Valentine Rinner, Chloe Saint-Denis - Le Délit https://www.delitfrancais.com/author/valentine-rinner/ Le seul journal francophone de l'Université McGill Tue, 17 Sep 2013 18:28:30 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 Un Piknic excentrik https://www.delitfrancais.com/2013/09/17/un-piknic-excentrik/ Tue, 17 Sep 2013 07:02:18 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=18363 Avant-dernière édition du Piknic Électronik au Parc Jean-Drapeau.

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Depuis 10 ans, Piknic Électronik investit l’île Saint-Hélène chaque dimanche (et parfois le samedi ainsi que les jours fériés) de 14h à 21h30 entre la fin mai et la fin septembre. Le concept : offrir de la musique électro de qualité aux vieux adeptes comme aux tous nouveaux amateurs, dans une atmosphère chaleureuse et inclusive. L’expérience sociale et culturelle fait tout autant le succès et la réputation du Piknic que la qualité de sa scène musicale. Concrètement, Piknic est un mélange éclectique de familles (il n’y a pas d’âge limite d’entrée, c’est même gratuit pour les moins de 12 ans), d’étudiants, de touristes, etc. Parfois déguisés, souvent hauts en couleurs, ils se rassemblent autour de deux scènes – Moog et Guru – avec chaque fin de semaine des DJs venant des quatre coins du monde mais aussi et surtout des talents locaux. Chaque année, des concours de DJs sont organisés à Montréal et les gagnants se voient offrir la scène d’un Piknic pendant une heure ou deux. Piknic Électronik s’occupe aussi d’une majeure partie de la logistique de festivals tels que Mutek, Osheaga ou Pop Montréal.

Certains pourront se plaindre des effluves très présentes de tabac et autres plantes roulées, mais l’ambiance – somme toute très folklorique – reste à l’abri d’agissements déviants. Piknic Électronik est une expérience inoubliable pour tout les âges, grands amateurs ou non de musique électro.

L’événement a lieu sur l’île Sainte-Hélène au Parc Jean-Drapeau. Le cadre naturel insulaire est idyllique. En ce beau dimanche après-midi, l’harmonie règne au Piknic Électronik. La musique rassemble les amateurs qui ont traversé le Saint-Laurent pour cet événement estival hebdomadaire. Un homme est dans la foule. Les mouvements de son corps au rythme de la musique donne corps au son du DJ. Il n’est pas seul. Une grande chorégraphie conviviale s’improvise.

Outre les costumes, coiffures, mouvements et chants, on joue. On joue à être. On joue purement à être soi. On admire celui qui joue avec sa propre règle. Ici, les normes se renversent. On ne veut pas faire «comme», on veut faire «avec». Au lieu de se rapporter à sa différence, on explore son unicité. Enfants, couples, étudiants, franco, anglo, tous s›accordent petit à petit au diapason du chef d’orchestre pour ne former qu›une seule vague qui va et vient. Chaque mouvement emporte une pierre de plus.

L’homme s’enfonce dans la musique. Il se promène entre les deux scènes mythiques du Piknic. La house montréalaise laisse place au disco-électro-funk. Les frontières sont décloisonnées autour de l’électro. Mais notre homme bloque. D’autres autour de lui ne renvoient pas cette énergie propulsante et créatrice. Ils se divertissent. Les rires deviennent grincements de dents. Au milieu des effluves de quelque substance, il ressent leur amertume. Elle le blesse. Ce profond et familier sillage creusé par l’insatisfaction. Comment chose aussi exceptionnelle que la musique peut-elle être pervertie en simple divertissement? Il faut s’élever, ne pas chercher à détruire en vain et échapper ainsi à ce paradoxe. Les DJs de la scène Moog célèbrent la première performance de leur nouvelle création. Ils sont à nu devant leur public. L’homme en prend pleinement conscience, il ressent leur vulnérabilité. Et toute l’énergie qu’il mettait depuis des années à remédier au vide, finalement se libère. Il existe. Il se laisse entrainer. Les vibrations du synthé le soulève et lui permettent de s’élever infiniment au dessus du néant. Le flot de sa pensée dépasserait celui de ses mots; alors il se tait et nous présente tout son être au travers de sa cinétique.

Le Saint-Laurent coule tranquillement. On est happé par l’atmosphère translucide du soir qui tombe sur la ville de Montréal. L’homme en entraine peut-être d’autres. Les couleurs et les formes se brouillent, ne reste que cette chaude lumière d’un automne qui débute. Plus il reconnait la grandeur, plus il prend conscience du néant. Mais au-delà de ce dialectique, il se laisse renaitre. Piknic Électronik autorise décidemment toutes les folies.

 

 

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Usually Beauty Fails https://www.delitfrancais.com/2012/11/13/usually-beauty-fails/ Tue, 13 Nov 2012 21:03:14 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=15938 Le Beau selon Frédéric Gravel

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«La beauté, on la cherche même si on sait qu’elle échoue, on aimerait qu’il y ait une vérité mais c’est subjectif.» Avec Usually Beauty Fails, Frédéric Gravel veut nous débarrasser de la partie superficielle de la beauté afin d’en toucher l’essence dans les relations humaines. En effet, son spectacle projette l’incapacité humaine à vivre simplement la beauté et met en question cette quête universelle. Dans la continuation de Gravel Works et Tout se pète la gueule, chérie, le danseur-musicien-chorégraphe a pris l’option d’une danse légère et d’une mise en scène qui assume avec entrain son étiquette de «concert chorégraphique».

On entre dans une salle à l’éclairage déjà tamisé sur une musique électro aux basses saisissantes qui font monter la tension dans la salle. Les huit interprètes, musiciens et danseurs (dont Gravel), sont déjà sur scène. Le spectacle a déjà commencé. En effet, le regard prenant des danseurs sur le spectateur intègre ce dernier dans la performance où il devient sujet d’envoûtement. S’établit ainsi un jeu réciproque de séduction entre la scène et son public.
Cette performance contemporaine atypique, où la place du musicien est aussi importante que celle du danseur, est une succession de numéros, comme des saynètes de théâtre, avec une diversité de genres musicaux allant de l’électro au baroque. Les musiciens mènent parfois leur propre show et sont mis en avant tandis que les danseurs se contentent de les accompagner. Frédéric Gravel change allègrement de casquette en jonglant ainsi entre les rôles de danseur, musicien et humoriste au fil des numéros.

Le chorégraphe réserve l’un de ces numéros pour faire honneur au mythe du rockeur. Il se met en spectacle et orchestre une danse charnelle et frénétique interprétée par ses cinq compagnons. La scène s’achève sur ces derniers qui affrontent le public en leur exposant leur nudité crue. Un contraste criant avec la scène qui s’ensuit. Au son d’une musique printanière, dans un jeu à la Vaudeville, le couple découvre et se découvre. Une rencontre dénudée homme-femme pleine de poésie. Un jeu sans séduction, presque naïf en comparaison avec l’exhibitionnisme, voire même le voyeurisme des nus de la scène précédente.
Usually Beauty Fails met en avant ces mécanismes de séduction systématique représentatifs des rapports humains; une séduction qui se veut adulte mais qui reste maladroite, inappropriée et proche du ridicule. Frédéric Gravel exacerbe le décalage entre les acteurs de ces jeux de séduction de manière humoristique et légère, laissant au spectateur la liberté d’interpréter. En effet, c’est le but que s’est donné Gravel dans cette pièce: «Le défi est de laisser les gens créer du sens, plutôt que de vouloir en créer nous-même absolument.»
Notre unique reproche serait la tentative de scène finale allongée. Frédéric Gravel exprime au public qu’il a voulu se «renouveler», mais en fin de compte, cela n’ajoute pas tant à l’appréciation de ce dernier numéro.

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Twitter https://www.delitfrancais.com/2012/11/13/twitter/ Tue, 13 Nov 2012 21:02:53 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=15959 La fracture numérique

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J’ai essayé… Twitter

En 2012, j’ai 20 ans, et c’est mon père qui m’a appris à me servir de Twitter. #VDM? Je suis arrivée à me persuader que non, pas forcément. En effet, après presque deux mois d’utilisation plus ou moins active, je réalise que ce n’est pas vivre en décalage avec son temps que de ne pas utiliser ce nouvel outil de communication soi-disant universel.
C’est dans le cadre d’un cours de géo informatique spatiale que j’ai dû rejoindre Twitter. En effet, pour les 15% de participation, nous sommes notés sur notre activité Twitter. Pour cela, un hashtag a été créé: #neogeoweb. De cette façon, nos conversations de classe ne sont pas enfouies dans les décombres du serveur McGill, mais bien accessibles au public. Quelle meilleure façon d’étudier un phénomène que d’y être complètement immergé? C’est l’avis de notre professeur et effectivement je dois reconnaître que je ressortirai éclairée et satisfaite de cette expérience.

Dans notre milieu académique de premier cycle on a souvent l’impression que nos travaux ne servent à rien, ce qui va à l’encontre de l’enthousiasme des étudiants pour changer le monde et crée une frustration grandissante chez la plupart d’entre nous. Or, Twitter nous offre ici la possibilité de partager notre travail. C’est ainsi que des développeurs d’outils de cartographie digitale et la poignée d’experts sur le sujet nord-américain ont été «invités» par notre professeur à suivre notre hashtag. Mais encore faut-il être organisé, et connecté au réseau d’intéressés au moment où toute l’activité a lieu.

Le rôle de Twitter dans l’action citoyenne

Les spécialistes en la matière s’accordent pour dire que les médias sociaux ont la capacité d’apporter du changement. Selon Clay Shirky, professeur à l’université de New York, ils sont en mesure de «provoquer et d’entretenir des soulèvements en amplifiant des nouvelles particulières et de l’information».
On nous dit que Twitter&co. ont révolutionné la liberté d’expression, que ce sont les réseaux sociaux qui ont provoqué le Printemps arabe, qu’ils sont la voix de la démocratie et qu’ils en sont aussi la voie. Effectivement, les réseaux sociaux ont détrôné la radio dans son rôle de centralisation des informations et d’organisation de la «résistance». Les systèmes de surveillance l’ont bien compris: aujourd’hui, pour anesthésier un mouvement on ne brouille plus les fréquences, mais on sème la zizanie en ligne.
Pourtant, il y a un nombre considérable de facteurs qui remettent fortement en question la force des réseaux sociaux dans l’expression citoyenne démocratique. En effet, comme l’a souligné le cyber blogueur tunisien Yassine Ayari, interrogé par La Presse:
«Je suis allé dans des maisons où des gens avaient été tués, a‑t-il expliqué. Ils n’avaient même pas de PC.»
C’est ce que l’on appelle dans le jargon du développement technologique la «fracture numérique».

En effet, ces moyens de communication que l’on juge universellement accessibles sont en réalité loin de l’être. Nombreux sont les foyers sans accès Internet, où la langue dominante n’est pas l’anglais; or l’écrasante majorité de l’activité web se fait en anglais et les habitants n’ont donc pas accès à une éducation des technologies web. Mis à part la démographie du public en position de prendre part à la conversation – ou même de simplement s’informer – sur les plateformes telles que Twitter est encore considérablement différente de celle dont il est sujet.

Le milieu étudiant

Dans notre milieu étudiant, de nombreux projets de concertations publiques sont organisés à travers Twitter. L’an dernier, une élève à la maîtrise au Département de Géographie à McGill a lancé un projet pilote appelé «University Spaces». Il était possible d’envoyer un commentaire positif ou négatif sur un aspect du campus. Pour cela, il fallait soit envoyer un texto avec le commentaire ainsi qu’un attribut afin qu’elle puisse l’afficher sur un plan du campus1.
Une autre option était de tweeter le commentaire avec le hashtag #universityspaces en activant l’option de géolocalisation. Au final, cette méthode ne fut que très peu utilisée. La théorie de cette élève est que les gens préféraient l’anonymat d’un numéro de téléphone plutôt que le semi-anonymat de Twitter. En twittant, le nom d’utilisateur s’affiche et le tweet apparaît sur la page de l’utilisateur, aux yeux de tous. Les gens vont préférer garder séparés leurs commentaires à propos des lieux de McGill de leur page/vie Twitter et de leurs abonnés. Il semblerait que pour la majorité des élèves mcgillois, et autres utilisateurs de Twitter interrogés, Twitter est principalement une source de divertissement et de centralisation de l’information plus qu’un lieu de débat ou d’action citoyenne.

Militer plus facilement

Le deuxième aspect d’un réseau comme Twitter qui en limite sa portée s’inscrit donc dans sa nature de semi-anonymat. En effet, un internaute n’est PAS un manifestant, ni même un militant. Cela prend 10 secondes pour “liker” la page du carré rouge ou d’un parti «révolutionnaire», ça prend un peu plus d’effort pour brandir sa pancarte et aller montrer son visage en militant sous la pluie ou les coups de fusils. Le chroniqueur du New Yorker Malcolm Gladwell soutient cet argument en affirmant à propos des internautes que «la nature de leur média fait en sorte qu’ils courent des risques minimes… avec des effets négligeables».

Le dicton dit qu’une seule personne convaincue ést plus forte que mille «suiveurs». Et effectivement, Twitter et ses frères ne sont «que» des canaux de communication. Et dès que l’on commence à utiliser un nouvel outil dans le but d’élargir notre contrôle sur ce qu’il y a d’extérieur à soi-même, cette relation est modifiée. Certaines choses se gagnent, d’autres se perdent. Chacun de ces canaux de communication ont leurs avantages et leurs inconvénients, il nous reste à prendre le recul nécessaire afin d’être en mesure d’évaluer ceux-ci. De la même façon, avoir le choix entre tous ces médias est un renoncement aux avantages qu’offre une communication plus centralisée. Mais ces moyens ne sont en aucun cas un substitut de nos actions menées par nos motivations profondes. Bref, l’Histoire ne va pas se faire grâce à Twitter, mais en compagnie de Twitter.

Le danger de Twitter pour l’art de la communication

Même si elle est exagérée sur certains aspects, ce serait être aveugle que de nier l’importance que Twitter a sur notre environnement. L’anglais Mark Wallace remarqua «qu’il est aujourd’hui impossible d’éviter l’impact que Twitter a sur la politique, le business et la communication en général. […] Que vous soyez sur Twitter ou pas, les messages que vous allez entendre des politiciens en seront moulés». En effet, qu’on le veuille ou non, 500 millions de comptes actifs, ça fait du bruit. Pour autant, il n’est pas évident que la qualité du débat (si réel débat il y a) en soit améliorée.

En effet, comment nuancer une opinion en 140 caractères? Il est simple de dire oui ou non à une déclaration mais l’agitation autour des hashtags montre bien une polarisation extrême en termes d’avis positifs ou négatifs dans les sondages. De plus, le volume massif de tweets rend les conversations très difficiles à suivre. C’est comme si nous nous retrouvions autour d’une énorme table ronde où chacun lance ses confettis pour attirer l’attention. Une fois les confettis en l’air, ceux-ci retombent plus ou moins doucement et souvent avant que quiconque ait pu en faire quelque chose de productif. Hors, les vraies inventions et innovations matérielles ou intellectuelles sont celles qui sont source de générativité, celles qui permettent à d’autres de rebondir dessus et de libérer le potentiel pour encore plus de progrès. Ce concept reste inconnu à Twitter et cela pourrait être compromettant pour l’avenir du site ainsi que pour notre habilité à innover de manière générale.

Nous sommes la première génération dont la majorité des informations à propos du monde extérieur nous arrive par un biais non-physique. La manière dont nous recevons l’information (et des quantités massives d’informations) a des répercussions qui sont d’autant plus importantes lorsque la communication de cette information se fait à deux voies. Les recherches scientifiques actuelles montrent que la façon dont nous habituons notre cerveau à recevoir l’information affecte inconsciemment la manière dont nous la traitons ainsi que notre capacité à émettre de nouvelles informations. L’effet de cette nouvelle forme de communication sur le traitement de l’information par notre cerveau n’est donc pas négligeable; et l’utilisation des produits de la technologie, étant laissée à notre seule discrétion d’individu, est à manier de façon éclairée.

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McGill et la «cyber-sécurité» https://www.delitfrancais.com/2012/10/16/mcgill-et-la-cyber-securite/ Tue, 16 Oct 2012 16:30:58 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=14922 Le Service des Technologies de l’Information de McGill en appelle à la responsabilité des internautes.

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Dans le cadre du mois de la «sensibilisation à la cybersécurité» le service des Technologies de l’Information (TI) de McGill propose trois ateliers d’initiation aux menaces de l’Internet. Le premier atelier (10 et 11 octobre) consistait en un aperçu des différents types de menaces auxquelles un individu fait face au quotidien. Les prochains (17–18 et 24–25 octobre) seront axés sur la protection individuelle et la protection des serveurs administratifs mcgillois.

Les statistiques sont effroyables. Les attaques sur Internet et notamment les vols d’identité sont en croissance exponentielle partout dans le monde. L’utilisateur moyen n’a pas la moindre idée de l’ampleur du danger auquel il s’expose simplement en surfant sur le web, en étant connecté sur Facebook ou en se promenant avec le WiFi de son téléphone intelligent activé dans sa poche.

Par exemple, un étudiant dans un cours de systèmes informatiques présent à la rencontre explique comment il a un jour créé avec quelques lignes de code une fausse interface MSN. Il avait ainsi récolté tous les noms d’utilisateurs et mots de passe entrés sur le serveur de son école. Il n’a heureusement rien fait des données, mais la simplicité avec laquelle l’adolescent inexpérimenté qu’il était les a récoltés donne matière à réfléchir.

Aujourd’hui, il est difficile d’échapper au monde digital qui touche chaque aspect de notre vie: communication, finances, transports, santé, éducation, etc. Le principe de «bout à bout» d’Internet, ou le fait que «l’intelligence» du réseau Internet est aux extrémités – donc dans les mains des utilisateurs – et non pas au sein même du réseau, nous donne à chacun une part importante de responsabilité face au problème de la sécurité digitale. Il fait aussi de nous – en tant qu’individus – des cibles de choix. Selon l’Association des Banquiers Canadiens, «les banques et autres organisations ont mis en place des systèmes de sécurité de pointe qui sont très difficiles à percer. Pour cette raison, les criminels en ligne essaient plutôt d’obtenir directement les renseignements personnels et confidentiels de la part des Canadiennes et des Canadiens inconscients du danger».

Nous – et 95% de notre entourage- sommes des utilisateurs vulnérables. Beaucoup d’internautes ont des questions de sécurité (bancaire, administrative, etc.) très générales telles que «quel est le nom de jeune fille de votre mère?», «quel école secondaire avez-vous fréquentée?», «dans quelle ville êtes-vous né?». Il est facile pour une personne, même peu expérimentée en informatique, de récolter les réponses à ces questions dites «personnelles».

Sans forcément tomber dans une paranoïa paralysante, les ateliers organisés par les services techniques de McGill font prendre conscience de ces problèmes et appellent à la responsabilité de chacun.

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Paradoxe au masculin https://www.delitfrancais.com/2012/10/02/paradoxe-au-masculin/ Tue, 02 Oct 2012 13:47:18 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=14674 Le Mâle Entendu clôt le Festival International de Littérature.

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En ce dernier jour du Festival International de Littérature, Nancy Huston met en scène Le Mâle Entendu. Récit sur l’homme d’aujourd’hui.

Le décor est sombre, rouge et noir, presque celui d’un intime concert de jazz. C’est une version androgyne de Nancy Huston qui entre en scène au milieu des trois musiciens pour qui elle joue les porte-paroles. Nancy ne fait que rapporter les confidences de ces trois hommes, qui accompagnent leurs propos d’une composition musicale de leur création (Jean-Philippe Viret à la contrebasse, Édouard Ferlet au Piano et Fabrice Moreau à la batterie). Ce semi-anonymat permet toute la sincérité et la vérité de cette œuvre. On ne sait pas qui a vécu quoi, mais peu importe.

Le récit commence par des souvenirs d’enfance, un retour aux premières fois, une rétrospection sur le rapport au père, les premiers désirs féminins, les premiers coups durs. Ces histoires personnelles donnent ainsi de l’épaisseur aux confessions qui suivent: le ressenti des hommes face aux pressions et devoirs auxquels ils font face.

On est confronté à des normes souvent paradoxales: l’homme doit séduire chaque belle femme, même s’il ne ressent aucun désir, et doit être excité à chaque instant, ce qui est contradictoire avec l’érection qui est perçue comme étant honteuse et politiquement incorrecte. L’homme doit donc faire face à la honte. La honte de la masturbation, de l’hypersensibilité, et la honte de ne pas être à la hauteur, notamment vis-à-vis de la femme.

Nancy met en avant l’incompréhension de l’homme face à sa propre masculinité. L’homme est mis dans une position de vulnérabilité, mais sans pour autant être perçu comme une victime, ni faire porter la faute sur la femme.

Nous sommes face à l’histoire de chaque homme, jusqu’à sa propre paternité. Le cycle continue, l’homme transmet. Le rôle du père et celui qu’il joue dans la construction de la masculinité prend toute sa place: le père qui pleure, le père qui recadre, le père autoritaire, l’enfant en position de faiblesse; c’est tous les aspects de la paternité qui sont passés en revue.

Au cours du récit, Nancy redevient petit à petit femme. Le besoin de se représenter asexuée, voire masculine, pour porter les confidences de ces hommes s’estompe au fur et à mesure, quand le spectateur ne la voit plus comme un individu, mais simplement comme une porte-parole .

Au niveau musical, les artistes explorent les nombreuses possibilités de leurs instruments: cordes pincées, instruments caressés dans les moments charnels, jeux sur les silences pour les témoignages qui rendent vulnérable, improvisations joyeuses lors des découvertes sentimentales comme le baiser innocent, etc.
Le récit se clôt de la même façon qu’il a commencé: en larmes. Au début, ce sont les pleurs stigmatisés du père, à la fin ceux de l’homme à qui on les interdit et qui ne veut plus occulter sa tristesse.

En deux mots, Le Mâle Entendu est une pièce qui éclaire la femme et apaise l’homme. Pour autant, on vous recommande plutôt le dernier livre de Nancy Huston, Reflet dans un œil d’homme, inspiré des confidences des trois musiciens. En effet, malgré l’esthétique du tableau de scène, et les qualités de narration de Nancy, c’est surtout le contenu qui captive le public.

Dans ce livre paru en juin dernier, l’auteure part du fait que l’on est biologiquement programmés pour se reproduire, afin d’éclairer les tensions contradictoires introduites dans la sexualité et le rapport entre les hommes et les femmes dans le monde d’aujourd’hui.

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