Gabrielle Leblanc-Huard - Le Délit https://www.delitfrancais.com/author/gabrielle-leblanc-huard/ Le seul journal francophone de l'Université McGill Tue, 19 Feb 2019 13:46:11 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 Semi-mensonges et demi vérités https://www.delitfrancais.com/2019/02/19/semi-mensonges-et-demi-verites/ https://www.delitfrancais.com/2019/02/19/semi-mensonges-et-demi-verites/#respond Tue, 19 Feb 2019 13:46:11 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=33377 L’adaptation du film Fanny et Alexandre présentée au Théâtre Denise-Pelletier.

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​Cette pièce, mise en scène par Félix-Antoine Boutin et Sophie Cadieux, tente un exercice difficile : transposer le scénario d’un film au théâtre. Ce défi devient d’autant plus grand lorsque le film original, d’Ingmar Bergman, intègre lui-même du théâtre. Les frontières du réel et de la fiction deviennent encore plus floues. Le·a spectateur·rice est alors plongé·e, pendant une heure et quarante-cinq minutes, dans une incompréhension grandissante.

L’œuvre Fanny et Alexandre raconte l’histoire d’un drame familial vu au travers des yeux d’un jeune garçon. À la mort de son père, la mère d’Alexandre se remarie avec un pasteur austère et Alexandre se voit dans l’obligation de se soumettre à son autorité. Pour fuir la difficulté de cette nouvelle réalité, il vit dans un monde parallèle à moitié inventé et à moitié inspiré du réel. Cet angle de vue singulier permet de s’interroger sur le sens de la vie, de la temporalité et du réel.

L’œuvre se veut également ouvertement une critique de la religion. Adoptant une philosophie existentialiste, Ingmar Bergman compare habilement le « faux » du théâtre et la foi est sans borne de la religion.

Un bon film, une bonne pièce?

Le film Fanny et Alexandre n’a plus à convaincre personne : c’est un chef‑d’œuvre du cinéma. Pourrait-on en dire autant de son adaptation au théâtre? Je n’en suis pas convaincue. Même si l’exercice de déconstruction de l’œuvre faite par les deux metteur·se·s en scène est fort intéressant, le résultat est confus et décousu. Puisqu’au théâtre, il y a une limite dans les changements de décor et dans les sauts temporels possibles, l’imaginaire et le réel se confondent et rendent le tout peu compréhensible. Cependant, l’utilisation de la musique ainsi que certains éléments de décors et de costumes créent de belles scènes. Le·a spectateur·rice passe par une palette d’émotions durant la représentation.

Les comédien·ne·s étaient également tous très bon·ne·s. Rosalie Daoust, dans le rôle de Fanny, la petite sœur d’Alexandre, m’a particulièrement convaincue dans son rôle de jeune fille. Je dois par contre souligner un bémol quant au niveau de langue des comédien·ne·s qui n’était pas toujours constant et manquait de cohérence.

Malgré tout, la pièce Fanny et Alexandre est très agréable à aller voir. Si jamais vous êtes des amateur·rice·s d’Ingmar Bergman, il est certain qu’il s’agit d’une sortie culturelle intéressante. Il est encore possible de se procurer des billets jusqu’au 23 février, pour une soirée divertissante… et déroutante!

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Champion, entre jazz et opéra https://www.delitfrancais.com/2019/02/05/champion-entre-jazz-et-opera/ https://www.delitfrancais.com/2019/02/05/champion-entre-jazz-et-opera/#respond Tue, 05 Feb 2019 15:19:17 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=33152 L’œuvre de Terence Blanchard en première canadienne à l’Opéra de Montréal.

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L’opéra  Champion est unique en son genre. Cette création composée en 2013 par le trompettiste Terence Blanchard et écrite par Michael Cristofer défie tous les standards. Cette pièce a le mérite de diversifier l’offre habituelle et d’ouvrir l’Opéra de Montréal à un nouveau type de public. Lors de la représentation du 26 janvier, enfants, adolescents et jeunes adultes étaient présents en grand nombre. L’utilisation d’un langage populaire et parfois même grossier contraste avec l’institution de l’opéra de manière singulière, mais est à la fois très intéressante. Il était très plaisant de voir un tel amalgame dans cette salle.

Griffith au cœur de l’œuvre

Cette œuvre est centrée autour de la vie d’Emile Griffith, un ancien champion mondial de boxe qui était bisexuel dans une époque où cela était proscrit. L’opéra le présente dans trois différents moments : lors de son enfance difficile aux Îles Vierges, au cours de sa vie adulte et, enfin, pendant ses dernières années. Il souffre alors de multiples lésions cérébrales dues à ses nombreux combats et à une attaque qu’il a subie à cause de sa sexualité vers la fin de sa carrière.

Sous la direction artistique de Michel Beaulac, l’impressionnante distribution a su charmer le public. Le talent était manifestement présent en abondance sur scène. Chaque voix était riche et délivrait bien l’intention du texte. Arthur Woodley, dans le rôle d’un Emile Griffith vieillissant, est particulièrement saisissant. Malgré ses 70 ans, son chant était puissant et son interprétation était troublante d’authenticité. Il fut vraiment la vedette de cette œuvre.

Mélange réussi ou confus?

Cet opéra, quoique très divertissant, devient peu à peu oppressant à mesure que l’intrigue se développe. Le fait d’aborder autant de thèmes tels que la sénilité, le succès, l’homophobie et même le meurtre en une seule pièce, à mon avis, entraîne une certaine confusion. Bien qu’il s’agisse de la véritable histoire du boxeur Emile Griffith, l’accumulation de ces sujets fait que l’on perd de vue l’objectif principal visé par les créateurs de cette pièce.

De plus, même si le mélange entre opéra et jazz, de même que l’utilisation d’un langage plus familier en langue anglaise, peuvent sembler rendre l’œuvre plus accessible, j’ai un doute quant au résultat. Le chant lyrique et les airs de jazz complexes font que la musique n’est pas nécessairement plus facile à écouter qu’un opéra classique. Il y a également peu d’airs marquants dans la pièce. En fait, ce qui m’a touchée le plus ne fut pas, comme à mon habitude, une mélodie particulière, mais bien une phrase magnifique qui porte à réfléchir : « I killed a man and the world forgives me. I loved a man and the world wants to kill me (J’ai tué un homme et le monde me pardonne. J’ai aimé un homme et le monde veut me tuer, ndlr). » Malgré toutes les réserves que j’ai eues, il valait la peine d’assister à la représentation, ne serait-ce que pour cette citation.

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Une pièce qui frappe droit au cœur https://www.delitfrancais.com/2019/01/29/une-piece-qui-frappe-droit-au-coeur/ https://www.delitfrancais.com/2019/01/29/une-piece-qui-frappe-droit-au-coeur/#respond Tue, 29 Jan 2019 14:51:11 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=33030 Le Théâtre Jean-Duceppe commence l’année avec audace.

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Choquante mais nécessaire après la foulée du mouvement #MeToo, la pièce Consentement n’est pas pour les cœurs sensibles. Cette pièce, présentée par le Théâtre Jean-Duceppe jusqu’au 2 février et écrite par l’autrice anglaise Nina Raine, aborde sans pincettes, mais avec brio, le thème sensible du viol.

Pour reprendre les mots des codirecteurs artistiques Jean-Simon Traversy et David Laurin, l’autrice « nous donne accès à une vue de l’intérieur en nous mettant tour à tour dans la peau du témoin, de la victime, puis dans celle du juge ». Cette triple réalité nous force à remettre en question les limites du système juridique actuel, mais aussi à se poser de profondes questions éthiques. Est-ce que la logique et la raison devraient l’emporter sur l’émotion? Est-ce que la constance est signe de vérité? Pouvons-nous réellement comprendre les impacts d’événements dramatiques dans la vie de nos proches sans les avoir vécus?

Mise en scène et distribution

Les questions précédemment soulevées prennent vie sous l’habile mise en scène de Frédéric Blanchette, qui a su alterner humour et moments percutants pour accentuer le message que livre la pièce. Effectivement, bien que le spectacle aborde des sujets tabous et difficiles, il est possible de rire à plusieurs reprises.

Il est également important de souligner le travail effectué par la talentueuse distribution. La pièce est interprétée par une impressionnante brochette d’actrices et d’acteurs : Marie Bernier, Anne-Élisabeth Bossé, Véronique Côté, Patrice Robitaille, David Savard, Mani Soleymanlou et Cynthia Wu-Maheux. Je tiens à souligner les performances de David Savard dans le rôle d’Edward – un avocat dépourvu d’empathie, et de sa conjointe Kitty, jouée par Anne-Élizabeth Bossé. Leur interprétation tout en contraste a su rendre la pièce particulièrement convaincante et lui conférer un aspect percutant. 

Un seul bémol

Bien qu’il y ait peu à redire sur l’ensemble de la représentation, quelques longueurs étaient présentes vers la fin. Le public pouvait avoir l’impression d’assister à la scène finale à plusieurs reprises avant que celle-ci n’arrive réellement. La pièce de 1h55 sans entracte aurait pu bénéficier d’une courte pause à mon avis. Cependant, ce petit point négatif n’a pas entaché mon expérience globalement positive.

Finalement, il est important de souligner et de féliciter l’effort du théâtre de susciter le dialogue et l’entraide face à la culture du viol. Une entrevue complète sur ce thème est contenue dans le programme pour accompagner la réflexion amorcée par la pièce. De plus, un kiosque du Centre pour les victimes d’agression sexuelle de Montréal était présent sur place pour informer, aider et sensibiliser les spectateur·rice·s.

Si vous avez envie d’une expérience philosophique qui bouleverse, qui fait réfléchir et grandir, la pièce Consentement est faite sur mesure pour vous.

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Retrouvailles musicales https://www.delitfrancais.com/2018/10/16/retrouvailles-musicales/ Tue, 16 Oct 2018 13:54:05 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=32038 Le Délit a rencontré Guillaume Beauregard lors du lancement de son dernier album.

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Le Délit (LD) : Votre premier album solo D’étoiles, de pluie et de cendres, lancé après votre départ du groupe Vulgaires Machins, a été un véritable succès. Est-ce que la création d’un deuxième album a été difficile?

Guillaume Beauregard (GB) : Je ne me souviens pas d’avoir écrit un album qui n’avait pas son lot de défis. Pour moi, c’est toujours relativement difficile. Peut-être que je me pose trop de questions ou que je prends trop de temps. Mais les challenges ont été très différents pour ce deuxième album. Dans le premier, il s’agissait de passer d’une écriture très punk à quelque chose de plus personnel, de plus calme aussi. Il s’agissait de faire la transition et d’imaginer ce que ça pourrait devenir. Cette fois-ci, c’était de trouver une nouvelle façon, dans l’écriture, dans les sons, dans les thèmes, de ne pas me répéter.

LD : Quelles ont été vos sources d’inspiration?

GB : Au début de la trentaine, j’ai saturé de musique punk. J’ai arrêté d’en écouter depuis presque dix ans. J’ai donc redécouvert beaucoup d’artistes que je n’avais pas pris le temps d’écouter lorsque j’étais adolescent ou jeune adulte parce que j’étais immergé dans une scène punk. J’ai redécouvert les Beatles, The Band, John Lennon, Aretha Franklin. Plein de classiques que je n’avais pas pris le temps d’écouter avec attention et des écouteurs. C’est vraiment ce qui me passionne dernièrement. Neil Young, Van Morrison… Beaucoup de musiques qui ont été faites dans les années 1960 et 1970. Du folk, de la soul… Tous des genres pour lesquels je ne me sentais peut-être pas assez mature quand j’étais plus jeune ou que je n’écoutais pas, car j’étais concentré sur le punk rock. Aujourd’hui, c’est des chansons que je redécouvre et dont je tire mon inspiration. D’une certaine manière, je refais toute ma culture musicale en faisant de la musique.

Courtoisie de Guillaume Beauregard

LD : L’enregistrement de cet album a été assez particulier.Pouvez-vous nous en parler?

GB : Effectivement, il a été enregistré en direct. Mon premier album avait été en partie fait de cette manière, mais je voulais aller encore plus loin dans cette démarche. Je voulais tout faire en direct et de façon spontanée. J’ai dû écrire pendant au moins une année et demie cet album, mais personne n’avait rien entendu en studio. L’enregistrement a pris six jours. Je voulais que ce soit enregistré avec les meilleurs musiciens que je pouvais trouver et qui comprenaient ma direction. La philosophie, c’était « première idée, meilleure idée ». De bons musiciens qui jouent ensemble. On a essayé de capturer le naturel dans le jeu des musiciens, car je trouve que les productions d’album aujourd’hui sont extrêmement carrées et léchées. Tout est en surimpression. J’avais plutôt envie qu’on sente qu’on a des musiciens qui jouent ensemble, et je pense que ça a bien marché.

LD : Est-ce que vous avez décidé d’adopter cette méthode d’enregistrement justement en vous inspirant des Beatles?

GB : Oui, c’est certain. J’emprunte beaucoup aux années 1960 et 1970 et c’est comme cela qu’ils faisaient des albums. Les musiciens jouaient ensemble dans un studio et enregistraient. Lorsqu’ils avaient la bonne piste, la chanson était pratiquement finie.

LD : Quel est votre souhait pour cet album et les années à venir?    

GB : Je souhaite que mon album soit entendu par le plus grand nombre de personnes possible, et qu’elles soient touchées par mes chansons. Bien sûr, je le fais pour moi aussi, mais une fois enregistré, il appartient au public. J’espère qu’il sera écouté et apprécié. Ultimement, mon seul souhait est de pouvoir faire de la musique le plus longtemps possible et que ce soit l’activité principale de mon emploi du temps. Je ne cherche pas la gloire démesurée, juste à faire ce qui me passionne.

Courtoisie de Guillaume Beauregard

LD : Est ce qu’il sera possible de vous voir en tournée bientôt?

GB : Nous avons déjà le spectacle à La Tulipe annoncé pour le 28 mars, pour la rentrée montréalaise. De plus, il va se confirmer des dates partout au Québec à partir de cette période, du début de l’année 2019.

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Désarmant Candide https://www.delitfrancais.com/2018/10/02/desarmant-candide/ Tue, 02 Oct 2018 19:31:11 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=31927 Avec Candide ou l’Optimisme, le TNM ouvre sa saison avec brio.

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Profond, touchant, troublant… et drôle! Ce sont les premiers mots qui me sont venus en tête après avoir assisté à la représentation de Candide ou l’Optimisme au Théâtre du Nouveau Monde le 28 septembre. Basée sur le roman éponyme de Voltaire et adaptée à la scène par Pierre Yves Lemieux, cette pièce nous plonge directement dans l’univers du grand penseur des Lumières.

La metteuse en scène Alice Ronfard recrée le processus d’écriture du conte philosophique Candide ou l’Optimisme en faisant jouer le récit de Voltaire par ses amis devant l’auteur. Cette mise en abyme, quoique déstabilisante dans les premières minutes, nous permet d’être transportés dans la tête d’un créateur et d’un homme troublé par des questions existentielles : Qui suis-je? Où suis-je? D’où viens-je? Où irai-je?

Ces questions, bien présentes dans la société actuelle malgré une écriture datant du XVIIIème siècle, sont étudiées à travers le récit de Candide et de Cunégonde, deux amants qui changent leur regard sur le monde suite à de multiples [més]aventures. Plusieurs thèmes difficiles sont abordés : la religion, l’esclavage ou encore les désastres naturels. Peu à peu, la vision optimiste de la vie de Candide est décousue pour révéler le côté sombre de l’âme humaine.

De quoi bien faire réfléchir sur ce qu’est une bonne vie. Mais bien que cette pièce pousse à une réflexion solide, le plaisir n’en est pas exclu. Ponctuée de blagues et d’allusions bien salées, les fous rires sont au rendez-vous. De plus, les personnalités attachantes des différents personnages ont de quoi séduire le spectateur.

Adresse et simplicité

Il faut également souligner le talent des acteurs et actrices de la distribution : Valérie Blais, Patrice Coquereau, Larissa Corriveau, Benoît Drouin-Germain, Emmanuel Schwartz. Au niveau de l’interprétation, c’est un sans-faute qu’ils nous ont livré. Mention spéciale à Emmanuel Schwartz pour le rôle de Voltaire qu’il a su rendre convaincant et dramatique.

Finalement, c’est dans un décor très minimaliste mais efficace que ce récit prend place. Les acteurs représentent les plus grandes villes de l’époque, telles que Paris, Vienne, Istanbul… avec des chaises et une table. Cela peut avoir l’air de peu, mais avec l’aide d’une projection sur la toile de fond, il n’en fallait pas plus pour rendre le tout crédible. Le schéma est le même pour les costumes. Ils étaient simples, mais beaux et rendaient le visuel de la pièce intéressant. Cependant, certains d’entre eux ne semblaient pas appartenir à la même époque. Anachronisme ou choix délibéré? Je pencherais

pour la deuxième option. En conclusion, si jamais vous avez envie de passer une soirée toute en émotion et en réflexion, la pièce Candide ou l’Optimiste devrait vous plaire.

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Pourquoi les jeunes ne votent pas? https://www.delitfrancais.com/2018/10/02/pourquoi-les-jeunes-ne-votent-pas/ https://www.delitfrancais.com/2018/10/02/pourquoi-les-jeunes-ne-votent-pas/#respond Tue, 02 Oct 2018 18:38:39 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=31882 Un groupe de discussion réfléchit sur la participation électorale des 18-34 ans.

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Le 1er octobre était jour d’élection pour le Québec. Une question se pose au niveau des jeunes quant à cette journée : sont-ils allés voter? Si ce n’est pas le cas, pourquoi?

Cette dernière question fut abordée lors d’une soirée débat le 27 septembre à la Coop Les Récoltes. Dans une formule de rencontre « cinq à sept », l’événement organisé par le Parlement jeunesse du Québec fut animé par la chroniqueuse et recherchiste à Radio-Canada, Eugénie Lépine-Blondeau. La question de départ était simple, mais fondamentale : pourquoi les jeunes ne votent-ils·elles pas?

Évolution démographique

Puisque les 18–34 ans représentent maintenant le tiers de l’électorat québécois, le poids des jeunes est considérable. Pourtant, ils·elles n’exercent leur pouvoir qu’en très faible nombre. Selon une recherche exploratoire de l’Institut du Nouveau Monde, le taux de participation électorale initial, c’est-à-dire celui de ceux et celles qui sont appelé·e·s à voter pour la première fois, est passé de 70% dans les 1960 à 30% en 2004.

Que pourrait expliquer cette diminution impressionnante? Plusieurs facteurs ont émergé lors de la discussion. Sans grande surprise, la question du cynisme grandissant au sein de la société a fait surface. Pourquoi voter si l’on ne croit plus aux promesses électorales? Si l’on n’a plus confiance en nos politicien·ne·s? Comment mettre fin à cette méfiance politique?

Des pistes de solution

L’assemblée fut particulièrement prompte pour proposer des solutions. La question de l’éducation fut immédiatement mise en avant. Il faut dire que la présence de deux élèves du secondaire accompagnés de leur enseignant permit d’avoir le ressenti et  la perception de la politique chez les adolescents. Les deux futurs électeurs ont souligné la lacune éducationnelle du système québécois sur la politique : « On commence à voir des enjeux politiques en secondaire IV. C’est beaucoup trop tard. Ce thème devrait être abordé beaucoup plus tôt dans nos écoles. » De quoi se rendre compte que ces jeunes ne sont pas nécessairement désintéressé·e·s.

Une autre hypothèse avancée fut le fait que les citoyen·ne·s sont très peu consulté·e·s sur les enjeux de société. Une participante fit une comparaison intéressante:  « Demander aux électeurs d’aller voter aux quatre ans, puis de ne plus les consulter par la suite, c’est un peu comme d’inviter des amis à sa fête d’anniversaire, mais de ne plus leur parler durant toute l’année qui suit. » Selon quelques-un·e·s, la tenue de référendums plus fréquents pour redonner le pouvoir à la population serait un moyen d’inciter les gens à devenir de meilleur·e·s citoyen·ne·s.

D’autres idées sont ressorties : la réforme du mode de scrutin, le vote blanc, de la publicité plus attrayante, un changement complet des institutions, etc.

Finalement, la soirée s’est terminée sur l’idée qu’il n’y avait pas de meilleur moyen de s’intéresser à la politique que de la connaître et la comprendre. Plusieurs options s’offrent aux curieux: simulations parlementaires, bénévolats, rencontres avec les députés, etc. Ce qui importe, c’est que tous et toutes réussissent à se sentir concerné·e·s par les enjeux sociétaux.

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