Vanaka Chhem-Kieth - Le Délit Le seul journal francophone de l'Université McGill Wed, 24 Mar 2010 18:51:43 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 Plate, la bouffe canadienne? https://www.delitfrancais.com/2008/12/02/plate-la-bouffe-canadienne/ Tue, 02 Dec 2008 20:07:10 +0000 http://www.delitfrancais.com/archives/439 Loin de moi l’idée de critiquer la gastronomie canadienne. Mais il me semble que «fine cuisine indienne» ou «grande gastronomie méditerranéenne», c’est un tantinet plus crédible que «les plaisirs du palais canadien», non? Il n’en reste pas moins, sans se lancer dans quelque débat politique que ce soit, que les Québécois, et leurs palais de… Lire la suite »Plate, la bouffe canadienne?

L’article Plate, la bouffe canadienne? est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Loin de moi l’idée de critiquer la gastronomie canadienne. Mais il me semble que «fine cuisine indienne» ou «grande gastronomie méditerranéenne», c’est un tantinet plus crédible que «les plaisirs du palais canadien», non? Il n’en reste pas moins, sans se lancer dans quelque débat politique que ce soit, que les Québécois, et leurs palais de surcroît, n’ont jamais fait comme le reste du pays. C’est un peu pour ça, j’ose penser, que nous avons la poutine et que la majorité bibitive se situe à dix-huit plutôt qu’à dix-neuf ans. Ainsi, Montréal est semble-t-il à l’image de la Belle Province et fait honteusement mentir tous les spécialistes de la papille gustative qui oseraient placer le Canada au plus bas du classement gastronomique mondial.

D’ailleurs, Alana, Australienne de Sydney et apprentie gastronome à ses heures, pourrait convaincre en moins de temps qu’il ne faut pour dire fourchette le plus convaincu des dénigreurs de la cuisine canadienne. Ou tout au moins, grâce à son «Top 5» des meilleurs plans bouffe de Montréal, elle réussirait à faire de notre belle métropole l’exception qui confirme la règle.

Premier arrêt. Du neuf avec du vieux, un classique avec un grand C, Alana recommande une bonne poutine bien lourde de chez Patati-Patata, sur le Plateau. «C’est un endroit sympa, j’y ai été quand je suis arrivée au tout début.» Alana loooves la poutine, mais essaie apparemment de couper – un peu – les quantités, forme athlétique oblige.

Pour la suite du programme, même si elle admet ne pas avoir de très bonnes habitudes alimentaires dans sa ville d’échange, Alana conseille le «Chuch», un super resto «végé» de la rue Saint-Denis. Et pour les carnivores purs et durs, le menu offre du faux poulet servi dans une mer de légumes. Parfait pour la panse et la bonne conscience.

Troisième arrêt. Encore une fois situé sur le Plateau, il y a moyen de casser la croûte dans un étrange endroit médiéval, dont elle ne peut se rappeler le nom. Tout le monde est habillé comme au Moyen Âge et on y sert de la viande à n’en plus finir. «Le menu nous est proposé en pointant des animaux empaillés, on nous hurle dessus si l’on répond à son cellulaire, c’est incroyable!». La bouffe n’est pas mauvaise, mais le cadre peu orthodoxe est l’élément clé.

Dans un tout autre registre, le chic Laloux, sur l’avenue des Pins, offre un délicieux lunch un peu plus abordable que le reste de sa carte (40$!). Un repas cinq services, une cuisine raffinée avec «des trucs qu’on ne fait jamais à la maison, des desserts multi-étages». Excellent.

Dernière étape. Son coup de cœur, c’est O Noir sur Sainte-Catherine. Mangeant dans un endroit plongé dans un noir abyssal, et servie par un aveugle, Alana a adoré l’expérience. Elle est allée avec un groupe d’étudiants et était assise à côté de personnes qu’elle rencontrait pour la première fois dans le noir le plus complet. «C’était formidable de rencontrer des gens sans pouvoir les juger sur leur apparence, mais seulement sur leur voix, sur la teneur de la conversation.»  La nourriture est pas mal, mais il faut plutôt y aller pour le trip de «prendre sa bouffe avec ses mains et lécher ses plats pour essayer de deviner ce qu’il y avait dedans!»

Et voilà comment faire de Montréal, en deux ou trois bouchées, un délicieux buffet gastronomique! Comme quoi il semble que la scène des plaisirs de la chair montréalaise est loin d’être fade. Les stéréotypes de «platitude culinaire», laissons-les donc à nos concitoyens hors des frontières de notre succulente métropole!

L’article Plate, la bouffe canadienne? est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Rodéo naïf https://www.delitfrancais.com/2008/11/18/rodeo-naif/ Tue, 18 Nov 2008 18:40:10 +0000 http://www.delitfrancais.com/archives/393 Une Suédoise qui fait du rodéo sur un taureau mécanique! Si ce n’est pas le pain et le beurre du peuple, mais que demande-t-il, nom de nom? C’est ce qu’une de mes voix intérieures me hurle lorsque Jennie me raconte un morceau savoureux d’une de ses chaudes soirées montréalaises. Puis, juste histoire d’en rajouter un… Lire la suite »Rodéo naïf

L’article Rodéo naïf est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Une Suédoise qui fait du rodéo sur un taureau mécanique! Si ce n’est pas le pain et le beurre du peuple, mais que demande-t-il, nom de nom? C’est ce qu’une de mes voix intérieures me hurle lorsque Jennie me raconte un morceau savoureux d’une de ses chaudes soirées montréalaises. Puis, juste histoire d’en rajouter un peu, ma charmante interlocutrice – une jolie blonde suédoise aux yeux clairs et à la voix de cristal – ajoute dans la foulée que le gentil barman l’avait encouragée à faire un deuxième tour, accompagnée d’une copine cette fois-ci. Deux Suédoises qui hurlent des «hii» et des «yaa» sur un taureau mécanique. Voilà ce que le peuple réclame de plus.

En fait, cette histoire de rodéo débute par une discussion suédoise il y a quelques mois de cela. Un camarade étudiant de Jennie lui déconseille fortement d’aller pratiquer son français dans l’Hexagone. «L’université y est beaucoup trop désorganisée. Il manque une chaise un jour, un prof le lendemain…» Dans un pays comme la Suède où l’on prend un numéro dans tout ce qui s’apparente de près ou de très loin à une file d’attente, la désorganisation à la française, ça s’appelle pousser le bouchon trop loin. Le compromis entre la rigueur scandinave et le joyeux bordel latin se trouve donc dans la délicieuse culture anglo-saxonne-latine de Montréal, une alternative qui a conquis le cœur de notre petite Suédoise. «Du hockey, du bilinguisme, de l’Amérique du Nord en concentré, s’exclame-t-elle, je suis tombée amoureuse!»

-Parlant de bilinguisme, ton français s’améliore-t-il?

-Of coouuurse! me répond-elle dans un anglais, ma foi parfait.

-Dis-moi alors ta phrase préférée en français.

Jennie s’étouffe dans son rire suédois. «Je ne peux pas faire ça, parce que c’est cochon!» Je lui rappelle rapidement toute l’importance de la véracité journalistique, ainsi que mon attachement indéfectible à certaines notions de professionnalisme ancrées au plus profond de mon être. Je réussis finalement à arracher un grand classique, agrémenté d’un nouvel éclat de rire: «Voulez-vous couchez avec moi?» En professionnel, je passe à la question suivante.

Côté chaleur humaine, «les gens ici sont définitivement plus chaleureux! On a une carte dans la rue, dix personnes arrivent et vous proposent leur aide!» Parachutée dans la conversation alors qu’elle passait par là, Zia, ex-étudiante en échange suédois et «princesse de Lund, une université suédoise» de son surnom, se moque gentiment de la pureté naïve de sa copine. «Et le facteur “belle blonde”, ça joue tu crois?» Si l’on se fie à la réaction que Jennie qualifie «d’immanquable» du «Ah, tu es suédoise? Ohh, coool!», c’est fort possible.

Puis, Jennie met son visage au niveau de la table, ouvre ses yeux tout ronds et chuchote: «J’amènerai mes amis suédois Chez Serge sur Saint-Laurent… ils ont un taureau mécanique et tu peux le monter autant de fois que tu le veux, et GRATUITEMENT!» Parlant de pureté naïve, Zia explose de rire. «C’est tellement suédois, non seulement elle divertit tout le bar en étant belle et blonde sur un taureau mécanique, mais en plus elle est heureuse car elle ne paie RIEN!» Comme si ce n’était pas assez, le patron du bar a donné le «privilège», à Jennie et une copine, de monter sur le taureau en même temps! Zia n’en peut plus de rigoler… Sentant la discussion dépasser tranquillement les frontières de mon professionnalisme, je coupe court à la conversation et arrache un dernier commentaire à mon sujet de la semaine: «Montréalais, venez en Suède! La Suède sera tellement mieux avec vous là-bas!» Avis aux intéressés.

L’article Rodéo naïf est apparu en premier sur Le Délit.

]]>