Alexandre Vinson - Le Délit https://www.delitfrancais.com/author/alexandre-vinson/ Le seul journal francophone de l'Université McGill Wed, 07 Nov 2012 23:57:28 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 Les pierres roulent ici et là https://www.delitfrancais.com/2012/11/07/les-pierres-roulent-ici-et-la/ Wed, 07 Nov 2012 23:57:28 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=15778 Mélodieuse prophétie

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Il y a des moments où le mal du pays se fait sentir et, pour des raisons pas toujours perceptibles, aux yeux d’autrui. Par exemple, lorsque Mick, Keith, Charlie et Ron (The Rolling Stones) décident subitement d’organiser un petit concert surprise dans une salle du XIXe arrondissement parisien. Première apparition musicale pour les quatre compères depuis 2007 et une initiative bien rodée. Les places, vendues pour une somme dérisoire, sont liquidées en une heure à peine pour un concert majestueux au Trabendo. Durant une petite heure, Mick a prouvé encore une fois qu’il était le seul du quatuor à pouvoir revendiquer une énergie scénique plus que convenable. Son fameux déhanché a d’ailleurs eu un grand effet sur un public comblé à la sortie du spectacle. Il y a sûrement dans cette initiative une volonté de rajeunir pour les Stones qui n’ont assurément plus l’habitude de jouer dans des salles d’une capacité de 350 personnes et pour la modique somme de 15 euros. Non, ils n’ont pas perdu la tête et j’en tiens pour preuve qu’ils ont joué quatre jours plus tard, à quelques mètres de là, pour un millionnaire français à qui cela à du coûter plus d’un bras. Quand on aime, on ne compte pas.
Toutefois, nous ne serons pas en reste ici puisque le plus grand poète folk du XXe siècle s’invite à Montréal. Bob Dylan (Centre Bell, 16 novembre), 71 bougies et une aura (presque) intacte, viendra ensorceler nos oreilles avec sa six cordes et ses chansons emblématiques dont «Like a Rolling Stone» qu’on ne présente plus. C’est là une chance qu’il faut saisir pour pouvoir affirmer fièrement dans quelques années à notre marmaille que nous y étions, que nous avons vu Robert Allen Zimmerman en personne.
Néanmoins, si les droits d’entrée peuvent être trop dispendieux pour la majorité de nos porte-monnaie étudiants, pas de soucis, il y a plein d’autres choses à voir.
Bernard Adamus (Club Soda, 9 novembre), un bluesman polono-canadien à l’apparence pour le moins intrigante investit le boulevard Saint-Laurent en ce début de mois. Accompagné de son harmonica et de sa Dobro, ses compositions peuvent paraître «dylanesques» à certains. Une poésie dans le verbe accompagné par une instrumentation sobre mais très efficace. Le genre de musique qui reste dans la tête et qu’on siffle gaiement sous la douche. En revanche, je dois avouer mieux comprendre l’anglais de Bob que le français de Bernard, teinté d’un accent québécois très prononcé. Honte à moi, êtes-vous sûrement en train de vous dire, à raison… Ça viendra avec le temps mais pour l’instant je requiers encore les paroles écrites pour être en possession de tous mes moyens d’appréciation.
Trois jours plus tard, il va falloir gravir cette même rue pour déguster la pop distinguée des Fresh & Onlys (Casa del Popolo, 12 novembre) qui présentent leur nouvel album Long Slow Dance, soit LSD. Cet opus consiste en un mélange subtil entre les principaux ingrédients musicaux des 60’s et des 80’s, variant de chanson en chanson. On peut passer ici d’une ballade lente et douce, ornementée de chœurs langoureux à un morceau extrêmement nerveux au niveau des arrangements. Le meilleur rapprochement que je conçois est un croisement «hipsterisé» entre une version anglophone d’Indochine et des Kinks
Pour le reste, je vous laisse entre les bonnes mains du festival M pour Montréal qui prend place dans diverses salles de la ville du 14 au 17 novembre. On y retrouvera des jeunes artistes en devenir comme le rappeur alternatif Cadence Weapon (Il Motore, 17 novembre), qui dépoussière le genre en prenant à contrepied le Gangsta Rap devenu mainstream.

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Au Féminin https://www.delitfrancais.com/2012/10/23/au-feminin/ Tue, 23 Oct 2012 08:22:57 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=15241 Mélodieuse Prophétie

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Il vous est peut-être venu à l’esprit, en lisant mes deux écrits précédents, que les références à la gent féminine se font assez rares. Et pourtant je les aime ces femmes, leurs charmes, leurs voix… L’idée de les mettre à l’honneur cette fois-ci m’est venue suite à la publication du magazine Forbes des demoiselles les mieux payées du globe. En pôle position des chansonnières, Britney Spears, puis Taylor Swift et Rihanna… Cela se passe de (mes) commentaires. Dans la vie, j’ai toujours vu la musique comme la politique dans le sens où il me semble indispensable de militer pour une «méritocratie dans la justice». Ce terme utopiste est simple, les plus méritants peuvent légitimement gagner d’avantage que les autres tant que tout le monde part sur une base égalitaire. En revanche, ces pionnières du top 40 partent, à mon avis, avec plus d’une longueur d’avance grâce à un type de musique extrêmement formaté produit par des institutions portées sur le profit avant tout. Cependant, et sans faire dans la mauvaise foi, il faut leur reconnaître le mérite de plaire au plus grand nombre. Pour contrer ce phénomène, je vais vous faire part de mon top 3. En somme, mon classement Forbes-minable des voix féminines en activité et gagnant à être connues.

Au côté droit du podium, je vais placer l’envoutante Stacey Kent. Cette New-Yorkaise d’une quarantaine d’années nous apporte un jazz assez classique tout compte fait mais drôlement bien interprété. Ayant quitté le sol Nord-Américain assez tôt, il est d’ailleurs naturel que sa musique connaisse un succès bien plus flagrant de l’autre côté de l’Atlantique avec de nombreuses récompenses décernées par la BBC mais aussi plusieurs disques d’or en Allemagne et en France.

La deuxième place est quant à elle décernée à Nona Marie Invie. Accompagnée de son groupe, les Dark Dark Dark, elle propose une musique folk indé des plus délicieuses et tout un univers à découvrir avec, notamment, un clip vidéo très bien produit accompagnant la chanson «Daydreaming».

Allant crescendo dans la puissance vocale, la première position revient à une chanteuse Soul du nom de Brittany Howard. Cette native d’Alabama, d’où le nom de sa formation, les Alabama Shakes, commence peu à peu à acquérir un succès amplement mérité avec une musique à mi-chemin entre du Janis Joplin et du Allman Brothers. Irrésistible à mes oreilles.

J’en connais deux autres qui apprécient les voix féminines et ils viennent nous le prouver en ce quatrième mardi du mois. En effet, les deux acolytes de Nouvelle Vague (Le National, 23 Octobre) ont collaboré avec de nombreuses chanteuses à talent dans le but de proposer des reprises de chansons punk, post-punk et new wave relookées de la tête aux pieds. Le lendemain, c’est Dan Livingstone et The Griffintown Jug Addicts (Brutopia, 24 Octobre) qu’il faut aller épier du côté de la rue Crescent tout en laissant couler le son des guitares bluesy des années 1930 dans vos oreilles. En perpétuant un certain appui aux artistes canadiens, la jeune Amelie Curran (Upstairs jazz bar & grill, 1er Novembre) mérite un public bien garni. Troubadour au féminin, cette jeune femme qui jouait dans la rue il n’y a pas si longtemps a obtenu au fil des années un statut tout autre et n’a pas démérité! Comme quoi, on peut toujours rêver…

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Le retour du papy prodigieux https://www.delitfrancais.com/2012/10/02/le-retour-du-papy-prodigieux/ Tue, 02 Oct 2012 13:56:38 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=14725 «Je ne suis pas interessé par le passé. Je me porte vers le futur car je compte y passer le restant de mes jours», disait un riche entrepreneur américain au début du vingtième siècle. Bien belle devise que je tente tant bien que mal d’appliquer quotidiennement, elle est cependant peu envisageable dans un contexte musical.… Lire la suite »Le retour du papy prodigieux

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«Je ne suis pas interessé par le passé. Je me porte vers le futur car je compte y passer le restant de mes jours», disait un riche entrepreneur américain au début du vingtième siècle. Bien belle devise que je tente tant bien que mal d’appliquer quotidiennement, elle est cependant peu envisageable dans un contexte musical. En effet, il est difficile de ne pas se tourner vers les chansons qui rythmèrent la vie de nos parents et même de nos ancêtres pour la simple et bonne raison qu’elles étaient globalement de meilleure qualité.

Je tiens, d’ailleurs, à vous présenter mon album coup de cœur en ce mois d’octobre qui respire les 60’s et le bon vieux Motown. Bobby Womack nous livre après douze ans d’un silence attristant un vingt-sixième album intitulé The Bravest Man in the Universe et digne des meilleurs. Cet artiste de soul est le genre d’étoile d’une taille immense, mais que l’on a toujours eu du mal à apercevoir, caché par d’autres lui faisant de l’ombre.

Né à Cleveland en 1944, il commence par jouer en famille, un peu à la Jackson 5, dans un groupe nommé The Valentinos. De cette formation viendra d’ailleurs la chanson qui marquera le début de l’ascension des Rolling Stones, «It’s All Over Now». Il s’épanouira plus tard sous la houlette de Sam Cooke, pour qui il sera guitariste puis voleur de femme par la suite.

Ayant collaboré avec l’élite du R&B et du rock ‘n’ roll (Aretha Franklin, Janis Joplin, Sly and the Family Stone, Elvis Presley, James Brown, etc.), il ne fut pas épargné par un parcours chaotique qui caractérise souvent ces artistes maudits. Rongé par la drogue et les morts successives de ses enfants, il connut de longs passages à vide. C’est avec un immense plaisir que la sphère musicale acceuille ce nouvel album oscillant entre voix rocailleuse et instrumentation moderne inspiré de l’univers d’un des coproducteurs, un certain Damon Albarn.

En attendant la venue du sexagenaire à Montreal, je vous propose un menu plutôt varié qui comblera vos petits plaisirs, du moins je l’espère.

Si vous lisez cette édition à temps et que votre bourse est fort pleine, n’hésitez pas une seconde à vous rendre Rue Sainte Catherine pour admirer Mr. Jack White (L’Olympia, 2 Octobre) qui présente son premier album solo «Blunderbuss», un magnifique hommage au Blues Rock dans la lignée des Black Keys. Rincez vous l’œil avec le clip de «freedom at 21», c’est plutôt savoureux. Genre en voie d’extension, l’ÉlectroSwing s’invite à Montréal pour faire danser les jeunes regrettant l’époque de la prohibition étatsunienne et des bars illicites où les choses se passaient. Si vous appréciez Parov Stellar, Caravan Palace et autres Bohémiens mélomanes, cette soirée est pour vous (Sala Rossa, 6 Octobre). Il en est de ceux qu’il faut avoir vu avant le moment fatidique et je considère que Johnny «Rotten» Lydon en fait partie. Ce pilier des Sex Pistols viens du côté de Solin pour vous faire bouger sur du post punk typiquement 80’s avec son groupe Public Image Ltd (Théatre Corona, 16 Octobre). Pour finir en beauté, je ne vous apprendrai sûrement pas que les deux compères de Justice viennent nous faire un petit coucou (Métropolis, 22 Octobre). Cela étant dit je vous conseille fortement de vous y rendre, ca risque d’être exquis.

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Le bon plan pour les tympans https://www.delitfrancais.com/2012/09/18/le-bon-plan-pour-les-tympans/ Tue, 18 Sep 2012 11:54:07 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=14300 Avez-vous déjà rencontré un imbécile heureux persuadé de détenir une expertise toute particulière par rapport à un certain domaine?

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Quoi qu’il en soit, voilà qui est fait, puisque la musique et moi-même formons cette paire précieuse. Beaucoup d’individus m’ont pris, me prennent et me prendront pour un cuistre pseudo-mélomane, mais je dénigrerai toujours un tel débat, qui n’a pas lieu d’être.

Comme une Moïse des temps modernes, je vais tenter d’écarter une mer plus rouge que jamais et infestée de créatures plus horripilantes les unes que les autres. Je ne parle pas du grand blanc ou du Zambèze, qui ont pour habitude de longer les côtes pacifiques, mais d’une espèce bien plus coriace, façonnée par un monde qui n’en finit pas de miser sur l’argent plutôt que sur le talent. Citer des noms serait bien inutile, car le sujet est tellement subjectif. De plus, je refuse catégoriquement de m’attarder sur des spécimens de pollution sonore. En revanche, il semble impératif de rappeler que la bêtise humaine en arrive à subventionner la prolifération de tubes sans cœur ni âme alors que les vrais artistes sont souvent laissés sur la touche. Je m’élève; je me fais l’avocat de ces pauvres soldats qui résistent à l’appel de la prostitution musicale et je vous prie de me suivre dans cette démarche.

Pour soutenir ma cause, je vais tenter de vous guider vers la terre promise de la mélodie en vous indiquant, toutes les deux semaines, la ou se trouve le Graal symphonique. Cette initiative est née suite a une mure réflexion me laissant à penser que les articles musicaux étaient trop souvent portes sur les concerts passés et pas assez sur les tueries a venir. En effet, il me paraît plus sage de vous faire jouir que de vous faire regretter…

Avec un festival qui débute le 19 septembre et dont le rideau tombera le 23, la sélection de cette semaine fut quelque peu ardue. Pop Montréal nous amène des fraicheurs peu connues, mais qui valent, pour la plupart, plus qu’un détour. Je pense notamment a Wild Nothing (Il Motore, 19 septembre), de la pop rêveuse issue de l’imaginaire loufoque d’un Jack Tatum seul aux commandes. Le genre de musique qui ferait planer un éléphant. Le lendemain, rendez-vous dans une boutique pour Goose Hut (Citizen Vintage, 20 septembre), un groupe d’électro-pop local. Ayant gouté a leur performance il y a quelques mois, ce trio ne m’a pas seulement interpelé par sa musique, mais aussi par l’intensité du chanteur. Pour une fois, je n’étais pas le plus cuit de la salle. Êtres romantiques et amoureux, le 23 c’est Ben Howard (Métropolis, 23 septembre). Ce Grand-Breton de 24 ans fera de votre bras un hérisson géant avec son folk, combinant les atouts de Jack Johnson et de Damien Rice. L’avant-dernier concert que je vous propose en ce mois de septembre assouvira vos rêves d’Amérique profonde. Du bluegrass progressif dispensé par les Punch Brothers (Théâtre Corona, 27 Septembre), qui ont le don de rendre ce genre plus accessible au grand public. Nous finirons avec une voix féminine, celle de la désormais célèbre Beth Dito. En effet, Gossip (L’Olympia de Montréal, 30 Septembre) prendra d’assaut la belle province avec son Indé et son audace.

Vous voilà servis, allez prêcher la bonne parole, la sphère musicale montréalaise vous en sera reconnaissante.

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