Pierre Chauvin - Le Délit https://www.delitfrancais.com/author/pierre-chauvin/ Le seul journal francophone de l'Université McGill Thu, 21 Feb 2013 14:15:25 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 Sécurité routière et anti constitutionelle https://www.delitfrancais.com/2013/02/19/securite-routiere-et-anti-constitutionelle/ Tue, 19 Feb 2013 06:26:56 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=17222 Les audiences contre l’article 500.1 ont commencé.

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Peut-on arrêter des manifestants pour entrave au code de la sécurité routière?
C’est la question posée lors du procès des 238 arrêtés de la manifestation du 15 mars 2011 organisée par le Comité Opposé à la Brutalité Policière (COBP).
Le soir du 15 mars, le Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) avait procédé à des arrestations de masse après que la manifestation eut dégénéré. La plupart des personnes arrêtées s’étaient vues remettre une amende de 438 dollars.
Le COBP et la Ligue des droits et libertés contestent l’utilisation de l’article 500.1 du code de la sécurité routière dans le cas de manifestations – une atteinte à la Charte des droits et libertés selon eux.
Cet article de loi interdit «d’entraver de quelque manière la circulation des véhicules [ainsi que] la circulation» lors d’une action «concertée» sauf dans le cas de manifestation si celle-ci a été préalablement autorisée – ce qui ne fut pas le cas à plusieurs reprises durant le Printemps érable. Pour une telle infraction, les amendes peuvent aller de 350 à 1050 dollars, et en cas de récidive de 3500 à 10500 dollars. Son application dans des manifestations est rarissime : des arrestations ont été faites seulement à huit reprises, pour un total de 682 contraventions entre le 15 mars et le 19 avril 2012.
«À la base, le droit de manifester fait en sorte qu’on devrait avoir le droit de prendre la rue sans l’obligation que les policiers aient le trajet», explique Étienne Poitras, un des avocats de la défense.
«Comme l’article 500.1 est un règlement très large, qui laisse beaucoup de place à l’interprétation, nous demandons à ce que cela ne soit pas appliqué en cas de manifestations», explique Sandy, affiliée au COBP, qui défend chaque année les personnes arrêtées lors de la manifestation du 15 mars.
«Une manifestation bloque la rue [par définition], donc ça rend[rait] toute manifestation illégale?», demande un protestataire en colère.
Même son de cloche chez le professeur de droit constitutionnel à l’Université Laval, Louis-Philippe Lampron: «Même si le fait que la manifestation ralentisse la circulation, […] on ne peut pas faire primer une disposition législative sur la constitution», explique-t-il.
C’est à la défense de prouver dans un premier temps qu’il y a violation d’un droit protégé par la Charte – droit d’association, de réunion pacifique ou expression par exemple. La Couronne doit ensuite mettre ses preuves sur la table et prouver que la violation n’en est pas une.
Si le juge confirme que les droits des manifestants sont bafoués, un choix s’offre à lui: déclarer l’article 500.1 anticonstitutionnel ou déclarer son application lors de manifestations contraire à la Charte.
Après avoir entendu un professeur de sociologie de l’Université McGill, Marcos Ancelovici, en tant que témoin expert pour la défense, sur le rôle des manifestations dans notre société, c’était au tour de  la Couronne de présenter ses témoins et preuves lundi. La cour a visionné plusieurs heures de vidéos prises par l’hélicoptère de la Sécurité du Québec lors de la manifestation.
Les audiences, qui vont être suspendues la semaine prochaine pour reprendre en octobre prochain, surviennent à quelques semaines de la manifestation annuelle du COBP.
Le procès continue.

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La Fondation 1625 frappe https://www.delitfrancais.com/2013/02/05/lassociation-1625-frappe/ Tue, 05 Feb 2013 07:51:49 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=16925 Deux étudiants contre la loi sur les associations étudiantes

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Deux étudiants de l’Université Laval, Laurent Proulx et Miguael Bergeron, ont déposé le 23 janvier dernier une requête à la Cour Supérieure du Québec pour faire annuler certaines dispositions de la loi sur l’accréditation et le financement des associations étudiantes.
Cette loi rend obligatoire l’inscription et la cotisation à une association étudiante pour tout étudiant de niveau collégial ou universitaire, et ne permet qu’une seule association étudiante par établissement, soutient Bergeron, parlant de «monopole de représentation» lors d’une entrevue avec Le Délit. Les deux étudiants, qui ont choisi de se représenter eux-mêmes, devront prouver que la loi porte atteinte à leur droit fondamental: une tâche lourde et complexe. «C’est un dossier éminemment complexe», souligne Louis-Philippe Lampron, professeur de droit à l’Université Laval lors d’une entrevue avec Le Délit. Dans le cas où les deux étudiants arriveraient à prouver une violation de leur droit, le gouvernement devrait démontrer que cette atteinte est justifiée sous la section 1 de la charte des droits et libertés. Celle-ci préconise qu’une telle atteinte doit être «raisonnable et dont la justification puisse se démontrer dans le cadre d’une société libre et démocratique». Cette requête concerne aussi les événements du printemps dernier. «Le fait que plusieurs associations étudiantes croient qu’elles ont le droit de grève, nous on croit que c’est peut-être un effet secondaire des dispositions de la loi», affirme Bergeron.
Pour Martine Desjardins, présidente de la Fédération Étudiante Universitaire du Québec (FEUQ), les deux étudiants font fausse route. «Ils ont mal compris les différents éléments parce qu’ils peuvent être remboursés s’ils le demandent. Il y a des formulaires, ce n’est pas très complexe», dit-elle en entrevue avec Le Délit. Desjardins indique d’ailleurs qu’une requête similaire avait échoué en Ontario.Pour Bergeron, cette loi, votée en 1983, avait pour but de faire participer davantage les étudiants qui n’avaient pas de représentation au sein des conseils d’administration des universités. «Malheureusement on croit qu’aujourd’hui cette nécessité n’est plus là, et que ça ne justifie pas une entrave au droit de ne pas s’associer», soutient Bergeron.
La requête a été en partie financée par la Fondation 1625, une association à but non lucratif créée en juillet dernier, dont l’objectif était de récolter des fonds pour un recours collectif lancé contre 25 cégeps et universités après la grève étudiante. Laurent Proulx, un des membres fondateurs de cette association, avait obtenu une injonction en avril dernier pour suivre ses cours malgré les votes de grèves.

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L’ASSÉ: Sommet ou pas Sommet ? https://www.delitfrancais.com/2013/02/04/lasse-sommet-ou-pas-sommet-2/ Mon, 04 Feb 2013 20:39:58 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=16803 L’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) tiendra un congrès ce vendredi 1er février au cégep St-Félicien pour déterminer si elle participera au sommet sur l’éducation supérieure. Le sommet, qui se tiendra les 25 et 26 février, est une promesse de campagne du Parti Québécois. L’ASSÉ a été très critique à l’endroit de Pierre Duchesne, ministre… Lire la suite »L’ASSÉ: Sommet ou pas Sommet ?

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L’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) tiendra un congrès ce vendredi 1er février au cégep St-Félicien pour déterminer si elle participera au sommet sur l’éducation supérieure. Le sommet, qui se tiendra les 25 et 26 février, est une promesse de campagne du Parti Québécois.

L’ASSÉ a été très critique à l’endroit de Pierre Duchesne, ministre de l’Éducation supérieure, particulièrement sur le sujet de la gratuité scolaire. «Le gouvernement a écarté d’un revers de la main la gratuité scolaire et semble se diriger vers une indexation des frais de scolarité sur le coût de la vie, ou plutôt devrais-je dire une indexation à la pauvreté étudiante», explique Jérémie Bédard-Wien, un des porte-paroles de l’ASSÉ.

Il fait référence aux récentes déclarations de Pierre Duchesne le 27 janvier à l’Institut du Nouveau Monde. Cité dans La Presse, le ministre explique que «le coût de la gratuité dépasse vraisemblablement le milliard de dollars annuellement. On voit déjà, en tout respect, ce que signifie cette option pour notre système d’enseignement.»

L’ASSÉ a participé aux rencontres préparatoires, mais pourrait bien décider de manifester lors du sommet en signe de protestation. «[Le gouvernement] cherche à faire des consensus sur des questions purement financières, à écarter ce débat fondamental pour en arriver à des conclusions qui semblent déjà déterminées d’avance», dénonce le porte-parole Jérémie Bédard-Wien.

L’association entend mettre le sujet de la gratuité scolaire à l’avant de la scène, que ce soit au sommet ou non. «Nous le ferons par le biais d’une manifestation en parallèle du sommet», explique le porte-parole. En octobre denier, l’ASSÉ avait fait savoir qu’en cas de sa non participation au sommet, des manifestations seraient organisées. Le congrès déterminera aussi une possible grève lors du sommet. Si les étudiants pensent que le plus dur est passé avec la défaite du gouvernement Libéral et l’annulation de la hausse, ils pourraient avoir des surprises, prévient l’ASSÉ.

«Les acquis de la grève ne seront pas maintenus si nous ne continuons pas à les défendre et même à proposer un projet de société qui va plus loin», affirme Jérémie Bédard-Wien. «Il est clair que ce sommet est déjà orienté vers une indexation.»

Dans ce contexte, le sommet s’annonce difficile, surtout après les coupures de 124,3 millions de dollars annoncées au mois de décembre par le ministre Duchesne.

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L’ASSÉ: Sommet ou pas Sommet ? https://www.delitfrancais.com/2013/01/29/lasse-sommet-ou-pas-sommet/ Wed, 30 Jan 2013 03:20:31 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=16633 L’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) tiendra un congrès ce vendredi 1er février au cégep St-Félicien pour déterminer si elle participera au sommet sur l’éducation supérieure. Le sommet, qui se tiendra les 25 et 26 février prochain, est une promesse de campagne du Parti Québécois. L’ASSÉ a été très critique à l’endroit de Pierre… Lire la suite »L’ASSÉ: Sommet ou pas Sommet ?

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L’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) tiendra un congrès ce vendredi 1er février au cégep St-Félicien pour déterminer si elle participera au sommet sur l’éducation supérieure. Le sommet, qui se tiendra les 25 et 26 février prochain, est une promesse de campagne du Parti Québécois.
L’ASSÉ a été très critique à l’endroit de Pierre Duchesne, ministre de l’Éducation supérieure, particulièrement sur le sujet de la gratuité scolaire. «Le gouvernement a écarté d’un revers de la main la gratuité scolaire et semble se diriger vers une indexation des frais de scolarité sur le coût de la vie, ou plutôt devrais-je dire une indexation à la pauvreté étudiante», explique Jérémie Bédard-Wien, un des porte-paroles de l’ASSÉ.
Il fait référence aux récentes déclarations de Pierre Duchesne le 27 janvier à l’Institut du Nouveau Monde. Cité dans La Presse, le ministre explique que «le coût de la gratuité dépasse vraisemblablement le milliard de dollars annuellement. On voit déjà, en tout respect, ce que signifie cette option pour notre système d’enseignement.»
L’ASSÉ a participé aux rencontres préparatoires, mais pourrait bien décider de manifester lors du sommet en signe de protestation. «[Le gouvernement] cherche à faire des consensus sur des questions purement financières, à écarter ce débat fondamental pour en arriver à des conclusions qui semblent déjà déterminées d’avance», dénonce le porte-parole Jérémie Bédard-Wien.
L’association entend mettre le sujet de la gratuité scolaire à l’avant de la scène, que ce soit au sommet ou non. «Nous le ferons par le biais d’une manifestation en parallèle du sommet», explique le porte-parole. En octobre denier, l’ASSÉ avait fait savoir qu’en cas de sa non participation au sommet, des manifestations seraient organisées. Le congrès déterminera aussi une possible grève lors du sommet. Si les étudiants pensent que le plus dur est passé avec la défaite du gouvernement Libéral et l’annulation de la hausse, ils pourraient avoir des surprises, prévient l’ASSÉ.
«Les acquis de la grève ne seront pas maintenus si nous ne continuons pas à les défendre et même à proposer un projet de société qui va plus loin», affirme Jérémie Bédard-Wien. «Il est clair que ce sommet est déjà orienté vers une indexation.»
Dans ce contexte, le sommet s’annonce difficile, surtout après les coupures de 124 millions de dollars annoncées au mois de décembre par le ministre Duchesne.

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Un jour à la commission https://www.delitfrancais.com/2012/11/26/un-jour-a-la-commission/ Mon, 26 Nov 2012 20:17:44 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=16080 Mettre à jour la corruption

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Au 9e étage de la tour du 500 avenue René-Lévesque, a lieu un ballet incessant de journalistes, avocats et employés. L’étage abrite la commission Charbonneau, qui doit siéger jusqu’en octobre 2013. Son mandat, voté par le gouvernement libéral de Jean Charest en novembre 2011, prévoit «d’examiner l’existence de stratagèmes [et] de dresser un portrait de ceux-ci qui impliqueraient de possibles activités de collusion et de corruption dans l’octroi et la gestion de contrats publics dans l’industrie de la construction». Étant donné la nature de la commission d’enquête, la sécurité est renforcée. Fouille automatique des sacs, détecteurs de métal, agents de sécurité postés stratégiquement… rien n’est laissé au hasard.

Dans la salle d’audience, les avocats prennent place. Certains travaillent pour la Couronne, d’autre pour la commission, la ville de Montréal ou encore des associations de construction. «J’ai un pot-de-vin pour toi», lance en plaisantant un avocat à son collègue, en attendant le début des audiences. «La commission est présidée par l’Honorable France Charbonneau. Levez-vous.»

La présidente, France Charbon-neau, surplombe l’assistance. À sa droite, le commissaire Renaud Lachance. En face se trouve le témoin. Légèrement en retrait et à sa gauche, la personne en charge de l’interrogatoire: un des procureurs. Cinq caméras retransmettent en temps réel toutes les audiences. En tout, pas moins de cent personnes travaillent pour la commission, qui est dotée d’un budget de 14 millions de dollars. Après une brève présentation des procureurs, le témoin du jour, Michel Leclerc, propriétaire de l’entreprise Terra-mex, est assermenté.

«Vous déclarez solennellement dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité?
‑Oui», répond Leclerc.

Pendant plusieurs heures la procureure en chef, Maître Sonia LeBel, interroge Michel Leclerc sur les contrats que sa firme a exécuté. Les contrats sont examinés minutieusement. Le contrat était-il truqué? Y avait-il de la sous-traitance? Qui a organisé le trucage? Qui a été désigné d’avance pour remporter l’appel d’offre? Contrats après contrats le même constat apparaît: les «soumissions de complaisance» étaient de norme. Une soumission de complaisance a lieu lorsque toutes les compagnies qui participent à un appel d’offre se mettent d’accord pour choisir qui aura la soumission la plus basse et donc qui pourra remporter le contrat. Leurs soumissions ne sont pas basées sur le prix réel; elles font en sorte que toutes les soumissions soient plus chères que celle désignée pour gagner. «La libre concurrence est juste un concept utopique si je comprends bien», conclut la procureure.

La minutie des procureurs et commissaires de la commission n’a pas comme unique but d’éclairer le public sur la corruption dans le secteur de la construction. «Suite à toutes les audiences publiques, il y aura un rapport qui sera soumis avec toutes les recommandations», explique Richard Bourdon, le directeur des communications de la commission. «Les commissaires n’ont pas juste à entendre des témoins, ils doivent après trouver des pistes de solution et soumettre un rapport au gouvernement».

La commission n’est cependant pas un tribunal – la mission d’enquêter pour porter des accusations criminelles revient à l’Unité Permanente Anti-Corruption (UPAC).
«Il y a une très bonne collaboration entre les organismes», assure Bourdon. «Dans le mandat, une des règles c’est de ne pas nuire aux enquêtes et aux procédures criminelles en cours.»

La commission est là avant tout pour faire lumière sur la corruption.
«Les arrestations qui ont lieu n’ont rien à voir avec la commission Charbonneau. Elles sont faites par l’UPAC qui travaille indépendamment de la commission», confirme Marcel Danis, professeur de sciences politiques à l’université Concordia, qui enseigne sur le sujet de la corruption. Chaque témoin est ainsi ré-interrogé avant de témoigner. «Pour chaque question, [les procureurs] connaissent la réponse», explique Danis. «Le témoignage vient lorsque le témoin a déjà témoigné en privé avec le procureur [de la couronne] et la police. Ils doivent faire passer leurs témoins dans un certain ordre en fonction des réponses qu’ils donnent.» Malgré l’ampleur de la corruption et de la collusion, le système n’est pas à l’abri d’erreurs.

«-Est-ce qu’il y a quelque chose de particulier par rapport à cet appel d’offre?», demande LeBel au sujet d’un contrat d’une dizaine de millions de dollars.
Leclerc regarde attentivement le nom des soumissionnaires.
«-Oui effectivement il y a quelque chose d’assez cocasse. L’entrepreneur, Frank Catania, ce n’est pas lui qui était désigné pour avoir le contrat», reconnaît Leclerc.

Les entreprises, au moment de se mettre d’accord, s’étaient trompées dans le montant des soumissions. Parfois l’ampleur de la corruption atteint des sommets vertigineux. Pour un contrat estimé à 2.6 millions de dollars, incluant une marge de profit raisonnable, la facture a été de 3.3 millions pour la ville.

«Je vois qu’il est rentré avec une bonne marge, commente Leclerc.
‑Les bras croisés pour brasser du papier on fait 700 000 dollars, c’est une belle marge de profit?, ironise la procureure.
‑Il y a les politiques à payer», répond Leclerc, en référence aux 3% que les entrepreneurs payaient en pot-de-vin au parti de Gérald Tremblay selon le témoignage de Lino Zambito.

Malgré la mise en place des recommandations du rapport Duchesneau, ancien patron de l’UPAC, Danis reste sceptique quant à la fin de la corruption à Montréal.
«Le problème reste le même. Tant que le gouvernement obligera les villes à donner les contrats aux soumissions les plus basses, il y aura des problèmes», explique Danis. Cette règle avait été mise en place pour empêcher que les contrats soient attribués aux amis d’hommes politiques. «Il vont devoir trouver quelque chose d’autre», conclut Danis.

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Le maire Tremblay démissionne https://www.delitfrancais.com/2012/11/06/le-maire-tremblay-demissionne/ Tue, 06 Nov 2012 06:26:20 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=15694 Après quelques jours de repos, Gérald Tremblay annonce sa décision de quitter la mairie de Montréal.

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Le lundi 5 novembre vers 19h, Gérald Tremblay a convoqué la presse pour annoncer sa démission. Il a clamé son innocence et réitéré qu’il n’avait jamais été informé de la corruption au sein de son parti.

«Je souhaite ardemment qu’un jour on reconnaisse que je me suis battu, très souvent seul, contre ce système, cette collusion et cette corruption qui, pourtant, selon les révélations de la commission Charbonneau, existaient depuis au moins 1988», a déclaré le maire. Gérald Tremblay était absent de l’hôtel de ville depuis jeudi dernier.

«Le maire de Montréal a décidé de prendre quelques jours de repos. Il sera de retour à l’hôtel de ville lundi.» C’est en ces termes que l’attachée de presse du maire sortant de Montréal, Martine Painchaud, avait expliqué l’absence de M. Tremblay à plusieurs événements publics. Quelques jours plus tôt, un ancien organisateur d’Union Montréal (le parti de Gérald Tremblay), Martin Dumont, avait affirmé devant la commission Charbonneau que le maire Tremblay était au courant du financement illégal de son parti.

L’ancien maire était plus isolé que jamais. Après les partis de l’opposition à la ville de Montréal, c’était au tour des rédacteurs en chefs du journal La Presse et The Gazette de demander sa démission. Louise Harel, chef de Vision Montréal, et Richard Bergeron, à la tête du parti Projet Montréal, avaient exigé sa démission depuis le 1er octobre dernier. Le mécontentement s’était aussi étendu aux maires des banlieues, quinze d’entre eux ayant décidé de boycotter une réunion portant sur le budget 2013.

Le 30 octobre, Martin Dumont avait allégué que le parti tenait deux comptabilités différentes: une légale et une autre illégale. Il a aussi affirmé que de nombreux entrepreneurs lui auraient remis des pots-de-vin pour le parti. Immédiatement après, Union Montréal a demandé à la commission Charbonneau de laisser témoigner plusieurs de ses employés ainsi que le maire.

«Je ne veux pas me cacher, je ne veux pas vous donner l’impression que j’ai quoi que ce soit à me reprocher, j’ai la conscience en paix», avait déclaré le maire aux journalistes le 1er octobre, immédiatement après le témoignage de Lino Zambito mettant aussi de la pression sur Union Montréal.

L’ancien entrepreneur avait allégué devant la commission Charbonneau que 3% du montant des contrats de construction à Montréal allaient directement dans les caisses d’Union Montréal. Le conseil municipal a maintenant 30 jours pour nommer un nouveau maire jusqu’aux prochaines élections, qui se tiendront dans moins d’un an. La commission a quant à elle suspendu ses travaux jusqu’au 12 novembre.

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Un visage sur le changement climatique https://www.delitfrancais.com/2012/10/23/un-visage-sur-le-changement-climatique/ Tue, 23 Oct 2012 08:23:57 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=15133 Pam Goss souligne l’impact des changements climatiques sur les communautés autochtones.

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Le réchauffement climatique est un sujet souvent abordé comme une menace future. Pourtant, certaines communautés en ressentent déjà les effets. C’est le message que Pam Gross, Inuit originaire de Cambridge Bay (Nunavut), a transmis lors de l’atelier «Des voix autochtones s’expriment sur les changements climatiques», ce vendredi 19 octobre.

L’atelier était organisé par le Groupe de recherche d’intérêt public du Québec (GRIP) à McGill et l’Association Étudiante de l’Université McGill dans le cadre de la semaine «Culture Shock». Cet événement organisé chaque année a pour but «[d’]explorer les mythes concernant les immigrant(e)s, les réfugié(e)s, les autochtones et les communautés [victimes de racisme]».  Films, ateliers et débats étaient au programme de «Culture Shock» jusqu’au 20 octobre.

«Notre peuple voit des changements dans toutes les communautés», a expliqué Pam Gross vendredi. «Cela m’inquiète pour les générations futures.» Pam Gross fait partie de l’initiative «Conversations With the Earth» (CWE). Ce projet dénonce l’impact des changements climatiques sur les communautés autochtones à travers le monde – au Canada, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Brésil et dans de nombreux autres pays -, communautés autochtones  qui sont exclues des négociations sur le climat à l’ONU.

C’est sous la forme de mini-séries vidéo que CWE informe sur cet impact. Durant l’atelier à McGill, Pam Gross a présenté deux vidéos: l’une sur «grandir à Cambridge Bay» et l’autre sur la fabrication d’un kayak traditionnel à partir de peaux de phoques. Pour elle, ces vidéos sont aussi un moyen de préserver la culture Inuit. «Enregistrer ce que nos ainés ont à dire est fondamental pour conserver notre culture, et rester qui nous sommes», dit Madame Gross. «Nos ainés ont beaucoup à dire parce qu’ils sont témoins des effets du changement du climat.»

Les effets associés aux changements climatiques au Nunavut sont nombreux. La pollution – par exemple celle provenant du charbon – se retrouve sous forme de mercure dans les bélugas et autres mammifères consommés par les Inuits. Cette pollution n’est pas sans conséquences pour la population, comme l’a rappelé le journal Nunatsiaq News début octobre, faisant état d’une étude démontrant le lien entre le taux de mercure et le risque d’hyperactivité chez les jeunes.

Certains mammifères, comme les baleines et les bélugas, s’approchent aussi anormalement près des côtes du Nunavut. «Il faut se demander pourquoi est-ce que ces baleines viennent jusqu’à nos baies», a relevé Pam Gross.

La fonte des glaces est un autre grand sujet préoccupant. «Nos communautés sont côtières. Si ce que les scientifiques prévoient est vrai, nos eaux vont monter d’un mètre», dit Mme Gross. «Ce mètre-là signifie beaucoup pour notre peuple.» Avec la fonte, la circulation des navires marchands dans le passage du Nord-Ouest s’accroît considérablement.

Pam Gross soutient que les effets des changements climatiques affectent la plupart des communautés autochtones à travers le monde, mais de façons différentes. Certaines communautés au Pérou sont affectées par des précipitations inhabituelles. Pour d’autres, par exemple au Kenya, c’est la sécheresse qui sévit.

Une menace pour la culture 

En entrevue avec Le Délit, Pam Gross a affirmé que la plupart des gens sont au courant des changements climatiques. Son travail est plutôt de donner une voix à son peuple. «Ils peuvent mettre un visage [sur le changement climatique] au lieu d’avoir simplement un livre.»

Ces changements climatiques posent aussi un risque pour la culture traditionnelle des Inuits. «Notre peuple a été très ingénieux avec nos ressources et tout ce qui nous entoure.» «Ils ont appris comment survivre avec un climat très dur pendant des milliers d’années», explique Gross.

Il reste beaucoup à faire, surtout lorsqu’il s’agit d’éduquer la population sur ce que les Premières Nations doivent affronter. «Ce devrait être obligatoire au secondaire d’avoir un cours sur les Premières Nations, et les problèmes auxquels ils doivent faire face», dit Gross. «Le changement climatique en est une nouvelle facette».

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