Le Délit https://www.delitfrancais.com/ Le seul journal francophone de l'Université McGill Thu, 11 Sep 2025 14:49:36 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 Vos prochaines sorties https://www.delitfrancais.com/2025/09/10/vos-prochaines-sorties/ Wed, 10 Sep 2025 11:00:00 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=58461 Événements à venir sur le campus et à Montréal.

L’article Vos prochaines sorties est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Associations : activité de la rentrée

Les associations étudiantes de sciences politiques (AÉSP), d’économie (ESA), d’histoire (HSA) et d’études en développement international (IDSSA) vous invitent à leur traditionnelle activité sociale de la rentrée pour une soirée remplie de jeux, de questionnaires, de prix, de boissons et de belles rencontres. Les billets seront disponibles via leurs pages Instagram respectives.

Quand : Jeudi 18 septembre à 19h00

Où : Brasserie Brutopia

Sports interuniversitaires

La saison des sports interuniversitaires est officiellement lancée à McGill. Du soccer au football, en passant par le rugby, plusieurs matchs palpitants auront lieu au cours des prochaines semaines.

Rugby : McGill contre Bishop’s le 20 septembre prochain à 19h30.

Soccer masculin : McGill contre l’UQAM le 12 septembre à 20h15.

Soccer féminin : McGill contre l’UQAM le 12 septembre à 18h.

Course : Terry Fox

La Fondation Terry Fox de Montréal organise sa course annuelle le 14 septembre prochain. Terry Fox est un jeune athlète canadien atteint par le cancer qui a traversé le Canada à la course en 1980. Après qu’il eut perdu sa lutte contre le cancer, des courses en son honneur, et ayant pour but de récolter des fonds pour la recherche sur le cancer, ont été organisées annuellement à travers le Canada. La Fondation Terry Fox organisera des courses de 1 km, 2,5 km et 10 km.

Quand : Dimanche 14 septembre

Grand Prix cycliste

La fin de semaine prochaine aura lieu le Grand Prix cycliste de Mont- réal, où les Montréalais auront la chance de voir des cyclistes professionnels s’affronter dans les rues de la ville. Tadej Pogačar, le vainqueur du dernier Tour de France, sera présent. Le départ sera au parc Jeanne- Mance à 10h15. Il consistera de 17 tours autour du Mont-Royal. Cet événement gratuit sera ouvert à tous!

Quand : Dimanche 14 septembre

Théâtre : 12 hommes en colère

Le théâtre Outremont présente 12 hommes en colère, dont la grande première aura lieu le 13 septembre 2025. Ce classique des années 50 met en scène un jury de 12 hommes qui doit décider du sort d’un jeune homme accusé d’homicide. La preuve et les faits réunis contre lui sont accablants. Le verdict qui parait évident ne convainc pas un des membres du jury. La pièce aborde des thèmes tels que la discrimination, les préjugés, la justice, la responsabilité individuelle et la force du collectif.

Quand : Samedi 13 septembre à 20h

JACKALOPE

Pendant trois jours, le quai Jacques-Cartier au Vieux-Port se transformera en scène d’action avec des compétitions d’athlètes professionnels en planche à roulettes et en escalade de bloc. C’est un événement gratuit, ouvert à tous, parfait pour vivre l’adrénaline des sports d’action!

Quand : Du 12 au 14 septembre

L’article Vos prochaines sorties est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Clic-bip! Le retour des appareils photo numériques. https://www.delitfrancais.com/2025/09/10/clic-bip-le-retour-des-appareils-photo-numeriques/ Wed, 10 Sep 2025 11:00:00 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=58457 Nostalgie d'une technologie imparfaite.

L’article Clic-bip! Le retour des appareils photo numériques. est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Sous-sol animé, musique forte, gobelets rouges partout. Clic-bip! Un petit objet argenté émet un flash brutal : sourires figés, texture granuleuse, yeux rouges partout. C’est le retour des caméras numériques.

Ces appareils compacts très populaires dans les années 2000 ont vite été remplacés par les appareils photo intégrés aux téléphones intelligents que l’on connaît aujourd’hui. Pourtant, une vague de popularité pour ces machines a vu le jour dans les dernières années, s’inscrivant dans la mode Y2K (an 2000). Et peut-être aussi dans une réaction aux esthétiques trop lisses des derniers temps, comme la tendance clean girl, idéalisant une apparence nette et minimaliste.

Une tendance nostalgique

En plus d’être un accessoire distinctif, l’appareil photo numérique apporte quelque chose que le multifonctionnel iPhone ou tout autre téléphone cellulaire n’offre pas : une réponse à un certain besoin de nostalgie. Miya, étudiante à l’Université de Montréal, se reconnaît dans ce sentiment : « J’avais une caméra numérique quand j’étais toute jeune, à cinq ou six ans, avec laquelle je m’amusais beaucoup, sans trop me poser de questions quant à la qualité des images ou de mon cadrage. Le fait de réutiliser aujourd’hui cette même caméra évoque une douce nostalgie. Les photos prises avec une caméra digitale, veut, veut pas, me rappellent l’enfance, et transforment des images parfois banales en souvenirs empreints d’émotions. »

Le coût de la technologie ultra-performante – qui offre une qualité de photos exceptionnelle et une utilisation tellement simple qu’elle en devient automatique – semble être celui de l’authenticité.

Plutôt que de reproduire l’image exactement telle qu’on la voit, on valorise, en choisissant l’appareil numérique, l’émotion derrière la scène. La qualité brute, le flash intense, le grain, le mouvement flou des sujets ; toutes ces imperfections font le charme des photographies. Le hasard trahit une sincérité. Lhassa, étudiant à l’Université McGill, comprend pourquoi ces appareils sont attirants : « Ils donnent un aspect vintage et granuleux aux photos, qui pourrait presque se comparer à l’argentique, mais justement sans les coûts importants de l’achat de pellicules et de leur développement. »

Les technologies rétro comme refuges

Ce retour au rétro n’est pas qu’esthétique : il traduit un mouvement culturel plus large. De plus en plus de personnes réalisent l’ampleur de leur dépendance aux téléphones cellulaires et autres appareils intelligents. L’utilisation grandissante d’appareils photo numériques peut être une échappatoire à cette dépendance, comme l’est celle d’objets dits « analogiques », tels que les vinyles ou les téléphones pliables (flip phones).

On peut aussi expliquer la résurgence des appareils photo numériques par l’état actuel du monde : crise climatique, instabilité politique, évolution fulgurante de l’intelligence artificielle… Les derniers millénariaux, la génération Z et la nouvelle génération Alpha, en début de vie adulte, semblent se tourner vers ce qui leur rappelle leur enfance et le « bon vieux temps », alors qu’ils affrontent un futur incertain.

L’article Clic-bip! Le retour des appareils photo numériques. est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Du bison, ça se mange? https://www.delitfrancais.com/2025/09/10/du-bison-ca-se-mange/ Wed, 10 Sep 2025 11:00:00 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=58453 L’histoire tumultueuse du roi des prairies : d’une liberté absolue aux fermes d’élevage.

L’article Du bison, ça se mange? est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Bison bison, c’est le nom scientifique du majestueux Bison d’Amérique, qui dominait autrefois l’étendue des terres aux États-Unis et au Canada. Il était le plus grand mammifère terrestre du continent, avec une population se chiffrant en dizaines de millions avant l’arrivée des Européens ; ses migrations causaient même des tremblements de terre au Missouri, bien avant les Harley-Davidson! Le bison, c’est l’histoire d’une éradication, d’un gros gâchis, et puis d’une réconciliation limitée. Aujourd’hui, plutôt que de profiter des geysers de Yellowstone ou des vastes étendues du parc national Wood Buffalo en Alberta, la plupart des bisons se trouvent en troupeaux d’élevage. Allons à la rencontre de cet animal longtemps pourchassé.

À première vue, l’image du bison (symbole de liberté, d’insoumission générale aux ordres civils, d’une résilience redoutable) devrait coller parfaitement avec celle des États-Unis. Il a beau être reconnu comme mammifère national du pays, sa reconnaissance par l’État est arrivée bien trop tard. Après la guerre de Sécession, quand il fut temps de construire des rails et d’étaler l’urbanisation vers l’Ouest, le bison faisait obstacle à l’expansion des colons. On ne connaissait pas encore les grèves de la STM, mais les troupeaux de bisons, s’étendant sur plusieurs kilomètres de long, s’avéraient un obstacle de taille pour le transport.

Certes, l’aspect économique a contribué à la chute de leur population. Dans les années 1870, on considérait leur langue comme un mets délicat, et leur cuir comme un produit de valeur. Dès lors, les portes de l’Ouest s’ouvrirent aux chasseurs en quête de fortune. Malheureusement, ce qui a suivi a été une quasi-extinction des bisons sauvages, effaçant 99,9% de leur population. Ce fut un gâchis incalculable : très vite, les seules traces qu’il restait des bisons d’Amérique étaient leurs carcasses en décomposition, souvent laissées presque intactes par les chasseurs.

Le bison, c’est l’histoire d’une éradication, d’un gros gâchis, et puis d’une réconciliation limitée

Et la réponse du gouvernement lorsqu’il fut mis au fait de cette tuerie? Silence. Il faut rappeler que l’extermination du bison facilitait l’appropriation des terres de l’Ouest, notamment en affaiblissant ces nations autochtones si méprisées par la Maison-Blanche. L’éradication du bison a condamné de nombreuses communautés autochtones à une famine orchestrée, détruisant une symbiose ayant duré près de 10 000 ans. Des Comanches aux Lakotas, des plaines du Sud aux plaines du Nord, tout un mode de vie qui avait misé sur le bison depuis des millénaires a disparu.

Élevage de bison

Aujourd’hui, après avoir frôlé l’extinction, le bison vit essentiellement dans des fermes d’élevage commerciales destinées à la consommation. Le Québec en compte au moins une vingtaine. Et la viande elle-même? Elle est réputée pour sa faible matière grasse, sa riche quantité de protéine et son goût plus recherché que d’autres viandes bovines – de quoi mettre les gym bros en liesse.

Son prix, cependant, révèle un produit haut de gamme. Les conditions d’élevage et la disponibilité sont des facteurs qui contribuent à cette viande, constituant seulement 1% du marché de consommation de viande au Canada. Contrairement à d’autres animaux, le bison peut paraître comme un choix « plus naturel». En tant qu’espèce indigène, leur présence est bénéfique à l’environnement, aidant la flore et la faune comme elle a pu le faire pour les Prairies pendant si longtemps. Et, similairement à d’autres animaux d’élevage, les bisons du Canada sont élevés sans hormones ni antibiotiques ajoutés à leur alimentation.

L’avis du boucher

À Montréal, le bison n’est pas disponible partout, mais on peut le trouver haché dans les grandes chaînes de supermarchés, dont Métro, et en steak chez certains bouchers. L’une de ces boucheries : Les Volailles et Gibiers Fernando, située sur le Plateau Mont-Royal. C’est dans cette institution alimentaire que j’ai rencontré Stéphane, le boucher, qui travaille dans l’industrie depuis 45 ans, et estime avoir « dépecé, abattu et portionné à peu près tous les animaux qui existent, sauf des éléphants parce qu’il n’y en a pas au Canada ».

En parlant du bison, Stéphane affirme qu’il « adore ça parce que ça sort de l’ordinaire… Et c’est ça qui est agréable ». Selon lui, comme les autres viandes exotiques, l’essentiel est que le consommateur soit bien informé : connaître le descriptif, l’origine, les différentes possibilités culinaires, et savoir à quoi s’attendre. Par exemple, le bison est aujourd’hui considéré comme un gibier ; un terme qui pourrait faire hausser les sourcils de certains. Mais ce statut, nous indique Stéphane, est trompeur, parce que cela va faire plus que 100 ans que ces animaux sont élevés par des humains. Il en résulte une viande au goût peut-être un peu plus prononcé que les habitudes du consommateur, mais rien d’excessif ni d’intimidant.

Et pour la cuisson? Comparé au bœuf, « c’est le même procédé ». Il me montre ainsi une pièce entière du faux-filet d’un bison, un morceau qui se trouve dans le dos de l’animal, et qui, une fois coupé en tranches, forme des steaks très tendres et appréciés dans le monde culinaire. Stéphane ajoute : « C’est la même pièce que le bœuf. C’est cuit de la même façon, selon vos goûts, c’est-à-dire qu’on peut aller de bleu à semelle de botte [très cuit] ». Et la méthode de cuisson? « Autant au poêlon qu’au barbecue, on peut même le faire braiser ou en faire des sautés. Sky’s the limit », me dit-t-il.

Il en résulte une viande au goût peut- être un peu plus prononcé que les habitudes du consommateur, mais rien d’excessif ni d’intimidant

Malgré un coût assez élevé, le bison d’élevage voit sa popularité croître au Canada. Entre 2016 et 2021, l’Association canadienne du bison constate une augmentation de 25,3% de leur population. Stéphane évoque un changement d’habitude de la part de notre génération. On s’éloigne de « l’habitude de nos parents, de nos grands-parents, qui, eux, étaient plus des consommateurs de viande et de volailles conventionnelles ». Au contraire, « les gens maintenant ont tendance à vouloir explorer un peu plus, surtout les nouvelles générations qui sont moins ancrées dans leurs habitudes et qui ont plus le goût du risque ».

En fin de compte, le bison ne remplacera sans doute pas le bœuf dans votre régime quotidien. Je pense pourtant qu’il mérite une petite place dans votre assiette, surtout pour des occasions spéciales. Ce serait un choix environnemental, vous encourageriez les éleveurs canadiens, et vous pourriez élargir votre palette gastronomique. Quoi de mieux?

L’article Du bison, ça se mange? est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
T.O.C. (Trouble d’opposition colonial) https://www.delitfrancais.com/2025/09/10/t-o-c-trouble-dopposition-colonial/ Wed, 10 Sep 2025 11:00:00 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=58449 L’illusion du désir d’un McGill en français.

L’article T.O.C. (Trouble d’opposition colonial) est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Les opinions exprimées sur les retombées de la loi 96 (sur la langue officielle et commune du Québec) par la communauté mcgilloise sont pour le plus souvent articulées par des crétins, non-Québécois de surcroît. Je n’ai pas moi-même la prétention de ne pas être un crétin, mais au moins, je suis un Québécois. Francophone. Une précision quelque peu pléonastique, si vous voulez mon avis.

En premier lieu, je vous avertis. Ne vous avisez même pas de m’accuser frénétiquement d’être moi-même un avide colonialiste quant au sort linguistique des Premières Nations et des Inuit. Leur combat est le plus ardu de tous, et leur souveraineté se doit d’être une priorité étatique. Mais, par pitié, lisez la loi d’abord! Lisez le préambule! Elle n’est pas parfaite. Elle est même nettement insuffisante dans certains aspects. Mais elle vise à faire du français la seule vraie langue d’État québécoise. C’est tout. Il est carrément ignoble de démoniser les actions qu’un peuple prend pour assurer sa survie, et de présenter de manière malhonnête un projet de protection du français et de l’identité nationale. Un combat ne voit pas sa légitimité amoindrie par l’existence d’une autre injustice.

Il fallait bien sûr que la minorité anglophone y voie une tentative ethnonationaliste de les éradiquer, de faire de leur vie un calvaire, le français faisant office d’engin de torture moyenâgeux. Il en faudra davantage pour me soutirer des larmes. Ce sont ces mêmes geignards anglophones qui ont rendu nécessaires les mesures de protection démocratiques législatives de la langue officielle du Québec! Le français n’est parlé au Québec que grâce à la résistance, la survivance courageuse de nos ancêtres colonisés, rabroués, humiliés et vassalisés. Ils ont donné leurs vies pour se réapproprier les systèmes démocratiques et économiques du Québec, pour se retirer du joug étouffant d’une minorité d’aristocrates et de bourgeois voraces.

Vous avez encore le droit de parler en anglais, je vous rassure. Comme j’ai le droit de parler français en Hongrie. Ou bien de baragouiner quelques phrases d’italien en Indonésie. Mais ce n’est pas la langue d’État. On ne peut pas s’attendre à ce que toute une société se contorsionne et renie son identité pour accommoder nos caprices linguistiques. On doit bien être la seule nation qui doit se justifier de vouloir protéger sa langue! Au Québec, c’est en français que ça se passe. C’est en français que ça doit continuer de se passer.

Sauf à McGill, évidemment.

Le fier bastion du bilinguisme approximatif (on y alterne l’anglais et la langue de bois) mène des campagnes pour essayer de nous faire croire que le français lui importe. Qu’il faut vivre McGill en français, ou du moins être capable de le faire. Soyons sérieux : il est impossible de vivre McGill dans une autre langue que l’anglais, exception faite de quelques facultés. J’ai rarement vu plus hypocrite. Mais, je vais donner raison à l’administration sur un point : les hausses des tarifs pour les étudiants hors Québec sont paralysantes et administrées de manière bancale par les législateurs de la Coalition Avenir Québec (CAQ). C’est complètement contre-productif d’induire des coupes budgétaires alors que l’on souhaite que l’Université amplifie la prestation de services de francisation. Colossale erreur de jugement, sans doute.

Vous avez encore le droit de parler en anglais, je vous rassure. Comme j’ai le droit de parler français en Hongrie. Ou bien de baragouiner quelques phrases d’italien en Indonésie. Mais ce n’est pas la langue d’État. On ne peut pas s’attendre à ce que toute une société se contorsionne et renie son identité pour accommoder nos caprices linguistiques

Quand des mesures concrètes sont implantées par le gouvernement pour franciser la population étudiante, l’Université s’oppose. Et ça, il fallait s’y attendre. Pourtant, le seuil de francisation fonctionnelle des étudiants, établi à 80%, est bien loin d’être déraisonnable, quoi qu’en dise la Cour supérieure du Québec (dont les juges sont nommés, évidemment, par le fédéral). Ça pourrait même être 100%, quant à moi. Mais pour McGill, il n’en est pas question. Franciser, c’est trop cher, pas assez important, trop relatif, trop chronophage… franciser, ça les emmerde!

Et bon, pragmatisme oblige, les étudiants internationaux anglophones sont tellement plus lucratifs!

Je suis aussi tanné d’entendre régurgiter l’espèce d’adage débilitant qui affirme que « si on force les gens à apprendre le français, ils ne s’en servent pas sur le long terme, ils ne seront pas motivés à le faire ». Ils sont par contre assez motivés pour choisir consciemment de venir s’installer au sein d’une nation francophone, mais pas assez pour l’intégrer. Étrange. C’est sûr que la motivation tend à s’effacer quand on sait pertinemment que l’on peut s’établir dans une enclave unilingue anglophone et être parfaitement fonctionnel.

Si on veut s’installer au Québec, il faut apprendre à parler français. C’est enrageant de voir qu’une logique qui s’applique à absolument toutes les nations du monde (si on se refuse à appeler le Québec un pays) se bute à tellement de gens qui ignorent l’histoire et la réalité de l’endroit qu’ils habitent. Relisez (ou, pour la plupart, lisez) votre histoire québécoise : vous serez moins récalcitrants. Vous comprendrez pourquoi une multitude de gouvernements ont fait des efforts herculéens (et parfois maladroits) pour protéger la langue du peuple. Je me répète, me direz-vous, mais ça me paraît tellement simple! Tellement évident!

Un autre argument inventé pour s’opposer à la loi 96 repose sur un refus total de reconnaître le déclin du français au Québec. Refus complètement insensé : le français perd du terrain, surtout chez les jeunes, et les Québécois francophones ont le poids démographique le plus faible de leur histoire, en comparaison au reste de la population canadienne. Les Québécois francophones ont beau être majoritaires sur leur territoire, ils perdent du terrain, confinés à leur protectorat néocolonial. Nier un déclin qui crève les yeux, c’est vraiment un non-sens. Dites-le, si vous ne voulez pas parler français, mais ne faites pas semblant que vous n’avez aucun impact sur l’existence de notre société.

Bon, et quel rapport avec l’Université?

Dans l’imaginaire collectif francophone, elle reste le symbole de l’Anglo-patroneux-arrogant. L’université du petit bourgeois qui fait son chemin du manoir de Westmount de son papa, le grand bourgeois, jusqu’au pied du Mount Royal. En saisissant la Cour supérieure du Québec pour s’opposer à la francisation de son corps étudiant, elle entretient soigneusement cette image. McGill veut éduquer ses étudiants en anglais, strictement en anglais, toujours en anglais. Elle continue d’asseoir sa supériorité sur le peuple québécois francophone, ne lui jetant que quelques miettes minables pour calmer son appétit.

Je suis très loin d’aimer la CAQ. Même que je l’abhorre. Mais la loi 96, malgré ses défauts, sera assurément un outil de protection et de promotion de la langue assez formidable. Tout devra être produit ou traduit en français, des documents légaux aux promesses d’affaires… et c’est normal! Le français, c’est encore notre langue, et en dépit des efforts d’une minorité qui a longtemps agi comme une majorité, j’ose espérer que ce le sera toujours.

L’article T.O.C. (Trouble d’opposition colonial) est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Trump est-il en train de « Make China Great Again »? https://www.delitfrancais.com/2025/09/10/trump-est-il-en-train-de-make-china-great-again/ Wed, 10 Sep 2025 11:00:00 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=58444 Tianjin : l’Indo-Pacifique en mouvement depuis la réélection du milliardaire à la Maison-Blanche.

L’article Trump est-il en train de « Make China Great Again »? est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
C’est dans un contexte où prévaut l’hégémonie politico-économique américaine qu’a eu lieu la réunion de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Tianjin, du 31 août au 1er septembre. Parmi la vingtaine de chefs d’État eurasiatiques conviés figuraient le premier ministre indien Narendra Modi, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président russe Vladimir Poutine.

Ces dirigeants partagent tous, à des degrés divers, une hostilité envers l’Occident en général, et les États-Unis en particulier.

Réorientation radicale

Lors de ce sommet, la communauté internationale a constaté un rapprochement étonnant entre Narendra Modi et Xi Jinping, dont les intérêts n’ont pas toujours été alignés. Yann Roche, expert en géopolitique de l’Asie du Sud à l’Université du Québec à Montréal, tient à souligner que « le rapprochement ne date pas d’hier et ne peut être réduit aux seuls agissements de Trump de ces dernières semaines. Il faut rappeler que l’Inde est membre de l’OCS – organisation présentée comme un front anti-occidental – depuis 2017 ».

Selon Roromme Chantal, spécialiste de la politique chinoise à l’Université de Moncton, les multiples tentatives de Donald Trump d’isoler la Russie et de punir l’économie indienne se révèlent contre-productives. Il estime qu’en « imposant des droits de douane de 50% à l’Inde, sous prétexte qu’elle achète du pétrole russe, Trump pousse en réalité New Delhi à se rapprocher de la Chine ». Il ajoute que « la donne vient de changer sur le nouvel échiquier Indo-Pacifique, et New Delhi l’a vite compris. L’autonomie stratégique de l’Inde cède la place à une soumission pragmatique à la Chine. À cet égard, il n’est pas exagéré de dire que Trump est en train de rendre China great again! »

Ces dirigeants partagent tous, à des degrés divers, une hostilité envers l’Occident en général, et les États-Unis en particulier.

Les frontières politiques, idéologiques et territoriales entre les deux géants ne sont néanmoins pas abolies, mais plutôt suspendues le temps du sommet. Chantal rappelle que la durabilité de leur entente reste incertaine : « La méfiance mutuelle risque de persister, notamment en raison du conflit frontalier non résolu au Ladakh et d’autres lignes de fracture anciennes ou nouvelles. »

Influencer ou résister à l’influence?

La réunion de l’OCS revêt un poids symbolique : elle vise à contrebalancer la prédominance persistante des États-Unis. La question est de savoir jusqu’à quel point les intérêts des pays concernés convergent, ou si leur coopération se limite à leur hostilité commune envers Washington. « Ces pays sont réunis presque exclusivement par leur opposition à l’Occident ; il y a peu de substance supplémentaire dans leur relation. L’Inde et la Chine, pour leur part, affirment surtout leur autonomie vis-à-vis des États-Unis en accueillant Poutine (tdlr) », observe Maria Popova, professeure de science politique à l’Université McGill.

Xi Jinping n’a jamais caché son ambition de positionner durablement la Chine comme acteur central de l’arène internationale. « La place croissante de la Chine est indéniable. Elle se drape d’un discours pacifiste, anticolonialiste et anti-impérialiste, mais quiconque se dresse sur son chemin risque de le regretter », rappelle Yann Roche.

Et maintenant?

Le sommet de Tianjin aura permis d’afficher une façade de coopération eurasiatique face à l’Occident. Mais au-delà des symboles, la question demeure : le rapprochement stratégique entre ces puissances historiquement divisées durera-t-il?

L’article Trump est-il en train de « Make China Great Again »? est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
5 km sur le campus https://www.delitfrancais.com/2025/09/10/5-km-sur-le-campus/ Wed, 10 Sep 2025 11:00:00 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=58439 Le club de course des étudiant·e·s de McGill organise sa première course.

L’article 5 km sur le campus est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Ce dimanche 7 septembre, aux alentours de dix heures, l’allée principale de l’Université McGill s’est mise à résonner sous les foulées de 275 coureur·euse·s lancé·e·s pour une course de cinq kilomètres sur le campus. Le club de course des étudiant·e·s de McGill y organisait sa toute première course.

Dossards, chronomètres, ligne de départ et d’arrivée… Il s’agissait bel et bien d’une compétition. Pourtant, depuis sa création en 2015, le club revendique une tout autre approche de la course à pied : s’établir en contrepoint au culte du record personnel à tout prix. Interrogée par Le Délit, Acadia, vice-présidente du club et chargée de l’organisation de la course, insiste : « L’ambition est de s’éloigner de la surperformance (tdlr) » et de promouvoir ce sport comme espace de convivialité, de sérénité, d’épanouissement.

Si cette course est une première pour le club, elle n’est nullement sa première initiative destinée à rassembler les adeptes de la pratique. Tout au long de l’année, l’association propose cinq sorties hebdomadaires, courues à des rythmes variés afin d’ouvrir la pratique à des coureur·euse·s de tous les niveaux. La prochaine aura lieu le mercredi 10 septembre à dix-huit heures, avec comme point de départ le monument à sir George-Étienne Cartier, et vise à favoriser l’intégration des étudiant·e·s fraîchement arrivé·e·s à McGill.

Harry Pitman

Prendre contact avec la Ville et le Service de police de la Ville de Montréal, avec l’administration mcgilloise, trouver des partenaires, régler la question du chronométrage individuel, penser le parcours, promouvoir l’événement, commander les dossards… C’est ce sur quoi travaillent les membres de l’exécutif depuis un an et demi. Un processus fastidieux que décrit Acadia, mais qui semble avoir porté ses fruits : aux 200 dossards initialement prévus, il a fallu en ajouter 75 supplémentaires pour répondre à une demande plus forte qu’anticipé.

À l’approche de la fin d’OAP, de Frosh et de la période d’ajout ou d’abandon de cours, Acadia espère que cette course aura servi de point de rencontre énergisant sous le signe du bien-être pour (ré)accueillir les étudiant·e·s sur le campus à l’aube d’un nouveau semestre.

L’article 5 km sur le campus est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Soccer : McGill passe complètement à côté de son match d’ouverture https://www.delitfrancais.com/2025/09/10/soccer-mcgill-passe-completement-a-cote-de-son-match-douverture/ Wed, 10 Sep 2025 11:00:00 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=58436 Les Redbirds se sont inclinés 0-4 face à Laval au terme d’un match difficile.

L’article Soccer : McGill passe complètement à côté de son match d’ouverture est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
À l’occasion du premier match de soccer à domicile de la saison 2025–2026, les Redbirds – la section masculine du sport universitaire mcgillois – ont affronté le Rouge et Or de l’Université Laval ce dimanche 7 septembre. Le stade Percival-Molson baigné de soleil, l’orchestre de McGill dans les gradins prêt à donner de la voix pour ses athlètes, et un public entonnant des chants à la gloire des Redbirds, toutes les conditions étaient réunies pour assister à un match d’anthologie.

0’ Le coup d’envoi est donné, McGill s’empare du ballon et installe progressivement un jeu de possession, prudent, mais stérile. 6’ Contre favorable en faveur du Rouge et Or, suivi d’un face à face manqué contre le gardien. 12’ Incursion de l’attaquant mcgillois dans la surface, suivie d’une frappe puissante effleurant la barre. 23’ Action solitaire du numéro 7 Rouge et Or ; il transperce la dernière ligne de défense et enroule au second poteau. But 0–1, Laval mène la danse. 27’ Corner pour Laval, long ballon flottant suivi d’une splendide reprise de volée. Laval 2, McGill 0 ; les Lavallois exultent. 31’ Incursion de l’ailier gauche de Laval dans la surface, enchaînée d’une frappe, le gardien se déploie complètement et réalise un arrêt miraculeux. Les Redbirds frôlent la catastrophe. 39’ Penalty transformé pour Laval, le Rouge et Or mène 3–0, le stade est abasourdi. 60’ But de Laval. C’est le naufrage. McGill est mené de quatre buts à domicile. 70’ De multiples changements du côté de McGill permettent de multiplier les offensives jusqu’à la fin du match, en vain. 90+3’ L’arbitre siffle la fin du match et scelle la deuxième défaite consécutive des Redbirds cette saison. Les joueurs rentrent au vestiaire, frustrés. Les Martlets – l’équipe féminine – sauveront l’honneur en l’emportant 1–0 face à Laval plus tard dans l’après-midi.

Le pointage final, amer, ne reflète cependant pas la physionomie du match. Les Redbirds se sont montrés combatifs et entreprenants, ce sont avant tout quelques erreurs défensives et une cruelle inefficacité offensive qui leur a fait défaut. Interrogé sur les objectifs cette saison, Elias Farhat, milieu de terrain des Redbirds se veut rassurant : « Nous voulons continuer sur la même lancée que la saison précédente et jouer les nationals à Toronto à l’issue de la ligue provinciale ».

L’article Soccer : McGill passe complètement à côté de son match d’ouverture est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Course à la mairie de Montréal : qui pour succéder à Valérie Plante? https://www.delitfrancais.com/2025/09/10/course-a-la-mairie-de-montreal-qui-pour-succeder-a-valerie-plante/ Wed, 10 Sep 2025 11:00:00 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=58422 Un aperçu des chefs et plateformes des partis.

L’article Course à la mairie de Montréal : qui pour succéder à Valérie Plante? est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Le 2 novembre 2025 auront lieu les élections municipales de la ville de Montréal. Après sept ans à la tête du conseil municipal, Valérie Plante a confirmé en octobre 2024 qu’elle ne se présenterait pas pour un troisième mandat. Si ces élections impliquent de nouveaux acteurs, elles se jouent toutefois au niveau des mêmes enjeux : l’itinérance, la sécurité, la transition écologique, ainsi que la circulation routière et cyclable en ville. Les cinq partis en lice – à savoir Projet Montréal, Ensemble Montréal, Action Montréal, Transition Montréal et Futur Montréal – proposent chacun des visions très différentes pour l’avenir de la métropole. Le Délit vous propose un guide afin de mieux vous orienter lors de ces élections.

Soraya Martinez Ferrada, cheffe d’Ensemble Montréal

Ensemble Montréal est l’opposition officielle de Projet Montréal au conseil municipal depuis 2017. Désormais sous la direction de l’ancienne députée libérale pour Hochelaga, Soraya Martinez Ferrada, le parti de centre droit se décrit comme étant « engagé pour des services efficaces et un sens réel des priorités ». Parmi les promesses électorales du parti, on compte l’utilisation de l’intelligence artificielle pour optimiser la construction à Montréal, la promotion des cantines mobiles et la construction de 50 000 nouveaux logements sur une période de quatre ans. À l’approche du scrutin, Martinez Ferrada cherche à convaincre les Montréalais qu’Ensemble Montréal représente une alternative crédible au parti au pouvoir.

Luc Rabouin, chef de Projet Montréal

Eileen Davidson

Luc Rabouin est le maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, et le successeur de Valérie Plante au sein de Projet Montréal. La plateforme électorale de Rabouin s’inscrit dans la lignée centre gauche de sa prédécesseure : il compte lutter contre la crise du logement, promouvoir le commerce local et investir dans les transports en commun. Il promet notamment de mettre en vigueur une tarification sociale à la Société de transport de Montréal (STM) afin de baisser les coûts pour les Montréalais à faible revenu.

Craig Sauvé, chef de Transition Montréal

Eileen Davidson

Nouvel arrivant sur la scène politique municipale, Transition Montréal défend un programme progressiste sous la direction de Craig Sauvé. S’il est élu en tant que maire, Sauvé promet d’instaurer une taxe foncière sur les propriétés de luxe, d’implanter plus de marchés communautaires et publics et de nommer un maire de la vie nocturne à Montréal. Le parti estime que de nouveaux enjeux nécessitent une nouvelle approche, et se présente comme une force de renouveau au sein du conseil municipal.

Gilbert Thibodeau, chef d’Action Montréal

Eileen Davidson

Plus petit parti, Action Montréal avait remporté seulement 1,03% des voix lors des élections municipales de 2021. Gilbert Thibodeau, chef du parti, s’était fait remarquer pour ses prises de position conspirationnistes liées à la pandémie de COVID-19. Pour les élections à venir, il reprend plusieurs de ses engagements antérieurs, dont la réactivation économique et touristique de la marina de Lachine. Il propose aussi de revoir l’aménagement des pistes cyclables, estimant que leur développement doit être mieux équilibré avec les autres modes de transport. Thibodeau se présente comme un candidat misant sur une gestion municipale plus simple et moins bureaucratique.

Jean-François Kacou, chef de Futur Montréal

Eileen Davidson

Fondé en 2025, Futur Montréal se veut un parti centriste tourné vers l’innovation municipale. Son chef, Jean-François Kacou – ancien directeur général d’Ensemble Montréal – a lancé le parti aux côtés de Joel DeBellefeuille. Leurs propositions phares : instaurer un mécanisme de redistribution des surplus budgétaires municipaux et lutter activement contre la spéculation immobilière.

L’article Course à la mairie de Montréal : qui pour succéder à Valérie Plante? est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Blocage du projet de loi 97 https://www.delitfrancais.com/2025/09/10/blocage-du-projet-de-loi-97/ Wed, 10 Sep 2025 11:00:00 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=58417 La colère des communautés autochtones face au gouvernement Legault.

L’article Blocage du projet de loi 97 est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Depuis le début de l’été, la forêt boréale du Saguenay–Lac-Saint-Jean, à 600 kilomètres au nord de Montréal, est au cœur d’une lutte politique de taille. En témoignent les nombreux barrages routiers érigés par des membres du collectif Première Nation MAMO (« ensemble », en atikamekw). Ce dernier est mené par les gardiens du territoire et chefs héréditaires de différents groupes autochtones, qui marquent leur opposition au projet de loi 97 poussé par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina. Le projet, « visant principalement à moderniser le régime forestier » prévoit notamment une répartition stricte du territoire forestier public québécois, aujourd’hui partagé en trois : un tiers de territoires protégés, un tiers demeurant « partagé » entre les différents acteurs (chasseurs, pêcheurs, producteurs de bois), et, surtout, un tiers principalement réservé à l’industrie forestière. Un nouvel épisode dans l’histoire des conflits territoriaux entre le gouvernement québécois et les Premières Nations.

Un manque de considération des peuples autochtones

Selon Martin Papillon, professeur de sciences politiques autochtones à l’Université de Montréal, le désaccord des Premières Nations ne tient pas principalement à l’extraction forestière par l’industrie en tant que telle : « Les revendications sont très variées, mais beaucoup de communautés participent au développement économique forestier, et ne sont pas opposées à l’extraction forestière. L’enjeu principal est que les communautés qui occupent le territoire et y ont des droits ancestraux ne peuvent pas suffisamment participer à la décision quant au lieu et au moment de cette extraction. » À l’heure actuelle, le projet de loi prévoit uniquement une « concertation passive » des communautés autochtones, sans possibilité de participation active ni de contrainte sur l’industrie forestière.

La difficulté du dialogue

Le manque de considération des revendications autochtones par le gouvernement s’explique par un héritage historique, selon le Dr Papillon : « Le gouvernement fédéral a imposé aux communautés, via la Loi sur les Indiens (1876), le mécanisme de gouvernance des conseils de bande pour détruire la gouvernance traditionnelle, dans un but d’assimilation. Dans plusieurs communautés, la gouvernance traditionnelle – gardiens du territoire, gouvernance par clans – a cependant persisté en parallèle. Les gouvernements se retrouvent à ne plus savoir à qui s’adresser. » Encore aujourd’hui, le gouvernement québécois refuse de s’adresser au collectif Première Nation MAMO, préférant s’entretenir avec les conseils de bande. Ces derniers ont eux-mêmes claqué la porte aux discussions fin juillet, faute de résultats.

Ces lacunes dans la communication avec les communautés autochtones ne sont plus envisageables, comme l’explique le professeur : « Depuis 30 ans, il est de moins en moins possible pour le gouvernement d’agir ainsi. Le projet de loi 97 est le dernier exemple d’une longue liste de projets ayant provoqué une forte mobilisation des communautés. » Cette mobilisation coûte à l’industrie forestière, elle-même prête à des concessions. Selon le Dr Papillon, « la demande principale de l’industrie est la stabilité et la certitude sur le long terme, ce qui passe par une bonne entente avec les communautés locales. L’imposition d’une vision dans le conflit n’a pas été historiquement payante ».

Du reste, le projet de loi est pour l’instant bloqué par l’opposition frontale des Premières Nations. Initialement déposé « dans l’urgence, il risque dans les prochaines semaines d’être fortement amendé, ou tout simplement retiré », selon le Dr Papillon.

L’article Blocage du projet de loi 97 est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Les voix des femmes dans Hamilton https://www.delitfrancais.com/2025/09/10/les-voix-des-femmes-dans-hamilton/ Wed, 10 Sep 2025 11:00:00 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=58388 Quand les sœurs Schuyler réclament la scène qui leur revient.

L’article Les voix des femmes dans Hamilton est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Dix ans après son entrée retentissante à Broadway, Hamilton débarque enfin à Montréal. Le phénomène de Lin-Manuel Miranda fête son anniversaire à la Place des Arts avec 24 représentations, du 19 août au 7 septembre, enflammant la salle Wilfrid-Pelletier. Pourtant, tout commence bien loin de Montréal, à l’été 2008, quand Miranda découvre la monumentale biographie d’Alexander Hamilton, le premier secrétaire au Trésor américain, signée Ron Chernow. De cette lecture naît une comédie musicale explosive qui, dès 2015, s’impose comme une révolution en mariant rap, histoire politique et culture populaire.

Bien plus qu’un amour contrarié

En plus de son audace et de sa distribution diversifiée, Hamilton met en scène des femmes qui prennent leur destin en main. Même si l’intrigue est centrée sur Alexander Hamilton, elles existent bien au-delà du simple rôle d’adjuvantes. Dans le spectacle, l’histoire d’Alexander Hamilton croise celle des sœurs Schuyler : Angelica, Eliza et Peggy, figures mondaines new-yorkaises à la fin du 18e siècle. Parmi les 46 chansons de la pièce, Satisfied est sans doute l’une des plus emblématiques. Dans cette scène, le mariage entre Eliza et Hamilton vient d’être annoncé ; Angelica, l’aînée, remonte alors le temps pour livrer sa propre version des faits. C’est elle qui a présenté Eliza à Hamilton, malgré les sentiments qu’elle éprouvait pour lui. Contrairement à ce que le titre laisse entendre, la chanson se conclut par : « I will never be satisfied », ou « je ne serai jamais satisfaite » en français.

D’abord, Angelica avoue un amour impossible et le sacrifice intime qu’il exige. Mais elle ne s’y enferme pas. Lucide et ambitieuse, elle entre sur scène avec sa robe rose, symbole d’une féminité fière qui refuse le silence. La voix de la comédienne Marja Harmon, claire et puissante, fend la salle et s’impose au public. Dès sa première apparition, Angelica dénonce l’exclusion des femmes du projet révolutionnaire en s’attaquant à l’emploi du terme « men » dans la déclaration d’indépendance.Son insatisfaction ne traduit pas seulement une passion contrariée : elle porte aussi l’écho d’un idéal politique inachevé. Comment réduire une figure aussi brillante à une simple romance avec le mari de sa sœur?

Qui racontera ton histoire?

Au milieu de la révolution, Hamilton se fait renvoyer à la maison par un George Washington en colère. Dans ce moment de fragilité, Eliza lui annonce sa grossesse et, avec douceur, lui propose un autre récit que celui de la gloire militaire. Elle ne réclame ni fortune ni honneurs. Seulement sa présence. Cela lui aurait suffi. Mais Hamilton la trompe, et le scandale éclate en 1797. Frappée par la honte et la douleur, Eliza brûle toutes ses lettres : un geste radical pour refuser d’être réduite au rôle de l’épouse humiliée.

Ce silence, pourtant, ne sera pas éternel. Elle survit cinquante ans après le décès de Hamilton et, au crépuscule de sa vie, reprend enfin la parole. Pendant ces décennies, elle a levé des fonds pour le Washington Monument, milité pour l’abolition de l’esclavage aux États-Unis et fondé le premier orphelinat privé de New York en 1806, d’ailleurs encore en activité aujourd’hui. La lumière tombe sur Eliza, et elle quitte son rôle d’épouse à l’importance marginale pour devenir la narratrice principale. C’est par sa voix que la pièce s’achève. Elle rend à l’Histoire ce que l’Histoire lui a pris : une parole, une mémoire, une place.

Finale

À la fin de la représentation, la salle se lève, les applaudissements fusent. Angelica et Eliza reprennent la parole, mais toujours dans l’orbite d’Alexander Hamilton. Et si, demain, une œuvre portait enfin non pas son nom, mais le leur?

L’article Les voix des femmes dans Hamilton est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
L’art à la rencontre de la technologie https://www.delitfrancais.com/2025/09/10/lart-a-la-rencontre-de-la-technologie/ Wed, 10 Sep 2025 11:00:00 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=58385 Retour sur Un soir avec les impressionnistes : Paris 1874.

L’article L’art à la rencontre de la technologie est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Le 15 avril 1874. Sur le boulevard, l’opéra Garnier est encore en construction. Une dame approche et remonte la rue jusqu’à l’ancien atelier du photographe Nadar. C’est ici que commence une soirée inoubliable : la première exposition impressionniste.

L’exposition Un soir avec les impressionnistes : Paris 1874 arrive à Montréal après un succès retentissant au musée d’Orsay en France : plus de 80 000 visiteurs ont plongé dans cette aventure en réalité virtuelle. C’est le centre Arsenal art contemporain qui accueille maintenant l’exposition, à quelques minutes à pied de la station de métro Lionel-Groulx. Les créateurs de la visite, Excurio et Gedeon Experiences, étaient responsables de l’exposition L’Horizon de Khéops présentée en 2024 au Vieux-Port de Montréal. À l’entrée, une vidéo explique les consignes de sécurité nécessaires au port du casque de réalité virtuelle. Ce dernier est enfilé, puis ajusté avec l’aide des employés. Le voyage peut maintenant commencer!

Les paysages sont réalistes et nous plongent directement dans l’atmosphère de Paris au 19e siècle. Une écrivaine et modèle d’artistes, Rose, agit comme guide tout au long de l’aventure. Elle admire les œuvres des impressionnistes et discute avec quelques peintres : Morisot, Renoir, Degas, Cézanne et Pissarro. Chacun d ́eux explique l’inspiration qui a mené à leurs tableaux les plus célèbres. Plusieurs épreuves de la vie d’artiste sont abordées, notamment avec Berthe Morisot, qui expose les difficultés qu’entraînent la vie d’artiste en tant que femme au 19e siècle.

Plus tard, un regroupement de personnages influents discutent des enjeux de l’exposition impressionniste dans l’atelier de Frédéric Bazille. Des artistes en tous genres se côtoient, des peintres aux écrivains, dont Émile Zola. La visite se poursuit sur l’île de la Grenouillère, où Renoir et Monet s’affairent devant leur toile. Ce dernier met plus tard la touche finale à son œuvre Impression, soleil levant sur un balcon avec vue sur le port du Havre.

La diversité des œuvres présentées est grande et il est possible de voir plusieurs toiles de plus près. Les toiles les plus connues, comme La Parisienne de Renoir ou La Repasseuse de Degas, sont mises en évidence et agrandies pour mieux les admirer. Même si certaines œuvres ne sont pas mises de l’avant, il est toujours possible de les observer dans la salle où elles sont exposées. Ce retour virtuel dans le passé garantit de mettre des étoiles dans les yeux des plus jeunes comme des plus vieux!

Les billets pour Un soir avec les impressionnistes : Paris 1874 sont disponibles en ligne, à 34$ à prix normal ou 30,50$ avec une carte étudiante valide.

L’article L’art à la rencontre de la technologie est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
World Press Photo 2025 : une exposition aussi touchante que bouleversante https://www.delitfrancais.com/2025/09/10/world-press-photo-2025-une-exposition-aussi-touchante-que-bouleversante/ Wed, 10 Sep 2025 11:00:00 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=58382 Un voyage autour du globe, au plus près des réalités humaines.

L’article World Press Photo 2025 : une exposition aussi touchante que bouleversante est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Samedi, 15 heures. C’est avec un visage grave que les visiteurs découvrent silencieusement la collection du World Press Photo 2025. Prenant place du 27 août au 13 octobre au Marché Bonsecours, cette exposition a en effet de quoi faire réfléchir. Depuis 1955, le concours World Press Photo propose chaque année une sélection des œuvres de photojournalisme et de narration visuelle les plus marquantes, instructives et inspirées du monde entier. On ne parle pas ici de n’importe quelles photos, mais de réels témoignages sur des enjeux critiques auxquels l’humanité fait face : catastrophes climatiques, guerres, luttes pour l’égalité entre les sexes et dilemmes autour de la fin de vie. Il faut le dire, le World Press Photo 2025 dresse le portrait d’un monde complexe, exposant autant ses tristesses que ses moments d’espoir.

UN REGARD SUR LA CONDITION HUMAINE
Toutes les œuvres présentées, de façon explicite ou implicite, gravitent autour d’un même sujet : l’humain. Chaque photo nous présente un récit nouveau, une réalité nouvelle, inconnue, pourtant vécue par des millions de personnes. C’est dans cette approche centrée sur l’humain que cette exposition trouve tout son sens. Devant l’horreur, les discours politiques et idéologiques s’éteignent, laissant place au silence du constat. La photo récipiendaire du prix World Press Photo de l’année en est un exemple. Prise par la journaliste palestinienne Samar Abu Elouf au Qatar le 28 juin 2024, le cliché présente Mahmoud Ajjour, un jeune palestinien de 9 ans qui, alors qu’il fuyait des bombardements israéliens sur la ville de Gaza en mars 2024, s’est fait sectionner les deux bras. Malgré son aspect sobre, l’image est profondément évocatrice. Elle raconte l’histoire de tant d’enfants à Gaza, dont l’innocence a été volée, violée. Aujourd’hui, le rêve de Mahmoud est simple : « recevoir des prothèses et vivre sa vie comme n’importe quel autre enfant. »

Samar Abu Elouf ı for The New York Times

LES PORTRAITS DE LA RÉSILIENCE
Le World Press Photo n’est pas qu’une exposition, c’est avant tout la compilation d’un travail de journalisme engagé et rigoureux. Au travers de cette collection, on découvre des recoins du globe qui nous sont inconnus. Loin de l’information mainstream, cette exposition s’arrête sur des questions dont on connaît parfois à peine l’existence. Les clichés du photojournaliste colombien Santiago Mesa sur la communauté autochtone des Emberá Dobida sont particulièrement frappants. Victime de déplacements forcés en raison de la guerre civile qui sévit en Colombie, cette communauté a particulièrement souffert au cours de la dernière décennie. Le taux de suicide au sein de la communauté a fortement augmenté, grimpant de 15 à 67 entre 2015 et 2020. Ci-contre, Maria Camila, Luisa et Noraisi se recueillent auprès de la tombe de leur sœur Yarida, qui a mis fin à ses jours en avril 2023, à seulement 16 ans. Alors oui, en sortant de cette exposition, difficile d’être optimiste. L’injustice semble faire fi des frontières et être universelle. Mais ces photos reflètent aussi le visage d’un monde qui respire, et qui ne se soumet pas à l’autoritarisme et à l’oppression qui l’accable. Épreuve d’humilité indéniable, cette exposition met à l’honneur celles et ceux qui se battent, et qui crient fièrement « non ». Je pense ici à l’image prise lors d’une soirée clandestine par la photojournaliste nigériane Temiloluwa Johnson, le 21 juin 2024 à Lagos. Au cœur d’une société profondément hostile envers les minorités sexuelles et de genre, la photographe nous présente ici le visage d’une communauté résiliente, et qui se bat pour vivre comme bon lui semble.

Temiloluwa Johnson | Instagram : @bytemiloluwajohnson

UN APPEL À L’ACTION ENVIRONNEMENTALE
En 2024, la crise climatique a, une fois de plus, profondément détérioré les conditions de vie de millions de personnes dans le monde. Le Brésil a fait les frais d’un grand nombre de catastrophes, et a été particulièrement représenté dans la collection. Ci-dessous, la photo prise par Anselmo Cunha illustre les inondations qui ont eu lieu dans l’état du Rio Grande do Sul en juin. À l’inverse, des sécheresses historiques ont durement frappé le nord du pays, endommageant considérablement la faune et la flore. Le photographe Musuk Nolte en saisit une autre facette, en montrant aussi leurs conséquences sur le quotidien des habitants. Privés de cours d’eau navigables pour se déplacer, certains sont contraints de parcourir de longues distances à pied sur les lits asséchés des rivières. C’est le cas du jeune homme présenté ci-dessous, forcé de marcher plusieurs kilomètres pour apporter de la nourriture à sa mère.

L’exposition est ouverte de 10h à 22h du dimanche à mercredi, et de 10h à minuit du jeudi au samedi. Entrée : 13$.

Musuk Nolte ı Panos Pictures, Bertha Foundation
Anselmo Cunha ı Agence France-Presse

L’article World Press Photo 2025 : une exposition aussi touchante que bouleversante est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Hymne à la bouffe d’ici https://www.delitfrancais.com/2025/09/10/hymne-a-la-bouffe-dici/ Wed, 10 Sep 2025 11:00:00 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=58379 Un aperçu des aliments de région et des mets québécois d’Antan.

L’article Hymne à la bouffe d’ici est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Ah, notre Québec national, maison mère de la fameuse frite-sauce et du redouté fromage couic-couic. Est-ce qu’on la prononce « pout-ine » ou « pout-eene »? La prenez-vous râpée ou en grain, ou bien alors italienne, galvaude, ou traditionnellement classique? Bien, ce n’est sûrement pas nécessaire de devoir présenter à nouveau ce fameux mets que l’on connaît si bien ici en territoire canadien-français. Parce que la poutine, ça nous connaît assez bien les gens d’ici, ça, je me le permets de le dire tout haut et tout fier!

Sans lui enlever ses éloges et lauriers bien mérités par contre, il n’en reste que la poutine n’est qu’un des nombreux mets et aliments variés que notre province a à offrir. C’est ainsi un peu malheureux que tant de bons aliments, repas et produits soient enterrés en dessous du piédestal où notre compétitive poutine se tient constamment. Beaucoup, bien que simples, rappellent un autre temps, 50 voire 70 ans en arrière, lorsque, pour bien des familles du Québec, la famille c’était la vie, et la vie c’était la campagne, la ferme et le dur labeur et la tranche de pain de fesse avec du beurre accompagné de p’tit lard.

Cette nourriture est un héritage culturel, et bien qu’il soit important, beaucoup l’oublient, que ce soit par perte générationnelle, par manque d’intérêt (il serait possible de théoriser là-dessus durant des heures, j’en suis sûr…) ou peut-être par un intérêt plus marqué envers d’autres cuisines. Ce mini-guide ne sert pas à convaincre les lecteurs d’essayer tous ces produits ou recettes, mais agit plus comme un bref guide sur les recettes et produits d’antan québécois.

« la famille c’était la vie, et la vie c’était la campagne, la ferme et le dur labeur et la
tranche de pain de fesse avec du beurre accompagné de p’tit lard »

Langues de porc dans le vinaigre : Les langues de porc dans le vinaigre sont habituellement vendues dans des pots en vitre, soit petits ou grands, et on les retrouve dans la majorité des supermarchés de la province. Elles sont considérées comme une nourriture de taverne, mais sont aussi bonnes en tant que collations qu’en dîner. Les rincer peut enlever une majorité du vinaigre et ainsi les rendre plus faciles à essayer pour les débutants. Personnellement, elles sont une des sources de protéines que je préfère.

Têtes de violon/Crosses de fougères : Les têtes de violon sont les jeunes pousses des fougères qui sortent lors des printemps au Québec! Leur nom provient de leur forme en spirale qui ressemble comme deux gouttes d’eau à la tête de l’instrument à cordes. Le goût est similaire à une asperge et il est très important de les faire bouillir environ 15 minutes dans l’eau salée afin d’éviter l’intoxication. Toujours choisir celles qui sont enroulées solidement en leur centre et couper les bouts bruns avant de les faire cuire. Il est possible de les acheter ou de les cueillir dans les bois de mars à mai!

Retailles d’hosties : Les retailles d’hosties sont, comme elles se nomment, des retailles d’hosties de messe! Elles sont habituellement vendues en sacs rectangulaires plats et souvent prisées par les personnes plus âgées, en raison d’un goût plutôt neutre et d’une texture qui fond en bouche. Elles ne sont pas mauvaises, juste quelque chose que les grand-mères de 70 ans et plus adorent grignoter tout en papotant de la nouvelle coupe de Lisette Leduc un mardi après-midi.

Grands-pères aux framboises : Les gens lisant ceci savent peut-être ce que sont les grands-pères au sirop d’érable, puisque beaucoup fréquentent la cabane à sucre durant nos froids printemps, mais il existe une variante qui bat des records dans mon cœur, qui est celle aux framboises. Cette version est faite à partir d’un sirop de framboises sauvages (et oui, cueillies du fin fond du bois en plus, un long travail ardu!) et de pâte cuite dans le sirop. C’est un régal du septième ciel et un classique des recettes de campagne.

Tarte au suif : Une tarte faite de gras de porc, de sucre brun et de beaucoup, beaucoup, beaucoup de recherche. Peu de gens font encore ce plat, mais il est possible de trouver quelques recettes en ligne…

Il existe une vaste librairie culturelle de la cuisine québécoise, il faut cependant des intéressés pour garder la flamme de cet héritage allumée. Comme les goûts, le Québec change, mais notre histoire, on s’en souvient!

L’article Hymne à la bouffe d’ici est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Elle s’appelle Omnivore https://www.delitfrancais.com/2025/09/10/elle-sappelle-omnivore/ Wed, 10 Sep 2025 11:00:00 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=58372 Nouvelle section tournante au menu.

L’article Elle s’appelle Omnivore est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Le Délit a la particularité d’être doté d’une section tournante : chaque semestre, ou presque, elle permet au journal de se renouveler, et d’aborder de nouvelles thématiques croustillantes.

En janvier, la section Environnement a laissé sa place à la section Bien-Être. Ce changement répondait à une ambition claire : celle de se rapprocher des étudiants, et de parler de sujets qui les concernent directement, au quotidien. À travers Bien-Être, Adèle et Layla ont donc décortiqué des enjeux critiques de la vie des étudiants, comme le stress, l’écoanxiété, le manque de sommeil, ou encore la sexualité. Une quête de compréhension de ce qui nous touche toutes et tous, de près comme de loin.

Ce semestre, Le Délit souhaite poursuivre dans cette direction, et ouvre désormais le chapitre Omnivore. Rassurez-vous, votre journal préféré ne va pas devenir un simple livre de recettes. Ancrée dans un journalisme étudiant et local, cette nouvelle section abordera des sujets variés liés à l’alimentation, que ce soit l’insécurité
alimentaire chez les étudiants, la provenance et l’histoire des produits qui se trouvent dans nos assiettes, ou encore les bonnes adresses à trouver à Montréal. La section proposera aussi de nouvelles manières d’approcher les évènements d’actualités majeurs : que ce soit l’influence des tarifs douaniers sur les prix des produits
en épicerie, ou encore les conséquences des changements climatiques sur les récoltes.

Omnivore donne alors rendez-vous chaque semaine aux lecteurs qui mangent de tout!

L’article Elle s’appelle Omnivore est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Quand le Canada ferme ses portes, qu’advient-il des étudiants internationaux? https://www.delitfrancais.com/2025/09/10/quand-le-canada-ferme-ses-portes-quadvient-il-des-etudiants-internationaux/ Wed, 10 Sep 2025 11:00:00 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=58369 IRCC annonce un nouveau plan d’immigration pour 2025-2027.

L’article Quand le Canada ferme ses portes, qu’advient-il des étudiants internationaux? est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Alors que l’effervescence étudiante de McGill a repris son cours en cette rentrée 2025, certains étudiants internationaux n’ont pas pu assister à leurs premiers cours de l’année. Pour cause : de plus en plus de retards, voire de refus, dans l’obtention de leurs permis d’études. Ainsi, tandis que de nombreux élèves restent actuellement bloqués dans leurs pays d’origine, les universités canadiennes, telles que McGill, doivent, quant à elles, faire face à la baisse des arrivées d’étudiants internationaux provoquée par le virage politique du gouvernement canadien en octobre 2024. Depuis bientôt un an, le gouvernement libéral cherche à réduire le nombre de résidents permanents et temporaires dans le pays, y compris les étudiants étrangers ; des changements qui vont probablement redessiner le visage d’universités multiculturelles, telles que McGill, au cours des prochaines années.

Un plan de limitation d’ici 2027

En octobre 2024, le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller, annonçait dans un communiqué la mise en place du Plan des niveaux d’immigration 2025–2027. Ce dernier prévoyait de réduire la croissance démographique à court terme durant les trois prochaines années, avec une baisse marginale de la population de 0,2% en 2025 et 2026. Cela se traduirait par la réduction de résidents permanents de 500 000 à 395 000 en 2025, et de 500 000 à 380 000 en 2026, pour finalement atteindre un seuil de 365 000 résidents permanents en 2027.

Les personnes cherchant à obtenir la résidence permanente ne sont pas les seules concernées par ces changements ; les résidents temporaires, tels que les étudiants internationaux, sont pour la première fois également la cible de ce plan annoncé par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). D’ici la fin de 2026, l’IRCC veut tenter de réduire à 5% de la population canadienne le nombre de résidents temporaires, contre près de 7% actuellement. Il est ainsi prévu que la population temporaire du Canada diminue d’environ 445 000 personnes par an en 2025 et 2026. Pour les étudiants, cela se traduit par un nombre plus élevé de permis d’études refusés : depuis janvier 2024, le gouvernement a établi un plafond d’approbation de permis d’études sur deux ans pour les étudiants étrangers.

À l’époque, l’ancien premier ministre Justin Trudeau avait déclaré que ce plan visait principalement à donner aux gouvernements provinciaux le temps de rattraper le retard en matière de logement, soins de santé et services sociaux. Réduire le nombre de permis de travail ou d’études permettrait ainsi d’alléger les pressions sur les demandes de logement et autres services.

Le rôle de la francophonie

Si la plupart des immigrants vont sans doute voir leur quota être réduit dans les prochaines années, un groupe échappe toutefois à ces restrictions : les arrivants francophones s’installant dans les provinces canadiennes hors Québec. En effet, durant sa campagne électorale, le premier ministre Mark Carney avait promis aux Canadiens d’augmenter l’immigration francophone pour atteindre le seuil de 12% des résidents permanents hors Québec d’ici 2029.

« La baisse d’entrée d’étudiants internationaux dans les universités canadiennes risque par ailleurs d’enfoncer les dettes que présentent déjà certains établissements »

Cette démarche s’inscrit plus globalement dans la volonté du gouvernement de privilégier le développement de la francophonie à travers le pays. Depuis 2003, ce dernier s’est engagé dans des efforts, plus ou moins marqués, pour maintenir la langue française dans la culture canadienne. Il a d’ailleurs fallu 19 ans, de 2003 à 2022, pour atteindre la cible des 4,4% de francophones hors Québec. Celle-ci va probablement continuer d’augmenter au cours des prochaines années, mais ne concerne néanmoins pas les francophones souhaitant immigrer au Québec.

Quelles implications pour McGill?

Près d’un an après l’annonce de ces réformes, les secousses se font déjà ressentir sur les campus. Aisling, étudiante de première année, a fait face à de multiples problèmes avec IRCC avant même sa rentrée à McGill : « Tout était en ordre dans mes documents, j’avais prévu mon arrivée à Montréal le 19 août, puis j’ai reçu un refus, car je n’avais pas fait un examen médical – qui n’était pas nécessaire dans mon cas. J’ai alors dû reporter de nombreuses fois mon vol pour Montréal et passer cet examen médical, ce qui avait un coût financier important. » Comme beaucoup d’autres étudiants de première année, elle s’est retrouvée dans la détresse de ne pas pouvoir commencer ses études à temps : « C’était de réelles montagnes russes : j’étais tout d’abord très étonnée, puis rapidement je suis devenue anxieuse. » Elle explique qu’à cause de ces retards, de nombreux étudiants ont d’ailleurs été dans l’obligation de reporter leur rentrée à janvier 2026.

Ces changements au sein d’IRCC semblent également avoir des conséquences sur les demandes administratives des résidents temporaires déjà sur le territoire. Les personnes possédant un permis d’études, mais nécessitant une extension – telles que Julie, étudiante française de quatrième année à McGill – voient déjà les effets dans leurs propres démarches. Elle explique : « J’ai envoyé ma demande de renouvellement fin avril, et je n’ai toujours pas de réponse d’Immigration Canada. Cela est frustrant, car, si je ne reçois pas mon permis d’étude d’ici le 1er décembre, je serai dans l’obligation de payer les frais de scolarité d’un étudiant international. Je vais obtenir mon diplôme à la fin de l’année 2025, et cela rend mon avenir à Montréal assez incertain. » Pour rappel, à McGill, les étudiants français et belges disposent d’une exemption de frais de scolarité internationaux, et paient ainsi le même montant que les Canadiens non québécois.

L’impact des étudiants internationaux

La baisse d’entrée d’étudiants internationaux dans les universités canadiennes risque par ailleurs d’enfoncer les dettes que présentent déjà certains établissements. Les étudiants internationaux paient généralement des taux de scolarité bien plus élevés – jusqu’à cinq fois plus – que les étudiants provinciaux et nationaux. À McGill, les revenus générés par ces frais servent à financer non seulement les cours, mais aussi des services, la recherche et les infrastructures des différents campus. Il se pourrait donc que différents départements se voient dans l’obligation de réduire l’offre de cours sur les prochaines années scolaires, et que certains services aux élèves soient réduits sur le campus. Les étudiants internationaux forgent le caractère de McGill ; la baisse du nombre de ces arrivées pourrait avoir un impact culturel sur la vie étudiante de l’Université. Avec des centaines de clubs et associations en tout genre, réduire l’immigration étudiante étrangère risque d’impacter la diversité et les expériences interculturelles dont s’est toujours vantée McGill.

Si des universités canadiennes comme la nôtre ont bâti leur réputation sur la richesse de leur diversité étudiante et l’accueil d’un grand nombre d’élèves internationaux, les prochaines années pourraient marquer un tournant. La diminution de ces arrivées menace non seulement l’équilibre des campus et les ressources qui en dépendent, mais aussi l’image d’un pays longtemps perçu comme une destination privilégiée pour s’établir en tant qu’étudiant ou travailleur.

L’article Quand le Canada ferme ses portes, qu’advient-il des étudiants internationaux? est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Suppression des contre-tarifs canadiens : Carney œuvre à la réconciliation https://www.delitfrancais.com/2025/09/10/suppression-des-contre-tarifs-canadiens-carney-oeuvre-a-la-reconciliation/ Wed, 10 Sep 2025 11:00:00 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=58366 Cette mesure ouvre de nouvelles possibilités dans les négociations.

L’article Suppression des contre-tarifs canadiens : Carney œuvre à la réconciliation est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
L’incertitude plane sur l’économie canadienne, les conséquences de la guerre commerciale avec les États-Unis se faisant de plus en plus ressentir. Le rapport sur l’emploi très décevant du mois d’août n’a fait que renforcer l’inquiétude sur la santé économique du pays. C’est dans ce cadre que le premier ministre Mark Carney s’est engagé à rétablir des relations économiques plus stables avec son voisin du sud. La suppression de la quasi-totalité des tarifs de rétorsion annoncée le 22 août et mise en vigueur au début du mois de septembre a été bien accueillie par Donald Trump, qui a qualifié le geste de « bien (tdlr) ». Un signe de réconciliation peut-être, mais qui ne préconise pas pour l’instant un allègement des taxes douanières américaines. À ce sujet, les deux chefs d’État auraient eu une « bonne conversation » au téléphone, selon Mark Carney.

Le plus dur reste à faire

La suppression des tarifs de rétorsion, symbole de la bonne volonté d’Ottawa, a été accompagnée d’une vague d’efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre commerciale. Parmi eux, la visite à Washington du greffier du Conseil privé, Michael Sabia, ainsi que celle du ministre responsable du Commerce Canada–États-unis Dominic LeBlanc, qui a rencontré son homologue américain Howard Lutnick. Les discussions avec Washington ont alors repris, sans pour autant aboutir à un accord.

« Un signe de réconciliation peut-être, mais qui ne préconise pas pour l’instant un allègement des taxes douanières américaines »

Reste à comprendre la motivation derrière cette nouvelle approche du premier ministre. Selon Francesco Amodio, professeur d’économie à l’Université McGill et spécialiste de l’économie politique, « cette manœuvre pourrait signifier que la guerre commerciale correspond à ce que l’on pouvait espérer ; une grosse agitation avant un retour à la norme. Sinon, il y aurait un aveu que la stratégie des tarifs de rétorsion a échoué ». Effectivement, si certains droits de douane sur le fer, l’automobile et l’aluminium restent en place, il est toutefois clair qu’Ottawa a abandonné cette stratégie. À la fois, car elle a été inefficace, mais aussi, car elle a créé un climat économique instable. Amodio explique que « la guerre commerciale et les tarifs mènent à un sentiment d’incertitude, et c’est cette incertitude qui est dévastatrice pour les entreprises ». C’est pour combattre l’incertitude responsable des soucis économiques que Mark Carney prend une nouvelle approche.

Un espoir inattendu

Il faudra alors attendre encore un peu pour un retour à la norme, même si les avancées les plus prometteuses peuvent se faire de l’autre côté de la frontière. Une cour d’appel fédérale a statué que les tarifs imposés par les États-Unis n’étaient pas conformes à la Loi sur les pouvoirs économiques d’urgence internationaux. L’administration Trump réserve le droit de faire appel de cette décision jusqu’au 14 octobre. Ce revers pour Trump pourrait faire le bonheur du Canada, et solidifier un retour à la norme tant espéré par le premier ministre.

L’article Suppression des contre-tarifs canadiens : Carney œuvre à la réconciliation est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
SAAQclic craque https://www.delitfrancais.com/2025/09/10/saaqclic-craque/ Wed, 10 Sep 2025 11:00:00 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=58363 Un scandale qui ébranle le gouvernement de François Legault.

L’article SAAQclic craque est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Le Québec traverse actuellement l’un des plus grands scandales politico-administratifs de la décennie. Le portail numérique SAAQclic, lancé en 2023, avec pour objectif la modernisation des systèmes informatiques de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), s’est transformé en véritable cauchemar financier et politique pour le gouvernement de François Legault.

SAAQclic a initialement été présenté comme un projet novateur, simplifiant les démarches administratives des citoyens. Le projet devait coûter environ 638 millions de dollars. Or, selon un rapport explosif de la vérificatrice générale du Québec, publié en février 2025, la facture réelle atteint 1,1 milliard de dollars. Un demi-milliard de dépassements, qui soulève aujourd’hui de sérieuses questions sur la gestion du projet, mais également sur la transparence des autorités. Face au tollé, une commission d’enquête publique, présidée par le juge Denis Gallant, a été mise sur pied en mars dernier. Son mandat : éclairer les circonstances entourant ces dérapages financiers, les décisions contractuelles, et surtout déterminer à quel moment le gouvernement a été informé de l’ampleur du problème.

Parallèlement, l’unité permanente anticorruption (UPAC) a ouvert une enquête criminelle. Quatre personnes liées à la SAAQ ou à des firmes contractantes sont soupçonnées de corruption et de collusion.

Les témoignages recueillis jusqu’ici révèlent une culture de dissimulation et de complaisance. Un document daté de septembre 2022 mentionnait déjà un dépassement de 222 millions de dollars, et faisait état d’une stratégie de fractionnement de contrats permettant d’éviter les règles strictes d’appel d’offres. Ces informations auraient été transmises aux plus hauts fonctionnaires de l’État, dont Yves Ouellet, secrétaire général du gouvernement, et Martin Koskinen, directeur de cabinet du premier ministre.

François Legault, appelé à témoigner début septembre 2025, a adopté une ligne de défense claire : il aurait été tenu dans l’ignorance jusqu’au rapport officiel de la vérificatrice générale. Le chef de la Coalition Avenir Québec affirme que ses ministres « auraient pu poser plus de questions », rejetant une partie de la responsabilité sur Geneviève Guilbault et François Bonnardel, qui se sont succédé au ministère des Transports. Il rappelle également que les bases du projet remontent à 2017, sous le gouvernement libéral de Philippe Couillard.

Cependant, cette stratégie d’affranchissement n’a pas suffi à contenir la crise politique. L’opposition accuse désormais Legault d’avoir manqué à son devoir de vigilance et de chercher à se défausser sur ses collaborateurs.

Pour les citoyens, ce fiasco s’est aussi traduit par des conséquences bien concrètes : files d’attente interminables dans les centres de service, services en ligne bloqués, et frustration généralisée.

Alors que les audiences se poursuivent en septembre et en octobre, l’opinion publique attend le rapport final prévu le 15 décembre 2025. L’affaire SAAQclic pourrait peser lourd dans la préparation des élections provinciales de 2026.

L’article SAAQclic craque est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
30 M$ : amende astronomique pour le Collège LaSalle https://www.delitfrancais.com/2025/09/10/30-m-amende-astronomique-pour-le-college-lasalle/ Wed, 10 Sep 2025 11:00:00 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=58359 Accusé d’avoir accepté trop d’étudiants dans ses programmes anglophones.

L’article 30 M$ : amende astronomique pour le Collège LaSalle est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Ce n’était pas une surprise », confie Phil, étudiant québécois au Collège LaSalle. L’établissement se voit confronté à une amende de près de 30 millions de dollars pour avoir accueilli un trop grand nombre d’étudiants dans ses programmes anglophones. Il ajoute, l’air vaguement agacé : « Il y a tellement d’anglophones. On est très minoritaires en tant que francophones. »

Cet événement s’inscrit dans une campagne de protection de la francophonie qui a débuté il y a déjà trois ans. En 2022, une nouvelle réforme de la Charte de la langue française – la loi 14 – entre en vigueur. Cette loi a pour objectif « d’affirmer que la seule langue officielle du Québec est le français », et instaure de nouvelles régulations visant à contrer l’anglicisation croissante du réseau collégial. Entre autres, la loi 14 prévoit que « l’obtention d’un diplôme d’études collégiales […] est conditionnelle à la connaissance du français ». Dans les faits, le gouvernement québécois met en place un quota afin de réduire le nombre d’élèves pouvant s’inscrire dans les programmes anglais des cégeps. L’année de l’application de la réforme, le Collège LaSalle avait déjà admis les étudiants dans ses programmes anglophones et a refusé de les renvoyer. Dépassant la limite du quota par plus de 1 000 étudiants, le Collège LaSalle reçoit une première amende de 8,8 millions de dollars pour l’année 2023–2024. Il a fallu plusieurs années aux étudiants pour finir leur cursus, soit autant de temps nécessaire pour parvenir à atteindre les quotas imposés. Le total de l’amende a continué à grimper jusqu’à atteindre 29,9 millions de dollars.

Le Collège LaSalle continue de nier avoir accepté plus d’élèves que par le passé. Il prétend simplement ne pas avoir eu le temps nécessaire pour se plier aux demandes. Phil corrobore cela : « C’est pareil que les autres années », explique-t-il, « il y a toujours eu beaucoup d’anglophones, ce n’est pas cette année qu’il y en a eu plus ». Il admet que c’est très frustrant de devoir se forcer à parler ou suivre des cours en anglais : « Je me suis fait servir en anglais l’autre jour, en allant refaire ma carte étudiante », raconte-t-il, « la dame ne parlait même pas français. Alors qu’elle travaille ici! Je trouve ça ordinaire ».

Si le collège est vraiment obligé de payer l’amende, il risque de devoir fermer. Claude Marchand, le PDG du groupe LCI Éducation auquel appartient le Collège LaSalle, dénonce la somme ahurissante : « Ce n’est pas la loi que je remets en cause », maintient-il, « mais les pénalités qui en sont les conséquences. » Une proposition de règlement à l’amiable pour la somme de 11,5 millions de dollars a été avancée par le collège, sans réponse du gouvernement pour l’instant.

Face à la fermeture possible du Collège LaSalle, Phil ne semble pas très inquiet. « 30 millions, c’est impossible », dit-il, « c’est trop gros comme amende! LaSalle, c’est juste une école. Si elle doit payer 30 millions, peut-être que ça va devoir fermer, mais je ne pense pas qu’ils vont payer ».

L’article 30 M$ : amende astronomique pour le Collège LaSalle est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Le Canada encore en proie aux flammes https://www.delitfrancais.com/2025/09/10/le-canada-encore-en-proie-aux-flammes/ Wed, 10 Sep 2025 11:00:00 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=58342 Depuis plus de quatre mois, de terribles incendies ravagent le centre et l’ouest du pays.

L’article Le Canada encore en proie aux flammes est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Depuis le début de l’année, une superficie égale à celle du Nouveau-Brunswick s’est embrasée. Seulement deux ans après l’année 2023 où les flammes avaient ravagé près de 18 millions d’hectares, le Canada connaît actuellement son deuxième été le plus destructeur de l’histoire. Près de 7 millions d’hectares ont brûlé pour l’instant d’après Radio-Canada, en attendant le décompte officiel en fin de saison.

Cette année, ce sont bien les feux de forêt précoces au Manitoba et en Saskatchewan qui ont fait la une des journaux. Dès le mois de mai, ces deux provinces ont déclaré un état d’urgence de trente jours pour lutter contre la propagation des feux dans leurs provinces. Mais ces dernières ne sont pas les seules touchées : la Colombie-Britannique et l’Ontario connaissent aussi une saison des feux particulièrement intense, qui a forcé le déplacement de milliers de personnes durant l’été. À ce jour, près de 600 feux sont encore actifs selon Radio-Canada, dont une majorité inquiétante qui n’est toujours pas maîtrisée.

Le Québec, plus grande province canadienne en termes de superficie, a été globalement épargné par les incendies de forêt qui ont ravagé le centre et l’ouest du pays. Selon la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU), 292 incendies de forêt ont été recensés dans la province depuis le 1er mars, soit 131 de moins que la moyenne sur dix ans. La cause? Des conditions météorologiques pluvieuses qui n’ont pas asséché les sols comme dans le passé. Karine Pelletier, conseillère à la prévention et à l’information à la SOPFEU, explique qu’il « a plu au Québec tous les trois jours cet été, ce qui explique pourquoi nous avons été particulièrement épargnés par les feux ». Une sorte d’accalmie, deux ans seulement après que le Québec a connu des incendies d’une ampleur inédite.

La sensibilisation aux incendies auprès de la population joue donc un grand rôle dans leur prévention. Karine Pelletier rappelle que « 80% des feux de forêt sont d’origine humaine, et 20% sont dus à des phénomènes naturels, comme la foudre ». Les jets de mégots, les feux de camp et le brûlage de rebuts contribuent tous au départ de feux de forêt, qu’ils soient d’origine accidentelle ou non.

Pour mieux combattre ces feux dont la fréquence et l’intensité s’amplifient depuis plusieurs années, la SOPFEU a mis en place des campagnes de prévention afin d’informer et de responsabiliser les populations en contact avec les massifs forestiers. Pour combattre le feu, la SOPFEU affirme aussi recevoir plus de financement de la part du gouvernement provincial, qui se traduit surtout par plus de moyens au sol, avec plus de personnel disponible pour combattre les départs d’incendies.

Malgré une légère hausse d’incendies d’origine humaine prévue au mois d’octobre au moment de la période de la chasse, « l’arrivée de journées plus courtes et de nuits plus fraîches va atténuer et éteindre les incendies de forêt », assure la SOPFEU. En attendant l’été prochain…

L’article Le Canada encore en proie aux flammes est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
Calendrier culturel – Septembre 2025 https://www.delitfrancais.com/2025/09/01/calendrier-culturel-septembre-2025/ Mon, 01 Sep 2025 11:00:00 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=58292 L’article Calendrier culturel – Septembre 2025 est apparu en premier sur Le Délit.

]]>
L’article Calendrier culturel – Septembre 2025 est apparu en premier sur Le Délit.

]]>