, du Crew, renvoie tout le monde à la case départ en marquant à la 77e. En définitive, il aura fallu une prolongation pour départager les deux clubs. C’est encore une fois Kei Kamara qui a répondu à l’appel en marquant un second but de la tête à la 111e, semant l’hystérie à Colombus et la consternation dans le clan montréalais.

USA Today

Retour sur une saison des plus irrégulières

La déception était palpable dans le vestiaire des visiteurs après le match, mais les Bleu-Blanc-Noir peuvent toutefois être fiers de la campagne qu’ils ont menée cette saison.

En tout début d’année 2015, le club montréalais avait surpris la planète foot entière en atteignant la finale de la Ligue des Champions de la CONCACAF. Le début de campagne en MLS n’était toutefois pas à la hauteur des succès de l’équipe en Ligue des Champions ; l’Impact alternait victoire et défaite avec une régularité déconcertante. Le mois d’août s’est d’ailleurs avéré la phase la plus creuse de la saison alors que le Bleu-Blanc-Noir s’enlisait dans la médiocrité. Le manque de créativité en tiers offensif et la faiblesse du pressing collectif avaient précipité l’Impact dans les bas-fonds du classement. Puis, le 27 juillet 2015, l’espoir ressurgit… La direction de l’Impact venait de faire un grand coup en obtenant les droits d’un certain… Didier Drogba ! Cette acquisition, conjuguée au congédiement de l’entraîneur-chef, Frank Klopas, marquait le début d’une ère nouvelle.

Drogba fit rapidement taire les critiques portant sur son âge en marquant un triplé dès son premier match comme titulaire. Étant dans une classe complètement à part, la légende ivoirienne termina la saison avec une récolte impressionnante de 11 buts en 9 titularisations, aidant l’Impact à remonter la pente du classement et à se hisser au 3e rang de l’association de l’Est. Au-delà des performances individuelles, tous les joueurs de l’Impact reconnaissent que Drogba est un réel mentor. Sa soif de victoire et son éthique de travail indéfectible poussent les autres à se dépasser tous les jours, aux dires du capitaine de l’équipe Patrice Bernier.

Le rôle qu’a joué Mauro Biello, entraîneur-chef par intérim, a aussi largement contribué aux succès de l’Impact en fin de saison. Biello a su créer une atmosphère positive au sein du groupe et instaurer un sentiment d’appartenance qui a été des plus bénéfiques sur le terrain.

Finalement, il est bien dommage que le parcours de l’Impact se termine ainsi. Quoi que l’on dise, ni les joueurs ni les partisans n’oublieront les derniers mois où l’équipe paraissait invincible, enchaînant victoire après victoire. Il ne faut pas non plus oublier la performance inspirée qu’a livrée le onze montréalais face à son rival ontarien, le Toronto FC, dans un match de barrage très excitant disputé à Montréal le 29 octobre dernier dans un stade comble.

Cher Impact de Montréal, on se dit donc à l’an prochain pour une saison qui s’annonce prometteuse !


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