Inès Abddaim - Le Délit https://www.delitfrancais.com/author/i-abddaim/ Le seul journal francophone de l'Université McGill Tue, 09 Sep 2025 20:22:33 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 SAAQclic craque https://www.delitfrancais.com/2025/09/10/saaqclic-craque/ Wed, 10 Sep 2025 11:00:00 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=58363 Un scandale qui ébranle le gouvernement de François Legault.

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Le Québec traverse actuellement l’un des plus grands scandales politico-administratifs de la décennie. Le portail numérique SAAQclic, lancé en 2023, avec pour objectif la modernisation des systèmes informatiques de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), s’est transformé en véritable cauchemar financier et politique pour le gouvernement de François Legault.

SAAQclic a initialement été présenté comme un projet novateur, simplifiant les démarches administratives des citoyens. Le projet devait coûter environ 638 millions de dollars. Or, selon un rapport explosif de la vérificatrice générale du Québec, publié en février 2025, la facture réelle atteint 1,1 milliard de dollars. Un demi-milliard de dépassements, qui soulève aujourd’hui de sérieuses questions sur la gestion du projet, mais également sur la transparence des autorités. Face au tollé, une commission d’enquête publique, présidée par le juge Denis Gallant, a été mise sur pied en mars dernier. Son mandat : éclairer les circonstances entourant ces dérapages financiers, les décisions contractuelles, et surtout déterminer à quel moment le gouvernement a été informé de l’ampleur du problème.

Parallèlement, l’unité permanente anticorruption (UPAC) a ouvert une enquête criminelle. Quatre personnes liées à la SAAQ ou à des firmes contractantes sont soupçonnées de corruption et de collusion.

Les témoignages recueillis jusqu’ici révèlent une culture de dissimulation et de complaisance. Un document daté de septembre 2022 mentionnait déjà un dépassement de 222 millions de dollars, et faisait état d’une stratégie de fractionnement de contrats permettant d’éviter les règles strictes d’appel d’offres. Ces informations auraient été transmises aux plus hauts fonctionnaires de l’État, dont Yves Ouellet, secrétaire général du gouvernement, et Martin Koskinen, directeur de cabinet du premier ministre.

François Legault, appelé à témoigner début septembre 2025, a adopté une ligne de défense claire : il aurait été tenu dans l’ignorance jusqu’au rapport officiel de la vérificatrice générale. Le chef de la Coalition Avenir Québec affirme que ses ministres « auraient pu poser plus de questions », rejetant une partie de la responsabilité sur Geneviève Guilbault et François Bonnardel, qui se sont succédé au ministère des Transports. Il rappelle également que les bases du projet remontent à 2017, sous le gouvernement libéral de Philippe Couillard.

Cependant, cette stratégie d’affranchissement n’a pas suffi à contenir la crise politique. L’opposition accuse désormais Legault d’avoir manqué à son devoir de vigilance et de chercher à se défausser sur ses collaborateurs.

Pour les citoyens, ce fiasco s’est aussi traduit par des conséquences bien concrètes : files d’attente interminables dans les centres de service, services en ligne bloqués, et frustration généralisée.

Alors que les audiences se poursuivent en septembre et en octobre, l’opinion publique attend le rapport final prévu le 15 décembre 2025. L’affaire SAAQclic pourrait peser lourd dans la préparation des élections provinciales de 2026.

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