Vincent Copti - Le Délit https://www.delitfrancais.com/author/vincent-copti/ Le seul journal francophone de l'Université McGill Tue, 06 Apr 2021 13:30:02 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 22 projets pour changer le monde https://www.delitfrancais.com/2021/04/05/22-projets-pour-changer-le-monde/ Tue, 06 Apr 2021 00:54:35 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=43699 Une centaine d’étudiant·e·s mcgillois·es s’attaquent à des problèmes environnementaux et de justice sociale dans le cadre du défi impact200.

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Un sac à dos qui filtre l’eau, une ville verte vue du ciel, une application facilitant les dons de nourriture. Voilà quelques projets en compétition dans le cadre du défi de développement durable que l’Université McGill organise pour son 200e anniversaire. 

→ Voir aussi : 200 ans en 2021

Impact200 s’ajoute aux multiples initiatives mises en place par le Bureau de développement durable de l’Université, comme le Fonds des projets de durabilité (SPF) ou le volet environnemental de la coupe Dobson (le concours entrepreneurial de McGill). Impact200 est un concours lancé durant l’été 2020 de façon entièrement virtuelle permettant à des étudiant·e·s de toutes les facultés et de tous les cycles universitaires de présenter des projets locaux ou internationaux centrés autour d’un à trois objectifs de développement durable de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Des 44 projets initialement en compétition, 22 sont à présent en demi-finale. Les dix projets finalistes seront annoncés mardi le 6 avril et recevront chacun 5 000$ pour se perfectionner au cours de l’été. La version finale de leur projet sera présentée en novembre 2021. 

Le Délit s’est entretenu avec Michelle Pelletier et Ana Duran, respectivement vice-présidente à la Logistique et vice-présidente aux Affaires internes d’impact200, pour nous présenter sept des projets en lice.

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107 étudiant·e·s participent actuellement à impact200, dont 40% sont issu·e·s de la Faculté de génie et 17% de la Faculté des sciences et de la Faculté de médecine. Le reste des participant·e·s proviennent en majorité des arts et de l’environnement. La grande majorité est au baccalauréat, mais quatre participant·e·s sont actuellement au doctorat.  

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Le projet gagnant recevra 15 000$, le second recevra 8 000$ et le troisième recevra 5 000$. Au départ, tous les projets devaient être affichés au cœur du campus de l’Université McGill sur la rue McTavish, mais la pandémie de COVID-19 rend cette possibilité incertaine. 

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Selon Michelle Pelletier, l’un des objectifs d’impact200 était de combiner des points de vue d’étudiant·e·s de différentes facultés. Par exemple, l’équipe d’Algo réunit des étudiant·e·s en génie biologique, en génie des matériaux, en biologie et en programmation.  

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Tous les projets n’ont pas encore de plan pour leur financement de démarrage et d’opérations. Certains dépendront principalement de dons et subventions, tandis que d’autres, comme Kem Quatico’n, ont un modèle qui prévoit leurs propres sources de revenus.  Pour ce dernier projet, les revenus seraient engendrés par les frais encourus par les agriculteur·rice·s souhaitant obtenir une certification. La viabilité des projets est un aspect important dans la grille d’évaluation.  

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Michelle Pelletier et Ana Duran font toutes deux partie du conseil étudiant du défi impact200. Ses membres, sélectionné·e·s par entrevue, sont consulté·e·s pour adapter impact200 aux besoins des étudiant·e·s et pour proposer des idées directrices, comme l’utilisation des objectifs de développement durable de l’ONU pour structurer le concours. Impact200 est supervisé par une équipe composée de professeur·e·s et d’employé·e·s en charge des célébrations du bicentenaire. 

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Selon Ana Duran, impact200 est une excellente occasion d’aller au-delà des efforts individuels que l’on réalise au quotidien, et ainsi permettre aux étudiant·e·s de rêver grand et de se rendre compte qu’il·elle·s sont soutenu·e·s par leur communauté universitaire.

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Andrea Pavaluca, étudiante en droit et membre de l’équipe d’UAEM McGill, a affirmé au Délit qu’elle a beaucoup appris de sa collaboration avec des étudiant·e·s scientifiques pendant le concours.

Certains des logos et images présents dans cet article ont été fournis par l’équipe d’impact200.

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Associations étudiantes à la défense des animaux https://www.delitfrancais.com/2021/03/29/associations-etudiantes-a-la-defense-des-animaux-herbivore-society-animal-advocacy/ Tue, 30 Mar 2021 01:21:49 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=43401 Deux clubs mcgillois se dédiant à la justice animale.

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Pour plus d’informations vous pouvez visiter le site web de la Société herbivore pour la paix et la justice et celui d’Animal Advocacy/Défense Animale.

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Services au référendum d’hiver 2021 https://www.delitfrancais.com/2021/03/15/renouvellement-frais-aeum-midnight-kitchen-centre-de-soutien-aux-pairs-television-etudiante-services-de-securite/ Tue, 16 Mar 2021 01:54:38 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=42935 Quatre services de l'Association étudiante de l'Université McGill demandent un renouvellement de leurs frais pour 5 ans.

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McGill décerne à son propre événement une certification écoresponsable https://www.delitfrancais.com/2021/03/15/mcgill-evenement-virtuel-certification-ecoresponsable/ Tue, 16 Mar 2021 01:09:26 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=42902 Entretien avec le Bureau du développement durable sur le programme de certification des événements mcgillois.

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Stéphanie Keller-Busque, agente du développement durable à McGill, annonçait le 25 juin dernier la certification de la collation des grades du printemps comme premier événement virtuel écoresponsable depuis la relance du programme de certification. La collation des grades a obtenu cette homologation en remplissant au moins 80% des 20 critères établis par le programme pour réduire son impact environnemental ainsi que d’en améliorer l’inclusivité, l’accessibilité et les retombées économiques locales. Parmi les actions mises de l’avant dans cette liste de vérification, l’on retrouve notamment le choix de commanditaires socialement responsables, l’invitation à garder sa caméra éteinte afin de limiter la consommation d’énergie et la communication bilingue. 

→ Voir aussi : Mcgill zéro déchet et carboneutre d’ici 2040

Malgré ce processus, plusieurs versions du meme ci-bas ont circulé sur le réseau social Reddit dans les mois suivant l’annonce. Leurs auteurs présentaient la certification comme une «tape sur l’épaule» que l’administration de l’Université se donnait à elle-même. Les différents memes ont généré plusieurs centaines de réactions sur le réseau social et ont lancé un débat parmi les internautes quant à la légitimité du programme de certification d’événements écoresponsables.

Reddit

Pour éclaircir la question, Le Délit s’est entretenu avec Stéphanie Keller-Busque, responsable de la certification, ainsi que François Miller, directeur exécutif du Bureau du développement durable de l’Université.

Le Délit : Quel a été le rôle et quel est le rôle actuel du Bureau du développement durable et de l’administration mcgilloise dans le programme de certification des événements?

François Miller : Le programme a été lancé par notre bureau en 2017. 327 événements ont été certifiés depuis, et c’est notre bureau qui continue à l’administrer avec le soutien de stagiaires et de bénévoles. Le programme vise à encourager les organisateurs d’événements de l’administration, des facultés et de la communauté étudiante à mettre en place des pratiques écoresponsables dans leurs événements en leur fournissant des ressources et en reconnaissant leurs efforts via la certification. Les étudiants jouent un rôle crucial dans le déploiement de cette dernière; 34 d’entre eux ont travaillé à la réussite du programme jusqu’à maintenant. C’est souvent eux qui rencontrent les organisateurs et les accompagnent pour remplir la liste de vérification et les rediriger vers les ressources pertinentes qu’offre l’Université. 

Le Délit : Y a‑t-il eu, au cours du processus de création de la certification, une ou plusieurs consultations d’organismes de certification indépendants?

Stéphanie Keller-Busque : Nous avons consulté le Conseil québécois des événements écoresponsables, et c’est lui qui nous a fourni certains outils pour développer les critères du programme. Par la suite, nous avons reçu le prix du développement durable sur le campus de l’Association pour l’avancement de la durabilité dans l’éducation supérieure (AASHE) pour nos programmes d’engagement – incluant la certification – et avons été finalistes chez les Vivats, un concours québécois pour les événements écoresponsables. Nous avons aussi consulté à l’interne divers groupes mcgillois tels que l’École de nutrition humaine et l’unité Bâtiments et terrains. Nous prenons aussi en compte les commentaires des organisateurs d’événements et des étudiants qui nous aident dans l’administration du programme. Nous sommes désormais à notre tour consultés par d’autres institutions comme le Cégep John Abbott et l’Université du Manitoba qui souhaitent réutiliser une partie de notre liste de vérification pour leurs programmes de certification respectifs. 

Le Délit : Les listes de vérification vierges sont accessibles sur votre site Web, mais les listes remplies pour chaque événement sont-elles accessibles au public?

François Miller : Les listes ne sont pas publiées, mais, pour que la certification soit la plus transparente possible, on demande aux organisateurs d’événements de communiquer aux participants les principales mesures écoresponsables qui ont été mises en place. C’est souvent fait dans l’invitation ou quelques jours avant l’événement. 

Pour plus d’informations sur la certification d’événements écoresponsables à l’Université McGill: https://www.mcgill.ca/sustainability/get-involved/sustainable-events

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Une McGilloise au coeur du coup d’État birman https://www.delitfrancais.com/2021/02/23/une-mcgilloise-au-coeur-du-coup-detat-birman/ Tue, 23 Feb 2021 13:33:27 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=42324 Témoignage d’une étudiante au combat pour sa démocratie.

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Le 1er février, Min Aung Hlaing, commandant en chef de l’armée birmane, a saisi le pouvoir au Myanmar par un coup d’État. Cet événement est survenu peu après la deuxième élection parlementaire du pays, au cours de laquelle le parti de la prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi avait remporté une large majorité des sièges. Après le coup, un mouvement de désobéissance civile s’est rapidement organisé pour protester contre le retour au régime militaire, qui a caractérisé le Myanmar de 1962 à 2011. Vendredi, la répression policière a fait une première mort: une manifestante de 20 ans. Le Délit s’est entretenu avec Alice (nom fictif), une Birmane de 20 ans et étudiante à l’Université McGill. Elle réside en ce moment à Yangon, la capitale économique du Myanmar.

«La veille, j’avais blagué avec mes amis sur la possibilité d’un coup d’État, c’était dans l’air depuis une semaine»

Alice

Réveil brutal

«Le 1er février, j’ai été réveillé à 6h30 par un appel entre mon oncle et ma mère. J’avais deux ou trois heures de sommeil dans le corps, ma mère parlait fort et il y avait de l’urgence dans sa voix. Elle m’a dit que notre dirigeante Aung San Suu Kyi avait été arrêtée. Je suis allée sur Twitter et la nouvelle a commencé à apparaître.»

À 7h30, les lignes téléphoniques ont été coupées et la télévision ne diffusait plus que la chaîne militaire. À 8h30, l’armée a annoncé qu’elle prenait les rênes du pays pour un an. «J’étais en état de choc», a rapporté Alice qui a grandi sous un régime militaire, a voté pour la première fois en 2020 et porte encore sur l’auriculaire la tache d’encre noire indélébile que le pays utilise pour éviter les fraudes électorales. La réponse de son voisin, comme beaucoup de ses compatriotes, a été «l’achat-panique» – pire qu’au début de la pandémie, nous raconte-t-elle – et la course aux guichets automatiques.

Résistance de la population

Le vendredi, 4 jours après le coup, le mouvement de désobéissance civile s’est mobilisé. L’armée a coupé l’accès aux réseaux sociaux, sur lesquels le parti qui était précédemment au pouvoir, la Ligue Nationale pour la Démocratie, était très présent. Au moment où Alice s’est confiée au Délit, le 15 février, les Birmans en étaient à leur dixième jour de contestations.

«Nos parents ont vécu l’insurrection de 1988, j’ai vécu celle de 2007. On est en 2021, on sait comment l’armée opère»

Alice

Après les manifestations de la journée, le combat se poursuit durant la nuit, où la police vient arrêter les militants dans leur demeure. Pour se défendre, ces derniers cognent des casseroles et poêles entre elles pour réveiller leurs voisins, qui font de même jusqu’à ce que les policiers soient repoussés. 23 000 prisonniers ont été libérés par les nouveaux dirigeants; Alice et d’autres résistants craignent qu’il s’agisse d’une manœuvre pour libérer des cellules afin d’incarcérer les contestataires. Selon elle, l’armée libère ces prisonniers pour causer des troubles civils et justifier la prise du pouvoir. Les gens organisent maintenant des rondes de nuit pour prévenir les attaques de la police et des ex-prisonniers, raconte-t-elle. 

Le combat d’une génération

Les jeunes Birmans ont repris le slogan «you messed with the wrong generation» («vous vous en êtes pris à la mauvaise génération», tdlr), utilisent le salut à trois doigts de la saga littéraire et cinématographique Hunger Games et coordonnent leurs actions grâce à Internet. 

«On a une nouvelle manière de se battre: on utilise des memes, de l’humour noir et les réseaux sociaux»

Alice

La jeune militante a raconté que lors du deuxième jour de protestation, les manifestants, en groupes de 400 à 500 personnes, se sont dispersés à travers Yangon. Ils se tenaient informés de leurs mouvements sur les réseaux sociaux afin d’éviter un face-à-face traditionnel avec la police. 

→ Voir aussi : Les Ouïghours génocide au 21e siècle

Alice et son groupe d’activistes ont aussi un groupe Telegram (une application de messagerie sécurisée, ndlr) sur lequel sont partagées des adresses de cliniques en cas de blessure, une liste d’avocats à contacter en cas de détention et des affiches à distribuer. Son groupe vérifie aussi les informations sur le coup d’État et rassemble des preuves de violations des droits humains. 

Étudier malgré tout

Le jour du coup d’État, l’étudiante en économie et développement international a tout de suite envoyé un courriel à ses professeurs. Ils se sont tous montrés compréhensifs, sauf un duquel elle n’a toujours pas obtenu de réponse. Elle n’a pas non plus obtenu de réponse du Service aux étudiants internationaux, mais elle a été contactée directement par le doyen à la vie étudiante Robin Beech. Seule étudiante du Myanmar à McGill qui étudie à distance à cause de la pandémie, Alice est dans une situation à laquelle l’administration de l’Université n’a jamais été confrontée. La jeune femme se dit néanmoins agréablement surprise de la réaction de McGill.

Malgré cette aide, elle n’avait pas été en mesure d’étudier dans les deux semaines qui ont précédé l’entrevue. Elle subit de fréquentes coupures d’Internet et n’arrive pas à se mettre dans le bon état d’esprit.

«J’ai peur pour ma vie, je suis inquiète pour mon avenir, ce n’est pas essayer de résoudre un problème de statistique qui va m’aider»

Alice

L’étudiante est aussi inquiète par rapport aux critères de réussite académique liés à la bourse dont elle dépend pour payer ses études à McGill. La bourse est conditionnelle au maintien de hautes notes.

Selon Erik Kuhonta, professeur associé en science politique de l’Université McGill, l’armée birmane a déplacé ses véhicules des frontières vers les villes, ce qui laisserait présager une réponse plus violente au mouvement de contestation dans les semaines à venir. Lors des révoltes de 1988, l’armée avait tué plus de 3000 protestataires. Selon le professeur, la reprise du pouvoir par l’armée d’une durée prévue d’un an a pour but de réintroduire un régime parlementaire avec un système électoral plus favorable au parti allié des militaires, le Parti de l’union solidaire et du développement.

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Une motion en faveur des boycotts, désinvestissements et sanctions (BDS) envers Israël à l’AÉUM https://www.delitfrancais.com/2021/02/17/une-motion-en-faveur-des-boycotts-desinvestissements-et-sanctions-bds-envers-israel-a-laeum/ Wed, 17 Feb 2021 23:43:03 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=42234 Le conseil judiciaire de l’AÉUM tiendra une audience sur la question ce vendredi.

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Le président de l’Association étudiante de l’Université McGill (AÉUM) Jemark Earle a sommé le conseil judiciaire de répondre à la question suivante: 

«Serait-il possible qu’un service adopte une position favorable au BDS [Boycott, Désinvestissement, Sanction, ndlr] bien que l’Association dans son ensemble (ou son équipe dirigeante) ne puisse pas le faire? »

Avis d’audience du conseil judiciaire

L’Union pour la valorisation du genre (Union for Gender Empowerment) et les Étudiant·e·s de McGill en solidarité pour les droits humains palestiniens (McGill Students in Solidarity for Palestinian Human Rights) interviendront durant cette audience à l’issue de laquelle l’AÉUM recevra sa réponse.

Une séance de consultation, qui était prévue ce vendredi 19 février à 17h30 par téléconférence Zoom, a été déplacée à 16h15 le même jour. Celle-ci est ouverte au public mais toute personne désirant y assister doit confirmer sa présence par courriel au moins cinq heures avant l’audience. 

Le mouvement BDS et l’AÉUM

Boycott, Désinvestissement, Sanction est un mouvement propalestinien fondé en 2005 qui s’oppose à «l’occupation des territoires palestiniens, aux discriminations subies par les Palestinien·ne·s en Israël et à la négation du droit des réfugié·e·s palestinien·ne·s à retourner chez eux·elles». 

En 2016, à la suite de la défaite par référendum d’une motion visant à ce que l’AÉUM adopte une position en faveur du BDS, le conseil judiciaire avait déclaré toute motion «similaire à la motion concernant le soutien au mouvement BDS, qui imposerait à l’AÉUM d’adopter un programme contre une nation en particulier, inconstitutionnelle».

→ Voir aussi : La motion de l’AÉUM en soutien à BDS déclarée « anticonstitutionnelle »

L’audience de vendredi statuera sur l’application de la décision aux services de l’association étudiante.

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Un nouveau rival au Dave’s store https://www.delitfrancais.com/2021/02/09/couche-tard-connecte-ombre-a-daves-store-depanneur-historique-faculte-de-gestion/ Tue, 09 Feb 2021 13:50:58 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=41751 Le magasin connecté Couche-Tard pourrait faire de l’ombre au dépanneur historique de la Faculté de gestion.

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Il y a un peu moins d’un mois, un magasin Couche-Tard un peu particulier a ouvert ses portes sur le campus de l’Université McGill. Il s’agit de la première succursale sans contact au Canada et du premier magasin de ce type au monde à également être un laboratoire de recherche universitaire. En effet, en plus de pouvoir entrer et sortir sans passer par la caisse, les client·e·s participent automatiquement aux diverses recherches que l’École Bensadoun de commerce au détail souhaite mener au moyen du dépanneur. 

Centre de recherche

L’Université McGill loue à Couche-Tard un espace à l’intérieur du pavillon Bronfman. En échange, le dépanneur rend accessibles les données issues de la vente de ses produits aux étudiant·e·s et chercheur·se·s des Facultés de gestion et de génie. Bien que le magasin opère actuellement à régime réduit en raison des restrictions sanitaires, plusieurs projets de recherche sont déjà prévus selon le professeur James Clark, codirecteur du laboratoire d’innovation en commerce au détail. Interrogé par Le Délit, Pr Clark a notamment mentionné un projet visant à favoriser de plus saines habitudes alimentaires à travers l’apprentissage automatique (machine learning) ainsi qu’une étude visant à améliorer la prédiction de la demande. Zahoor Chughtai, gestionnaire des opérations et des projets du laboratoire, a affirmé au Délit que les possibilités de recherche et d’apprentissage découlant du magasin connecté se développeront progressivement au cours des prochaines années et devraient s’étendre à l’ensemble des facultés mcgilloises.

Vincent Copti | Le Délit

Inquiétudes au sein de la communauté étudiante

En dépit de ces opportunités académiques et du fait que le magasin permettra aux étudiant·e·s de se procurer nourriture et boissons 24 heures sur 24, l’arrivée du dépanneur suscite quelques inquiétudes. Interrogé par Le Délit, Jonathan Gurvey, président de l’Association des étudiants et étudiantes en administration (Management Undergraduate Society), s’inquiète principalement de la concurrence avec le dépanneur historique du pavillon Bronfman: le magasin de Dave (Dave’s store). Selon lui, ce dépanneur à but non lucratif géré par les étudiant·e·s ne peut pas compétitionner avec Couche-Tard qui est «plus pratique et affiche des prix moins élevés». 

«Quand Bento Sushi et Quesada ont fermé pour laisser place au laboratoire de commerce du détail, les étudiant·e·s ont perdu des choix de nourriture fraîche et saine»

Jonathan Gurvey, président de l’Association des étudiants et étudiantes en administration

Une des options étudiées par l’association étudiante pour permettre la survie du magasin de Dave est d’y offrir des plats frais et sains aux étudiant·e·s. Jonathan Gurvey a aussi parlé d’y vendre des fournitures scolaires et peut-être même d’y commercialiser une ligne de vêtements affiliée à la Faculté de gestion. Selon lui, le magasin de Dave est un pilier de l’écosystème socioculturel de la Faculté en plus de fournir des emplois à une douzaine d’étudiant·e·s par année.

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Après McGill, il s’attaque aux grandes banques https://www.delitfrancais.com/2021/02/01/apres-mcgill-il-sattaque-aux-grandes-banques-universite-canada-desinvestissement-banque-royale-du-canada-energies-fossiles-extinction-rebellion-gregory-mikkelson/ Mon, 01 Feb 2021 21:42:55 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=41402 Après avoir quitté son poste de professeur, Gregory Mikkelson poursuit le combat pour le désinvestissement.

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Gregory Mikkelson a enseigné pendant 18 ans à l’École d’environnement de l’Université McGill avant de démissionner en janvier 2020 à la suite du troisième refus du Conseil des gouverneurs de désinvestir du secteur des énergies fossiles. Le Délit s’est entretenu avec lui le 26 janvier dernier sur les enjeux de désinvestissement de l’Université et des cinq plus grandes banques canadiennes.

→ Voir aussi : Démission de Gregory Mikkelson: une « affaire de conscience »

Le Délit (LD) : Selon vous, pourquoi le Conseil des gouverneurs refuse-t-il de désinvestir, et pourquoi le Comité aviseur en matière de responsabilité sociale (CAMSR) conseille-t-il de ne pas désinvestir?

Gregory Mikkelson (GM) : Nos efforts pour le désinvestissement sont bloqués par un système de gouvernance ploutocratique. Le Conseil des gouverneurs est dominé par des intérêts corporatifs à travers les 12 membres nommé·e·s par le Conseil lui-même (members at large). Deux sont des membres ex-officio de l’administration et les membres élu·e·s directement par les ancien·ne·s, les étudiant·e·s et les employé·e·s sont donc en minorité (11/25). 

Pour ce qui est du CAMSR, je pense qu’il a été créé pour agir exactement comme il l’a fait. Les membres du Conseil des gouverneurs ont nommé une ancienne cadre du secteur pétrolier pour présider le comité et ont choisi un professeur qui avait reçu des bourses de l’Imperial Oil pour y siéger. Le Conseil a complètement empêché les représentant·e·s du corps professoral de contribuer au travail du comité, malgré leur expertise académique en matière de responsabilité sociale.

LD: Pouvez-vous nous parler de la journée d’action nationale du 29 janvier?

GM: De nombreuses organisations à travers le Canada – notamment Lead Now, 4ourkids, Extinction Rébellion, 350.org et Climate Pledge Collective – se sont associées pour faire pression sur les cinq plus grandes banques canadiennes, soit la Banque royale du Canada (RBC), la Banque Toronto Dominion (TD), la Banque Canadienne Impériale de Commerce (CIBC), la Banque Scotia et la Banque de Montréal (BMO). La campagne a pour objectif de faire pression sur ces banques afin qu’elles retirent leurs investissements dans les énergies fossiles et, en particulier, dans les sables bitumineux. En effet, ces cinq banques – RBC la première – possèdent non seulement des actions dans le secteur pétrolier, mais elles prêtent également des sommes importantes pour la réalisation de projets comme le pipeline Trans Mountain et, jusqu’à récemment, Keystone XL.

Certaines actions viseront le public, mais d’autres consisteront à interagir avec les employé·e·s des différentes banques pour allier pression interne et pression externe. Certaines personnes iront visiter physiquement les succursales, d’autres participeront via les réseaux sociaux et certaines enverront des lettres à leur succursale.

LD: Il existe différents moyens de diminuer l’importance des énergies fossiles dans l’économie, notamment en agissant sur la demande de combustibles fossiles. Pourquoi vous concentrez-vous sur l’offre, à travers le désinvestissement?

GM: Il est important d’agir à la fois sur l’offre et sur la demande, mais la grande majorité de nos efforts au Canada, et en particulier ceux du gouvernement fédéral, se sont limités à la demande. Ces efforts sont nécessaires car notre consommation de combustibles fossiles par habitant·e est plus élevée que celle de la plupart des pays du monde, mais les Canadien·ne·s sont deux fois pires comme producteur·rice·s que comme consommateur·rice·s. Nous extrayons 32 tonnes de dioxyde de carbone du sol par habitant·e chaque année, alors qu’à titre de contre-exemple les États-Unis n’en extraient que 16 tonnes par habitant·e. Dans le contexte canadien, il est donc plus important de ralentir d’abord et ensuite d’arrêter rapidement l’extraction de combustibles fossiles.

→ Voir aussi : Qu’en est-il du désinvestissement?

LD: Au début de la pandémie, le secteur du pétrole a été durement touché; les prix sont même devenus négatifs à certains moments. Est-ce que cela a montré que les investissements dans les énergies fossiles sont des investissements risqués?

GM: Cela a montré qu’ils fluctuent plus dans le temps que le reste du marché boursier. Les études à long terme que j’ai vues ne montrent cependant pas de différence essentielle entre les rendements d’un portfolio avec et ceux d’un portfolio sans investissements dans les énergies fossiles. Par contre, le journal Corporate Knights a réalisé une étude en 2015, période durant laquelle les prix du pétrole avaient également chuté, qui montrait que l’Université McGill avait perdu 40 millions de dollars en refusant de désinvestir la première fois que cela lui avait été demandé en 2013.

J’ai moi-même surveillé les cours des actions que McGill possède dans les énergies fossiles depuis la fin de 2018. À compter de la semaine du 18 janvier 2021, ces actions ont performé 40% moins bien que les autres actions dans lesquelles McGill a des investissements d’envergure similaire. Si on prend en compte le volume des investissements mcgillois dans les énergies fossiles, l’administration et le Conseil des gouverneurs ont encore perdu des dizaines de millions de dollars en refusant de faire ce que la communauté souhaite.

LD: Que pensez-vous du boycott des épiceries Métro organisé par Désinvestissement McGill (Divest McGill)?

GM: Désinvestissement McGill a été extrêmement créatif et a réalisé beaucoup d’opérations desquelles on aurait pu espérer qu’elles causent le désinvestissement. C’est donc compréhensible que ses membres cherchent d’autres manières de faire. Ce type de stratégie, qui met de la pression indirecte sur une personne, peut s’avérer très efficace. Je pense que la clef est de générer plus de pression externe, de la pression qui ne vient pas directement de la communauté mcgilloise. 

→ Voir aussi : Désinvestissement McGill appelle à boycotter Metro

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McGill zéro déchet et carboneutre d’ici 2040 https://www.delitfrancais.com/2021/01/19/mcgill-zero-dechet-et-carboneutre-dici-2040/ Tue, 19 Jan 2021 13:55:15 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=40664 L’Université publie sa stratégie 2020-2025 en matière de développement durable.

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Le 10 décembre dernier, le Conseil des gouverneurs a approuvé la Stratégie climat et développement durable 2020–2025 de l’Université McGill, dont la version française devrait être publiée dans les prochaines semaines. Cette stratégie succède au plan Vision 2020 qui établissait pour la première fois deux grands objectifs de durabilité pour McGill, soit l’obtention de la certification Platine du système S.T.A.R.S. (la plus haute certification d’un système de mesure de performance en développement durable pour les établissements d’éducation supérieure) d’ici 2030 et la carboneutralité de l’Université en 2040. Vision 2020 comprenait aussi une série de sous-objectifs et d’actions précises à exécuter entre 2014 et 2020, qui auraient été accomplies à 94% selon Agathe Moreau, administratrice du développement durable de McGill. La Stratégie 2020–2025 ajoute un nouvel objectif de taille pour l’Université: devenir une institution zéro déchet – dont 90% des déchets seraient divertis vers le compostage ou le recyclage – d’ici 2035. En outre, la stratégie identifie 62 actions pour la période 2020–2025 dans huit domaines d’opération de McGill tels que l’approvisionnement, la recherche et l’éducation ou encore les systèmes alimentaires. Deux rapports d’avancement évaluant l’exécution des actions seront publiés en 2023 et 2025.

Mesures phares

L’Université McGill a formulé de nombreux engagements pour les années à venir, notamment la création d’une zone zéro déchet sur le campus qui sera un espace d’éducation et d’information sur la réduction des déchets. L’Université promet aussi la mise en ligne d’un module éducatif sur la durabilité qui sera accessible à toute la communauté mcgilloise. En ce qui a trait au domaine des transports et de la mobilité, McGill développe un programme de compensation des émissions de dioxyde de carbone en plantant des arbres au Panama. Pour son approvisionnement, l’Université s’engage à augmenter la quantité de produits et services qu’elle achète d’entreprises sociales et d’entreprises autochtones. François Miller, directeur exécutif chargé du développement durable, a expliqué au Délit que l’ensemble des mesures serait financé par les budgets d’opération des différents départements de l’Université, le fonds pour les projets de durabilité de McGill et l’aide des gouvernements fédéral et provincial. 

Réactions étudiantes

Le Délit s’est entretenu avec Tristan Surman, l’un des deux mcgillois nommés «Top 30 under 30» pour la durabilité au Canada par Corporate Knights, et avec deux membres de Désinvestissement McGill (Divest McGill), un organisme étudiant qui milite depuis 2012 pour que McGill retire ses investissements dans les cent plus grandes compagnies du secteur des énergies fossiles.

Tristan Surman a salué le travail que le Bureau du développement durable de McGill a effectué au cours des dernières années ainsi que les actions concrètes et les objectifs mesurables présentés dans la stratégie. Il a néanmoins exprimé des doutes quant à l’efficacité du module éducatif sur le développement durable. Selon lui, l’administration devrait plutôt se concentrer sur l’intégration de la durabilité à travers les divers curriculums offerts à McGill. Il a expliqué que cela permettrait aux étudiant·e·s de comprendre comment les compétences spécifiques à leur domaine d’étude pourraient contribuer à surmonter les défis de notre époque. Au-delà du volet environnemental de la durabilité, mis de l’avant dans les trois principaux objectifs de la stratégie 2020–2025, Tristan Surman a conseillé d’entamer une réflexion profonde sur le contexte social dans lequel évoluent les étudiant·e·s et sur celui dans lequel a été fondée l’Université. Il a mentionné à cet effet les recommandations que l’ancienne professeure d’histoire Charmaine Nelson et certain·e·s de ses étudiant·e·s ont émises à l’occasion du bicentenaire de McGill.

«Pour Désinvestissement McGill, ce refus de désinvestir [des énergies fossiles] empêcherait l’atteinte d’une réelle carboneutralité»

Les deux représentantes de Désinvestissement McGill avec lesquelles Le Délit s’est entretenu ont elles aussi salué les réalisations du Bureau du développement durable de McGill, dont la mise en place d’un système de compostage à travers l’Université ou encore le transport d’aliments cultivés sur le campus Macdonald vers le campus du centre-ville. Elles se sont cependant montrées critiques envers plusieurs aspects du plan, notamment l’absence de mention des investissements de l’Université. Cette omission tiendrait, selon elles, à la décision du Conseil des gouverneurs à poursuivre leurs investissements dans les énergies fossiles. Pour Désinvestissement McGill, ce refus de désinvestir empêcherait l’atteinte d’une réelle carboneutralité. 

L’organisation environnementale a également appelé à une démocratisation du Conseil des gouverneurs, dont plusieurs membres ne sont pas élu·e·s, et à une plus grande transparence dans le processus de prise de décision. Les deux représentantes ont mis en garde la communauté mcgilloise face à ce qu’elles considéraient être des tentatives d’écoblanchiment de la part de l’administration.

Une place pour les initiatives étudiantes

La Stratégie pour le climat et la durabilité 2020–2025 présente de nombreuses opportunités d’implication pour les étudiant·e·s, les professeur·e·s et l’administration. Agathe Moreau a rappelé l’existence du fonds pour les projets de durabilité, qui verse chaque année un million de dollars à des initiatives étudiantes. Elle a également mentionné le dévoilement prochain de quatre ateliers de formation sur la durabilité développés en partenariat avec Skills21. Tristan Surman a quant à lui encouragé les étudiant·e·s à participer davantage aux séances de consultation sur le développement durable organisées par l’Université. De leur côté, les membres de Désinvestissement McGill ont invité les étudiant·e·s à prendre part au boycottage des épiceries Métro qu’organise actuellement l’organisation étudiante. 

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Messages politiques de l’AÉUM https://www.delitfrancais.com/2021/01/12/messages-politiques-de-laeum/ Tue, 12 Jan 2021 14:07:50 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=40319 Après plusieurs controverses, le conseil législatif encadre les messages politiques de l’association étudiante.

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Au cours du semestre d’automne 2020, l’Association étudiante de l’Université McGill (AÉUM) a publié plusieurs messages à dimension politique, dont deux traitant de solidarité internationale. Ces derniers, abordant respectivement la situation à Hong Kong et la guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, ont chacun suscité la controverse. À la suite de ces évènements, Brooklyn Frizzle, vice-président·e aux Affaires universitaires, a proposé deux motions pour encadrer les messages politiques de l’AÉUM lors du conseil législatif du 3 décembre dernier.

La première motion, adoptée à treize voix contre six, stipule que le comité exécutif devra obtenir l’accord du conseil législatif avant de publier un message politique ou de signer une pétition ou une lettre ouverte au nom de l’AÉUM. La seconde motion concerne spécifiquement les communications de solidarité internationale et établit treize principes, ayant trait notamment à la démocratie et aux droits humains, au nom desquels l’association étudiante pourrait émettre des messages de solidarité internationale. Brooklyn Frizzle a expliqué que ces principes ont été établis à partir des documents de gouvernance de l’association, des positions que la société a prises par le passé et des positions d’organisations internationales «progressistes». Cette motion a été le centre de plus de quatre heures de questions et de débats au sein du conseil. 

N’ayant pas fait campagne sur des positions politiques, plusieurs conseiller·ère·s ont fait valoir qu’il·elle·s ne pouvaient ratifier une telle liste de principes sans consulter au préalable leur électorat. Pour le conseiller Gundermann, cette motion est une tentative de positionner l’AÉUM sur le spectre politique. Comme lui, d’autres conseiller·ère·s se sont demandé si l’AÉUM devrait continuer à publier des messages politiques. Le représentant du caucus du sénat Darshan Daryanani a aussi rappelé que l’AÉUM avait reçu une pétition signée par 630 membres de la communauté est-asiatique. Les signataires disaient avoir subi des expériences de racisme à la suite de la publication par l’association étudiante du message en soutien à 12 jeunes Hongkongais. Le représentant a demandé si cette motion ne serait pas une source de division supplémentaire au sein de la communauté mcgilloise. 

« Il serait préférable d’avoir des principes desquels dériver les positions de l’AÉUM, plutôt que de s’aligner sur la volonté de la majorité des étudiants »

Maheen Akter, vice-présidente à la vie étudiante

Pour Brooklyn Frizzle, ne pas ratifier une telle motion consisterait à fuir les responsabilités politiques de l’AÉUM. Selon iel, il en relève de la responsabilité des conseiller·ère·s et des exécutant·e·s de l’association d’être des chef·fe·s de file en matière de justice sociale et de droits humains, et l’AÉUM devrait être une association progressiste servant d’abord et avant tout les groupes marginalisés. La vice-présidente à la vie étudiante Maheen Akter a ajouté qu’il serait préférable d’avoir des principes desquels dériver les positions de l’AÉUM, plutôt que de s’aligner sur la volonté de la majorité des étudiant·e·s.

La proposition la plus controversée de la motion concernait le caractère anticapitaliste de l’association étudiante. Aux yeux de Brooklyn Frizzle, l’AÉUM serait une organisation anticapitaliste de par ses précédentes prises de positions, les services qu’elle offre et les organisations anticapitalistes avec lesquelles elle collabore. À l’inverse, pour le conseiller Reed, cette caractérisation serait hypocrite de la part de l’association, l’AÉUM disposant elle-même de fonds d’investissements.

Finalement, la motion a été amendée pour retirer les références à la démilitarisation, à l’anticapitalisme, aux frontières ouvertes et au démantèlement des classes sociales. La Charte québécoise des droits et libertés de la personne a aussi été ajoutée comme référence en matière de droits humains, aux côtés de la Charte canadienne des droits et libertés et de la Déclaration universelle des droits humains. La motion ainsi amendée a été adoptée à 18 voix contre 2.

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Virage vert en zone rouge https://www.delitfrancais.com/2020/12/01/virage-vert-en-zone-rouge/ Tue, 01 Dec 2020 15:03:56 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=40015 En pleine crise sanitaire, le gouvernement du Québec prépare-t-il le Québec pour la crise climatique?

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Tandis que la pandémie de COVID-19 bat son plein dans la Belle Province, avec plus de 8000 nouveaux cas et 159 décès la semaine du 20 novembre, le premier ministre François Legault a reconnu l’existence d’un autre grand danger: le réchauffement climatique qui menace, selon ses mots, «la survie de l’espèce». Le gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ) a publié le 16 novembre le Plan pour une économie verte 2030 (PEV 2030) dans lequel il promet de remettre la province dans la bonne direction pour atteindre son objectif de 2030, soit une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 37,5% par rapport à 1990. Ce plan, qui vise notamment l’électrification des transports, est cependant jugé insuffisant par certains organismes environnementaux. Pour cette raison, deux manifestations, à Québec et à Montréal, ont été organisées pour demander des mesures plus rigoureuses, spécifiées dans la Feuille de route pour la transition du Québec vers la carboneutralité.

Un objectif pragmatique et réaliste

Vincent Copti | Le Délit «Le GIEC nous dit qu’une réduction de 50% d’émissions de GES d’ici 2030 nous donnerait à peine une chance sur deux d’éviter la catastrophe. La cible du Québec, c’est 37,5%. Le beau Plan pour une économie verte [2030] nous donne 15% (16%, ndlr)» a affirmé François Geoffroy, porte-parole de La Planète s’invite au Parlement.

En 2009, l’Assemblée nationale avait fixé la cible de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES) pour 2020 à 20% par rapport à 1990. Cette cible ne sera pas atteinte. Cependant, le plan du gouvernement reprend l’engagement de réduction de 37,5% des émissions de GES par rapport à 1990, adopté en 2015 par l’Assemblée nationale. Il mentionne aussi la possibilité d’un objectif de carboneutralité pour 2050 en fonction de l’évolution des négociations internationales. Malgré tout, le premier ministre reconnaît que le PEV 2030 ne permettrait que d’atteindre 42% de son objectif, soit une réduction de 16% des émissions de GES par rapport à 1990. Pour les 21,5% restants, le premier ministre compte sur les efforts du gouvernement fédéral et le développement de nouvelles technologies. 

Les organisations ayant participé à l’élaboration de la Feuille de route pour la transition du Québec vers la carboneutralité préconisent des objectifs plus ambitieux. S’appuyant sur les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), elles affirment que le véritable objectif devrait être de limiter le réchauffement à 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle (avant 1850), ce qui correspond à l’objectif de l’Accord de Paris. Réduire d’ici 2030 les émissions mondiales de GES de 45% par rapport au niveau de 2010 et atteindre la carboneutralité d’ici 2050 signifierait une probabilité de 50% de limiter le réchauffement en deçà du seuil critique. Pour augmenter cette probabilité à 66%, il faudrait atteindre la carboneutralité dès 2040. 


Capitalisme vert et transformation sociétale

Vincent Copti | Le Délit Rosalie Thibault, une étudiante de McGill et membre active de la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES) a prononcé un discours qui a exalté la foule: «Je veux une transformation de l’économie, pas de relance. Pas de relance vers un productivisme acharné qui nous fait perdre le sens de la réalité, tellement qu’on [est occupé à travailler pour] survivre pis consommer du bonheur matériel pour surmonter les burnouts pis la dépression.» Un·e manifestant·e portait une affiche qui abondait dans le même sens: «Le réchauffement climatique est aussi exponentiel que notre modèle de croissance économique. Nous ne pouvons gagner la partie sans changer les règles du jeu! »

Pour le gouvernement de la CAQ, le PEV 2030 s’inscrit dans une logique de relance économique verte. Tout au long de ce plan, le gouvernement souhaite combiner la lutte contre les changements climatiques à une maximisation des retombées économiques. Le plan met de l’avant que l’électrification de l’économie et notamment des transports améliorera la balance commerciale du Québec en limitant ses importations d’hydrocarbures. Le plan compte étendre l’expertise hydroélectrique du Québec aux autres énergies renouvelables comme l’hydrogène vert et les bioénergies, faisant ainsi de la province un chef de file dans le domaine de l’énergie renouvelable, et «la batterie du nord-est de l’Amérique».

Dans leur Feuille de route pour la transition du Québec vers la carboneutralité, les 85 organisations environnementales signataires stipulent que cette «croissance propre» serait «un mirage». Le réchauffement climatique est avant tout un enjeu sociétal qui nécessite une transformation radicale du modèle économique du Québec pour réduire la consommation, affirment-elles. Pour remédier au réchauffement climatique, la feuille de route met de l’avant une économie sociale, locale et circulaire et conseille de placer plus de ressources sous gestion commune plutôt que sous le contrôle du marché.

Taxer ou ne pas taxer

Vincent Copti | Le Délit De nombreux leaders environnementaux déplorent l’absence de mesures contraignantes dans le PEV 2030, alors que de telles mesures ont été mises en place face à la COVID-19. «J’ai vu ce gouvernement déployer des efforts sans précédent pour combattre la crise sanitaire, alors qu’est-ce qui l’empêche [de] combattre ce cauchemar climatique? Peut-être que ce gouvernement est malade lui aussi, peut-être que le gouvernement souffre de démence» a affirmé Jérôme Leclerc, membre de La Planète s’invite en santé. Sur l’affiche de ce·tte manifestant·e, les premiers ministres Justin Trudeau et François Legault sont qualifiés de «criminels du climat».

Pour financer son plan, le gouvernement Legault compte s’appuyer sur les revenus du marché du carbone, à travers lequel le gouvernement québécois vend aux enchères des droits d’émettre des GES. Il compte aussi avoir recours à des investissements directs du gouvernement québécois, des investissements d’organes étatiques comme Investissement Québec ainsi que des investissements du secteur privé. Le gouvernement ne compte pas mettre en place de nouvelles taxes qui, selon lui, alourdiraient le fardeau des familles et nuiraient à la compétitivité des entreprises québécoises. 

La Feuille de route pour la transition du Québec vers la carboneutralité mettrait en place, au contraire, des mesures d’écofiscalité, pour punir les comportements les plus polluants et récompenser les plus écologiques. Ces nouvelles taxes seraient accompagnées de mesures de compensation pour ne pas exacerber les inégalités économiques. Les 85 organismes environnementaux suggèrent aussi, dans leur feuille de route, de nombreuses réglementations pour que les dépenses et investissements publics et privés soient évalués en fonction de leur impact environnemental et social. 

Comparaison détaillée du secteur des transports

Vincent Copti | Le Délit Une représentante de l’organisme Mères au Front a donné le discours de départ de la manifestation.

Le secteur des transports représente à lui seul 43% des émissions de GES du Québec. Le gouvernement et les organismes environnementaux accordent donc une grande importance à ce domaine. Les grandes lignes de leurs mesures sont détaillées dans ce tableau:

Vincent Copti | Le Délit

Adaptations politiques aux changements climatiques

Le PEV 2030 contient aussi quelques changements de nature législative et administrative, comme la création d’une loi pour le climat et l’augmentation des pouvoirs du ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. La Feuille de route pour la transition du Québec vers la carboneutralité préconise, quant à elle, une «Loi climat contraignante» incluant un budget carbone et une collaboration d’égal à égal entre le gouvernement du Québec et les peuples autochtones. 

Vincent Copti | Le Délit La marche de plusieurs centaines de manifestants était rythmée par un groupe de percussionnistes (en rouge) à l’avant du cortège.

Tandis que le gouvernement poursuit la mise en œuvre du PEV 2030, prévoyant lancer une période de consultations sur l’aménagement du territoire, François Geoffroy, porte-parole de La Planète s’invite au Parlement a invité les manifestants à poursuivre leurs efforts de mobilisation. Il a annoncé la création prochaine d’un réseau des travailleuses et travailleurs pour la justice climatique, et a salué le travail d’autres organisations comme l’équipe du Grand Dialogue au Saguenay et Extinction Rébellion. Quand les conditions sanitaires le permettront, la Planète s’invite au Parlement entamera une tournée à travers le Québec pour parler de la Feuille de route pour la transition du Québec vers la carboneutralité. 

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Les Ouïghours: un génocide au 21e siècle https://www.delitfrancais.com/2020/11/24/les-ouighours-un-genocide-au-21e-siecle/ Tue, 24 Nov 2020 13:47:18 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=39708 Des manifestants demandent au gouvernement canadien de reconnaître le génocide des Ouïghours.

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Le 15 novembre dernier, plus d’une centaine de militants se sont rassemblés à Montréal devant le Monument à Maisonneuve et ont défilé sur le boulevard René-Lévesque pour dénoncer les exactions du gouvernement chinois face au peuple ouïghour. Les manifestants demandaient également au gouvernement canadien de reconnaître ce traitement comme étant un génocide.

«Nous savons par les témoignages, la fuite de documents et l’imagerie satellite que le gouvernement chinois fait subir à des millions de Ouïghours des camps de concentration, du travail forcé, de la stérilisation forcée et de la surveillance de masse»

David Kilgour

David Kilgour, ancien député fédéral et maintenant activiste pour les droits humains, a rappelé que la situation des Ouïghours a déjà été comparée à l’Holocauste: «Nous savons par les témoignages, la fuite de documents et l’imagerie satellite que le gouvernement chinois fait subir à des millions de Ouïghours des camps de concentration, du travail forcé, de la stérilisation forcée et de la surveillance de masse.»

→ Voir aussi : Une étudiante de McGill au coeur du coup d’état birman

Plus de douze millions de Ouïghours vivent au Xinjiang en Chine, que ce peuple turcophone et à majorité musulmane appelle Turkistan oriental. Depuis leur origine ancienne dans les steppes russo-mongoles, les Ouïghours ont connu de nombreuses périodes de domination étrangère, mais ce peuple a aussi établi des royaumes indépendants entre le 9e et le 11e siècle  et, au milieu du 20e siècle, deux républiques éphémères du Turkistan oriental. Cependant, depuis la montée au pouvoir de Mao Zedong en 1949, la région est restée sous la ferme domination de la République populaire de Chine. Depuis, ce peuple, ethniquement et culturellement différent des Han (le groupe ethnique majoritaire en Chine), a été victime de discriminations à diverses échelles. Après de fortes émeutes en 2009, les mesures de répression du gouvernement chinois se sont progressivement intensifiées. Les médias font mention de plus d’un million de Ouïghours enfermés arbitrairement dans des camps de détention. Le New York Times décrit l’utilisation du plus puissant système de surveillance au monde incluant des milliers de caméras, des contrôles policiers réguliers dans la rue, l’utilisation d’un code QR (type de code-barres, ndlr) pour rentrer chez soi et des sniffer («renifleurs», des logiciels monitorant le réseau, ndlr) pour capter l’information présente sur les téléphones intelligents. Le Monde présente également l’initiative des «cousins Han»: des fonctionnaires du gouvernement qui viennent habiter une semaine par mois dans les foyers ouïghours et observent leur comportement. De nombreux Ouïghours réfugiés à l’étranger tentent par diverses initiatives, comme la manifestation du 15 novembre, d’attirer l’attention de la communauté internationale sur leur situation critique. Ils espèrent que cette attention fera pression sur la Chine et mettra fin aux violations des droits de la personne contre leur peuple.

Bakhtiar, Raziye et Arzu, tous trois Ouïghours, se sont confiés au Délit. Les trois ont mentionné ne plus avoir de contact avec les membres de leurs familles restés au Xinjiang et ont évoqué les menaces que leur adresse le gouvernement chinois pour tenter de les réduire au silence, même hors de la Chine. Bakhtiar, arrivé au Canada en 2008, est le fondateur de Soutien international aux Ouïghours (International Support for Uyghurs), l’organisation responsable de la manifestation. Il a affirmé que le gouvernement chinois a commencé l’usage des camps de détention en 2007. Raziye, de son côté, a décrit son parcours et le contexte de son départ: «Notre peuple subissait déjà de nombreuses discriminations, et beaucoup de jeunes étaient au chômage. Il y a eu plusieurs massacres en 1997. Après ça, j’ai appris l’anglais et attendu plusieurs années pour recevoir un passeport. En 2002, je suis arrivée en Belgique et me suis installée en 2007 au Canada. À chaque fois que je suis retournée au Turkistan oriental, je me suis fait contrôler de près par la police. Ils m’ont suivie jusqu’à l’aéroport. Je ne suis pas retournée là-bas depuis 2013.» Arzu, quant à elle, est née au Xinjiang, mais elle a grandi au Québec. Ses parents ont reçu plusieurs appels des autorités chinoises depuis leur départ et la famille n’a jamais pu retourner dans sa région natale.

Soutien international aux Ouïghours et Espoir Jeunesse, une autre organisation présente lors de l’événement, ont mis de l’avant trois demandes principales: la reconnaissance du génocide des Ouïghours par le gouvernement canadien, la facilitation de l’accès au statut de réfugié pour les Ouïghours et le boycott des produits chinois en provenance des camps de détention. 

Vincent Copti | Le Délit

Escortée par des voitures de police, la manifestation a traversé le boulevard René-Lévesque. Plusieurs manifestants brandissaient le drapeau bleu et blanc du Turkistan oriental, mais deux jeunes Azéries portaient aussi le drapeau de l’Azerbaïdjan pour exprimer «la solidarité entre les peuples turcs». 

Vincent Morreale | Le Délit

Plusieurs Hongkongais étaient aussi présents. Benjamin Fung, professeur à l’Université McGill né à Hong Kong, a pris la parole pour souligner le lien entre les mesures d’oppression subies par les peuples ouïghours et hongkongais.

Alexandre Boulerice, député néo-démocrate de Rosemont-La-Petite-Patrie, a lui aussi participé à la manifestation. Il a pris la parole au nom de plusieurs députés fédéraux tous partis confondus, pour appuyer les demandes des activistes. «Des camps! On est en 2020! Et si on veut pouvoir se dire une démocratie, il nous faut une [attitude à l’international] à la hauteur de nos valeurs!» Il a exprimé son espoir de voir le gouvernement de Justin Trudeau aborder l’enjeu lors de ses prochaines rencontres avec les représentants du gouvernement chinois. 


À la Chambre des communes du Canada, le Sous-comité des droits internationaux de la personne a déposé, le 22 octobre dernier, un rapport faisant le point sur la situation des Ouïghours. Ce rapport recommandait au gouvernement canadien de travailler avec ses alliés pour permettre à la presse internationale d’accéder librement au Xinjiang afin d’accumuler plus des preuves de la répression du gouvernement chinois à l’encontre du peuple ouïghour. Le sous-comité est, par son rapport, devenu la première commission parlementaire au monde à employer le terme «génocide» pour parler de la situation des Ouïghours. Même si le premier ministre Justin Trudeau avait récemment déclaré qu’il défendrait les droits de la personne partout dans le monde, y compris au Xinjiang et à Hong Kong, son gouvernement n’a pas encore mis en place des mesures pour donner suite au rapport du sous-comité. De son côté, la Chine nie toutes les accusations qui pèsent contre elle. Elle présente ses actions comme des mesures raisonnables pour endiguer le terrorisme, l’extrémisme et la pauvreté dans la région. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a quant à lui parlé d’ingérence de la part des parlementaires et les a enjoints à «éviter de nuire davantage aux relations entre la Chine et le Canada».

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McGill deluxe: comment l’AÉUM limite l’accès à l’éducation https://www.delitfrancais.com/2020/11/17/mcgill-deluxe-comment-laeum-limite-lacces-a-leducation/ Tue, 17 Nov 2020 13:46:22 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=39554 Pour financer ses ambitions, l’AÉUM devra augmenter ses frais, ce qui pourrait défavoriser les moins aisés.

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Le 5 novembre, le président de l’Association étudiante de l’Université McGill (AÉUM), Jemark Earle, présentait son plan quinquennal devant le conseil législatif de l’association étudiante. Ce plan ambitieux comporte notamment des mesures pour progressivement doubler son nombre d’employés, entreprendre la rénovation de plusieurs de ses bâtiments, augmenter les ressources pour les clubs et les services et abroger les référendums sur le renouvellement des frais des services de l’AÉUM. Pour financer ces mesures, ce plan nécessiterait une augmentation progressive des frais de l’AÉUM, qui a déjà commencé à se concrétiser avec l’augmentation de 15$ des frais de base, approuvée par référendum en automne 2019. Cependant, cette manière d’améliorer les services offerts par l’AÉUM a aussi un effet pervers non débattu: limiter l’accès à l’éducation mcgilloise aux étudiants les moins aisés.

Vincent Copti | Le Délit Fig.1 : Évolution des revenus des frais de base de l’AÉUM entre 2009 et 2020 (données tirées des états financiers de l’AÉUM)
*le nombre de 2020 est une estimation tenant compte l’augmentation de 15$

Cette augmentation des frais de base, d’une ampleur inédite (la dernière augmentation des frais de base remonte à 2007 et était de 1$ par étudiant), s’ajoute à de nombreuses autres augmentations ayant eu lieu dans les dernières années. Certains frais déjà existants comme ceux de la Cuisine de minuit (Midnight Kitchen) et des Services de référencement (Referral Services) sont passés d’environ 2$ à 3,35$ par semestre entre 2011 et 2020, et au moins une dizaine de nouveaux frais se sont ajoutés à la facture des étudiants comme ceux du Réseau des étudiants arabes (Arab Student Network) et de la radio CKUT. C’est aujourd’hui un total de 164$ par semestre qu’un étudiant à temps plein paie à l’AÉUM, ce qui représente entre 5 et 10% du total de ses frais universitaires.



Ce chiffre peut paraître négligeable, mais l’élémentaire loi de l’offre et de la demande nous rappelle que chaque dollar d’augmentation du prix de l’éducation à McGill fera diminuer le nombre d’étudiants capable de se l’offrir. Cette logique est d’autant plus vraie lorsqu’elle s’applique aux étudiants universitaires dont les sources de revenus sont limitées, comme en témoigne le refus, en 2016, d’une augmentation de 30$ des frais de base de l’AÉUM malgré un plan détaillé pour leur utilisation.

«C’est aujourd’hui un total de 164$ par semestre qu’un étudiant à temps plein paie à l’AÉUM»

Vincent Copti | Le Délit Fig.2 : Répartition des frais universitaires d’un étudiant de McGill résidant au Québec en Arts à temps plein à la session d’automne 2020

La rénovation du 351 rue Peel et l’ajout d’une clinique fiscale accordera un luxe de plus aux étudiants qui s’en serviront tout en excluant plus de potentiels étudiants moins aisés qui autrement auraient pu bénéficier de l’éducation mondialement reconnue de McGill. Ainsi, tandis que le gouvernement du Québec subventionne à hauteur de plus de 300 millions de dollars par année notre Université, la rendant ainsi accessible à une plus grande partie de la population, l’association étudiante agit en sens inverse en augmentant continuellement ses frais.

Démocratie de façade

Cette direction prise par le conseil législatif, en plus de défavoriser les étudiants potentiels aux revenus les plus faibles, est déterminée sans la participation de la majorité des étudiants actuels au débat. Un peu plus de 15% des électeurs et électrices se sont prononcés lors des deux derniers référendums et un peu plus de 50 étudiants sur un quorum de 350 ont assisté à l’assemblée générale de février. Dans son plan quinquennal, le président ne présente aucune mesure pour remédier à cette profonde faiblesse de la démocratie mcgilloise. Au contraire, il propose de supprimer les référendums pour le renouvellement des frais des services, sous prétexte que leur non-reconduction imprévisible nuirait à la bonne planification des services. Ces derniers seraient remplacés par un comité de révision des services composés en majorité de membres du conseil législatif, ce qui aurait pour effet de concentrer plus encore le pouvoir décisionnel entre les mains des élus. Le dernier pouvoir accordé aux étudiants serait celui d’«opt-out» des services. Bien que cette option soit disponible pour la plupart des frais de l’AÉUM, elle n’est que très peu publicisée et difficile d’accès. Cela est possible pour une certaine période au début de chaque session, en allant dans la section «Student Fee Opt-out» de Minerva.

L’élaboration d’un plan quinquennal pour donner une direction plus stable à l’AÉUM pourrait être une excellente occasion de faire participer la communauté étudiante et de solidifier ses institutions démocratiques. La constitution, qui a été au cœur de l’actualité dans les derniers mois, pourrait être modifiée pour augmenter le taux de participation requis aux référendums. Les services individuels pourraient eux aussi être soumis à des standards de transparence les obligeant à divulguer leur nombre de bénéficiaires et à évaluer leur impact, ainsi qu’à des standards démocratiques plus élevés pour éviter les dérives comme celles ayant eu lieu au Réseau des étudiants arabes. Enfin, l’option «opt-out» pourrait être remplacée par une option «opt-in» pour s’assurer que les services soient financés en fonction de leur utilisation. Ces changements assureront que les frais déjà levés servent effectivement les priorités des étudiants avant de considérer la possibilité de les augmenter, au risque de renforcer l’élitisme de l’éducation mcgilloise.

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Photoreportage https://www.delitfrancais.com/2020/11/10/photoreportage-9/ Tue, 10 Nov 2020 13:52:06 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=39128 Manifestation en soutien aux plaignant·e·s contre la loi 21.

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Le 2 novembre dernier, quelques dizaines de manifestant·e·s, principalement des étudiant·e·s de l’Université McGill, sont venu·e·s appuyer les plaignant·e·s contre la Loi sur la laïcité de l’État (loi 21).

Adoptée le 19 juin 2019, cette loi fait suite à un long processus de débat et de législation autour de la laïcité de l’État au Québec. Son histoire commence au moment du dépôt du rapport de la Commission Bouchard-Taylor en 2008 et se poursuit avec les rejets du projet de loi 94 du gouvernement Charest en 2010 et de la Charte des valeurs québécoises du gouvernement Marois en 2013. Par la suite, l’adoption en 2017 du projet de loi 62 du gouvernement Couillard a introduit l’obligation de donner et de recevoir les services publics à visage découvert.

Controversée dès sa présentation à l’Assemblée Nationale, la loi 21 interdit le port de signes religieux par les employé·e·s de l’État en position d’autorité et aux enseignant·e·s du réseau public. Pour ses opposant·e·s, cette loi discrimine certaines minorités religieuses et limite leur accès à l’emploi.

Vincent Copti | Le Délit

Les opposant·e·s à la Loi sur la laïcité de l’État affichent leur solidarité, notamment envers les femmes musulmanes.

Vincent Copti | Le Délit

«En 2019, une injonction pour faire suspendre la loi en attendant qu’elle soit étudiée en profondeur avait déjà été rejetée par la Cour supérieure et la Cour d’appel du Québec. La loi sera cette fois étudiée sur son contenu», rappelaient les présidentes de l’Association des étudiant·e·s musulman·e·s en droit de McGill (McGill Muslim Law Students’ Association) et de la Communauté juridique radicale de McGill (McGill Radical Law Student Collective).

Vincent Copti | Le Délit

«Je ne suis pas libre jusqu’à ce que TOUT LE MONDE soit libre»

Vincent Copti | Le Délit

«Je pense que quand on sélectionne quelqu’un pour un emploi, on s’assure que la personne est compétente et impartiale. Son appartenance religieuse ne devrait pas faire partie de la question.» «C’est un combat pour l’âme du Québec», affirmaient une étudiante et un étudiant de McGill.

Vincent Copti | Le Délit

La manifestation s’est déroulée sans heurts. Les manifestant·e·s n’ont à aucun moment perturbé les entrées et sorties du Palais de Justice.

Vincent Copti | Le Délit

De nombreux médias sont venus couvrir la manifestation avant le début des audiences, dont Radio-Canada ainsi que la chaîne canadienne multilingue et multiculturelle Omni Television.

Vincent Copti | Le Délit

«Loi 21 = racisme systémique»

Les audiences, qui devraient durer au moins 5 semaines, donneront la parole aux différent·e·s plaignant·e·s contre la Loi sur la laïcité de l’État, dont la Fédération autonome de l’enseignement, la Commission scolaire English-Montréal et plusieurs enseignantes. Plusieurs autres organisations non-gouvernementales y exprimeront également leurs points de vue.

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Paul déprime https://www.delitfrancais.com/2020/03/23/paul-deprime/ Mon, 23 Mar 2020 18:15:44 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=35922 Le dernier opus de la série de bande-dessinée offre un regard désillusionné sur le Québec d’aujourd’hui.

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Le personnage de Paul n’aura certainement pas besoin de présentation pour la plupart des étudiants québécois ; l’œuvre éponyme, fruit de l’auteur italo-québécois Michel Rabagliati, est assurément l’une des séries les plus lues du petit monde de la bande dessinée québécoise des dernières années. La série relate différents moments de la vie d’un homme lambda, Paul Rifiorati, et de son entourage : ce sont le quotidien, les peines et les joies des gens ordinaires que le lecteur découvre au fil des pages, le tout dépeint avec une très grande sensibilité. La BD est aussi reconnue pour sa touche historique : à travers les péripéties des vies des personnages sont enchevêtrés les évènements marquants de l’histoire du Québec depuis les années 1960, comme la crise d’octobre, la période référendaire ou encore l’implantation d’Internet. Le style de dessin de Michel Rabagliati, s’il n’est pas particulièrement mélodieux au premier abord, est extrêmement minutieux dans l’attention portée aux détails, comme les objets représentés, ou les devantures des commerces.  Chaque album de Paul est en soi une excursion dans la culture québécoise. C’est donc dire que le neuvième opus de cette série, sobrement intitulé Paul à la maison, était extrêmement attendu dans les librairies du Québec lors de sa sortie en novembre dernier.

Mal-être moderne

Dès les premières pages, Paul à la maison est fondamentalement différent des autres tomes de la série. Alors que le ton avait toujours été auparavant plutôt optimiste, il se dégage de ses pages une puissante impression de mélancolie et de monotonie. Paul, qui a été confronté à un divorce et au départ progressif des membres de sa famille dans les dernières années, fait maintenant face à une solitude écrasante. Dans sa nouvelle maison loin du quartier où il avait fait sa vie, il passe ses journées seul, ou plutôt avec sa télévision, son caniche et ses appareils médicaux. Pris de court par les années, il peste presque constamment contre les nouvelles technologies qui, selon lui, ont causé cet effritement de la communauté. D’ailleurs, l’une des scènes les plus grinçantes du livre montre un rêve de Paul dans lequel il arrache les cellulaires des passagers d’un bus. 

À travers son personnage, Michel Rabagliati pose des questions inquiètes sur la modernité. Est-ce que notre mode de vie, axé sur l’accumulation de richesses par le travail et sur la gratification immédiate par la surconsommation, consomme trop de notre espace mental pour que nous puissions nous concentrer sur ce qui nous rend heureux? Et surtout, peut-on être heureux, ou est-ce notre société qui nous fait croire à un idéal inatteignable, du moins en son sein? Clairement, pour Paul, le bonheur en vieillissant n’est pas une chose qui va de soi ; l’une des peurs principales du personnage semble être de vieillir et de finir seul, malheureux et inapte. 

Tragédie de la banalité

Tout au long du livre, il semble presque inévitable que Paul finisse par se sortir par lui-même de sa mélancolie. On s’attend à tout moment à le voir s’habiller, sortir de chez lui et renouer avec la jovialité qu’il avait dans les tomes précédents. Mais, malgré quelques rebondissements, cela n’arrive jamais. Au contraire, le livre se termine à peu près où il a commencé, au milieu de la déprime et de la solitude. Même s’il ne présente pas une intrigue palpitante et même s’il vous mettra probablement le cœur à l’envers, Paul à la maison se distingue par une sorte de beauté fatale, celle d’une tragédie moderne et banale.

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