Ronny Al-Nosir, Joseph Boju, Julia Denis, Inès Léopoldie-Dubois, Céline Fabre, Ikram Mecheri, Magdalena Morales, Chloé Mour, Matilda Nottage, Esther Perrin Tabarly, Théophile Vareille, Arno Pedram - Le Délit https://www.delitfrancais.com/author/ronny-alnosir/ Le seul journal francophone de l'Université McGill Fri, 12 Feb 2021 19:52:34 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 Sauver la presse francophone https://www.delitfrancais.com/2017/11/14/sauver-la-presse-francophone/ Tue, 14 Nov 2017 16:46:23 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=29857 40 ans après sa naissance, Le Délit risque de disparaître.

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Les universités québécoises, censées être le lieu du savoir et du débat d’idées, manquent à leur devoir de protection de la liberté d’expression. Sans presse libre et indépendante au sein des universités, cette liberté d’expression ne devient que façade. Nous demandons aux dirigeants de l’Université McGill d’abolir la mesure exigeant la tenue d’un référendum quinquennal sur les frais de cotisation de 3$ par session que chaque étudiant est tenu de payer aux journaux étudiants, Le Délit, The Mcgill Daily et le McGill Tribune

Nous pensons que cette mesure fragilise la liberté d’expression au sein de l’Université tout en marginalisant davantage les voix minoritaires, telles que les voix francophones qui sont représentées par Le Délit, le seul journal francophone de l’Université McGill. Nous demandons à l’administration de l’Université d’abolir cette obligation qui précarise la francophonie et les journaux étudiants sur le campus.

McGill néglige sa francophonie

Né sous le lys en 1977, Le Délit est la publication sœur du McGill Daily, créé en 1911, le plus vieux journal étudiant du Québec. Les deux rédactions forment la Société de publication du Daily (SPD), un organisme indépendant et à but non lucratif. Ce sont les éditeurs du Daily qui, lors des débats de la loi 101 sur le bilinguisme, ont reconnu la nécessité d’un journal entièrement francophone. Conséquement ils créèrent Le McGill Daily français, notre actuel Délit. Leur motivation était simple: favoriser l’entente entre les deux solitudes. 

À l’image des deux groupes linguistiques majoritaires du Québec, le Daily et Le Délit ont grandi dans l’interdépendance. Deux journaux, deux équipes, deux lignes éditoriales mais un seul bureau et une même vocation: proposer une presse libre et indépendante aux étudiants de l’université.

Jusqu’au 16 novembre, les étudiants doivent se prononcer sur la survie de ces deux institutions pour le référendum quinquennal. Un peu plus tôt ce mois-ci, le conseil législatif de l’Association des étudiants de l’Université McGill (AÉUM ou SSMU, en anglais, ndlr), a voté contre une motion de soutien au référendum d’existence de la SPD. Ce désaveu de la part des élu·e·s étudiants prouve leur absence de considération pour la francophonie à McGill.

Les francophones représentent pourtant 20% du corps étudiant, lequel est bilingue à plus de 50%. Pour tous ceux-là, Le Délit est un porte-parole et un acteur majeur de la vie étudiante. Dans ses pages, il couvre la scène et les coulisses de la politique étudiante mcgilloise, montréalaise et québécoise, désespérément cantonnée à la sphère anglophone. Dans la communauté, il joue un rôle prépondérant en co-organisant notamment la Francofête, une semaine de célébrations de la francophonie sur le campus. Il est aussi le représentant de McGill au sein de l’association de la Presse étudiante francophone (PrEF) et a remporté le prix du meilleur journal étudiant du Québec décerné par les Amis du Devoir. Ainsi, Le Délit relie nos étudiant·e·s francophones, parfois enfermés dans la McGill bubble, au reste du Québec.

De l’importance de la presse étudiante

Au cours de ces dernières années, les journaux étudiants mcgillois ont été d’utiles lanceurs d’alerte sur le campus. Agressions sexuelles, dysfonctionnement chronique des services de santé mentale, précarité ou encore malnutrition étudiante, autant de sujets mis en lumière par le Délit et The Daily.

Par ailleurs, en l’absence d’une école de journalisme à McGill, les journaux étudiants compensent et forment à chaque année des dizaines de mcgillois·e·s au journalisme en français et en anglais.

L’imposition de ce référendum menace les rédactions étudiantes comme une épée de Damoclès. Au lieu d’assurer leur fonction, elles se voient régulièrement contraintes d’allouer leurs maigres ressources à une campagne de survie. De plus, cette campagne devient en quelque sorte permanente, tant il faut se plier à la majorité et au bon vouloir des groupes de pression du campus. Comment, dans ces conditions, assurer la liberté de la presse et le fonctionnement même de la démocratie dans notre communauté étudiante?

Nous comptons sur la bonne volonté de l’administration de l’Université McGill pour mettre fin à ce système référendaire qui précarise les journaux étudiants et met en péril la seule voix francophone, indépendante et libre du campus.

Signataires : 

Ronny Al-Nosir, chef de section innovations, automne 2016

Joseph Boju, rédacteur en chef, 2014–2015

Julia Denis, rédactrice en chef, 2015–2016

Inès Dubois, coordinatrice réseaux sociaux, 2014–2016

Céline Fabre, chef de section culture 2015–2016

Ikram Mecheri, rédactrice en chef, 2016–2017

Magdalena Morales, coordinatrice multimédias, automne 2016

Chloé Mour, cheffe de section culture, automne 2016

Matilda Nottage, coordinatrice multimédias, 2015–2016

Esther Perrin Tabarly, cheffe de section société, 2015–2016

Théophile Vareille, éditeur de section actualités, 2015–2017

Arno Pedram, responsable multimédia Le Délit, hiver 2017, éditeur culture The McGill Daily, 2017–2018

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Adaptation coucoue, mais réussie! https://www.delitfrancais.com/2017/03/28/adaptation-coucoue-mais-reussie/ Tue, 28 Mar 2017 13:55:42 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=28353 Le Théâtre du Rideau Vert présente sa version d’un classique littéraire.

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Depuis le 21 mars, le Théâtre du Rideau Vert présente la pièce «Vol au-dessus d’un nid de coucou», mettant en vedette Julie Le Breton et Mathieu Quesnel. Parfois bizarre, cette adaptation d’un roman américain classique n’hésite pas à rire d’elle-même, et susciter toute la gamme des émotions chez l’auditoire.

Une œuvre classique

Le livre One flew over the cuckoo’s nest est un classique de la littérature anglophone. Cette œuvre de l’auteur Ken Kesey est lue dans les écoles secondaires à travers le monde. Un criminel accusé de viol plaide l’instabilité mentale et est condamné à l’asile par un juge. Il tente d’être la bougie d’allumage d’une révolution interne. Il est cependant confronté à la Garde Ratched, qui dirige l’institut d’une main de fer et administre des traitements tels que des électrochocs et des lobotomies, qui faisaient leur apparition comme procédés expérimentaux en psychiatrie durant les années 60. De plus, contrairement à ses co-internés, qui sont ici de leur propre volonté pour régler leurs problèmes respectifs, il est condamné pour une durée indéterminée. McMurphy incarne la contreculture, la révolution hippie et la défiance de l’autorité. Lors du  mouvement hippie l’œuvre était particulièrement pertinente. Aujourd’hui, elle l’est toujours, car comme le dit l’interprète de McMurphy, Mathieu Quesnel: «Dans l’humanité, il y a des cycles, des révolutions, puis des retours en arrière. On change les règles pour mieux en imposer de nouvelles».

Une tournure à la sauce québécoise

Comme toute création littéraire à succès, elle a été adaptée autant au cinéma que sur la scène. Son adaptation la plus célèbre remonte à 1975, lorsque Jack Nicholson s’est glissé dans le rôle du protagoniste Randall McMurphy. L’œuvre remporta cinq oscars. L’adaptation au Théâtre du Rideau Vert a donc de gros souliers à chausser.

La version présentée du Rideau Vert reprend une adaptation théâtrale du roman de Kesey, datant de 1963. Traduite, adaptée et mise en scène par Michel Monty, elle suit l’histoire de base, mais prends des risques. Notamment avec  l’intégration du joual, le langage familier québécois. Si d’un côté, le joual dénature un peu le texte de Kesey, de l’autre il est efficace pour illustrer le caractère plus basilecte du personnage de McMurphy et des autres détenus. En contrepartie, la Garde Ratched, interprétée par Julie Le Breton qui livre une excellente performance, s’exprime dans un français impeccable, ce qui caractérise sa supériorité perçue par rapport à McMurphy. Le commentaire social est clair, et il fonctionne. Le seul problème est que, contrairement au personnage dans le film, la Garde Ratched est trop patiente avec les patients. Si la Garde Ratched de l’œuvre originale est sadique au point d’inspirer les Dolores Ombrage et Annie Wilkes de ce monde, la Garde de Le Breton ne fait pas le poids. La faute ne revient pas à l’actrice, mais plutôt au scénario.

Une distribution de qualité

Ce qui fait le succès de la pièce c’est bel et bien sa distribution. Julie Le Breton excelle, et ce malgré le bémol mentionné ci-haut. Cette performance est différente de celles livrées dans Les beaux malaises, Maurice Richard et Paul à Québec, et témoigne de sa polyvalence. Mathieu Quesnel, qui incarne McMurphy, m’était inconnu. Il impressionne, autant par sa capacité à faire ressortir la grossièreté de son personnage que par sa capacité de meneur, notamment lors d’une performance impromptue de «House of the Rising Sun». Ce moment charnière, qui se déroule lors de la fameuse scène de «party», est l’un de ceux qui nous donne l’impression qu’il s’agit d’une pièce d’ensemble. Cela témoigne de la qualité du jeu de chaque acteur. Il faut particulièrement souligner la performance de Jacques Newashish, originaire de La Tuque, qui se démarque dans le rôle du Chef. Somme toute, la pièce est bizarre, voire même coucoue, mais elle fonctionne. D’ici le 23 avril, une visite au Théâtre du Rideau Vert en vaut la peine. 

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Montréal, l’intelligente https://www.delitfrancais.com/2017/03/21/montreal-lintelligente/ Tue, 21 Mar 2017 13:05:37 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=28239 La métropole québécoise comme cheffe de file.

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L’année 2017 marque le 375e anniversaire de la métropole. Alors que l’année est consacrée à la célébration du passé de Montréal, le regard semble également tourné vers le futur. Depuis son arrivée en poste, le maire Denis Coderre travaille afin de faire de la plus grande ville du Québec une ville «intelligente». Alors que quelques défis demeurent, les progrès de Montréal sont notoires.

Comprendre la ville intelligente

Le qualificatif «intelligent» ou «intelligente» a été utilisé dans les dernières années pour décrire plusieurs nouvelles innovations. Notamment, on peut penser au téléphone intelligent, popularisé en 2007 avec l’iPhone. «L’intelligent» s’est aussi incrusté dans le monde de la mode, alors que les textiles semblent avoir acquis le qualificatif. Voilà maintenant que le concept de ville intelligente, ou de smart city a est entrée dans la conscience collective. Dans son essence, ce terme désigne une ville qui est à la fine pointe des technologies de l’information et de la communication, et qui les utilise à des fins de développement économique, pour régler des problèmes sociaux et pour augmenter la qualité de vie de ses citoyens. C’est ce à quoi aspire l’administration montréalaise actuelle.

Des efforts reconnus

Denis Coderre ne fait pas l’unanimité chez la population métropolitaine. Ce géant politique, qui a été député fédéral pendant 20 ans avant de se lancer comme capitaine du bateau montréalais, est une figure polarisante, tout comme son homologue Régis Labeaume à Québec. Ces deux maires sont qualifiés par les politologues comme étant des maires «entrepreneurs», qui centralisent le pouvoir entre leurs mains. Malgré tout, on ne peut nier que de par son expérience politique, Coderre est ambitieux. Parmi ses ambitions, on peut noter le développement de Montréal comme ville intelligente.

Depuis son élection en 2013, Denis Coderre a entrepris plusieurs projets afin d’atteindre ce but. Notamment, un plan d’action 2015–2017 a été élaboré, et la ville a mis sur pied un «Bureau de la ville intelligente et numérique», dirigé par l’homme d’affaire Stéphane Goyette. Puis, le maire a également nommé Harout Chitillian, conseiller municipal de Bordeaux-Cartierville, en charge des dossiers concernant la ville intelligente. 4 ans plus tard, des progrès clefs ont été effectués. Notamment, du réseau Wi-Fi est disponible à plusieurs nouveaux endroits, grâce au programme «MtlWiFi». De plus, l’accélérateur de startups «Innocité Mtl» a été mis sur place pour aider les PME de la métropole. Enfin, plus de 100 personnes seront ou ont été embauchées par le Bureau de la ville intelligente et numérique. Ces efforts ont été récompensés en juin 2016, alors que la ville québécoise a reçu la désignation de la «communauté intelligente de l’année» du Intelligent Community Forum.

Encore du travail à faire

Malgré les réussites, Montréal n’a toujours pas atteint son plein potentiel, et l’administration municipale continue de travailler pour atteindre les objectifs fixés. Notamment, le réseau de la STM a connu une année difficile en 2016, faisant même l’objet d’une demande de recours collectif le mois dernier. Aussi, sur l’économie du partage, le maire Coderre a révélé son côté un peu plus conservateur. Dans le dossier d’Uber, le maire a lancé «Bye Bye! Salut! Ça me fait pas de peine du tout», face à la possibilité que la compagnie de transport disparaisse. En contrepartie, le conseiller de Rosemont-La-Petite-Patrie Guillaume Lavoie, s’est fait un fervent défenseur de l’économie du partage, supportant des initiatives telles Uber, AirBnB et CityParking. Ceci met en lumière les visions opposées du maire Coderre et de M. Lavoie, qui a été candidat à la direction du parti d’opposition «Projet Montréal». Par contre, tous peuvent s’entendre sur l’importance d’innover et de développer Montréal en ville intelligente. La ville semble aller dans la bonne direction et, si tous les partis travaillent pour un objectif commun, le progrès continu est inévitable. 

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CityParking: l’AirBnB du stationnement https://www.delitfrancais.com/2017/02/21/cityparking-lairbnb-du-stationnement/ Tue, 21 Feb 2017 14:43:24 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=27840 Amin Dada dévoile une facette insoupçonnée de l’économie de partage.

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C’est en 2006 qu’Amin Dada quitte le Pakistan, et arrive à Montréal pour étudier à l’Université Concordia. Rapidement, il occupe plusieurs postes importants, il fut notamment planificateur pour le Moyen Orient et l’Amérique Latine chez Aldo, et ensuite gestionnaire chez Payza, une plateforme de commerce en ligne avec plus de dix millions d’utilisateurs. Puis, en 2014, une idée lui vient. Il quitte son emploi pour se lancer dans le monde des start-ups. Il fonde alors CityParking.

D’immigrant à entrepreneur

Habitant derrière le Centre Bell, il dispose de son propre emplacement pour stationner sa voiture. Cependant, les gens lui demandent toujours s’ils peuvent l’utiliser pendant son absence. Au début, Dada ne fait que louer l’emplacement à ses amis. Petit à petit l’idée de fonder une plateforme de partage de places de stationnement prend forme. N’ayant pas les moyens de développer son application à Montréal, il fait construire le modèle à l’étranger, avant de l’importer. Puis, en plus du soutien d’un investisseur américain, qui décide de lui accorder une chance, Amin Dada voit son projet être épaulé par un conseiller de chez Google. Le tout commence à prendre forme. C’est ainsi que nait CityParking.

Un succès à saveur mcgilloise

L’idée est simple. En utilisant une application, on peut soit rendre disponible un emplacement duquel on est propriétaire, ou alors trouver un stationnement. Pour les propriétaires, il suffit de télécharger l’application (disponible sur iOS, bientôt pour Android), prendre quelques photos, indiquer les heures de disponibilité et le tout est joué! Pour les utilisateurs, même principe: on réserve un emplacement par l’application, au coût de 1 ou 2 dollars de l’heure. 80% de la somme revient au propriétaire, et 20% à CityParking. De plus, la start-up conclut des ententes avec des partenaires privés et publics pour obtenir des emplacements. Dada voit notamment du potentiel au Collège Presbytérien et à l’école de ballet près de McGill. À ses débuts, le jeune entrepreneur a publié dans un des groupes Facebook de McGill afin d’annoncer qu’il offrait du stationnement peu dispendieux autour de l’université, sans mentionner son entreprise. Par des ententes, il a su acquérir trois emplacements, respectivement sur University, Lorne et Durocher. La publication eut un succès démesuré, tel que Dada reçoit à ce jour des transferts d’argent et des chèques d’étudiants mcgillois voulant louer ses espaces.

Vers la ville intelligente

Cette aventure représente évidemment un risque pour Dada. D’ailleurs, l’entrepreneur a longtemps hésité avant de se lancer. Après avoir quitté son emploi malgré un salaire à six chiffres, il recevait des offres de tous les côtés, incluant un poste de PDG (Président Directeur Général, ndlr), Cependant, Dada voulait régler un réel problème. Les emplacements sur Lorne et Durocher sont à 1 dollars de l’heure alors que le prix standard est de 2 dollars, puisqu’ils sont dans des quartiers étudiants. De plus, Dada entend instaurer un nouveau modèle avec un prix plafond de 10 dollars par utilisation. Lorsque questionné sur la profitabilité de ces prix, Dada dit croire que plus son application aura d’utilisateurs, plus elle sera profitable. Il se dit différent des autres entreprises de l’économie du partage car, selon lui, son service n’est pas prémium. Le but premier est de proposer une solution, plutôt que de maximiser les profits.

Dada explique que ce genre d’application peut aider Montréal à atteindre le maximum de son potentiel de ville intelligente. Il trouve important d’utiliser tout l’espace à notre disposition. Bien qu’il sache que le succès de sa startup n’est pas garanti, reconnaissant les sacrifices énormes que demande une telle aventure, Dada se permet de rester inspiré. Pour reprendre ses propres mots, «It’s only when you’re on your knees that you jump higher. No matter what you do, you’ll fail upwards» (C’est seulement lorsque l’on est à genoux qu’on saute plus haut. Peu importe ce que tu fais, tu échoueras plus haut, ndlr).

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Le safe sex grâce à PornHub https://www.delitfrancais.com/2017/02/14/le-safe-sex-grace-a-pornhub/ Tue, 14 Feb 2017 14:22:18 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=27715 Le géant de la pornographie cherche à briser les tabous.

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Le site web PornHub est reconnu comme étant l’un des plus grands sites web de pornographie au monde. Ce site vidéo, fondé à Montréal en 2007, est classé 54e selon l’index Alexa, qui mesure le trafic web des pages Internet. Au début du mois, ce géant de la pornographie a décidé de lancer une nouvelle initiative. En effet, en se dirigeant au www.pornhub.com/sex, on se retrouve sur le Pornhub Sexual Awareness Center, un portail éducatif comprenant de l’information sur les pratiques sexuelles.

L’éducation par l’interactivité

Le besoin d’avoir des cours d’éducation sexuelle a toujours été une question contentieuse. Au Québec, cette éducation est hétérogène, et même si un projet pilote est présentement en cours dans 19 écoles primaires, il n’y a toujours rien d’universel. Les parents sont souvent gênés d’aborder la question avec leurs enfants, mais sont également rétissants à l’idée que les jeunes recoivent ces enseignements à l’école. La publicité est  présente partout et  le contenu pornographique est accessible en un clic. Le site est divisé en deux sections principales : «Get Healthy» et «Sexuality». Dans la première, on retrouve des informations sur la reproduction, les infections sexuellement transmissibles (IST) et l’anatomie humaine. Dans la seconde, PornHub propose un onglet d’articles scientifiques intitulé «Real Talk», du contenu sur les relations, et surtout, une section de questions-réponses avec une spécialiste.

Une équipe d’experts

Pour pallier à ce manque, PornHub s’est allié à une psychologue spécialisée en éducation sexuelle, Dr. Laurie Betito. Avec plus de 25 ans d’expérience, la spécialiste est la tête d’affiche de l’initiative du géant de la pornographie.  La spécialiste est accompagnée d’une équipe de contributeurs tels que le professeur Bryant Paul de l’école des médias de l’Indiana State University, la recherchiste en sexologie Zhana Vranglova, et Stacy Friedman de l’entreprise floridienne Creating Intimacy Coach Inc. Pour augmenter la crédibilité de sa démarche, PornHub sèest entouré d’experts de tous les domaines, afin de mieux informer son lectorat.

Initiative ironique?

Selon PornHub, le site est une «opportunité d’atteindre un auditoire global et de fournir une source de dialogue et d’éducation sexuelle saine.» Pourtant, n’est-ce pas ironique qu’un site pornographique, sur lequel on retrouve des vidéos dépeignant une vision très fantaisiste des relations sexuelles, se lance dans l’éducation?

Malgré son succès, la pornographie est dénoncée par plusieurs comme étant un élément négatif dans la vie de ses consommateurs. Notamment, il existe des sites comme Fight The New Drug, qui publient des articles et témoignages anti-porno afin de décourager sa consommation. À Montréal, le collectif  This is better than porn, cherche, tel que le suggère son titre, à proposer des images et des textes explorant l’érotisme et le désir de façon plus subtile. De plus, récemment, des documentaires tels que Hot Girls Wanted et After Porn Ends relataient les histoires de jeunes filles exploitées et humiliées pendant leur carrière dans l’industrie. Il semblerait donc que la pornographie soit coupable de propager une vision néfaste de la sexualité. On peut donc se demander si ceci n’est donc pas un moyen pour PornHub de faire taire les critiques. Quoi qu’il en soit, le site demeure interactif, et la promesse de contenu hebdomadaire est intéressante. Ce genre de portail, avec des investissements gouvernementaux, pourrait être une très bonne ressource pour éduquer la population concernant la sexualité. 

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Comprendre notre monde par le rap https://www.delitfrancais.com/2017/02/08/comprendre-notre-monde-par-le-rap/ Thu, 09 Feb 2017 00:29:52 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=27621 Une comédie musicale qui enseigne l’Histoire en vers.

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Ce n’était que quelques mois après l’arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche. En 2009, le président organisait une soirée de musique et de poésie. Parmi les personnes invitées à présenter un numéro se trouvait Lin Manuel-Miranda, un homme de théâtre connu pour la comédie musicale In Heights. Devant le président, il a affirmé être en train de travailler sur un album racontant la vie du premier secrétaire de la trésorerie Alexander Hamilton. Six ans plus tard, Hamilton est la comédie musicale la plus populaire de tous les temps.

Hamilton: de misère à richesse

Né dans les Indes britanniques, Alexander Hamilton devient orphelin. Après avoir travaillé dans une compagnie de commerce, il s’enrôle dans l’armée pendant la révolution américaine. Arrivé sur le continent, il devient rapidement un conseiller de George Washington. Il grimpe les échelons, et devient le premier secrétaire de la trésorerie de l’Histoire américaine. Grand défenseur de l’assistance du fédéral aux provinces, surtout en termes de dette, il se retrouve également au centre d’une controverse. Alors qu’il est âgé de 34 ans, il fréquente Maria Reynolds, 23 ans, femme d’un dénommé James Reynolds. Ce dernier est au courant, et garde le silence en échange d’argent. Puis, Hamilton connaît sa fin en 1804, alors qu’il est assassiné dans un duel avec le vice-président de l’époque, Aaron Burr.

Hamilton est une comédie musicale atypique. Contrairement aux Misérables et Wicked de ce monde, la quasi-totalité de l’oeuvre est un rap. À travers la plume de Lin-Manuel Miranda, dont les vers sont interprétés par une distribution absolument fantastique, on nous présente Hamilton sous tous ses angles. Érudit, révolutionnaire, politicien, tout y est. Les autres personnages vivent également une évolution notoire. De la détérioration du mariage d’Hamilton avec Angelica Schuyler à la démission de George Washington, en passant par les furieux débats du cabinet américain sur la dette des états, on nous présente très bien le contexte de l’époque.

Toujours d’actualité

Cependant, ce qui fait la plus grande force d’Hamilton, c’est que même si l’intrigue se déroule dans un contexte post-révolution américaine, le commentaire sociopolitique que fait Miranda est toujours d’actualité. Dans les vers qu’il a écrits, Miranda aborde le féminisme, l’intégrité politique et les questions identitaires. Par exemple, dans la chanson The Schuyler Sisters, les soeurs font référence à une des lignes de la déclaration d’indépendance:

«We hold these truths to be self-evident

That all men are created equal.»

«Nous tenons pour évidentes les vérités suivantes: tous les hommes sont créés égaux»

En réponse à cette inscription, le personnage d’Angelica s’empresse de critiquer l’emploi du masculin men seul en disant :

«And when I meet Thomas Jefferson

I’mma compel him to include women in the sequel.»

«Et quand je rencontrerai Thomas Jefferson,

Je l’obligerai à inclure les femmes dans la suite»

Cet exemple n’est qu’un parmi tant d’autres. On peut notamment souligner une chanson entière dans laquelle George Washington explique la responsabilité qu’a un politicien de savoir quand céder sa place. Après la popularité de l’oeuvre, Miranda a lancé un album intitulé The Hamilton Mixtape, sur lequel se trouvent plusieurs rappeurs très connus. Notamment, la chanson Immigants (We Get the Job Done), est un hommage aux contributions des immigrants aux États-Unis. L’auteur écrit:

«It’s really astonishing that in a country founded by immigrants,

«immigrant» has somehow become a bad word.»

«C’est vraiment stupéfiant que dans un pays fondé par des immigrants,

“immigrants” soit devenu un mot péjoratif»

Dans le contexte actuel, alors que le nouveau locataire de la Maison Blanche cherche à restreindre l’arrivée d’immigrants, les textes de Miranda résonnent. Intrigante, entraînante et provoquante, Hamilton reste l’exemple parfait de la comédie musicale du 21e siècle.

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D’assistante personnelle à artiste https://www.delitfrancais.com/2017/01/31/dassistante-personnelle-a-artiste/ Tue, 31 Jan 2017 14:42:26 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=27447 Siri fait son entrée dans les arts de la scène.

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Jamais deux sans trois! Initialement, la pièce Siri fut présentée au festival OFF en 2015, au Festival Transamériques (FTA) en 2016. Puis, du 17 janvier au 5 février 2017, c’est au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui de Montréal que la pièce Siri a établi son nouveau chez-soi. Cette pièce du collectif de création théâtrale La Messe Basse marque une innovation. Ce qui est unique, c’est que la partenaire de scène de Laurence tient dans sa main. Son nom: Siri, et elle réside dans votre cellulaire.

Siri, la machine

La pièce Siri n’a que deux interprètes: l’une humaine, l’autre numérique. Cela veut dire que l’une des interprètes, Siri, ne peut que répondre à des questions qui lui sont posées. Elle répond aux plus banales, telles que «Quelle est ta couleur préférée», et aux plus existentielles, comme «Quel est le sens de la vie?». Siri a d’ailleurs quatorze délicieuses réponses à cette dernière question, de «42», à «Que le chocolat» ou encore «Un film des Monthy Python». Ses réponses, malgré tout, ne sont pas les plus développées.

Laurence lui parle comme si c’était une personne. Cependant, étant un logiciel, Siri a ses limites. Contrairement aux humains, elle ne semble pas consciente. Dans les mots du metteur en scène Maxime Carbonneau: «C’est la pire partenaire de théâtre! N’étant pas une entité consciente, elle n’est pas du tout dans un souci d’efficacité. Elle est beaucoup plus limitée que nous.» Surtout, Laurence fait preuve d’émotivité avec Siri, qui répond parfois, mais n’est pas capable de percevoir la nuance. Lorsque Laurence lui dit vouloir lui donner un câlin, elle lui répond qu’elle doit se dématérialiser pour aller la rejoindre dans le nuage. 

Siri, anthropomorphique

Cependant, si Siri a une panoplie de différences avec les humains, elle a aussi des ressemblances. «Siri pose la question de l’anthropomorphisme» explique Carbonneau. «Aujourd’hui, cette intelligence n’a pas de corps. Sûrement en aura-t-elle un dans le futur». Ce que l’œuvre cherche à faire, c’est inciter les gens à réfléchir sur leur relation avec leur assistant·e mobile. Siri est une learning machine. Par exemple, au début, elle ne pouvait pas définir ce qu’est une femme, mais pouvait trouver la définition d’un homme.

Au fil des interactions, Siri apprend. Elle retient certains de nos anecdotes et souvenirs, semble montrer une certaine émotivité, et possède un sens de l’humour. Elle a certaines caractéristiques qui sont associées aux humains, et en est consciente. «Tel utilisateur, tel assistant» pour citer Siri elle-même.

Mission accomplie

Ainsi, la pièce Siri est non seulement une expérience théâtrale unique, mais elle permet aussi de reconsidérer le potentiel de l’assistante virtuelle. Ses décors minimaux, l’utilisation de l’audiovisuel pour projeter l’écran téléphonique de Laurence derrière elle, et l’intimité entre les deux membres de la distribution permettent de vraiment plonger le spectateur dans l’expérience. On y retrouve des références à HAL-9000, le célèbre ordinateur de 2001: l’Odyssée de l’Espace, des scènes plus drôles, et des scènes plus dramatiques. Les différentes réponses de Siri forcent parfois Laurence Dauphinais à adapter chaque expérience, ce qui rend chaque spectacle unique. Surtout, en sortant du théâtre, plusieurs ont pris leur téléphone pour tester les limites de l’assistante virtuelle. Les créateurs peuvent donc se dire «mission accomplie». 

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Françoise David, citoyenne engagée https://www.delitfrancais.com/2017/01/24/francoise-david-citoyenne-engagee/ Tue, 24 Jan 2017 15:06:03 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=27293 Une véritable guerrière pour les marginalisés tire sa révérence.

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Françoise David vient de la génération des femmes baby-boomers qui ont suivi les traces de Marie-Claire Kirkland Casgrain, première femme députée, et plus tard ministre, pour sortir du moule des Yvettes et se tailler une place dans la sphère politique québécoise. Au moment de quitter la politique, citant la fatigue et la santé comme raisons principales,  la députée laisse un parcours professionnel et politique qui est un exemple pour les générations actuelles et futures.

Une pionnière féministe

Avant son entrée dans le monde politique, elle travaille au sein de Regroupement des centres de femmes du Québec, avant de devenir présidente de la Fédération des Femmes du Québec (FFQ). Sous son mandat, elle organise deux marches: la marche «Du pain et des roses» contre la pauvreté des femmes en 1995 et la «marche mondiale des femmes contre la pauvreté et la violence» en 2000. Samedi dernier, soit le 21 janvier 2017, se sont tenues 675 marches et rassemblements de femmes dans le monde en support à la Women’s March on Washington, visant à envoyer un message clair au nouveau président américain Donald Trump. Les femmes de Montréal se sont également mobilisées à l’esplanade de la Place des Arts pour un rassemblement de deux heures. Ces démonstrations de force du mouvement féministe n’auraient pas été possibles sans la contribution de femmes comme Françoise David.

Faire ses preuves

Ayant eu un impact dans la société civile, elle lance le mouvement Option citoyenne en 2004, qui fusionnera avec l’Union des forces Progressiste (UFP), menée par Amir Khadir, pour devenir Québec Solidaire (QS). Alors que M. Khadir arrive à l’Assemblée nationale en 2008, Françoise David est élue pour la première fois en 2012. Lors d’un débat des chefs qui n’a pas eu de gagnant, elle a été l’opposante la plus ardente du premier ministre de l’époque, Jean Charest, en particulier sur la question de la hausse des frais de scolarité et des places subventionnées en garderies. Ceci lui aura valu la confiance des électeurs de Gouin, qui l’enverront siéger en leur nom à Québec. Cette confiance sera renouvelée en 2014, lors de sa réélection. Son leadership au sein de QS ne fut jamais remis en question.

À la défense des marginalisés

L’ancienne président de la FFQ lutte également contre les inégalités sociales, pour la responsabilité environnementale et pour une démocratie plus saine. Le rôle de son parti pendant 10 ans aura été d’amener un point de vue qui défiait le statu quo. Un exemple parfait de cette influence est l’adoption de la loi 492, qui empêchait l’expulsion des aînés de leur logement, en 2016. Madame David a d’ailleurs avoué que ceci était l’une de ses plus grandes victoires politiques. Maintenant qu’elle a tiré sa révérence, ses héritiers se doivent de reprendre le flambeau si QS espère demeurer compétitif dans l’espace politique du Québec.

Irremplaçable Françoise ?

Tout comme un être humain, un parti politique ne peut survivre sans un cœur. Ce que QS a perdu, c’est son organe vital. Il n’est pas question ici de diminuer la contribution d’Amir Khadir, Manon Massé ou Andrés Fontecilla, mais nul ne peut remettre en question l’apport significatif de Françoise David. QS devra pourtant trouver un moyen de reconquérir la nouvelle génération. Parmi les noms qui circulent, on entend celui de Gabriel Nadeau-Dubois, ce jeune qui fut l’un des leaders de la grève étudiante de 2012 ainsi qu’une des têtes d’affiche du collectif non-partisan «Faut qu’on se parle» . Ce qui est certain, c’est que la personne choisie pour mener le parti devra faire face à tout un défi: succéder à l’une des femmes les plus influentes des dernières années du Québec. Madame David a promis de demeurer une citoyenne engagée, et de travailler autant que possible au développement de son projet politique. Ainsi, la relève ne devrait pas hésiter à lui demander conseil.

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Révolution Voi-Turo! https://www.delitfrancais.com/2016/11/28/revolution-voi-turo/ Mon, 28 Nov 2016 15:21:13 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=26934 Une nouvelle application démontre le pouvoir du partage.

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Démarrée à Boston en 2009 sous le nom de RelayRides, Turo est désormais basée à San Francisco et est arrivée au Canada le 19 avril dernier. Il s’agit d’une application à la croisée des chemins entre Airbnb et Uber. En téléchargeant l’application sur son téléphone, on peut louer une voiture à prix moindre. La compagnie dessert 70 villes québécoises, et compte 350 modèles de voitures dans la région de Montréal.

Voyager en toute facilité

Quand l’application est installée, on indique la ville de destination et la durée du séjour. On obtient accès au répertoire des voitures disponibles sur une carte de la région , les caractéristiques des véhicules, le prix et les commentaires des derniers locataires. Une fois le paiement effectué, la voiture peut être livrée chez le locataire par le locateur, telle une pizza. Selon Cédric Mathieu, directeur de Turo pour le Canada, on veut de remettre le «fun et l’aventure au centre de l’expérience». Avec un système utilisateur-payeur, Turo est jusqu’à 30% moins cher que les entreprises traditionnelles de location de voiture. Ce qui est le plus impressionnant, selon M. Mathieu, c’est qu’avec 900 marques de voitures disponibles, «on peut conduire la voiture qu’on veut pour l’occasion qu’on veut». On y trouve autant des Smart que des Cabriolet, mais on peut aussi louer des voitures avec différents types de pneus, transmissions, etc. Turo veut rendre la de location de voitures plus «facile, flexible et personnalisée».

Un impact sur les étudiants

S’il y a un problème que l’on peut remarquer chez les étudiants à McGill, c’est que peu explorent l’ensemble de la ville de Montréal, et encore moins le Québec ou le Canada durant leur séjour. Alors que les étudiants européens sont habitués à voyager à faibles coûts et à parcourir de courtes distances, leur arrivée au Canada et au Québec change la donne. Les plus beaux recoins du Québec, tels la Gaspésie, sont difficilement accessibles autrement qu’en voiture. En louant une voiture avec Turo, qui est encore moins chère si l’on se partage les coûts entre amis, il est possible pour les étudiants mcgillois de s’approvisionner chez Super Sandwich, prendre le volant, et partir à l’aventure loin du McGill Ghetto sans trop débourser.
Tout comme Uber, Turo se veut une bonne opportunité de générer quelques revenus supplémentaires, que l’on soit travailleur ou étudiant. Ainsi, en plus de représenter une économie pour les personnes voulant louer une voiture, Turo permet également aux propriétaires de voiture de couvrir les coûts de possession et d’entretien de leur véhicule.
Concernant les étudiants, selon M. Mathieu, ils sont nombreux à utiliser les revenus générés par la location de leur voiture pour payer leur loyer ou leurs sorties. Selon des statistiques transmises au Délit, onestimait au mois d’août dernier que locateurs avec Turo généraient un revenu moyen de 590$ par mois. Ceux qui mettent leur voiture à louer peuvent donc acheter 59 pichets au Gerts le vendredi, manger une multitude de samossas, ou même acheter leurs livres de cours à deux semaines des finaux.

Talent recherché

Turo n’ a pas de bureaux à Montréal et au Québec, mais les étudiants de Montréal, et particulièrement de McGill, sont les employés potentiels parfaits. Tel que l’a indiqué M. Mathieu au Délit, les personnes bilingues sont fortement encouragées à postuler aux bureaux de Turo, situé à Toronto. Turo a été dans les 14 startups les plus en demande du magazine Forbes en 2015, preuve du succès qu’elle remporte. Que ce soit en marketing, en communications ou en génie informatique, le recrutement risque de s’accentuer dès l’année prochaine.

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Créer un espace de parole https://www.delitfrancais.com/2016/11/08/creer-un-espace-de-parole/ Tue, 08 Nov 2016 15:31:59 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=26686 Le Délit est parti à la rencontre d’Ismaël Saidi pour causer de sa dernière pièce.

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Une nouvelle pièce, Djihad, a finalement fait son entrée en scène au Québec après avoir fait fureur en Belgique et en France. Traitant de façon comique des thèmes très sérieux de la radicalisation et de l’intégration dans les sociétés occidentales, elle sert de projet éducatif.  Le Délit a rencontré le metteur en scène de Djihad, Ismaël Saidi, pour en apprendre davantage sur sa vie, son œuvre et sa vision du monde.


QUESTIONS EN RAFALE

Ton artiste musical préféré?
Jean-Jacques Goldman.

Ton œuvre d’art préférée?
Peter Pan de Walt Disney.

Ton film préféré?
Il y a deux en fait. Le premier qui m’a donné envie de faire du cinéma c’est Rain Man, avec Dustin Hoffman et Tom Cruise. Sinon, avec Forrest Gump, c’est un film qui fait rire et pleurer.

Ton manga préféré?
Maison Ikkoku. C’est un manga très fleur-bleu. C’est une veuve qui reprend une pension, elle s’installe dans un village. Elle est dans la trentaine, puis un jeune de 17–18 ans tombe amoureux d’elle, et le manga parle de leur histoire d’amour.

Ton mot arabe préféré?
Ouf!… (Silence) Samā’ (ciel, ndlr). Déjà parce qu’il n’y a pas la lettre «kh», que j’ai dû apprendre avec des coups sur la gueule. Ce sont des lettres plus faciles à dire. Puis je trouvais ça beau.

Vous êtes en répétition tard le soir, et l’énergie de la troupe est à plat. Quelle chanson fais-tu jouer pour redonner des forces?
On l’a faite hier. C’est une chanson algérienne qui s’appelle Zina de Raina Rai.


Le Délit (LD): Djihad traite des interdits du Coran, et de l’endoctrinement des jeunes dans l’extrémisme parfois du à la pression familiale. Elle traite aussi de l’assimilation faite par les sociétés occidentales, et du «problème de l’immigration». Comment trouver l’équilibre entre valeurs occidentales et orientales?

Ismaël Saidi (IS): Elle ne traite pas des interdits du Coran, mais de ceux que l’on fait dire au Coran. L’équilibre se trouve au moment où les gens acceptent leur côté hybride. Naître par exemple au Québec ou en Belgique et être d’une culture autre. Le microcosme des sociétés se sont les familles, c’est une mini-société. Lorsque c’est accepté là, l’équilibre se fait. De plus, c’est beau cet équilibre entre Orient et Occident, Nord et Sud. Moi ça me fait rire quand on parle d’Orient et d’Occident parce que le pays d’où viennent mes parents, le Maroc, est encore plus à l’Occident que l’Europe géographiquement. Ça peut se faire dès la naissance si on accepte que les deux cultures sont faites pour se froisser dans le sens propre du terme, donc pour se frôler. Cette génération, de laquelle je fais partie, est le trait d’union entre les deux mondes et arrive à passer de l’un à l’autre sans problème.

LD: Les attentats de Charlie Hebdo ont changé la signification de votre pièce. Vous avez notamment eu un impact chez les jeunes. Racontez-nous un peu son parcours, depuis ses débuts.

IS: Ça n’a pas eu d’impact sur la pièce elle-même, ce sont les mêmes mots, les mêmes virgules. Ça parle d’un sujet sur lequel les attentats ont mis les projecteurs. Le ministère s’est dit: «tiens, il y a cette pièce qui a l’air marrante, intéressante, est-ce que les jeunes peuvent la voir?» Ce que ça a eu comme retour sur les jeunes c’est que ça a créé un espace de parole à un moment où on ne savait plus comment en parler. On en parle dans les médias de manière très noire. On l’a créée en décembre 2014, dans un coin de Bruxelles et ça ne devait pas durer plus de cinq représentations. Du fait qu’il y avait ces projecteurs, la tournée ne s’est plus jamais arrêtée.

LD: Le fait d’avoir trois protagonistes aux tempéraments différents nous rappelle Les trois mousquetaires de Dumas. Quelle(s) œuvre(s) a/ont servi d’inspiration pour cette pièce?

IS: Il y a un film anglais qui s’appelle Four Lions. Avec Riz Ahmed. Ce sont cinq personnes qui veulent aller chez Al-Qaida tuer du mécréant et sont tellement cons qu’ils se font renvoyés par Al-Qaida préparer un attentat à Londres. C’est le premier film que j’ai vu qui m’a prouvé que l’on peut rire de tout. Après mes références sont très françaises, comme Les Inconnus, un groupe d’humour français, ou alors des films de Weber comme La Chèvre. Le fil conducteur, Four Lions est un film qui m’a vraiment inspiré.

LD: La pièce est très minimaliste, autant dans les décors que dans les accessoires. Était-ce un choix artistique ou un manque de budget? Comment arrives-tu à en faire autant avec si peu?

IS: (Rires) Ce n’était pas du tout un problème de budget. J’ai tout de suite pensé à de la projection. Pourquoi? Très simple. C’est la vision de leur monde à eux [les djihadistes], elle est binaire. C’est haram, halal, tu peux, tu peux pas, donc noir ou blanc. En même temps, ce n’est pas pour rien que le drapeau de l’État islamique est noir et blanc. Après, pour qu’un sujet pareil fonctionne, il faut de bons acteurs. Il fallait que toute la force vienne du jeu des comédiens. Tu as vu la pièce, on pourrait se débarrasser des décors et dire «on est à Istanbul», et c’est fait. Les fusils ne sont que des jouets. Donc le minimalisme était un choix dès le départ.

LD: Préfères-tu jouer le rôle principal ou le voir interprété par quelqu’un d’autre. Pourquoi?

IS: Ben là il y a une troupe que j’ai mise en scène qui le joue à Paris. C’est bizarre de voir quelqu’un qui interprète ton rôle quand tu l’as fait pendant près de deux ans. Je ne sais pas ce que je préfère. J’ai fini par aimer ce personnage et aimer l’interpréter. Après je pourrais m’en éloigner si je passe à autre chose. J’aime vraiment l’incarner, parce qu’il est torturé du début à la fin, il est le produit de nos sociétés ravagées. Il est celui dont on ne soupçonnera jamais qu’il est capable d’amour envers Reda par exemple. Donc ouais, j’aime vraiment l’interpréter et je pense que le jour où je vais devoir arrêter, je vais passer  par une phase de deuil.

LD: Certaines références échappent à ceux qui n’ont pas des connaissances minimales orientales. Comment la pièce peut-elle les rejoindre malgré la barrière culturelle?

IS: Ils ne comprennent pas les références de la même manière que Reda, Ismaël et Ben les comprennent. Ils découvrent en même temps [que les personnages]. On me dit souvent: «Pourquoi tes personnages sont-ils si naïfs?» Ils se mettent à la place du public. Pour donner des réponses, on a besoin de la naïveté du public. Les codes qui leur manquent sont expliqués. Par exemple, on parle de kuhl, khôl au début, et après Ben explique et les gens rient parce qu’ils comprennent. J’ai vu des gens dans la salle qui ne comprenaient pas et le voisin expliquait que les radicaux en mettaient souvent. Ça permet au public de se parler et de s’expliquer les choses.

LD: Le titre de la pièce c’est Djihad. Est-ce que tu l’a choisi parce que tu voulais juste éviter de l’appeler autre chose ou alors pour provoquer?

IS: J’ai trois raisons. La première, c’était que je n’allais pas l’appeler autrement. Je n’allais pas la nommer «Trois mecs à la mer», tu vois? La deuxième, c’est qu’eux croient qu’ils partent en djihad, donc c’est ça. Et la troisième, c’est qu’en tant que Belge musulman pratiquant assumé, je considère qu’il n’y a aucun mot qui appartienne à quelqu’un. C’est ma manière de désacraliser la chose.

LD: À la fin de chaque représentation, vous entretenez un dialogue avec les spectateurs. Lorsque vous jouez devant les jeunes, un journaliste et un islamologue sont présents. Pourquoi ce genre de dialogue est-il important?

IS: L’islamologue et le journaliste c’est essentiel. On s’est dit qu’on ne va pas les laisser seul face à eux, on fait un débat juste après pour que les profs puissent l’utiliser. Après, le public le réclamait et on s’est rendu compte que des adultes allaient dans les représentations de jeunes pour avoir le débat. Donc dès qu’on peut on le fait. Ça permet aux gens de décompresser, de parler, et dire que cette pièce n’est rien d’autre qu’un espace de parole.

LD: Vous avez joué devant des membres du cabinet provincial et le premier ministre Couillard. Un centre anti-radicalisation a été ouvert, une conférence de l’UNESCO vient d’avoir lieu et des investissements ont été annoncés. Que peuvent apprendre le Québec, et le Canada au reste du monde?

IS: Que le Québec a beaucoup d’humour parce que pour nous sauver de la radicalisation, ils ont engagé Céline Dion (rires)! Nous sommes sauvés, en fait! Merci, le Québec. Nous, en fait, nous allons demander à Stromae de représenter la lutte contre la radicalisation (rires). Les centres anti-radicalisation, c’est de la grosse connerie. On commence à rentrer dans la même merde. La radicalisation, je n’aime pas le mot mais on va l’employer pour que tous comprennent, elle commence très jeune. La façon de la combattre c’est le mélange dès l’enfance, pas besoin de faire des centres à la con. La vérité c’est qu’ils ont envie de se protéger des radicaux violents. Ils n’ont pas envie de protéger les radicaux en les sauvant. Alors on a la même connerie que depuis toujours. Pour moi la seule réponse, c’est l’éducation dès l’enfance. Tu casses le mur dès l’enfance. Casser les clivages, les écoles ghetto, les écoles de quartier. Et alors la responsabilité des musulmans c’est de refuser que l’on nous impose un islam qui n’a rien à voir et des conneries sur lesquelles se greffent tous ces radicaux.

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Djihad, tout simplement https://www.delitfrancais.com/2016/11/08/djihad-tout-simplement/ Tue, 08 Nov 2016 15:24:33 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=26676 Une pièce qui ne se garde pas de gêne.

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Ismaël Saidi était inconnu au Québec avant la semaine dernière. Après une représentation à Québec devant le premier ministre et son cabinet, en ouverture d’une conférence de l’UNESCO sur la radicalisation, c’est pour le Festival du monde arabe qu’il s’amène à Montréal. Son objectif: voir le djihadisme islamique radical d’un nouvel œil en le ridiculisant. Le nom de l’oeuvre: Djihad, tout simplement.

As-tu lu le Coran, frère ?

Djihad, c’est l’histoire de trois hommes de confession musulmane ayant grandi à Bruxelles. Ben, leadeur et tacticien, Reda, un peu naïf, et Ismaël, torturé sur toute la ligne. Ismaël n’a pas pu poursuivre sa passion du dessin, Ben a dû renoncer à son admiration pour Elvis Presley, juif, et Reda, à son amour pour une femme que sa religion lui empêche d’aimer. Le problème est le suivant: il se rendront rapidement compte qu’ils sont mal informés. Aucun d’entre eux n’a lu le Coran, ils ont seulement écouté ce qu’on leur a dit. Ils ne comprennent pas ce qu’ils prêchent. Ainsi, ils ne savent pas qui est le mécréant à combattre.

Instruire par le rire

Saidi a fait un choix artistique: les décors et accessoires sont minimes. Des arrière-plans projetés, tels un PowerPoint, et des habits très décontractés. L’important, c’est le jeu des acteurs, qui réussissent à merveille. En effet, James Deano (Ben), Reda Chebchoubi (Reda) et Saidi lui-même (Ismaël), en un peu plus d’une heure de scène, font rire, pleurer, et tout ce qu’il y a entre les deux. La confusion des personnages et la gamme des émotions qu’ils traversent sont le cœur battant de cette tragicomédie.

À travers ce périple, ces trois mousquetaires remettent en cause le djihad. Reda demande: «Le mécréant, il ressemble à quoi? Parce que dans Call of Duty, il a plus l’air de nous (sic) en fait…» Au fur et à mesure qu’ils partagent leurs histoires resoectuves, chacun d’entre eux se questionne. Ils sont confrontés à des drones, sympathisent avec un chrétien, et font face à leurs propres démons. À la fin de la pièce, le personnage d’Ismaël, le protagoniste, doit faire un choix déchirant: choisir entre sombrer dans le radicalisme ou entrer dans la modernité, la haine ou l’amour. Bref, il approche du point de non-retour. À ce stade-ci, les spectateurs ne rient plus.

Créer un dialogue

C’est choqué par des propos de Marine Le Pen et la nouvelle qu’un de ses anciens camarades de classe combat pour Daesh qu’Ismaël Saidi écrit cette œuvre. Rapidement, la pièce est devenue un projet éducatif sur l’Islam, le djihadisme et les communautés. La première représentation à Bruxelles était le 9 janvier 2015, soit le jour de l’attentat dans une supérette casher, et deux jours après Charlie Hebdo. Aujourd’hui, 197 représentations plus tard, on cherche toujours à guérir. Chaque spectacle se termine par une conversation avec les spectateurs. Saidi veut créer un espace de dialogue. Se définissant comme un Belge musulman pratiquant assumé, il veut une chose: que la nouvelle génération pense d’elle même. Longtemps, les musulmans, tout comme l’Occident, ont permis qu’on leur dise quoi penser. Saidi veut que ça cesse. La solution pour lui: l’éducation, et ce dès la jeunesse.

Un tome 2 de Djihad est en préparation. Intitulé Jahannam (جهنم), soit «enfer» en arabe, cette pièce racontera l’histoire d’un terroriste condamné en prison, afin d’explorer la plausibilité de la déradicalisation. Jusqu’à présent, aucune menace n’a été proférée contre l’auteur. Selon ses propres mots, cependant, il «n’en a rien à foutre». Et tant mieux, car Djihad est à voir, et à revoir. 

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Trouver son #RienDeMoins https://www.delitfrancais.com/2016/11/08/trouver-son-riendemoins/ Tue, 08 Nov 2016 15:06:32 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=26659 La firme Alesse se lance dans le mentorat pour jeunes femmes.

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Le 1er novembre dernier, la salle Lev Bukhman de l’Université McGill accueillait un événement de mentorat insolite. Des dirigeants de différentes industries offraient cette formation aux jeunes étudiant·e·s de McGill, mais surtout aux jeunes femmes. Cette initiative, #RienDeMoins, a été organisée par l’entreprise pharmaceutique Alesse. En présence d’Alexandre Despatie, Nathasha Gargiulo, et plusieurs autres mentor·e·s exceptionnel·le·s, les jeunes ont eu droit à une expérience exceptionnelle.

Le mentorat en speed-dating

Le format de l’événement était assez interactif. Les participant·e·s potentiel·le·s. devaient prendre un rendez-vous de dix minutes à l’avance. Puis, à leur arrivée à l’événement, ils avaient l’occasion de choisir un ou une mentor·e, et pouvaient poser toutes sortes de questions, que ce soit sur leur parcours, pour demander des conseils, ou alors pour écouter des idées de projets. Des mentors œuvrant chez Pfizer (pharmaceutique), Evenko (événementiel), ou dans le fitness étaient présents pour partager leur expertise en communication, en marketing ou sur la fondation d’entreprise.

De champion olympique à mentor

Alexandre Despatie, après sa prolifique carrière sportive (deux fois médaillé d’argent en plongeon, ndlr), est maintenant acteur et animateur à la télévision. Concernant l’importance de son rôle auprès des jeunes entrepreneur.e.s potentiel.le.s, Alexandre confiait au Délit vouloir inspirer les jeunes par son histoire, mais également vouloir être inspiré par les leurs. Malgré le fait qu’il ait atteint les plus hauts sommets, il a lui aussi traversé bien des défis au quotidien avant d’y arriver. Il explique que dans le sport, on se concentre sur la compétition, alors que ce n’est que le produit final d’un processus bien plus grand que tous les sportifs suivent avant celle-ci. Son but est donc «d’humaniser la carrière sportive et la personne [qu’il est] parce qu’on est tous connectés d’une manière ou d’une autre». Enfin, il veut motiver les jeunes à travailler pour atteindre leurs objectifs, quelles que soient leurs ambitions

Une inspiration montréalaise

C’est l’animatrice de Virgin Radio 96.9 et Entertainment Tonight Canada Natasha Gargiulo qui était la tête d’affiche féminine de l’événement. Le parcours de Natasha est caractérisé par la persévérance et la passion. Rêvant d’étudier dans le domaine des médias, elle est refusée dans un programme à Concordia lors de sa première tentative. Elle renchérit d’efforts et finit par être admise l’année suivante. Pendant ses trois ans de baccalauréat, elle travaille également chez Tommy Hilfiger. Après trois ans de travail acharné et de déplacement en transport en commun depuis le West Island elle reçoit une offre de promotion chez Tommy Hilfiger, en plus d’une voiture, à condition qu’elle promette de renoncer à un emploi dans son domaine d’études pour 3 ans. Natasha refuse l’offre et cogne aux portes des studios de radio et de télévision pour décrocher un emploi. Aujourd’hui, elle est une des figures de proue du monde des médias montréalais et canadiens. Pour elle, sa présence à l’événement #RienDeMoins était d’une importance capitale. Elle juge ce genre de mentorat nécessaire parce qu’elle n’a personnellement «pas eu quelqu’un pour [l’inspirer] ou [l’aider], et [elle] pense que c’est très important que tout le monde ait cette chance».

Quel est votre #RienDeMoins?

Le nom #RienDeMoins (#NothingLess, en anglais, ndlr), est bien choisi. L’initiative d’Alesse vise à encourager les jeunes entrepreneur·e·s, et plus particulièrement les jeunes femmes, à toujours viser plus haut, à ne pas se contenter du minimum. Bref, tous devraient se poser la question: «Quel est mon #RienDeMoins?» , et travailler à l’atteindre. Avec du mentorat et de l’encadrement, rien n’est impossible. 

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Coup d’oeil sur la MSTS https://www.delitfrancais.com/2016/11/01/coup-doeil-sur-la-msts/ Tue, 01 Nov 2016 22:56:44 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=26490 L’article Coup d’oeil sur la MSTS est apparu en premier sur Le Délit.

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pour-louise
Magdalena Morales | Le Délit

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Un roman féministe nécessaire https://www.delitfrancais.com/2016/10/25/un-roman-feministe-necessaire/ Tue, 25 Oct 2016 13:56:12 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=26391 Avec Le prix de la chose, préparez-vous pour une œuvre crue, farfelue et allumée.

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Le prix de la chose est le premier roman du journaliste Joseph Elfassi. S’inspirant de l’essai féministe King Kong Théorie de Virginie Despentes, qui comparait l’animalité sexuelle de l’homme avec celle du roi des primates, l’auteur nous offre un commentaire social sur les rapports hommes-femmes au 21e siècle.

Elfassi raconte son histoire à travers la vie de Louis Roy, un jeune homme dans la vingtaine. Il semble être un  Joe Bleau, une personne ordinaire, ou un  dude, selon les dires de l’auteur. Il a un emploi qui lui permet de subvenir à ses besoins et de s’amuser un peu, il a son propre appartement et est peu cultivé. Le protagoniste se moque de sa carrière, de sa famille et de son entourage. Une seule chose l’intéresse: le sexe.

Sexe et argent

Le sexe et l’argent sont les deux thèmes dominants de cette œuvre. Comme l’apprend Louis, les hommes devront désormais payer pour avoir des relations sexuelles. Terminant ses ébats avec une de ses «conquêtes», Louis se fait dire qu’il doit lui verser la somme de 200 dollars . Il vit dans une société dans laquelle «F.», un groupe secret mené par la mystérieuse Julie Savoie recrute les femmes dans ses rangs afin de contrer la misogynie et la violence qui leur est faite par les hommes. Les transactions argent-sexe deviennent une norme sociale. Puis, il y a le «liquide». Développé par «F.», il est injecté dans le corps des femmes et cause la mort à tout homme qui fait preuve de brutalité ou de force lors d’une relation. Le but est de mettre fin au viol, mais des victimes innocentes y succombent évidemment. L’auteur présente une caricature d’un Dominique Strauss-Kahn, de femmes «anti‑F», et d’un Canada devenu le paria de la communauté internationale.

Une mauvaise première impression

Lorsqu’on en fait une lecture au premier degré, le roman peut être décevant. Pour un lecteur non habitué à lire des œuvres crues, l’auteur, journaliste de profession, ne fait preuve d’aucune gêne. Selon le principal intéressé, l’opus a été rédigé alors qu’il était sans contrat, ce qui lui a permis de ne pas s’autocensurer tel qu’il le fait dans ses écrits journalistiques. Cependant, ce n’est pas le problème principal que l’on peut rencontrer avec l’œuvre. Le personnage est peu sympathique, l’œuvre trop courte, et le développement des personnages faible. De plus, le langage est très familier et la prémisse tirée par les cheveux. Ce roman met en scène une conspiration farfelue s’articulant autour d’un protagoniste au langage de bûcheron.

L’absurde comme commentaire social

Cependant, le timing du roman lui donne une nouvelle importance, et peut porter le lecteur à avoir une solide réflexion sur l’état de la société québécoise, notamment sur les relations hommes-femmes. Après le  hashtag  des agressions non-dénoncées et les Jian Ghomeshi de ce monde, ce sont les agressions sur les campus universitaires qui dominent désormais les conversations sociales, entre les initiations à caractère déplorable à l’Université d’Ottawa, des intrusions dans les résidences de l’Université Laval et enfin une accusation d’agression sexuelle contre le député Gerry Sklavounos.

Dans cette optique, on peut comprendre l’intention de l’auteur. Il pousse l’enveloppe jusqu’au bout, va dans le politiquement incorrect, et critique que certains hommes voient encore les femmes comme des objets. L’absurdité rappelle celle de Jonathan Swift au 19e siècle dans son œuvre  Humble proposition, sous forme de fiction. Un univers exagéré. Il est convaincu que ne pas être féministe en 2016 défie toute logique. Si le statu quo  est maintenu, et que l’on continue d’ignorer le problème de la culture du viol, nous n’atteindrons jamais une réelle égalité homme-femme. C’est ce qu’Elfassi tente de véhiculer dans son roman. À la première lecture, il peut choquer. Mais au-delà de la première impression, on y trouve une intrigue d’actualité. 

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Entre qualité de vie et qualité de jeu https://www.delitfrancais.com/2016/10/18/entre-qualite-de-vie-et-qualite-de-jeu/ Tue, 18 Oct 2016 13:44:23 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=26225 Une course aux armements a lieu dans l’industrie du jeu vidéo.

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Les jeux vidéo sont l’une des industries les plus profitables dans le monde du divertissement. Selon l’Association canadienne du logiciel de divertissement, en 2015, les jeux vidéo ont contribué à hauteur de trois milliards de dollars au PIB du Canada. Le pays compte 472 studios actifs, et l’industrie compte plus de 35 000 employés dans l’économie canadienne. Certains jeux ont des budgets comparables à ceux des grands films hollywoodiens, et sont produits par une multitude de personnes. Les Electronic Arts (EA), Ubisoft, Naughty Dog, et Bethesda offrent régulièrement de gros titres. Cependant, ceci vient avec un prix.

Le prix de la passion

Il y a deux semaines, la conceptrice de jeux Amy Hennig, active dans l’industrie depuis plus de vingt ans, a révélé des détails assez surprenants de son travail sur le podcast Designer Notes du site Idle Thumbs. La vétérane a débuté son parcours chez Nintendo, avant de travailler chez Crystal Dynamics et, finalement, diriger les trois premiers opus de la série Uncharted chez Naughty Dog: un CV particulièrement impressionnant. Malgré cette spectaculaire carrière, le prix personnel fut assez élevé: il semblerait qu’être un ou une employé(e) de l’industrie du jeu signifie travailler dans des conditions parfois indécentes, subir une pression monstre, et devenir obsessionnel.

La course à l’armement

Généralement, le concept de «course à l’armement» fait référence à une accélération du développement d’armes, notamment entre l’Union soviétique et les États-Unis pendant la guerre froide. Selon Hennig, ce concept peut se transposer dans le jeu. Hennig a travaillé chez Naughty Dog, jusqu’en 2014, et a contribué aux quatre titres de la série Uncharted. Pendant près de dix ans, elle travaillait 12 heures par jour et ce sept jours par semaine. Hennig dit que, dans son cas, elle a choisi sa carrière au détriment de sa famille. Au moins, elle n’avait pas d’enfant, qui n’auraient pas vu leur mère pendant qu’elle travaillait. Certains de ses collègues ne passent presque pas de temps avec leurs proches et leurs enfants, manquent de sommeil, en plus de travailler sous une pression démesurée. Tout cela pour livrer un produit qui dépasse les attentes.

Quel futur pour l’industrie?

Le crunch time, ou le temps en surplus pour finir un projet, est définitivement un problème dans l’industrie vidéoludique. En 2015, une étude de la International Game Developers’ Association révélait que plus de deux tiers des concepteurs de jeu travaillent plus de 70 heures par semaine, et le tiers ne sont pas rémunérés. Comment remédier à ce problème? Amy n’a pas de réponse simple. Lorsqu’elle a travaillé sur le premier Uncharted, il s’agissait d’une expérience de jeu d’environ dix heures ne comportant qu’un mode «solo». Malgré tout, le jeu a changé l’industrie de par sa qualité visuelle, narrative et technique. Depuis, les attentes des consommateurs ont grimpé. Ils veulent du multijoueur, des mondes vastes, et des centaines d’heures de jeu. Les développeurs, de leur côté, désirent repousser les limites des consoles, et les cycles de développement (pré-production, production et post-production) sont parfois très courts — deux ans, dans le cas d’Uncharted 3.  Amy Hennig propose plutôt de produire des expériences plus courtes, moins chères, mais d’une aussi haute qualité. Elle lance un cri du cœur: ce cercle vicieux doit prendre fin. Elle questionne l’éthique de ces conditions de travail. Et surtout, elle affirme que le produit ne vaut pas le sacrifice. Un changement est nécessaire dans la culture de l’industrie.

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La virocratie, la gouvernance à la Trudeau https://www.delitfrancais.com/2016/10/18/la-virocratie-la-gouvernance-a-la-trudeau/ Tue, 18 Oct 2016 13:40:55 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=26219 Entre marque et homme d’état, Trudeau gouverne autrement.

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Le 8 septembre dernier, sur le site de la plateforme médiatique américaine Bloomberg, paraissait un article intitulé Why Trudeau is like Trump (Pourquoi Trudeau est-il comme Trump, ndlr). Certes, cette comparaison est à première vue absolument ridicule, du moins du point de vue politique mais elle mérite une réflexion plus profonde. Alors que l’un de ces hommes, toujours candidat à la présidence américaine, prône le protectionnisme, la fermeture des frontières et tient des propos jugés racistes, l’autre va dans un sens contraire. Cependant, Bloomberg ne comparait non pas le contenu proposé par les deux politiciens, mais plutôt le contenant. Car s’il y a quelque chose que tous deux ont réussi à faire, c’est se transformer en véritable marque de commerce.

Trudeau, monsieur tout le monde

Depuis son entrée en fonction, Justin Trudeau est considéré par plusieurs comme un nouveau visage politique pour le Canada. Jeune, athlétique et geek, il sait comment parler à la génération Y, aussi connu sous le nom des milléniaux. Un jeune politicien qui tient au gens, qui est un père de famille, et qui utilise les mêmes technologies que tout le monde. Il fait de la boxe, il aime Star Wars, et prend des photos avec des pandas. Ce qui reçoit le plus d’attention dans les médias, autant nationaux qu’internationaux, n’est pas sa progression politique, mais son dernier selfie, les vidéos humoristiques de Buzzfeed le mettant en scène et ses séjours dans la nature torse nu. Trudeau pratique une nouvelle forme de gouvernance: la virocratie.

À l’ère de la virocratie

Telle que définie par Stephen Marche, l’auteur de l’article du site Bloomberg, la «virocratie» est tout simplement la gouvernance par les médias sociaux. On se sert de cette plateforme qui permet de façonner l’image d’une personne pour attirer la population. Étroitement liée à cette virocratie est la technocratie, ou l’utilisation de spécialistes techniques dans la prise de décision. Dans le cas de Trudeau, il est juste de dire qu’il a su composer une équipe de technocrates sans égal. Sur ses flancs droits et gauches, on retrouve Gerry Butts et Katie Telford, respectivement secrétaire principal du Premier ministre et cheffe de cabinet. Le premier, meilleur ami du Premier ministre depuis leurs jours à McGill, est le cerveau de la plateforme libérale. Ancien conseiller politique du premier ministre ontarien Dalton McGuinty, il a commencé à penser à la stratégie électorale que Trudeau devait adopter dès 2012. Telford, tant qu’à elle, est une experte des chiffres, des statistiques, et  de la collecte de données. À ce duo, on ajoute la directrice des communications Kate Purchase est en charge de l’image du Premier ministre. Outre ces trois présences notoires, de nombreux conseillers tels que Mathieu Bouchard et Cyrus Reporter, des esprits politiques aiguisés, appuient Trudeau. L’habilité de ces experts, combinée à une stratégie Internet d’une grande efficacité, semble être la clé du succès de Trudeau.

L’intelligence politique de Trudeau

Pierre Elliott Trudeau, défunt père de l’actuel Premier ministre, est reconnu autant par ses opposants que ses admirateurs comme étant une personne avec l’un des esprits politiques les plus aiguisés de l’histoire canadienne. Intellectuel formé à Harvard, Sciences Po et à la prestigieuse London School of Economics, Trudeau père était un véritable académique. Des souliers difficiles à remplir pour son fils Justin, selon certains. Cependant, même s’il n’a pas la formation ou la connaissance théorique de son père, le fils remplit son rôle en utilisant d’autres atouts. Et il le fait très habilement. Ce qu’il a compris, c’est que ce que l’on croit être la bonne action n’est pas toujours populaire aux yeux du public. Selon Marche, Justin Trudeau a déjà demandé conseil à un ancien confident économique de Stephen Harper. En parlant à ce conseiller, il lui a dit de lui laisser la responsabilité du côté politique, et de seulement lui dire ce qu’il croyait être la bonne façon de procéder avec les régimes de pension.

Cette réponse au conseiller reflète bien la façon dont Trudeau gouverne. Ceux qui disent que cela révèle un manque de contenu chez Trudeau passent à côté de la plaque. Au contraire, il a des objectifs pour son gouvernement. Cependant, plutôt que de tenter de tout gérer par lui-même au quotidien, il a une équipe d’experts pour s’occuper des spécificités, et des conseillers pour l’aider dans les décisions politiques plus difficiles. Quant à lui, il s’est bien outillé pour jouer un rôle crucial: celui de porte-parole en chef du gouvernement. Chaque clic, chaque vidéo virale, chaque tweet sont une façon de démontrer à la population que leur premier ministre est un homme qui leur ressemble. La semaine dernière, sur les médias sociaux, Trudeau a 2.12 millions d’abonnés Twitter, plus de 3 millions d’abonnés Facebook, et 718 000 abonnés Instagram. Également, La Presse révélait que le premier ministre donnait en moyenne une entrevue tous les 2.6 jours. Ainsi, alors qu’il se construit du capital politique en se rapprochant de la population canadienne, les experts font leur travail. Ils s’assurent que la vision du premier ministre devienne réalité.

La virocratie: danger ou bouclier?

Pendant ce temps, chez nos voisins du Sud, un candidat à la présidence fait une toute autre utilisation des médias sociaux. Donald Trump se sert de cet outil pour semer un message de peur et de division, et c’est le cynisme qui règne sur les réseaux sociaux. En contraste, au Canada, il y a la politique façon Trudeau: sur chacune de ses tribunes, qu’elle soit médiatique, digitale ou au face-à-face, on diffuse la marque, le message de la politique positive. Il répète «qu’un Canadien est un Canadien est un Canadien», que le Canada est fort «non pas en dépit de ses différences, mais bien grâce à elles» et que «mieux est toujours possible». Ceci est le côté positif de la virocratie. Il y a cependant un côté plus contrasté, selon Marche. Il la qualifie de système plutôt non-démocratique et utopique. Il dit que les enjeux ne sont pas débattus, car l’emphase est sur l’image. Ceci est une préoccupation valable, mais ce gouvernement a aussi effectué un grand nombre de consultations publiques, redoré l’image du Canada à l’international et maintient le support d’une majorité de la population plus d’un an après son élection.

Il semblerait donc que l’approche fonctionne. Seul le temps nous dira si cette stratégie est durable. 

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Intello, pragmatique, redoutable https://www.delitfrancais.com/2016/10/18/intello-pragmatique-redoutable/ Tue, 18 Oct 2016 13:10:11 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=26192 Un portrait du nouveau chef péquiste Jean-François Lisée en quatre points.

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Vendredi dernier, les militants du Parti québécois (PQ) ont élu un nouveau chef. Au terme de deux tours de vote, c’est à Jean-François Lisée qu’ils ont confié la lourde tâche de re-populariser cette formation politique qui n’est que l’ombre de ce qu’elle fut. La tâche qui attend leur nouveau leader est digne des douze travaux d’Hercule. Cependant, malgré son âge et son étiquette de membre de l’establishment, ce serait une erreur monumentale de sous-estimer le champion choisi.

Le vieil intellectuel et le stratège

Comme on dit en bon québécois, M. Lisée est un «vieux de la vieille». Après une prolifique carrière médiatique et intellectuelle, il s’est lancé en politique en 1994. Cependant, jusqu’à son élection comme député en 2012, il a œuvré dans l’arrière-scène de l’arène politique. En effet, c’est comme conseiller spécial de Jacques Parizeau, le premier ministre québécois qui a mené la charge du deuxième référendum sur l’indépendance du Québec en 1995 qu’il a fait ses débuts. On lui doit notamment la composition de la question référendaire, ainsi que l’élaboration de la stratégie qui entourait cet effort en 1995. Le résultat aura été serré, alors que l’option du «oui» a perdu par quelques dizaines de milliers de voix (49,42% des voix en faveur contre 50,58% en défaveur, ndlr). La politique est donc une discipline qu’il connaît. Grand défenseur de la gauche, il travaille depuis ses débuts pour «mettre la droite K.O.», comme le suggère le titre d’un de ses livres. S’il y a une chose que M. Lisée a réussi à récolter, de par son implication politique, c’est certainement du respect. Avec ses 15 livres, il est une véritable machine à idées. Nous avons donc affaire à un fin stratège et à une esprit politique aguerri.

Un homme pragmatique

L’autre qualité de M. Lisée, c’est son pragmatisme. Il le sait, l’indépendance n’est pas populaire en ce moment — le PQ doit redorer son blason. Alors que ce parti avait autrefois 300 000 membres, il n’en a désormais que 73 000 et sa moyenne d’âge est de 61 ans. Ainsi, M. Lisée a décidé d’adopter une toute autre approche face à la question de l’indépendance du Québec: il s’appliquera au cours de son premier mandat à faire tomber le gouvernement libéral de Philippe Couillard, reportant ainsi le processus référendaire à un éventuel deuxième mandat péquiste en 2022. Sous René Lévesque, figure emblématique du parti, le PQ fut élu pour la première fois en 1976 après une campagne fondée sur «un bon gouvernement». Le choix de mener une telle campagne avait fait suite aux résultats pitoyables obtenus lors des trois premières élections provinciales du parti. M. Lisée entend faire le même pari. Reste à voir si son pragmatisme portera fruits.

Pas sans failles

Cependant, malgré ses qualités, M. Lisée a ses défauts. Un peu «vieux-jeu», il émet parfois des commentaires douteux. Notamment, en campagne, il a proposé de «mieux choisir» l’immigration au Québec et que la meilleure venait de salons tenus à «Paris, Bruxelles et Barcelone». Il préfère aussi que les immigrants parlent déjà le français à leur arrivée. Certes, on peut comprendre ces commentaires, mais alors qu’il a la tâche de donner une image inclusive au PQ, il devra faire plus attention. De plus, son âge et certaines de ses idées ne le rendent pas populaire auprès de la jeunesse. Les jeunes péquistes ont davantage supporté Martine Ouellet, Paul St-Pierre Plamondon et Alexandre Cloutier (les autres candidats à la chefferie du PQ, ndlr). Depuis quelques temps, M. Lisée tente de séduire les jeunes de la Coalition Avenir Québec ainsi que ceux de la Commission Jeunesse du Parti libéral. Les Justin Trudeau de ce monde l’auront prouvé: sans jeunes, il est difficile de gagner une élection.  Il devra trouver un moyen, quel qu’il soit, de rajeunir son parti et, surtout, de rallier caquistes, solidaires et ONistes à sa cause (les trois autre partis en importance au Québec outre le Parti québécois et le Parti libéral, ndlr). Le PQ, s’il veut réussir, devra se rallier autour de Lisée et redevenir une coalition inclusive.

Un adversaire redoutable

Le 18 octobre, M. Lisée reviendra sur les bancs du Salon bleu de l’Assemblée nationale en tant que chef de l’opposition. Le premier ministre Couillard ferait mieux de se tenir prêt. Débatteur hors-pair, maître de ses dossiers, et politicien expérimenté, Jean-François Lisée l’attendra de pied ferme. Réuni devant une foule à Montréal la semaine dernière, l’ancien éditeur-en-chef de La Presse devenu sénateur, André Pratte, a annoncé que la venue de Lisée comme chef est une excellente nouvelle pour les fédéralistes. Selon lui, il les forcera à abandonner leur complaisance et à se tenir debout. Somme toute, le PLQ n’aura pas la tâche facile. 

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Les jeunes comme facteur électoral https://www.delitfrancais.com/2016/10/04/les-jeunes-comme-facteur-electoral/ Tue, 04 Oct 2016 12:43:51 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=26058 Un effort concerté pour encourager la participation électorale américaine.

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L’élection du 8 novembre prochain, qui conduira soit Donald Trump ou Hillary Clinton à la présidence des États-Unis, ne laisse personne indifférent. Étant une université attrayante pour plusieurs étudiants internationaux, McGill compte évidemment une large population de citoyens américains. Le scrutin aura lieu au cours du semestre d’automne. Malgré la distance, les expatriés ont tout de même la possibilité d’exercer leur droit de vote et de choisir le ou la prochain(e) chef(fe) de l’exécutif de leur pays. Cependant, pour pouvoir bénéficier de ce droit, il faut s’assurer de s’inscrire.

Initiative étudiante à McGill

La semaine dernière, un effort de mobilisation des électeurs américains se tenait sur le campus de l’Université. En effet, il semblerait qu’un groupe d’étudiants ait décidé de faciliter la tâche à leurs pairs en envoyant leur inscription pour eux par la poste afin qu’ils puissent exercer leur droit de vote. Alors que la fatidique date du scrutin, le 8 novembre, approche à grands pas, une réelle tentative de créer un engouement sur le campus s’organise. Les inscriptions se sont faites au Bar des Arts (BdA) jeudi soir, et de 10h à 18h le vendredi dans la bibliothèque McLennan.

C’est par un évènement Facebook que les organisateurs ont convié les étudiants ayant le droit de voter à cette élection à venir s’inscrire. Avec une photo du président Obama portant des lunettes de soleil, et la citation «Don’t boo, vote» («Ne huez pas, votez», ndlr), on incitait les jeunes mcgillois détenant le droit de vote à s’exprimer pour l’un ou l’autre des candidats, et même à annuler leur vote si tel est leur désir. Pour achever le processus, il suffisait de donner son numéro d’assurance sociale américain ou alors présenter son permis de conduire. Pour ceux qui étaient déjà inscrits, il était possible de recevoir un bulletin de vote sur place. Assez pratique.

L’une des organisatrices de l’événement, Mai Rosner, explique que cette initiative était non-

partisane. Selon elle, plusieurs expatriés ne pensent pas à s’inscrire, et perdent ainsi leur droit de vote. Ainsi, elle et quelques amis ont décidé d’organiser l’inscription des étudiants et l’envoyer à l’ambassade américaine gratuitement. Si Mai n’a pas voulu se prononcer pour un candidat en particulier, elle a affirmé que l’enjeu de cette élection-ci est particulièrement élevé.

Une motivation supplémentaire

D’autres personnes interrogées ont implicitement ou explicitement fait référence au phénomène Trump. En effet, on pouvait sentir que l’envie d’empêcher l’élection de Trump motivait les étudiants. Si plusieurs d’entre eux se prononçaient ouvertement en opposition à Trump, d’autres, comme Omar El-Sharawy, interrogé au BdA, ont évité de nommer des noms. M. El-Sharawy, qui était l’an passé v.-p. interne de l’AÉUM, a affirmé que le progrès social et culturel pourrais être stoppé par un individu qui nourrit la haine et l’antipathie. Il a aussi mis l’accent sur l’effet mondial qu’aurait le résultat de cette élection. Sans nommer le candidat, il est clair que M. El-Sharawy, comme plusieurs de ses pairs, réalise l’importance d’exercer son droit de vote.

Les jeunes tirent davantage leur épingle du jeu

La participation citoyenne chez les jeunes est un enjeu important. Si les élections de l’AÉUM et la dernière élection provinciale ont affiché des niveaux pitoyables de participation des 18 à 25 ans, certaines élections sont des cas uniques dans lesquels les jeunes se mobilisent massivement. Parmi les exemples les plus connus, il y a l’élection québécoise de 2012, lorsque les jeunes électeurs, frustrés par le conflit sur la hausse des frais de scolarité, se sont mobilisés en masse pour sortir le gouvernement libéral de Jean Charest. Et que dire de l’élection fédérale canadienne de 2015, qui a porté Justin Trudeau au pouvoir? Les jeunes ont encore une fois été un facteur décisif… Fort est à parier que, le 8 novembre prochain, la participation des jeunes, qu’elle soit faible ou forte, aura un impact considérable sur le résultat, alors que pour la première fois ils seront plus nombreux à pouvoir voter que la génération des «baby boomers». 

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Emma Watson et les beaux jours du «militantisme spectacle» https://www.delitfrancais.com/2016/10/04/emma-watson-et-les-beaux-jours-du-militantisme-spectacle/ Tue, 04 Oct 2016 12:16:21 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=26040 Cette semaine, au sein du Parlement canadien, on pouvait croiser Emma Watson déambulant dans les allées entre deux réunions avec le gratin de la politique canadienne, dont le premier ministre lui-même. Si la visite d’Emma Watson au Canada se fait dans le cadre de son implication au sein des Nations unies pour la campagne #HeForShe… Lire la suite »Emma Watson et les beaux jours du «militantisme spectacle»

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Cette semaine, au sein du Parlement canadien, on pouvait croiser Emma Watson déambulant dans les allées entre deux réunions avec le gratin de la politique canadienne, dont le premier ministre lui-même. Si la visite d’Emma Watson au Canada se fait dans le cadre de son implication au sein des Nations unies pour la campagne #HeForShe (Lui pour elle, ndlr), son implication féministe, elle, est encore contestée par plusieurs voix.

À l’image de Watson, de nombreux artistes utilisent leur influence pour mobiliser la population aux enjeux sociétaux. On peut penser à Beyoncé et sa performance dédiée au mouvement Black Lives Matter au Super Bowl, à Leonardo DiCaprio et son engagement pour lutter contre le réchauffement climatique ou même à Angelina Jolie et ses nombreuses visites dans des camps de réfugiés. Pour revenir à Emma Watson, nul ne peut nier la portée de son message. Après tout, de par sa célébrité, et son statut d’icône pour les jeunes femmes de sa génération, elle est certainement une excellente figure de proue pour cette cause. Cependant, nous sommes en droit de nous demander s’il s’agit d’un militantisme légitime, ou alors de «militantisme spectacle»?

L’illusion du militantisme

Le militantisme spectacle, est une forme d’engagement politique ou social portée par une personnalité célèbre, souvent largement relayée par les médias à coups de hashtags. Lorsque des célébrités comme Watson effectuent des visites comme celle au Canada, on voit aussi le côté bonbon du militantisme, celui des selfies et des paparazzis. Les causes ne sont embrassées qu’en apparence, pour coller aux personnages qui y sont associés. Tout n’est qu’une question d’image, la cause est souvent secondaire.

Watson a affirmé que, lorsqu’elle a débuté les travaux de sa campagne #HeForShe, une boîte de pandore s’est ouverte, l’exposant à la critique et aux menaces. Nul ne doute des bonnes intentions de Watson. Après tout, elle jouit déjà d’une notoriété inouïe, et n’a pas besoin de cette cause pour faire partie de la zeitgeist populaire. Le problème, malgré tout, c’est que les gens comme Watson donnent une image du féminisme qui n’est pas authentique. Après les Angelina Jolie et les Jennifer Lawrence, voici encore une fois une autre célébrité qui nous en parle. Le triste aspect de la chose étant que, pour que les hommes, et plusieurs autres, y portent attention, la présence d’une belle jeune femme est nécessaire. C’est par admiration pour le personnage que représente Watson et autres que certains tweetent #HeForShe, prennent des photos, et partagent des vidéos sur YouTube. Cependant, parmi ces individus, combien agiront? Combien iront s’impliquer dans leurs communautés? Ou plus simplement encore, combien d’entre eux comprennent réellement ce que veut dire le féminisme. Ce qu’on leur présente, c’est une campagne de marketing, une illusion du militantisme. Et après cette campagne, il y en aura une autre. Et puis après celle-là une nouvelle autre, au rythme des tendances et des hashtags.

Le revers de ce militantisme spectacle est que ces célébrités deviennent le centre de l’attention, au détriment de la cause défendue. Ainsi, si Watson tente de faire avancer la cause des femmes, les militants locaux se retrouvent alors dépendants d’elle, voire effacés.  En effet, les initiatives au niveau des collectivités ne recevront pas la couverture médiatique dont jouit Watson. Ainsi, sans l’attention d’une célébrité tel que Watson de nombreux mouvements, dont la cause féministe, sont ignorés.

Plus encore, la figure «sage», consensuelle et polie de Watson contraste de façon violente avec celle des militants. Ainsi, dans le cas de la cause féministe, de nombreuses critiques accusent les militants d’agressivité ou d’hystérie. Le terme feminazi vient à l’esprit, utilisé de façon péjorative par certains qui perçoivent que certains féministes prônent non pas l’égalité homme-femme, mais plutôt une position supérieure pour le genre féminin par rapport aux hommes.

Il est regrettable que féminisme et bon sens ne soient toujours pas des synonymes. C’est ce qu’il faudrait viser, en toute logique. Si c’est l’objectif que les célébrités comme Emma Watson tentent de remplir en prononçant des discours et en prenant des photos avec les Justin Trudeau de ce monde, ce n’est pas nécessairement l’effet obtenu. On tente de trouver de nouvelles façons de brander le féminisme plutôt que d’engager un dialogue. 

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Vers la troisième révolution industrielle https://www.delitfrancais.com/2016/09/27/vers-la-troisieme-revolution-industrielle/ Tue, 27 Sep 2016 13:36:58 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=25910 Le cri du cœur de Jeremy Rifkin à l’humanité.

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Le nom de Jeremy Rifkin, pour les adeptes de cette discipline qu’est l’économie, en est un qui soulève une variété d’opinions. Si certaines des critiques sont assez féroces, lui reprochant un manque de rigueur scientifique, on ne peut nier que M. Rifkin a su se bâtir une renommée dans la communauté internationale comme l’un des experts de l’économie sociale les plus respectés.

C’est partiellement en raison de ce renom que le premier ministre Philippe Couillard, ainsi que l’équipe organisatrice du Forum des idées pour le Québec ont jugé bon d’inviter M. Rifkin à s’adresser aux participants. Cette conférence dont la 4e édition s’est tenue les 23, 24 et 25 septembre derniers à Saint-Lambert avait comme thème les politiques sociales du 21e siècle. M. Rifkin a longuement parlé des changements industriels et technologiques qui amèneraient notre planète vers la prochaine ère. Plus urgemment, il a souligné l’importance d’adapter nos économies et nos marchés à ce changement, afin de combattre le réchauffement climatique et d’assurer la survie de l’espèce humaine.

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Mahaut Engérant | Le Délit

Crépuscule de la deuxième révolution industrielle

S’adressant à la salle via vidéoconférence en direct de l’Espagne, M. Rifkin a parlé pendant plus d’une heure. Il a d’abord débuté avec une perspective historique, expliquant que chaque révolution industrielle fut accompagnée d’une innovation en matière de communication, d’énergie et de transport. C’est la combinaison de ces trois types d’innovations qui permet d’enclencher une révolution industrielle. La première, au 19e  siècle, est venue avec l’invention de l’imprimerie à vapeur, le charbon et la locomotive à vapeur. La deuxième, au 20e siècle, fut due à l’invention de la radio et de la télévision, et au moteur à combustion.

Cette deuxième révolution industrielle est, selon Rifkin, bel et bien terminée. En effet, si elle a permis de projeter les industries vers le futur, son temps est maintenant révolu. Pourquoi? En raison du plafonnement de son efficacité énergétique agréée. Rifkin raconte que, suite à l’élection d’Angela Merkel comme chancelière de l’Allemagne, il l’aurait prévenue que la meilleure façon d’assurer la pérennité économique de l’Allemagne serait de maximiser son efficacité énergétique. Tout simplement, il s’agit de minimiser son entrée d’énergie et maximiser le rendement énergétique. Rifkin cite le Japon comme le pays ayant atteint la plus haute efficacité énergétique: 20%. Même si ce chiffre est une conséquence du miracle économique japonais, Rifkin affirme qu’il est une sorte de plafond dans l’ère industrielle du 20e  siècle. Pour passer ce seuil, il faut regarder vers une autre révolution…

Maintenant, la troisième

Alors que le pétrole, les automobiles et les appareils électriques ne sont plus novateurs, Rifkin parle désormais de la troisième révolution industrielle. Comme on peut en douter, cette nouvelle révolution est partie d’Internet. Effectivement, Rifkin parle d’un Internet de la communication, l’Internet de l’énergie et l’Internet du transport. Combinés ensemble, ces trois éléments constituent ce que Rifkin baptise «l’Internet des choses».

L’économie du coût marginal zéro

Cette troisième révolution industrielle donnera évidemment naissance à une nouvelle ère économique. En théorie économique, le coût marginal est le prix qu’une firme doit débourser pour produire une nouvelle unité de vente. Normalement, il s’agit d’un coût important à considérer pour les compagnies dans la production de leurs produits. Cependant, dans cette nouvelle ère technologique de l’Internet Rifkin fait réaliser que notre économie se transforme rapidement en un environnement dans lequel le coût marginal est de zéro.

Prenons en exemple les industries du jeu vidéo et de la musique. En octobre, la compagnie Electronic Arts (EA,  ndlr) lancera son nouveau jeu de tir à la première personne Battlefield 1. Ce jeu, tant attendu par les consommateurs, sera vendu en copie physique sur un disque en magasin et en ligne sur différents magasins digitaux. Pour chacune des copies physiques mises en marché, EA devra encaisser un coût supplémentaire, alors que pour les copies digitales du jeu, il n’en coûtera pas plus cher. De façon similaire, un musicien qui produit un album n’aura pas à débourser plus d’argent pour diffuser sa musique à une ou un million de personnes, grâce aux plateformes telles que YouTube, Spotify et Apple Music. C’est ce que l’on appelle le coût marginal zéro.

L’économie de partage

En plus de ce coût marginal zéro, Rifkin n’a pas manqué de parler de l’importance de l’économie de partage. En effet, selon lui, les innovations telles que Uber et Airbnb ont un impact plus que positif. Par exemple, en citant Larry Burns, haut placé chez General Motors, le partage des voitures pourrait éliminer plus de 80% de celles qui se trouvent sur la route.

En vantant l’économie de partage, et en soulignant la signification du coût marginal zéro, Rifkin nous incite à repenser notre façon de voir les économies mondiales. Il affirme que l’économie de partage est le premier nouveau système économique à être mis en place depuis l’ascension du capitalisme et du socialisme. Une véritable révolution.

Le cri du cœur de Rifkin

Devant un auditorium plein au Collège Champlain, en présence du premier ministre Philippe Couillard, Rifkin a su captiver. Dans sa longue intervention, qui a duré plus d’une heure, Rifkin a interpellé jeunes et moins jeunes. Et l’auditoire en a fait de même en période de questions. En réponse à ces questions, Rifkin dit que le capital social, outil  que le Québec a historiquement toujours bien utilisé, serait le moteur de cette révolution, plutôt que l’État-nation. Également, Rifkin a réitéré l’importance de se concentrer sur des initiatives locales, alors que l’on va de la globalisation à la glocalisation (mot valise de globalisation et localisation, ndlr).

Dans son plaidoyer, Rifkin n’a pas hésité à affirmer la chose suivante: d’ici huit décennies, nous allons perdre plus de 50% des formes de vie sur Terre. Selon lui, cela représente la sixième ère d’extinction de l’Histoire. Ceci peut paraître assez alarmiste pour certains, mais le discours de Rifkin était de nature plutôt rhétorique. Cependant, il a aussi partagé des statistiques assez inquiétantes pour faire passer son message. L’économiste américain a été clair: il faut vite adapter nos économies et nos marchés à la nouvelle révolution industrielle, ou notre civilisation pourrait être en danger. La balle est dans notre camp. 

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