Lea Marcel - Le Délit https://www.delitfrancais.com/author/lea-marcel/ Le seul journal francophone de l'Université McGill Wed, 19 Feb 2014 14:38:33 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 Marche autochtone https://www.delitfrancais.com/2014/02/18/marche-autochtone/ Tue, 18 Feb 2014 06:21:49 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=20068 La place Émilie-Gamelin était remplie en ce vendredi 14 février. Une foule s’est rassemblée afin de démontrer sa solidarité à l’égard des femmes autochtones disparues et assassinées. Cette marche organisée par l’association Missing Justice avait pour but de dénoncer une réalité sociale inacceptable: la discrimination des femmes autochtones au Canada. C’est la cinquième année qu’a… Lire la suite »Marche autochtone

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La place Émilie-Gamelin était remplie en ce vendredi 14 février. Une foule s’est rassemblée afin de démontrer sa solidarité à l’égard des femmes autochtones disparues et assassinées. Cette marche organisée par l’association Missing Justice avait pour but de dénoncer une réalité sociale inacceptable: la discrimination des femmes autochtones au Canada. C’est la cinquième année qu’a lieu cette marche à Montréal, et, à travers l’Île de la Tortue, plusieurs marches semblables se sont tenues en ce même jour. Une prière autochtone remerciant la Terre pour sa bienveillance a initié le début de cet événement, suivi de plusieurs performances musicales traditionnelles inuits, ainsi que de prises de paroles de diverses organisations pour le droit des femmes.

Missing Justice a dénoncé «le racisme systémique, le sexisme, et la négligence dont les femmes autochtones sont quotidiennement victimes à travers les médias, le système judiciaire et les forces policières». Un chiffre effrayant est présenté: au Canada, les femmes autochtones sont cinq fois plus susceptibles que les autres femmes de mourir des suites d’agressions violentes. Anne Aude, qui travaille pour l’organisation Stella, groupe de soutien aux femmes prostituées, n’hésite pas à avancer que les populations autochtones et inuits sont victimes d’un «génocide» depuis l’arrivée des colons au Canada. La police est qualifiée d’assassine puisqu’elle «tue et viole les femmes autochtones en toute impunité». Les services médicaux sont dépeints comme des bourreaux de par leurs «valeurs radicales blanches» et d’un historique de stérilisation à l’égard de ces femmes autochtones. Pour elle, la société entière est coupable de ces crimes en raison de son inertie complète face à ce problème social alarmant.

Parmi la foule hétéroclite marchant à travers les rues de Montréal, on peut y rencontrer de nombreux étudiants. Gabriella et Cindy, rencontrées séparément, confient au Délit que leur présence ici ce soir «est avant tout de nature féministe, car ces crimes perpétrés à l’égard des femmes autochtones sont un exemple supplémentaire des discriminations et violences auxquelles la femme est victime au sein de la société à l’échelle mondiale». Zoey, également étudiante, est une activiste luttant pour la reconnaissance des droits des populations autochtones au Canada. Elle déclare au Délit: «le Canada est un pays raciste avec une longue histoire de colonisation, où le gouvernement dénie les droits fondamentaux des populations autochtones. Il est temps que cela cesse et que nous nous allions tous afin de faire bouger les choses de manière plus radicale. L’éducation est sacrée et se doit d’être disséminée dès la petite école afin que les mentalités changent.» Michel, un Canadien ayant vécut dans sa jeunesse au sein d’une réserve inuit, raconte au Délit que le problème de base vient du fait que la police persécute de manière durable les populations autochtones. Elles sont donc dans l’incapacité de bénéficier d’une protection viable, notamment les femmes, qui sont les plus vulnérables. D’après lui, le gouvernement devrait donner plus de droits aux autochtones, tout en s’assurant que leur culture reste préservée.

Idle No More aujourd’hui

Un an après le lancement du mouvement Idle No More, luttant pour les droits des populations autochtones au Canada, en opposition au gouvernement fédéral de Stephen Harper entreprenant des réformes discriminatoires envers les Premières Nations, la situation reste statique. Pour beaucoup des manifestants présents à cette marche, leur solidarité était évidemment destinée aux femmes autochtones disparues, mais également aux populations amérindiennes en général. Pour les participants à la marche, l’oppression dure depuis très longtemps, et il est temps que des réformes concrètes soient entreprises afin que l’égalité pour tous prévale.

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Sexe et préjugés https://www.delitfrancais.com/2014/02/04/sexe-et-prejuges/ Tue, 04 Feb 2014 05:18:37 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=19773 Défaire les mythes liés au sexe et aux relations.

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La semaine annuelle «Academia» à McGill, coordonnée par des étudiants de la Faculté des sciences, a eu lieu du 27 au 31 janvier. Vivian Ng, une des organisatrices de cet événement explique au Délit que le but du projet «est d’organiser des conférences touchant des sujets très variés, où interviennent des invités renommés, mais dont le thème principal est commun». Cette année le thème est celui des «Mythes, Mystères et Fausses Conceptions». Au programme, du lundi au vendredi, des conférences sur la magie et le paranormal, le destin de la race humaine, l’exploration de l’espace, les mythes sur l’amour et le sexe, et sur les désillusions et les limites de la psychiatrie biologique.

La docteure Laurie Benito, psychothérapeute depuis plus de 25 ans, se spécialisant dans la thérapie sexuelle, est venue animer, le jeudi 30 janvier une conférence intitulée «Mythes sur le sexe et l’amour». C’est dans une salle remplie qu’a eu lieu cet événement basé sur l’échange et la participation.

Des mythes déconstruits

La docteure Benito a présenté Plusieurs mythes collectionnés depuis qu’elle pratique son métier. On pourra citer, par exemple, le fait qu’un orgasme est similaire à l’explosion d’un feu d’artifice, que la plupart des femmes ont un orgasme à chaque fois qu’elles ont un rapport sexuel, qu’un bon amant devrait pouvoir être capable de performer pendant des heures, que si une femme n’a pas d’orgasme c’est qu’elle n’est pas normale, que la pornographie est une bonne représentation de la vie sexuelle réelle, qu’uniquement les hommes âgés ont des problèmes d’érection, que toutes les maladies sexuellement transmissibles peuvent être guéries, que se retirer est une bonne méthode de prévention de grossesse, ou que se masturber de manière trop fréquente est physiquement dangereux, entre autres.

Tout en touchant un sujet sérieux, préoccupant une bonne partie de la société, Laurie Benito s’est efforcée de détruire ces mythes liés au sexe un par un. Pour elle, un des facteurs majeurs d’une relation sexuelle épanouie est la communication. Les envies et les corps des êtres humains sont tous différents; afin d’atteindre le plaisir il faut avant tout se connaître et ne pas hésiter à partager ses attentes avec son/sa partenaire. De plus, les désirs sexuels évoluent avec l’âge et l’expérience et les jeunes ont trop souvent tendance à croire que les désirs hommes-femmes sont identiques. En réalité une différenciation s’établit, et c’est pourquoi il faut être à l’écoute de l’autre.

Problèmes liés à la sexualité

Un des principaux messages véhiculés par Laurie Benito est que, bien trop souvent, le sexe entraîne des tensions entre partenaires, cela à cause de mauvaises conceptions liées à la pornographie et aux stéréotypes associés aux hommes et aux femmes. Il faut apprendre à se détacher des idées préconçues que nous nous faisons sur le sexe afin de mieux partager, se connaître et être ouverts à de nouvelles expériences. Pour elle, l’éducation sexuelle au sein des écoles est donc primordiale car elle permet aux jeunes de se faire une idée plus réelle des relations et de la sexualité.

L’intervention du docteure Laurie Benito eut un tel succès que de nombreuses personnes sont venues la féliciter, en profitant pour lui faire part de quelques inquiétudes personnelles et de bénéficier de son expertise.

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Syndicats: la solution? https://www.delitfrancais.com/2013/11/12/syndicats-la-solution-2/ Tue, 12 Nov 2013 06:20:01 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=19214 Quelles possibilités pour de meilleures conditions de travail en journalisme?

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Plusieurs panels se sont tenus dans le cadre de la Semaine du travail à McGill, du 4 au 8 novembre. L’un d’entre eux concernait les «stratégies des médias pour les syndicats». Plusieurs intervenants travaillant dans le secteur des syndicats des journalistes étaient présents, dont Mariève Paradis, journaliste indépendante et présidente de l’Association des Journalistes Indépendants du Québec (AJIQ); David Tacium, hôte de l’émission «Labour Radio» pendant six ans; et Lisa Djervahirdjian, conseillère syndicale pour le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) dans le service communication.

 

Un métier difficile

Une des réalités sur laquelle les invités s’accordaient tous est le fait que le métier de journaliste comporte de nombreux risques. Les journalistes sont quotidiennement confrontés à des conditions de travail très dures, intensives, et compétitives. Mariève Paradis,  journaliste indépendante depuis 2005, dépeint la précarité dans laquelle les journalistes indépendants sont souvent plongés. Afin de vivre de leur métier, les journalistes indépendants doivent travailler au minimum 40 à 50 heures par semaine, et cela dans un environnement très compétitif. Elle dénonce le fait que les salaires des journalistes indépendants n’ont toujours pas augmenté depuis 20 ans, et que depuis 25 ans les journalistes luttent afin que le gouvernement fasse passer une loi donnant à ce métier un statut d’artiste. Pourtant ces demandes restent ignorées Lisa Djervahirdjian explique pour sa part que les journalistes indépendants ne sont pas les seuls à souffrir de conditions de travail précaires. En effet, les journalistes employés dans une compagnie font parfois face à la censure, la manipulation de leurs écrits, et doivent gérer une très lourde compétition, les poussant à travailler de nombreuses heures supplémentaires afin d’être considéré comme «un des meilleurs». Certains, après avoir travaillé sans compter, se retrouvent même à se faire renvoyer sans explication par leurs patrons. Les droits des journalistes sont donc ainsi bafoués.

Le métier de journaliste est donc un métier à risque, dont les perspectives ne sont pas des plus attrayantes, étant donné que les droits des journalistes sont peu reconnus. Par ailleurs, suite à l’apparition d’Internet, de plus en plus d’individus se lancent dans le journalisme indépendant.

 

Se syndicaliser

Cependant le tableau n’est pas tout noir. Pour Mariève Paradis,  l’avenir du journalisme indépendant est dans le syndicalisme. Afin de faire face aux grandes entreprises de presse, il est primordial que les journalistes s’unissent et parlent d’une même voix. La technologie et Internet sont d’ailleurs dans ce cas de précieux outils afin de mobiliser des membres au sein de syndicats. Parfois, les journalistes n’ont ni le temps ni l’argent de s’investir et de devenir membres d’un syndicat, mais cette action est nécessaire et a d’ailleurs fait ses preuves. Mariève explique qu’au printemps dernier, plusieurs syndicats journalistes se sont unis face à Transcontinental (TC) Média, une compagnie ayant tenté d’instaurer un monopole journalistique envers leurs contributeurs, via un contrat qu’elle qualifie «d’immonde». Suite à l’insurrection et aux protestations de plusieurs syndicats unis, TC Média a dû renoncer à son projet.

Lisa Djervahirdjian insiste sur le fait qu’il est essentiel de préserver l’existence et l’authenticité du métier de journaliste. Cela est possible, dit-elle, en s’assurant que les membres des syndicats récoltent des informations sur le terrain et entreprennent un travail de fond sérieux, les rendant ainsi essentiels à la société de par leur travail de qualité. Le syndicat pour lequel Djervahirdjian travaille participe également à instaurer des clauses professionnelles assurant que le journaliste possède une liberté totale d’expression sans interférence possible de la part de son employeur. Les syndicats sont donc réellement un moyen d’avancer vers le progrès et la reconnaissance sociale, politique et économique.

Être journaliste, c’est être confronté à l’insécurité et à la précarité. Cependant, via les actions des syndicats, les conditions de travail peuvent s’améliorer. David Tacium, à travers la diffusion de «Labour Radio», met justement en valeur l’importance des syndicats, en dépeignant l’histoire et les actions de plusieurs groupes marchant vers le progrès social.

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Une nuit dans la rue https://www.delitfrancais.com/2013/10/22/une-nuit-dans-la-rue/ Tue, 22 Oct 2013 05:32:31 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=18793 La Nuit des sans-abri est de retour à Montréal pour une 24e édition.

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C’est en guise de témoignage de soutien aux sans-abris de la province qu’a eu lieu, le vendredi 18 octobre, à travers 31 villes du Québec, la 24e édition de la nuit des sans-abri. Représentations musicales et spectacles de danse, marche à travers la ville, projections cinématographiques, et vigile de solidarité constituaient l’ensemble des activités prévues pour cette soirée.

En fin d’après-midi s’est réunie une foule hétéroclite. Sans-abri et abrités discutent ensemble et l’ambiance est à la festivité. La manifestation de Montréal a débuté au square Philips, où Pierre Gaudreau, porte-parole de l’événement, explique les raisons principales de cet événement. Il explique qu’aujourd’hui les problèmes quotidiens auxquels font face les personnes itinérantes ne font que s’accroître. En effet, il y a une montée du nombre de sans-abri, menant à une saturation des places disponibles dans les auberges de nuit. Ce phénomène oblige donc beaucoup d’individus à passer la nuit dehors, dans des conditions de précarité extrême. De plus, les sans-abri dénoncent une politique de répression à leur encontre de la part des policiers qui, afin de les chasser des lieux publics, leurs distribuent de lourdes contraventions pour «entrave» à la voie publique. Face à ces amendes non justifiées, les sans-abri se retrouvent dans l’incapacité de sortir de leur condition de dénuement.

Nick, ex sans-abri récemment réinséré dans la société grâce à l’acquisition d’un logement social, explique au Délit que cette manifestation est essentielle car elle permet de sensibiliser les citoyens aux conditions de vie précaires des sans-abri, qui, en vieillissant font face à des difficultés croissantes pour parvenir à survivre et à se réinsérer. Ces individus, dit-il, sont aliénés de la société et trop souvent ignorés. Axel qui, lui, vit dans la rue depuis maintenant un an et demi, subvenant à ses besoins grâce aux fonds qu’il collecte en jouant de la guitare, affirme qu’il n’a jamais été aussi heureux de sa vie depuis qu’il est itinérant. Pour lui, c’est une véritable philosophie, une «école de la vie», et il n’échangerait sa situation pour rien au monde. Pour bien des personnes toutefois, l’itinérance n’est pas un choix, mais un retranchement de dernier recours suite à de lourds problèmes personnels.

Politiques gouvernementales

D’ici Noël, une «politique en itinérance» devrait être adoptée par le gouvernement du Québec. Dans le contexte actuel où les droits des personnes itinérantes ne semblent plus clairs, cette politique suscite beaucoup d’espoirs. Les manifestants espèrent qu’elle permettra de rappeler à l’ensemble de la population que l’itinérance relève d’une responsabilité collective. Pour sa part, la situation du financement fédéral en itinérance fait tache sur le tableau. En effet, la reconduction de la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI) pour les cinq prochaines années a été annoncée, mais avec un financement réduit de 10%. Le porte-parole Pierre Gaudreau dit qu’il lui semble «qu’Ottawa et son ministre responsable, Jason Kenney, font toujours la sourde oreille» face à l’utilité de la SPLI et au fait qu’il ne faille surtout pas réduire son budget.

Individuellement, aider les sans-abri est simple et peut se faire à travers de petites actions comme une conversation, la distribution de nourriture, ou bien encore un don à une association. Que les sans-abri aient choisi de vivre dans la rue ou qu’ils y aient été contraints, leur façon de vivre et d’une précarité extrême et nécessite une aide plus accrue de la part du gouvernement et des citoyens afin de régler ce problème qui prend, année après année, plus d’ampleur.

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Pour la Charte https://www.delitfrancais.com/2013/09/23/pour-la-charte/ https://www.delitfrancais.com/2013/09/23/pour-la-charte/#respond Tue, 24 Sep 2013 04:42:35 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=18437 Au tour des partisans de la Charte des Valeurs de prendre la rue.

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Surplombant les centaines de manifestants rassemblés en ce dimanche 22 septembre dans le parc Émilie-Gamelin, des banderoles affichent des slogans tels que «La religion c’est dans le cœur et non pas sur la tête» ou encore «La beauté féminine ne doit pas être cachée». La foule est venue témoigner de son soutien au gouvernement dans son projet de Charte des Valeurs québécoises. Cette dernière, proposée par le Parti Québécois (PQ) de Pauline Marois, vise à réaffirmer le traitement égal et équitable des citoyens du Québec, ainsi que la neutralité religieuse de l’État. Elle comporte cinq propositions clairement exposées sur le site du gouvernement.

Ce projet de loi, officiellement présenté le 10 septembre dernier, divise les Québécois. Preuve en est qu’une semaine après la manifestation contre la Charte à Montréal, un rassemblement en sa faveur prenait place au même endroit. Parmi les personnes présentes et interrogées, les discours tenus varient mais s’articulent essentiellement autour de deux axes. Les uns défendent les droits des femmes tandis que les autres rejettent une montée de l’Islam dans la société. Quel que soit le principe sur lequel les manifestants fondent leur opinion, tous sont là pour condamner le port du voile avec vigueur.

Fatima et Louise, deux manifestantes, font part de leur aversion pour le port du voile, vêtement qu’elles caractérisent de «très réducteur pour la femme, qui incarne la soumission et l’infériorité face aux hommes». Pour la première, le voile reflète une volonté de différenciation culturelle vis-à-vis de la société québécoise, ne devant en aucun cas être affichée publiquement. Fatima affirme qu’ «afficher [le voile] c’est se renier et renier ses libertés, que des femmes meurent au Moyen-Orient dans leur combat contre le port du voile». Pour Louise, féministe engagée depuis des années dans des luttes pour l’égalité hommes-femmes au travail, pour le droit à l’avortement, le port du voile représente une régression des libertés de la femme dans la société. Ces féministes assurent ainsi respecter toutes cultures et religions, mais refusent le port de signes religieux ostentatoires, particulièrement le voile, aussi bien dans les lieux publics qu’au sein du gouvernement.

Sylvie et Pierre, quant à eux, manifestent pour cette Charte afin de prévenir et d’empêcher l’islamisation du Québec. Un problème, comme ils l’assurent, qui est de plus en plus mondialisé. Le panneau brandi par Sylvie est une image qui résume sa pensée générale. Différents voiles musulmans y sont barrés d’une croix rouge. Hijab, niqab et burqa sont pour elle de véritables «prisons portatives», matérialisant la charia. Elle soutient que le port du voile est une provocation et qu’en aucun cas, les musulmans vivant au Québec ne devraient l’afficher. «Ils se doivent de respecter les valeurs de laïcité québécoise et de s’adapter à la culture du pays où ils vivent. Si ça ne leur convient pas qu’ils aillent ailleurs!», dit-elle au Délit. Partageant cette même peur de la propagation de l’Islam, Pierre, accompagné de sa famille, défend qu’en adoptant cette Charte et en empêchant l’Islam de prendre place au sein de l’État, il prévient le risque d’instauration de lois religieuses nuisant au statut de la femme qu’il considère comme son égale. «C’est un traitement dégueulasse de la femme», explique-t-il.

Ainsi, pour ces divers manifestants en faveur de la Charte des Valeurs québécoises, c’est le voile qui dérange. C’est le point le plus brûlant de cette Charte qui crée une véritable agitation politique et se trouve être une source de désaccord entre les Québécois.

 

 

 

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