Ikram Mecheri, Madeleine Courbariaux - Le Délit https://www.delitfrancais.com/author/madeleine-courbariaux/ Le seul journal francophone de l'Université McGill Thu, 28 Jun 2018 12:14:51 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 Ces étudiants qui aident les étudiants https://www.delitfrancais.com/2016/11/15/ces-etudiants-qui-aident-les-etudiants/ Tue, 15 Nov 2016 14:10:29 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=26703 Le Délit se prononce en faveur du maintien de Midnight Kitchen.

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Du 11 au 18 novembre 2016, les étudiants de premier cycle de l’Université McGill sont invités à se prononcer sur la continuité du frais de 3,35 dollars qu’ils payent chaque session à l’organisme Midnight Kitchen. Après avoir discuté, analysé et même goûté aux délicieux repas de l’organisme, l’équipe du Délit est en faveur du maintien de ce frais qui assure la survie de l’organisme et invite par cette même occasion les McGillois à aller voter.


L’histoire de Midnight Kitchen débute en 2002 lorsque sept étudiants du Groupe d’action et de sensibilisation au pouvoir étudiant (GRASPÉ) décident de fonder Midnight Kitchen en guise de protestation à la corporatisation des options alimentaires sur le campus. Depuis, quatre fois par semaine, du lundi au jeudi, Midnight Kitchen offre des dîners gratuits à plus de 250 étudiants. Les repas sont préparés par les membres de l’association, composée en grande majorité de bénévoles. Selon Anastasia Dudley, la chaire du comité «Oui» de Midnight Kitchen, ce sont plus d’une centaine de bénévoles qui permettent le succès de l’association à chaque session. «Midnight Kitchen n’est pas seulement un organisme qui donne de la nourriture gratuite sur le campus, c’est une communauté qui organise aussi des ateliers et des conférences» confie la responsable.

La cotisation des étudiants est selon l’organisme vitale à sa survie. En effet, cette cotisation constitue 78% du budget annuel. Ce budget sert également à payer les cinq employés qui assurent la logistique au cours de l’année. Grâce à l’organisme Moisson Montréal, les membres de Midnight Kitchen n’ont plus besoin de faire du déchétarisme ou de solliciter directement les supermarchés pour récupérer leurs aliments périmés ou «moches». L’entreprise à but non lucratif Moisson Montréal est une banque alimentaire qui regroupe des donations de nourriture pour les redistribuer à des organisations communautaires de l’île de Montréal tel que  Midnight Kitchen. Toutefois, depuis cet été, Moisson Montréal a cessé de distribuer les denrées gratuitement et demande un frais symbolique en échange. Selon la responsable de l’association étudiante, Élizabeth Dudley, la situation est problématique car Midnight Kitchen dépend de Moisson Montréal, et ce frais supplémentaire rend plus délicat l’accès à des denrées gratuites, surtout pour une population précaire. Par conséquent, la nature et la quantité des denrées que l’association étudiante reçoit ne sont pas suffisamment constantes pour qu’elle puisse planifier à l’avance les recettes de ses repas. D’où l’admiration générale pour Midnight Kitchen et sa réussite ponctuelle de plats presque improvisés.

Pour ceux qui n’ont pas encore eu la chance de faire la queue jusqu’au troisième étage du bâtiment Shatner, un tupperwear à la main et le ventre creux, son menu est très simple: un légume ou salade, une soupe (très copieuse) et un morceau de gâteau (le plus rapide à être en rupture de stock). Tout ce que Midnight Kitchen sert est végane, et ce n’est pas seulement pour des raisons de régimes ou d’allergies. Selon Elizabeth Dudley, ce choix de régime permet aux étudiants d’avoir un repas équilibré tout en simplifiant la conservation des aliments.

La force de Midnight Kitchen est avant tout son pouvoir de recrutement de bénévoles, qui lui permet de faire pratiquement gratuitement un travail de restaurateur. En effet, sans les presque cent bénévoles qui viennent aider chaque semestre, l’association aurait peine à servir autant de monde tous les jours avec seulement quelques membres permanents et la cotisation monétaire de 3,35 dollars par session et par étudiant. Leur facilité à recruter des bénévoles vient de notre facilité en tant qu’étudiants à trouver des façons d’aider: que ce soit en venant découper les parts du gâteau dans leur grands plats métalliques le matin, en servant la soupe à midi, louche en main, ou en faisant la vaisselle l’après midi, les moyens de contribuer ne manquent pas. En plus, contribuer permet de se réserver une part de gâteau, littéralement.

Finalement, la mission de Midnight Kitchen s’inscrit dans une vision plus large qui est celle de combattre l’insécurité alimentaire sévissant auprès des étudiants, en offrant une alternative réelle aux menus dispendieux des cafétérias et restaurants sur le campus.

Un deuxième référendum, celui du maintien des frais de l’association Midnight Kitchen pour les étudiants du cycle supérieurs débutera le 19 novembre prochain.  

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Tutoriel: Comment avorter https://www.delitfrancais.com/2016/10/04/tuto-comment-avorter/ Tue, 04 Oct 2016 14:49:36 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=26076 Avortement en ligne nous livre le récit d’un combat.

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Le 28 septembre était la Journée mondiale pour la dépénalisation de l’avortement. À cette occasion, le documentaire La Linea Del Aborto (Avortement en ligne), du réalisateur Fernando López Escrivá, a été projeté simultanément dans plusieurs villes du monde

Contexte difficile, combat clandestin

Les premières images du film montrent des tags sur le sol et sur les murs de la ville de Concepción. On y lit: «Avortement – Informations sûres – 83 91 85 86». Souvent, le numéro de téléphone a été effacé ou rendu illisible par les autorités. Au Chili, la loi concernant l’avortement n’a pas changé depuis les années de dictature de Pinochet (1973–1990). L’avortement y est prohibé et sanctionné quelles que soient les circonstances, – qu’il s’agisse d’une négligence – ou qu’il s’agisse d’un viol.

Les autrices des tags sont un groupe de femmes bénévoles que la caméra suit de près. En plus de leur travail, elles investissent leur temps dans La Linea Del Aborto, une ligne téléphonique visant à apporter l’information nécessaire aux femmes souhaitant avorter. Ces femmes n’ont qu’une seule option: avorter seule, chez elle, et prier pour qu’il n’y ait pas de complications. La ligne leur explique le protocole à suivre.

Un gouvernement lent, une Église influente et surtout… une mentalité machiste

Comment — alors que le Chili est un État démocratique, et que l’opinion publique est en faveur de l’avortement — avorter peut-il être encore interdit? Premièrement, comme l’explique si bien dans le documentaire l’une des bénévoles de la Linea, le gouvernement chilien est lent à concrétiser ses promesses: «Ce que nous faisons est à des années-lumière de ce que les politiciens font, déplore-t-elle. Nous avons sauvé des vies, tandis qu’eux en sont encore à décider si l’avortement va ou non faire l’objet d’un débat». Deuxièmement, l’Église catholique est très présente au Chili. Cette présence est rappelée tout au long du film par des entrevues avec des prêtres influents. Ceux-ci expliquent qu’un embryon de 1 millimètre est déjà une vie, et que provoquer sa mort est criminel. Enfin, une mentalité machiste pèse sur les Chiliens. Le cas tragique de l’adolescente qui — après avoir été abusée par le même homme pendant plusieurs années — est poursuivie en justice pour avoir caché son bébé dans un tiroir, tandis que le violeur, lui, est laissé libre, montre bien le poids des valeurs misogynes.

Des teintes d’espoir

Malgré la présence de forces conservatrices, plusieurs passages du film sont porteurs d’espoir. L’un de ces passages se déroule sur une place publique, lors d’une manifestation contre les violences infligées aux femmes et pour l’avortement légal. Un passant explique trouver contradictoire de condamner à la fois la violence et de l’inciter contre une vie innocente et sans défense — l’embryon. Une passante lui lance: «Et ensuite, si l’enfant naît, et que le copain est parti, qui s’en occupe? La mère?». «C’est son problème» répond-t-il. Et à la passante de répliquer: «Donc tu veux décider de la naissance, mais après ça tu ne te sens plus concerné?». «C’est aussi aux hommes de mettre leur capote, la femme n’est pas la seule responsable de la vigilance!» ajoute une des femmes de la Linea. Le passant finit par réfléchir. «Peut-être», admet-t-il. Une concession qui étonne et attendrit, prouvant l’efficacité de l’activisme individuel des manifestantes, et donnant l’espoir d’une évolution des mentalités.

Enfin, une mentalité machiste pèse sur les Chiliens. Le cas tragique de l’adolescente qui — après avoir été abusée par le même homme pendant plusieurs années — est poursuivie en justice pour avoir caché son bébé dans un tiroir, tandis que le violeur, lui, est laissé libre, montre bien le poids des valeurs misogynes.

Un documentaire proche du film et un réalisateur chaleureux

Ce documentaire pourrait être un film d’action tant les plans se suivent avec fluidité. L’humour de certaines scènes et l’énergie débordante des femmes de la Linea contribuent également à donner cette impression. Une spectatrice a d’ailleurs tenu à témoigner son admiration à la fin de la séance: «C’est un film magnifique. Merci beaucoup». Oui, le réalisateur a pu accueillir ce remerciement: il se trouvait dans la salle, prêt à répondre aux questions! Fernando López Escrivá est en effet montréalais depuis 12 ans. Argentin d’origine, c’est dans ce pays qu’il a d’abord observé les conséquences pour certaines femmes de l’interdiction d’avorter, le menant finalement au Chili où la loi concernant l’avortement est encore plus stricte et punitive.

Le geste que M. Escrivá a eu à la fin de la séance, celui de prendre la salle de cinéma en photo, est à la fois chaleureux — il est rare de sentir mis en vedette en tant que spectateur — et aussi peut-être symbolique: l’important, plus que le film en lui-même, est l’impact qu’il a sur son public. En l’occurrence, celui de le faire réfléchir, ainsi que lui faire prendre conscience d’enjeux réels. Et, potentiellement, celui de s’engager pour la cause?

Pour les lecteurs souhaitant creuser le sujet et les thèmes effleurés par cet article, il est encore possible de regarder La Linea Del Aborto en ligne sur le site de MC2. Tout l’argent de la vente et de la location du film sera reversé à l’organisme de la Linea.

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Au cœur de Manawan https://www.delitfrancais.com/2016/04/04/au-coeur-de-manawan/ https://www.delitfrancais.com/2016/04/04/au-coeur-de-manawan/#respond Tue, 05 Apr 2016 03:33:26 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=25252 Discussion avec Chloé Leriche sur le long-métrage Avant les rues.

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C’est dans la réserve amérindienne Manawan (Québec) que s’est déroulé le tournage d’Avant les rues. Retour sur une fiction en langue Atikamekw qui inclut ses acteurs autochtones dans son processus de création.

Le Délit (LD): Avant les rues est, après une longue série de courts-métrages, votre premier long-métrage. Avez-vous dû adopter une approche très différente?

Chloé Leriche (CL): J’ai fait mes courts-métrages avec beaucoup d’expérimentation et j’ai gardé cet aspect lorsque j’ai décidé de travailler sur un projet de long-métrage. Par contre, les efforts pour mettre en place le projet sont beaucoup plus grands.

LD: Comment les habitants du village où s’est déroulé le tournage vous ont-ils accueilli ?

CL: Ils nous ont très bien accueillis. Il faut savoir que l’accueil, l’entraide, c’est une des affaires principales chez les peuples autochtones; c’est en eux. Donc en ce sens on a eu un accueil hyper chaleureux, ouvert. C’était assez magnifique en fait.

LD: Les acteurs, autochtones pour la plupart, ont-ils beaucoup contribué à l’élaboration des scènes et des dialogues?

CL: Oui, ils ont contribué à l’élaboration des dialogues en ce sens qu’ils traduisaient eux-mêmes leurs répliques. Ils étaient alors très participatifs, ce qui leur a permis non seulement d’être très authentiques, mais en plus de faire intervenir des notions typiquement autochtones qui n’étaient pas nécessairement dans mon scénario.

«Ils se sont sentis bien représentés, ils ont trouvé que le film était plein de lumière»

LD: Pendant toute la durée du projet et en particulier votre séjour sur les lieux du tournage, quels aspects de la culture autochtone vous ont le plus marquée?

CL: Plein d’aspects. Premièrement leur rapport à la nature: ils ont un respect énorme de l’environnement dans lequel ils vivent. Leur lien avec le territoire est assez fascinant aussi, parce qu’ils le connaissent extrêmement bien. Quand ils se promènent dans les bois, même vraiment loin de la communauté, ils savent quels animaux s’y trouvent, quels poissons sont dans quels lacs… Le fait que quand ils tuent un animal, ils récupèrent toutes les parties de l’animal, que ce soit pour faire des vêtements d’artisanat ou autre. Ils mangent absolument tout aussi.

Sinon, au niveau des valeurs qui m’ont fascinée chez ces peuples c’est leur lien à la tradition, ils font énormément d’efforts pour la préserver. Cela se manifeste par le respect qu’ils ont pour les aînés. Les Québécois peuvent avoir des liens familiaux avec leurs parents et leurs grands-parents, mais chez les autochtones, on respecte la parole des aînés et on essaie d’en apprendre le plus possible. Je trouve magnifique ce respect-là des personnes âgées.

Leur rapport à la sexualité est également fascinant. Par exemple un homme ou une femme homosexuelle c’est quelqu’un qui a un équilibre entre sa partie féminine et sa partie masculine. Il y a beaucoup d’ouverture en ce sens-là. La liste est longue des choses que je trouve belles dans cette culture…

Glauco Bermudez

LD: Quelle a été la réaction du peuple de Manawan à la vue d’un film à leur image?

CL: J’ai montré le film en avant-première aux chefs des communautés autochtones Atikamekw et tous leurs conseillers, et ils ont adoré. Ils se sont sentis bien représentés, ils ont trouvé que le film était plein de lumière, et qu’il était équilibré. Ce qui m’importait le plus était que les Premières Nations puissent ressentir un attachement et porter le film avec moi. Davantage que la critique ou la reconnaissance de mes pairs. Je crois que le film reste une fiction, c’est le contexte autour qui semble les intéresser. Le fait qu’il y ait un retour à la tradition (dans le film le héros cherche à apaiser sa culpabilité par la pratique de rituels traditionnels, ndlr) les touche aussi beaucoup.

Il y a un gros buzz autour du film en ce moment. Pour eux, c’est agréable car on parle des problématiques des Premières Nations partout dans les médias; mais on parle rarement de réussites telles que des non-acteurs autochtones qui ont réussi à jouer un film dans lequel ils vivent des performances très fortes.

Sophie Deraspe

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À toute vapeur! https://www.delitfrancais.com/2016/02/16/a-toute-vapeur/ https://www.delitfrancais.com/2016/02/16/a-toute-vapeur/#respond Tue, 16 Feb 2016 07:51:58 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=24888 Avril et le monde truqué: le public du cinéma Impérial remonte dans le temps.

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Chaque année, le Festival International du Film pour Enfants de Montréal (FIFEM) nous présente une centaine de films pour les plus jeunes. Ces films vous font découvrir la vie d’un enfant et son chemin vers l’âge adulte. Avril et le monde truqué est un dessin animé à propos d’Avril, une fille de savants, dans un monde resté à la technologie de la vapeur. C’est un film d’aventures qui allie fiction et histoire.

«La version déviée de l’Histoire imaginée  par le film est presque vraisemblable»

L’uchronie est un genre qui repose sur le principe de la réécriture de l’Histoire à partir de la modification d’un événement du passé. Notre film fait partie de cette catégorie; en effet durant la première scène, l’empereur Napoléon III meurt dans une explosion accidentelle, changeant le cours de l’histoire: la guerre franco-prussienne n’a pas lieu et la France continue d’être dirigée par des empereurs. On apprend ensuite que tous les savants du monde disparaissent mystérieusement tour à tour. À cause de cela, la science n’avance pas et l’électricité n’est pas découverte. Jusqu’à ce point du film, l’uchronie est concevable. C’est-à-dire que la version déviée de l’Histoire imaginée par le film est presque vraisemblable. Le seul point d’ombre est la disparition mystérieuse de tous les savants du monde, qui semble difficilement explicable (mais ne le restera pas !).

Prune Engérant

Le décor du film est donc parsemé de machines à vapeur qui remplacent les objets modernes (autant que leur mécanique encombrante le permet). Ce décor fantaisiste est souvent irréaliste, comme la maison sur pattes marchant à la vapeur. Mais ces éléments surnaturels qui font sourire les adultes sont acceptés par l’imaginaire encore tolérant des enfants. Le graphisme du film a été pensé par le dessinateur de bandes dessinées Tardi. Pour ceux qui l’ont lu, vous retrouverez avec plaisir son geste franc et ses couleurs sombres. Le dessin des personnages, presque minimaliste, fait dos à des paysages beaucoup plus détaillés en second plan. À cause de ces disparitions, qui empêchent les avancées scientifiques et provoquent des guerres pour l’énergie (suite à l’épuisement des ressources en charbon), le principal rôle de la police est de capturer les derniers savants. La famille de savants d’Avril est donc traquée sans relâche car elle ne veut pas servir de concepteur d’armes à l’Empire. Avril elle-même, suivie de Darwin (son chat parlant) sera traqué durant la majeure partie de sa jeunesse. Le monde dépeint est jalonné d’enjeux sérieux et actuels, comme l’épuisement des ressources et les guerres. Ce sérieux tranchant est émoussé de magie, comme par exemple la potion qui donne la parole au chat d’Avril.

La suite du film nous dévoile la signification de son titre ; et l’histoire se termine joliment et avec humour, dans un «tout rentre dans l’ordre» quelque peu enfantin. L’histoire d’Avril et le monde truqué amusera surtout les enfants. Toutefois son univers fantaisiste de poussière de charbon, de machines compliquées et de vapeur fera impression sur les spectateurs de tous les âges.

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À la croisée des films https://www.delitfrancais.com/2016/02/09/a-la-croisee-des-films/ https://www.delitfrancais.com/2016/02/09/a-la-croisee-des-films/#respond Tue, 09 Feb 2016 21:31:44 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=24791 Le cinéma du Parc met en vedette dix petits concurrents aux Oscars 2016.

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Alors que la cérémonie des Oscars 2016 arrive à grands pas, le cinéma du Parc organise jusqu’au 11 février, la projection de courts métrages en compétition dans les catégories films d’animation et action. Les séances se composent de cinq courts métrages d’action suivis de cinq courts métrages d’animation. Sitôt que s’achève une histoire, on reprend à peine son souffle avant de plonger dans une nouvelle trame. Ainsi, les deux heures et demi de bobine défilent sans un soupir d’ennui. Allant d’une dizaine à une vingtaine de minutes, la durée des courts métrages a ses avantages. Le temps est suffisant pour installer un décor, ainsi que des personnages attachants. Et assez court pour avoir l’œil alerte et le souffle retenu jusqu’à la fin du film.

Parmi les vingt courts métrages nominés, deux (un d’action et un d’animation) recevront un Oscar. En ayant vu l’échantillon proposé par le cinéma du Parc, on peut espérer (en espérance mathématique) avoir vu exactement un des deux chefs d’œuvre qui seront oscarisés à la fin du mois. Le jeu est donc de deviner lequel.

Mahaut Engérant

Pour n’en citer qu’un, le court métrage d’action Shok fut particulièrement touchant. Le rideau s’ouvre sur un homme adulte considérant avec nostalgie un vieux vélo abandonné. Les émotions intenses sur son visage éveillent la curiosité. Retour quarante ans en arrière, l’histoire de Shok (ami, en bulgare) est centrée sur deux enfants kosovars pendant la guerre de 1990. Leur amitié est bousculée car Oki perd son vélo par la faute de Petrit qui a insisté pour qu’il rencontre ses «amis», militaires serbes auxquels il apporte des papiers de cigarettes en échange de trois sous. Les militaires forcent l’enfant à leur laisser son vélo: est-il juste qu’il en ait un, alors que le neveu du chef n’en a pas? Les mois qui suivent, les deux enfants sont en froid, mais le contexte de guerre permet à Petrit de se racheter en sauvant son ami. Leur lien ne fait que s’endurcir dans des situations extrêmes, où l’aide mutuelle devient une arme. Cependant une catastrophe survient, donnant du sens aux émotions du regard de l’homme dans la scène d’ouverture, et trouble nos yeux du même mélange de tristesse et d’amertume. Shok abrite dans un format de court métrage, un contenu de long métrage. Il combine ainsi la précision et le dynamisme du premier avec la facilité qu’a le second à creuser un sujet.

Globalement, l’ensemble des films est d’une qualité remarquable. On sort de la salle de cinéma la tête bouillonnante de questionnements éparpillés. Les questions soulevées vont en effet de la polémique socioculturelle à l’hésitation philosophique. Par ailleurs, la diversité des registres laisse le spectateur baignant dans un cocktail d’émotions contradictoires, qui se bousculent dans une poitrine trop étroite.  D’autre part, il est rare de mettre en perspective plusieurs films car souvent, les films sont regardés séparément. Le film et son message ont des effets distinctifs qui ne se superposent pas. Au contraire, ici, des opinions parfois contradictoires sont juxtaposées, forçant le spectateur à prendre du recul, et à former sa propre pensée. Par exemple, après avoir pleuré devant les misères de la guerre, le film d’animation déplorant le sort des animaux de cirque arrachés à leur famille provoque moins d’émotion. Pourtant, regardé séparément, il aurait sans aucun doute beaucoup touché.

Enfin, cet événement représente une expérience unique. Il rassemble des œuvres qui ont survécu à un choix très sélectif et dont la forme courte contraint à un style épuré et un vrai souci du détail.

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