Léa Gruyelle - Le Délit https://www.delitfrancais.com/author/lea-gruyelle/ Le seul journal francophone de l'Université McGill Tue, 10 Sep 2013 15:23:31 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 « OUMF! » https://www.delitfrancais.com/2013/09/10/oumf/ Tue, 10 Sep 2013 06:25:39 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=18219 Festival d’arts émergents

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Peintures au sol, discothèques silencieuses, tricot, théâtre et breakdance. Des termes qui définissent Le festival d’arts émergents OUMF qui a eu lieu du 4 au 7 septembre dans les rues du quartier latin. En cette douce soirée du 6 septembre, c’est un breakbeat qui résonne dans les alentours. Une rue, deux morceaux de linoleum, un DJ, un cercle de spectateurs et la deuxième édition du battle « How old R you » (HORU) est lancée.

HORU réunit dans le cercle la « old school » et la nouvelle génération de breakdancers pour un cours d’histoire. Les duels pour chaque catégorie d’âge s’enchaînant, il est facile de constater que les mouvements, tout comme l’attitude ou la musicalité, changent avec les générations. La première catégorie «New Generation Kidz» oppose des danseurs de 16 ans et moins (parfois beaucoup moins), les «Upcoming cats», seconde catégorie, ont, eux, entre 16 et 25 ans; enfin les «Old School soldiers» ont 26 ans et plus.

Les Bboys s’affrontent en un contre un dans des battles d’improvisation. Un battle est  un affrontement, ici de seulement deux danseurs, sur une musique n’ayant pas été prédéterminée. Le DJ lance la musique et le premier danseur effectue un passage comprenant un certain nombre de figures au sol et acrobatiques et une partie dansée, le «top rock»; steps de préparation aux figures. Pour HORU, les danseurs ont droit à un, deux ou trois passages selon le stade de la compétition auquel ils se trouvent: un passage pour les qualifications, deux pour demi finales et trois pour la finale. À la fin de chaque duel, les trois juges, sans se concerter, votent pour celui qui, pour eux, doit poursuivre la compétition et celui qui doit être éliminé. Bboy «Minus» fut le gagnant de la première catégorie, Bboy «Effect» celui de la seconde et «Lost Child» le gagnant vétéran.

Ce n’est cependant pas les résultats de la compétition que l’on retient de cette soirée mais le grand moment de partage vécu. Sur le lino, les danseurs se suivent et ne se ressemblent pas, ils ont de 8 à 40 ans, viennent de tous les coins de Montréal et du monde pour faire vibrer la rue St Denis.  Le public, quant à lui, est âgé de 4 mois à 70 ans et se compose aussi bien de danseurs, et de passionnés que de passants ayant entendu la musique et n’ayant pas pu s’empêcher de rester. Et on les comprend. Ce public n’est pas simple spectateur; installé en cercle, c’est lui qui forme le «dance floor» et c’est aussi lui qui, par ses réactions, donne vie aux duels. Lors de la pause entre les demi-finales et les finales, il est d’ailleurs invité à se lever et plusieurs cercles (appelés cyphers) se forment spontanément dans tous les coins et chacun peut y entrer pour s’exprimer corporellement. Vous découvrez alors que vos voisins de gradin cachaient bien leur jeu!

Le festival OUMF a su se donner une couleur hip hop comme on aime en voir, un hip hop convivial, familial, qui n’en reste pas moins impressionnant, voire intimidant, de talent, de force et de style.

 

 

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Longtemps, c’est long https://www.delitfrancais.com/2013/03/03/longtemps-cest-long/ Sun, 03 Mar 2013 19:24:20 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=17542 Une centaine de manifestants dénonce la lenteur de la Régie du Logement.

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Jeudi 28 février à 13 heures, à l’angle de la rue Crescent et du boulevard René-Levesque, démarrait une marche au ralenti pour dénoncer les délais de traitement des plaintes de la Régie du logement.

La Régie du Logement est un tribunal spécialisé dans les baux résidentiels. Son rôle premier est de veiller à ce que les droits et devoirs du propriétaire et du locataire soient respectés. Selon elle, le principal devoir du locataire consiste à payer son loyer dans les délais impartis; quant au propriétaire, il se doit de délivrer un logement en «bon état […] et de le maintenir dans cet état». Aux dires des manifestants, ce sont ces points précis qui ne sont plus respectés.

Lorsqu’un locataire ne paie pas son loyer, la Régie du logement fixe une audience pour son éviction dans un délai moyen de six semaines. En revanche, lors d’un problème de réparation majeure, comme des moisissures ou un dégât d’eau, la victime doit attendre en moyenne vingt mois avant d’obtenir une audience, soit une durée plus longue que celle d’un bail. Pendant ce temps, les locataires doivent continuer à vivre dans des conditions parfois insalubres, ou entamer des travaux à leurs frais.

Pour le Comité Logement et le Projet Genèse, organisateurs de cette marche «slo-mo», cette situation est inacceptable. Une membre du projet Genèse explique que «les délais sont de plus en plus longs; ils atteindront bientôt 24 mois». Un manifestant ajoute que tout cela va bien au delà d’un simple problème de logement: une personne vivant dans un appartement insalubre pendant des dizaines de mois, en attente d’une audience, peut tomber malade, ce qui aura des répercussions sur sa vie personnelle et professionnelle.

À voir ces marcheurs de tous types et âges, le problème concerne tout le monde. Des membres de comités et d’associations de protection des locataires, mais aussi, et ils sont nombreux, des gens simplement fatigués d’attendre, disent qu’ils «ne peuvent plus attendre».

Devant cette inaction de la part de la Régie du logement, nombre d’associations et de victimes se sont alliées pour mettre en avant trois requêtes. Elles souhaitent donc que toutes les demandes soient entendues dans un délai de trois mois sur la base du premier arrivé, premier servi. S’il en va de la santé ou sécurité du locataire, elle doit être entendue dans les 72 heures. Enfin, elles réclament un budget additionnel pour la Régie du logement, de la part du gouvernement du Québec, pour l’embauche de régisseurs afin de réduire les délais. Cette manifestation est une première pour cette femme, qui raconte au Délit que les méthodes actuelles lui font «mal au cœur». Le mot de la fin lui appartient: elle se dit «choquée» de constater les conditions dans lesquelles certains locataires sont forcés à vivre.

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Cirque expérimental à la TOHU https://www.delitfrancais.com/2013/02/26/cirque-experimental-a-la-tohu/ Tue, 26 Feb 2013 05:18:49 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=17480 Le Festival mondial du cirque de demain passe à Montréal.

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Vingt heures, la grande salle circulaire de la TOHU se remplit pendant que le bon maître de cérémonie, Calixte de Nigremont, «magicien du verbe», présente à la foule chaque nouveau spectateur entrant dans la salle comme on présenterait un invité de marque à la cour. Le noir se fait, l’orchestre démarre dans une explosion de cuivres, cordes et percussions; l’Édition Spéciale du Festival Mondial du Cirque de Demain a commencé.

 

D’hier…

En 1977, le Cirque Français est en crise, et deux «fous de cirque», Isabelle et Dominique se prennent à rêver. Ils imaginent de très jeunes artistes de cirque, venus des quatre coins du monde, qui se réuniraient pour présenter leur talent au public. Et pourquoi ne pas en faire des Olympiades? C’est ainsi que Le Festival Mondial du Cirque de Demain est né. Depuis 1977, chaque année, à Paris, se déroulent ces Jeux Olympiques du cirque aujourd’hui sous la présidence d’Alain M. Pacherie. Tous les ans depuis 34 ans, c’est le monde entier qui est convié dans la ville Lumière pour partager quelques beaux instants de cirque.

Catalyseur de carrière, le Festival récompense tous les artistes en leur donnant l’occasion d’entrer en piste afin d’éblouir une foule d’aficionados, mais aussi de producteurs, diffuseurs et d’anciens lauréats.

Les plus beaux numéros se verront répartir l’une des neuf médailles. La liberté est donnée au jury de décider, parmi elles, combien seront de bronze, d’argent ou d’or. Trois prix spéciaux sont attribués aux numéros ayant particulièrement retenu l’attention du jury, d’une façon ou d’une autre.

 

…À aujourd’hui

À Montréal, tous les deux ans, des numéros sont choisis parmi les lauréats des années précédentes pour former un spectacle autour d’une ligne conductrice (cette année, l’humour). Ce n’est plus une compétition, simplement une invitation faite aux artistes de venir partager ce moment de cirque avec ceux qui parfois furent leurs concurrents, et avec le public montréalais. Le spectacle, composé d’un peu plus de neuf numéros, démarre sur les chapeaux de roue avec les élèves de l’École Nationale de Cirque.

À leur suite, Ba Jianguo, jeune chinois autodidacte, jongleur de rue, médaille d’or de la 34e édition cette année, fait tournoyer cet objet étrange, mélange de toupie et de diabolo, le Toton, avec grâce et rapidité, tandis que le jeu des lumières ajoute à la beauté du tableau. Se présente ensuite Lisa Rinne, «le petit oiseau de festival», venue d’Allemagne, saisissante au trapèze dans un numéro plein de grâce.

Également venus d’Allemagne, Chris, Iris, et leur micro nous offrent une haute performance acrobatique toute en légèreté. Vient le tour de Bert et Fred, couple déroutant, équilibristes de l’humour: ce duo venu de Belgique, dans un numéro de double trapèze fractionné en quatre reprises courtes au cours du spectacle, flirtent avec le danger et la farce avec désinvolture et précision. S’ensuivent les Starbugs, clowns excentriques Suisses, puis le Boustrophedon, avec un numéro aussi atypique que le nom du trio.

Camélia, marionnette ballerine de 70 ans, équilibriste sur verre à pied, est accompagnée par sa marionnettiste et son pianiste pour une danse originale et attendrissante. Un jongleur français, Morgan, jonglant avec toutes les parties de son corps, notamment les orteils, prend la suite puis laisse sa place à deux contorsionnistes venus de Tanzanie. Robert et Abillahi sont au-delà de la souplesse, ce sont des acrobates, des virtuoses de la position incongrue. Le spectacle se clôt sur la performance de la Lauréate du 7e festival, une experte du twirling bâton, l’américaine Nathalie Enterline, pour une fin chargée d’émotion.

C’est pour conclure que je parlerais du numéro d’ouverture, exécuté par les élèves de l’École Nationale de Cirque. Plus d’une dizaine d’artistes en scène, des clowns, des équilibristes, trapézistes et acrobates en tous genres nous offrent une explosion d’énergie. On ne sait plus où donner du regard, en particulier quand le stroboscope est de la partie et transforme le tout en vision éthérée.

Un festival ne datant pas d’hier traverse l’océan pour nous présenter les étoiles du cirque de demain.

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