Julie Côté - Le Délit Le seul journal francophone de l'Université McGill Mon, 30 Nov 2009 14:27:11 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 L’école de la vie https://www.delitfrancais.com/2009/11/30/l%e2%80%99ecole-de-la-vie/ Mon, 30 Nov 2009 14:27:11 +0000 http://delitfrancais.com/?p=2088 Ou quelques pincées de sucre pour adoucir l’amertume universitaire.

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Lecteurs adorés, vous avez cru ne jamais plus avoir l’occasion de me lire dans les pages du Délit ? Je le pensais aussi, du moins jusqu’à il y a cinq minutes. Vous vous dites aussi que le titre de cette chronique est douloureusement quétaine? J’en suis donc ravie! Je ne vous décris pas le bonheur que j’ai à écrire une chronique dans ce numéro conjoint avec le Daily, ce numéro unique dans l’histoire du Délit/Daily. J’en suis d’autant plus heureuse que je m’apprête à quitter McGill dans les prochaines semaines et que le sujet, l’université que l’on veut, ne saurait mieux tomber. Ceux qui m’ont lue la semaine dernière me savent déjà très critique face à l’éducation que j’ai reçue à McGill. Je m’adoucirai un peu cette fois, remercions la pinte de stout que je bois en vous écrivant ce mot doux. À quelle université est-ce que je rêve, comparses mcgillois? Bon, sincèrement, en ce moment, je rêve surtout à «pas d’université du tout», comme vous tous, sans doute. Mais quand je repense à ce qui crée en moi une certaine animosité, je revois les enseignements prodigués sans conviction, les travaux rédigés juste parce qu’il le faut, les cours où on doit simplement répéter l’opinion du professeur pour s’en tirer avec une bonne note. J’aurais aimé sentir que les cours que j’ai pris ont été donnés avec passion pour la matière. Même si c’était le cas parfois, je ne serai certainement pas de ceux qui affirmeront avoir ressenti cette passion dans la plupart des cours suivis.

J’ai plutôt envie de rappeler aux professeurs et aux dirigeants de l’université que leurs étudiants, encore plus à McGill qu’ailleurs, étaient il y a une quinzaine d’années tout juste des enfants avides d’apprendre, qui ne pouvaient attendre la prochaine journée de classe, qui étaient effrayés à l’idée même de rater une journée d’école. Cette affirmation est peut-être une généralisation un peu grossière, mais je me la permets. Quand on se fait répéter des années durant que McGill est la crème de la crème des étudiants au pays, on aimerait y croire, le sentir dans l’éducation prodiguée. Pourtant, combien de fois ai-je eu l’impression qu’une matinée passée à lire tranquillement à la maison m’apprendrait plus que deux heures de bourrage de crâne à McGill? Trop souvent. Et combien de fois ai-je eu l’impression que les travaux que je rédigeais n’avaient aucune autre utilité que celle de m’obtenir des crédits? Je continue à croire que les dissertations emmerdent tout le monde, de la personne qui l’écrit à la personne qui la lit et la corrige. Et c’est sans mentionner que la rédaction de dissertation n’est pas une preuve d’intelligence ni même une compétence qui permette de décrocher un emploi plus facilement. Pourtant, dans le modèle actuel, le bon étudiant est celui qui sait rédiger des dissertations. Trouvez l’erreur. Mon université rêvée, chers lecteurs, serait celle où la réflexion n’aurait pas de limite, où l’on ne craindrait pas de tout remettre en question, quitte à sortir du cadre. En fait, il est surtout là mon problème, le cadre. Est-ce que je crois pour autant que ces changements se produiront? J’en doute. Et c’est pourquoi je me réjouis d’en avoir fini avec mon bac. L’université m’a appris que l’enseignement, c’est à moi de me le prodiguer. À nul autre.

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La pause culturelle https://www.delitfrancais.com/2009/11/24/la-pause-culturelle-10/ Tue, 24 Nov 2009 15:00:45 +0000 http://delitfrancais.com/?p=1972 Ça sent enfin la fin

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Amis lecteurs, la période de l’année où tous affirment candidement que «ça sent la coupe» n’est pas encore venue. Bien franchement, on ne saurait dire si ce moment viendra cette année, on en doute. Donc, ça ne sent pas la coupe, mais ça sent bel et bien la fin! N’était-ce pas le temps d’ailleurs qu’elle arrive, cette damnée fin? Comme je m’époumone à le dire depuis quelques semaines, j’obtiendrai à la fin de cette session même mon diplôme de McGill, après non pas six mais bien sept sessions. Je vous assure que c’est vraiment une session de trop; je vous conseille, pour votre propre bien, de ne pas tenter l’expérience. Durant ces quelques années sur le campus mcgillois, j’ai appris à aimer et détester cette même université qui est, à tort ou à raison, considérée comme l’une des meilleures au pays. De toute façon, une fois le diplôme avec l’inscription McGill en poche, que vaut l’éducation qu’on a reçue? Difficile d’en juger.

Au risque de sembler très «cliché» et «déjà-vu» (à prononcer avec l’accent anglais, c’est plus drôle), je n’hésite pas à affirmer que je n’ai pas tiré mon plus grand apprentissage des salles de classe. Après avoir lu près de 150 titres, appris une nouvelle langue, étudié je ne sais combien de théoriciens et surtout, surtout, surtout, après avoir passé des centaines de nuits blanches et avoir vécu tout autant de crises de découragement, je me rends compte que mon plus grand apprentissage, celui qui me servira sans doute le plus dans ma vie post-McGill, je l’ai fait au Délit. «Bon, elle va pas nous faire ça dans la sentimentalité», que vous vous dites. Mais non, rassurezvous. Je ne vous servirai pas le beau discours de l’École de la Vie que vous redoutez tant, même si c’est à peu près tentant. Je dirai seulement que je me trouve très privilégiée d’avoir tant appris grâce à mon poste de chef de section Arts & Culture, lequel j’occupe depuis janvier dernier. Du fonctionnement du journal au survol hebdomadaire de la vaste sphère culturelle montréalaise, je peine à énumérer toutes ces choses dont je ne connaissais même pas le nom il y a un an et qui font aujourd’hui partie intégrante de mon quotidien. J’ai découvert au Délit ce que j’avais toujours cherché, une passion, et c’est celle du journalisme. Je quitte donc McGill avec une expérience sans pareil qui ne s’apprendrait jamais entre les quatre murs d’une classe.

Si au début de la session je vous encourageais à utiliser Le Délit comme tribune, je vous recommande cette fois de l’utiliser comme école, car c’est ce que c’est en bout de ligne. Je vous souhaite à vous aussi une expérience qui puisse rendre votre passage à l’université à la fois enrichissant et mémorable. Car si McGill m’a apporté une chose, ne serait-ce qu’une seule chose, c’est bien celle-là.

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Tout doit apparaître https://www.delitfrancais.com/2009/11/24/tout-doit-apparaitre/ Tue, 24 Nov 2009 15:00:19 +0000 http://delitfrancais.com/?p=1960 Nouveau professeur au Département de langue et littérature françaises, Alain Farah discute de sa vision de l’écriture.

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Alain Farah est ce genre d’homme à qui tout réussit. À peine la trentaine, il compte déjà deux livres à son actif et occupe un poste de professeur depuis septembre dernier. Et pourtant, il ne s’arrête pas là, au contraire. À peine arrivé au Département de langue et littérature françaises, il se voit attribuer la tâche de redynamiser le volet «création littéraire» du département, qui avait connu une baisse de ses activités à la suite du départ du professeur Yvon Rivard, il y a deux ans.

Pour Alain Farah, la nuance entre ce qu’on appelle «création littéraire» en français et «creative writing» en anglais est importante: «Pour moi, création, c’est la Genèse, c’est la Bible. Il y a quelque chose de trop grandiloquent dans «création», comme si ça se faisait ex nihilo. En contrepartie, «creative writing» me semble un syntagme plus axé sur la dimension pratique de l’écriture. C’est donc surtout le «writing» que je trouve important, car c’est sur l’acte d’écrire, sur le geste, sa performativité qu’il faut insister.»

La conformité en littérature? Pas trop pour Farah, qui préfère nettement défaire les a priori dont on affuble les écrivains: «Je veux mettre en place les conditions pour que des chocs adviennent, qu’ils soient esthétiques et/ou politiques. L’idée n’est pas de chercher à être original, mais de “réagencer” son rapport à la tradition.» Il s’agit de lire Matamore no 29, son roman publié en 2008, pour comprendre ce qu’Alain Farah insinue. Son premier livre, Quelque chose se détache du port, publié au Quartanier en 2004, vient d’être réédité dans une nouvelle collection de poche nommée Ovni. Pour lui, la ligne entre la poésie et le roman était trop mince, et c’est en quelque sorte ce qui explique qu’il ait délaissé la forme poétique, trop conventionnelle pour son travail: “J’étais pris avec ce problème: d’un côté, des lectures de poésie où les poètes répètent «je suis terriblement seul et c’est terrible et le monde est si difficile avec moi je suis dans la forêt boréale” et de l’autre, la lecture de Flaubert ou de Duras, dont les livres sont très précisément poétiques. Il y avait confusion dans les termes. C’est pour ça que j’ai préféré prendre congé de la poésie.»

Afin de remédier à l’absence de cours de création littéraire au semestre d’automne, Alain Farah a créé avec Robert Lalonde, auteur en résidence au Département de langue et littérature françaises, un séminaire informel de création littéraire intitulé «Tout doit apparaître», dont les rencontres ont lieu à chaque deux semaines. Partage et échange sur des textes, rencontres avec des acteurs du milieu artistique et discussions sur le processus créatif sont au rendez-vous. Le projet d’une revue littéraire et d’un groupe de lecture plane également dans l’air. «Mon idée, c’est de rassembler les gens qui ont le désir d’écrire, de donner la possibilité que quelque chose de nouveau apparaisse.» Grâce à cette démarche, Alain Farah espère fournir aux étudiants une plateforme pour les aider à écrire et, pourquoi pas, à changer le monde: «Ezra Pound disait: Make it new! Je cherche une façon de faire sonner ça aussi bien en français. C’est dur, comme ça, en temps réel:…” Invente, chose!” Je ne sais pas. Mais ce que je sais, c’est que personne ne le fera à ta place.»

A Late Fall Reading

Novembre est un mois bien ingrat pour les étudiants, ce qui est une raison bien suffisante pour ne pas rater la soirée de poésie A Late Fall Reading. L’événement qui aura lieu le 26 novembre de 20h à 22h au Thompson House, auront lieu des lectures de poésie par Simon Lewsen, Holly Luhning et Thomas Heise entrecoupées par la musique de Ian Whittington. Pour l’occasion, Alain Farah, seul participant francophone, lira un extrait de son roman Matamore no 29, une lecture qu’il promet curieuse.

Dans le cadre de la série littéraire Métropolis Bleu, Alain Farah s’adonnera à une lecture de ses textes
Où: Librairie Port de tête 262, avenue Mont-Royal Est
Quand: Le 10 décembre à 17h

Dans le cadre de Tout doit apparaître
Table ronde avec René-Daniel Dubois
Où: Arts W‑20
Quand: Le 25 novembre à 16h

Rencontre avec Dominique Fortier et Antoine Tanguay
Où: Arts 230
Quand: Le 9 décembre à 16h

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Tout petit tout petit https://www.delitfrancais.com/2009/11/17/tout-petit-tout-petit/ Tue, 17 Nov 2009 15:00:41 +0000 http://delitfrancais.com/?p=1842 Nicolas Chalifour signe chez Héliotrope Vu d’ici tout est petit, un premier roman tantôt sucré, tantôt acidulé.

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Dans un vieux manoir «tout ce qu’il y a de plus ma-gni-fi-que» transformé en auberge luxueuse, une drôle de créature déambule d’un étage à un autre, scrutant quotidiennement les moindres faits et gestes des gens qui l’entourent mais qui ne la voient pas. Se transportant tour à tour dans les cuisines, sous le bureau de la directrice aux talons pointus et dans sa cachette surnommée le «trou», prenant bien soin que nul ne l’aperçoive, le petit être narre en long et en large la routine au manoir, derrière laquelle se cachent des réalités beaucoup plus sombres que ce que les apparences ne laissent croire; malgré les paysages bucoliques du domaine, des histoires d’adultère, de viols et d’autres crimes scrupuleux font surface. De ses différents postes d’observation, la créature commente et vit à travers les actions des autres, allant jusqu’à s’amouracher, en secret toujours, de la plus belle femme de chambre du manoir.

Dans ce premier roman, Nicolas Chalifour parvient à transporter ses lecteurs dans l’univers tout à fait décousu et quasi fantastique de ce petit être obscur. Dès les premières pages de Vu d’ici tout est petit, c’est la langue enfantine et naïve de ce narrateur qui frappe, surprend et amuse. On ne peut s’empêcher de se demander qui se cache derrière ces interminables phrases, une question qui reste pourtant sans réponse, même à la fin du roman. L’effet d’amusement se perd, malheureusement, au fil des pages, allant jusqu’à lasser et irriter le lecteur qui se sent prisonnier de cet étrange narrateur qui l’empêche de pousser l’intrigue plus loin. Entre le début et la fin de l’histoire, tous deux assez intrigants, on se sent obligé de lire les moindres pensées –souvent répétitives– du narrateur, ce qui a pour effet de rendre la lecture du roman quelque peu lourdaude et morne en dépit du langage coloré. Or, comme le dit le titre du livre, du point de vue du petit être à la langue bien pendue, tout est petit et, malheureusement pour le lecteur, l’intrigue n’y échappe pas. Si dans son premier roman Chalifour réussit à nous transporter à plusieurs lieues du conforme et du commun, on aurait souhaité trouver dans Vu d’ici tout est petit une intrigue un peu mieux ficelée qui aurait rendu la lecture plus fluide.

Vu d’ici tout est petit
Par Nicolas Chalifour
Éditions Héliotrope
21,95$

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La pause culturelle https://www.delitfrancais.com/2009/11/17/la-pause-culturelle-9/ https://www.delitfrancais.com/2009/11/17/la-pause-culturelle-9/#comments Tue, 17 Nov 2009 15:00:41 +0000 http://delitfrancais.com/?p=1877 Sortir la campagne de la fille

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Depuis le début de la session, et donc depuis que j’écris cette chronique, il y a une facette de ma personne que je tente de garder secrète. Toutefois, amis lecteurs, comme c’est le «spécial région» et que de toute façon je quitterai l’univers mcgillois dans moins d’un mois, je sens la soudaine envie de me confier à vous. Je fais donc de vous mes confidents –le temps d’une chronique, du moins– dans cette affaire des plus scabreuses.

Le fait est que, à chaque semaine, je vous entretiens de la beauté de l’art, de sa finesse et des bonheurs qu’il occasionne. Nous aimerions tant clamer haut et fort que nous sommes des artistes avec la même conviction que Christian Bégin. Si seulement. Mais bon, l’histoire n’est pas là.

Disons plutôt que derrière toutes ces propositions de sorties hautement culturelles et urbaines que je vous fais, je tente de dissimuler un lourd passé: celui d’être fondamentalement une «fille de la campagne». Et quand je dis campagne, prenez le mot dans son sens le plus rural possible (voir la définition de «trou» en annexe). J’entends déjà vos exclamations, vos cris de désarroi. Je sais, je sais.

Je n’ai d’autre choix que de vous affirmer que votre chroniqueuse culture préférée a grandi en buvant de la Molson Ex et en écoutant du AC/DC.

J’entends vos accusations, mes enfants, je les entends: région ne veut pas dire manque de culture et de raffinement. C’est bien vrai la plupart du temps, mais je dois avouer que ce n’est pas l’image qui me reste de mon patelin natal.

J’aimerais tant vous dresser le portrait d’une région stimulante, où l’air est pur et bon, où l’herbe est tellement verte que vos yeux ne peuvent le supporter et où le ciel est tellement plus lumineux que nulle part ailleurs. Toutefois, j’ai grandi au Centre-du-Québec. C’est où ça? C’est la question à laquelle je dois répondre constamment; vous chercherez par vousmêmes.

Le fait est qu’il ne se passe pas grand chose au Centre-du- Québec et que le bar du coin est le divertissement le plus culturel qui soit (ben quoi, y’a un juke box) et le casse-croûte le seul restaurant.

Mais bon, j’ai bien beau rire de mon villâââge natal, reste que je porte en moi des marques indélébiles de cette éducâââtion. Lesquelles? Celle de courir pour traverser la rue entre deux feux de circulation, celle de toujours avoir peur quand j’entends plusieurs sirènes d’ambulance et de camions de pompiers et celle de pogner les nerfs quand les Montréalais se décident à faire des concertos de klaxon. Sentez-vous bien libre de rire. Mais pour le moment, je préfère être ridicule en ville que de m’ennuyer en campagne.

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Sur les planches de Québec https://www.delitfrancais.com/2009/11/17/sur-les-planches-de-quebec/ Tue, 17 Nov 2009 15:00:20 +0000 http://delitfrancais.com/?p=1871 Avec ses quelque 500 000 habitants, la capitale québécoise peut se targuer d’avoir une scène théâtrale bien active. Jessica Thériault, comédienne à Québec, nous parle des réalités de son métier.

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On le sait: Québec n’est pas une région. Mais nous, petits Montréalais que nous sommes, oublions souvent que le théâtre, ça ne se passe pas que dans la métropole.

Mais la réalité étant ce qu’elle est, les comédiens et les dramaturges de la Capitale doivent mettre de l’ardeur au travail s’ils veulent faire du théâtre leur gagne- pain.

L’initiative est la clef de la survie à Québec. Comme nous le dit Jessica Thériault, «Il n’y a pas à Québec de télévision ou de cinéma, il y a un peu de voix et de publicité, mais on vit surtout de théâtre. Donc si tu n’es pas engagé dans un grand théâtre, il faut y aller de ta propre initiative». C’est sans doute ce qui explique que la ville possède un nombre impressionnant de compagnies théâtrales. «Il y a énormément de compagnies de théâtre, soit entre trente et quarante compagnies enregistrées. Il y a aussi le Théâtre Premier Acte qui encourage beaucoup la relève; tous ceux qui ont de l’initiative peuvent monter leur projet et le proposer à Premier Acte, qui réalise quelque huit pièces par année», poursuit-elle.

Un autre aspect fondamental du théâtre à Québec, c’est la polyvalence: «L’idéal, c’est d’être polyvalent. Qu’il s’agisse de faire des spectacles pour enfants, de faire de la mise en scène au Cégep, de donner des cours de théâtre, de faire de l’animation ou de faire des voix, plus tu es capable de réaliser des choses différentes, plus tu es capable de te débrouiller. Comme ça, même en ayant moins de contrats dans les théâtres, tu réussis tout de même à travailler.»

Rentabilité oblige, certaines compagnies de théâtre –cela dit, autant dans la Capitale que dans la métropole– organisent des tournées si l’une de leur pièce obtient du succès. Le théâtre pour enfants, notamment, en est un qui fait beaucoup de tournées. Il est donc fréquent de voir des pièces de théâtre de compagnies montréalaises jouées à Québec, et vice-versa.

Métropole versus Capitale

Comme l’explique Jessica Thériault, le choix de faire carrière à Québec n’a rien de facile pour les artistes de théâtre. Pour les comédiens qui souhaitent se réaliser ailleurs que sur les planches, que ce soit à la télévision ou au cinéma, le choix de déménager à Montréal s’impose bien souvent: «À Montréal, c’est sûr qu’il y a plus de comédiens, mais il y a plus de contrats aussi. C’est très difficile comme choix.» Bien que la scène montréalaise puisse sembler alléchante de par sa plus grande échelle, le choix de rester à Québec une fois leur carrière lancée s’avère beaucoup plus judicieux pour les artistes du théâtre de la Capitale: «Tous ceux qui font le passage à Montréal le disent: quand tu pars à Montréal, tu repars à zéro. Même si tu as dix ans d’expérience dans le domaine, tu dois refaire tous tes contacts. C’est assez difficile.»

Vous allez à Québec dans les semaines à venir? Voici quelques pièces à surveiller:

Premier Acte est le théâtre de l’émergence théâtrale à Québec. Jusqu’au 28 novembre prochain sera présentée La réforme Pinocchio, une production de la compagnie Les Fleurs mise en scène par Jean-Michel Déry. Pour plus amples informations, voir le site www.premieracte.ca.

Jusqu’au 28 novembre prochain, le Trident présente le Macbett d’Eugène Ionesco, le tout mis en scène par le dramaturge bolivien Diego Aramburo. Pour plus d’informations, consultez le site www.letrident.com.

Pour ceux qui auraient raté Coma Unplugged à Montréal, la pièce sera de passage à Québec sur les planches du Périscope du 17 au 28 novembre prochains: www.theatreperiscope.qc.ca

Si vous êtes assez rapides pour vous rendre à Québec d’ici le 21 novembre, le Théâtre de la Bordée y présente jusqu’à cette date la pièce Apocalypse à Kamloops: visitez le www.bordee.qc.ca.

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Infesté https://www.delitfrancais.com/2009/11/17/infeste/ Tue, 17 Nov 2009 15:00:06 +0000 http://delitfrancais.com/?p=1845 Après s’être mérité tous les prix pour son premier roman Parfum de poussières (De Niro’s Game), Rawi Hage revient à la charge avec Le cafard.

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Dans Le cafard, l’auteur canadien d’origine libanaise nous transporte dans le quotidien médiocre d’un immigrant venu chercher dans ce pays de neige non pas une vie meilleure, mais une meilleure mort. Dans la froideur montréalaise, il déambule d’une rue à l’autre, anonyme, sans autre but que de fuir son appartement infesté de cafards, un animal auquel il s’identifie néanmoins. Rien ne réussit à celui qui se dit mi-humain, mi-blatte; pas même son suicide, qui rate quand la branche de l’arbre auquel il voulait se pendre cède. Cet événement lui vaut par la suite de fréquentes rencontres avec la psy, Geneviève, rencontres qui font la lumière sur le passé de l’homme. Ainsi le lecteur découvre les problèmes familiaux de celui-ci, ses tentatives d’assassinat sur son beau-frère violent et les multiples vols qu’il commet avec son complice Abou- Roro. Entre ces rétrospectives et le récit du quotidien de l’hommecafard, le lecteur est également confronté à ses noires pensées et à ses pulsions sexuelles, lesquelles sont canalisées sur les quelques femmes qu’il côtoie. À mi-chemin entre le réel et l’hallucination, l’homme sans nom se mute en cafard, cet insecte aussi méprisable que dégoûtant. Sous cette forme, il infiltre la demeure d’autrui pour y prendre ce qui lui plait et acquiert une liberté que le corps humain ne lui permet pas. L’entourage de l’homme, loin d’être plus joyeux, présente différents visages de l’immigration: la belle Iranienne en quête d’émancipation, l’ancien journaliste devenu chauffeur de taxi ou le musicien qui vend de la drogue aux petits bourgeois de la métropole. Tout est échec et désillusion dans ce livre et pourtant, tout est étrangement réel.

Avec ce deuxième roman plutôt sombre, Hage captive son lecteur dès la première page. Malgré la noirceur des propos du livre, la plume de l’auteur fascine par sa richesse. Les divers éléments de l’histoire s’enchaînent avec une fluidité impressionnante qui garde le lecteur en haleine à chaque instant. La traduction en français, signée Sophie Voillot, parvient tout à fait à rendre la puissance du style de l’auteur. Vraiment, rien dans Le cafard ne peut arrêter le lecteur. Ce roman est la confirmation du talent de Hage qui, espérons-le, nous réservera d’autres belles surprises dans le futur. Si vous n’avez qu’un seul livre à lire cette saison, assurezvous de choisir Le cafard.

Le cafard
Par Rawi Hage
Traduction de Sophie Voillot
Éditions Alto
385 pages
25,95$

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La pause culturelle https://www.delitfrancais.com/2009/11/10/la-pause-culturelle-8/ Tue, 10 Nov 2009 17:32:49 +0000 http://delitfrancais.com/?p=1710 Ben oui, encore du théâtre!

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Je sais que Je vous parle souvent de théâtre, mais bon, il ne vous reste que trois semaines à m’endurer. Mieux vaut vous écoeurer bien comme il faut pour ne pas que vous vous ennuyiez à mon départ. Je vous livrais il y a deux semaines une réflexion quelque peu pessimiste sur le monde du théâtre qui, me semblait- il, devait faire beaucoup de compromis artistique pour se financer. Je persiste à croire que cette opinion n’est pas fausse et même que, dans certains cas, elle est plus que juste. Il reste néanmoins que certaines troupes de théâtre s’en donnent à coeur joie, aux grands plaisirs des spectateurs. C’est ce que j’ai pu constater en me rendant jeudi dernier Aux Écuries ‑pour la première fois, je sais, c’est ma petite hontepour voir Vroom. La production du Théâtre en l’Air faisait sourire dès la lecture du synopsis annonçant l’histoire de Jérôme, pianiste, qui veut devenir coureur automobile et qui doit composer avec sa famille de marionnettes «bas de gamme». Loufoque, n’est-ce pas? Mais je dois avouer que ce n’est pas tant l’envie de voir une pièce à caractère humoristique qui me poussait; parvenant très bien à me faire rire toute seule ‑je sais combien bizarre cette affirmation vous paraîtra‑, c’est plutôt la simple envie d’aller au théâtre qui m’a amenée Aux Écuries ce soir-là. Or, j’en suis ressortie plus qu’impressionnée.

Le texte de Daniel Audi Hodge est fondamentalement drôle et on ne s’ennuie pas une minute. Il faut dire aussi que la pièce n’en dure qu’une soixantaine; de l’extrait pur, quoi! Tout en étant désopilante, la pièce ne tombe jamais dans la facilité et dans l’humour plat, ce qui s’avère sans doute l’une des grandes forces de Vroom.

Ce qui m’a toutefois le plus surpris dans la pièce, c’est son unique comédien, David-Alexandre Després. En plus d’interpréter Jérôme, il utilise ses mains et ses pieds pour donner vie à ses alter ego de scène des marionnettes. Alternant les voix et devant effectuer des mouvements quasi impossibles pour coordonner le tout, l’acteur parvient sans aucune misère à nous transporter dans ce petit monde aussi fou qu’improbable.

Le seul hic avec Vroom? Eh bien, comme la pièce n’était présentée que pour quelques jours en novembre, vous devrez attendre le 16 décembre avant d’avoir la chance de la voir. Inscrivez vite la pièce à votre liste d’activités culturelles pour décembre; c’est à ne pas rater.

Un petit mot sur les Écuries également, car comme je vous l’ai mentionné, c’était ma «première fois» (shame on me!). Il est tout à fait rafraichissant de voir la manière dont les Écuries remodèlent le théâtre à leur propre manière, allant jusqu’à offrir cacahuètes en écales et cidre de pomme aux spectateurs. Que ceux qui vont au théâtre pour s’enfler la tête restent chez-eux! Ou bien qu’ils mangent des pinottes…

Pour plus d’infos, consultez www.auxecuries.com

Vroom
Où: Aux Écuries, 7296, rue Chabot
Quand: 16 au 19 décembre
Combien: 15$ (étudiants) 10$ (cartes premières)
www.auxecuries.com

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Après la tempête, le party https://www.delitfrancais.com/2009/11/10/apres-la-tempete-le-party/ Tue, 10 Nov 2009 15:11:52 +0000 http://delitfrancais.com/?p=1677 Rejoint par téléphone, Daniel McKell, guitariste de la formation folk Lake of Stew, retrace la genèse du groupe jusqu’à la sortie de son deuxième album, qui aura lieu cette semaine.

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Vous vous souvenez du groupe qui était, bien malgré lui, au centre de la controverse de L’Autre Saint-Jean l’été dernier? Lake of Stew n’a pas dit son dernier mot…

Le Délit (LD): La rumeur veut que Lake of Stew soit vraiment une histoire de ragoût… Comment le groupe a‑t-il vu le jour?

Daniel McKell (DM): Le groupe a commencé à jouer en 2002. En fait, c’était juste un jam, chaque mercredi à l’appartement de Richard; c’était plus pour jouer entre amis, faire des chansons et manger de la bonne bouffe. C’était un genre de rendez-vous entre amis, ça a commencé comme ça. Chaque mercredi, quelqu’un devait apporter sa chanson, que tout le monde jouait avec lui. Après trois ou quatre ans, c’est devenu plus sérieux et on a commencé à faire des shows.

(LD): Le choix de faire du folk s’est donc imposé de lui-même?

(DM): Oui… C’est plus facile à jouer, surtout dans un appartement. Si tu n’as pas d’amplificateurs, de kit de drums et de micros, c’est plus simple de faire du folk!

(LD): Par ailleurs, vous n’aimez pas beaucoup utiliser les amplificateurs, même en spectacle. Aviez-vous fonctionné sans arrangements pour l’enregistrement de votre premier album Ain’t Tired of Lovin’?

(DM): Quand c’est possible, on préfère jouer acoustiquement, mais ça arrive que la salle soit trop grande pour que ça se fasse. Mais quand c’est possible de le faire, ça donne un meilleur show. Pour Aint Tired of Lovin’, on n’a utilisé aucun instrument électrique. On a enregistré dans une pièce de la maison de Richard. On a changé notre position sur les micros quand on a changé de chanteur.

(LD): Parce que c’était rendu trop compliqué de faire sans les micros?

(DM): Non, au contraire, c’était rendu plus facile de faire avec!

(LD): Donc pour le deuxième album, vous avez fonctionné de quelle façon?

(DM): On a joué beaucoup entre les deux albums, alors notre style s’est amélioré. Pour cet album, on est allés à Toronto et on a travaillé avec Ken Whiteley, on a enregistré dans son sous-sol. Il avait beaucoup de vieux, vieux microphones, donc on les a utilisés. Les chansons du nouvel album sont plus développées. Aussi, quelque chose de vraiment spécial sur cet album, c’est que chaque membre du groupe a écrit au moins une chanson. Comme on est six, ça fait six différents styles.

(LD): Entre les deux albums, qu’est-ce qui s’est passé pour Lake of Stew?

(DM): On a fait beaucoup de choses. On gagné un MIMI, ça a été une belle surprise. Il y a aussi eu L’Autre Saint-Jean et toute la controverse autour de ça en juin dernier.

(LD): Justement, avec les quelque six mois de recul que vous avez aujourd’hui, comment percevez-vous l’épisode de l’Autre Saint-Jean?

(DM): C’était comme un barrage, ça nous a fait beaucoup de publicité. Pendant une semaine, on n’était pas un groupe de musique, on était une équipe de média! Bon, le show s’est tout de même produit, mais c’est le show le plus étrange que j’aie jamais fait. La moitié de la foule était des vrais fans qui chantaient avec nous, et puis de l’autre côté tu avais douze personnes qui faisaient beaucoup de bruit. C’était un peu distracting! Disons que ce n’était pas notre meilleur show. Mais ça a passé et on est contents.

(LD): Vous êtes en route vers Toronto et vous prévoyez faire une petite tournée au Québec et en Ontario en novembre. Est-ce que vous cherchez à vous bâtir un public dans les deux provinces?

(DM): Oui, on veut être partout! Ça doit faire trois fois qu’on va jouer en Ontario cette année. L’été prochain on va faire une grosse tournée, on va faire les festivals, des choses comme ça. On a envie de faire un tour dans les Maritimes, les gens là-bas aiment la musique folk. On va commencer comme ça et peut-être que l’automne qui vient, on ira en Colombie-Britannique, là où il y également beaucoup de folk.

(LD): Donc, pour le prochain album et le lancement, on peut s’attendre à retrouver cette même énergie qu’on vous connaît?

(DM): Oui, avec des nouvelles chansons!

Record Lunch
Pour écouter le nouvel album en mangeant du ragoût…
Où: au Cagibi, 5490, boul. Saint-Laurent
Quand: le 10 novembre, de 17h à 19h
Combien: Gratuit

Lancement de Sweet as Pie
Où: à la Sala Rossa, 4848, boul. Saint-Laurent
Quand: le 12 novembre à 21h
Combien: 8$ en prévente, 10$ à la porte

www.lakeofstew.ca

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Polipe: la bombe est lancée https://www.delitfrancais.com/2009/11/03/polipe-la-bombe-est-lancee/ Tue, 03 Nov 2009 18:34:01 +0000 http://delitfrancais.com/?p=1475 Le trio natif de St-Antoine-de-Tilly lançait le 13 octobre dernier son premier album, Tropiques du Cancer. Rejoint au téléphone, le guitariste de la formation Francis Lafleur nous parle du lancement, des débuts du groupe et de la création de leur premier opus.

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Le Délit (LD): Tropiques du cancer a été lancé à Montréal et ensuite à Québec. Comment se sont passés les deux lancements?

Francis Lafleur (FL): Ça a super bien été à Montréal. On avait les conditions idéales; on avait engagé des techniciens aux éclairages, on avait mis le paquet. C’est rare qu’on a les moyens de se payer les éclairages. À Québec, ça a été tout le contraire, on n’avait pas d’éclairage ni rien.

LD: Comment Polipe a‑t-il vu le jour?

FL: Pierre-Luc, Antoine et moi, on était d’abord et avant tout des amis et on a commencé à faire de la musique. Quand on a commencé à être un petit peu plus sérieux, vers l’âge de 16 ans, on a travaillé fort à être assidus, on se tapait des jams de plus d’une heure de temps. Pour nous, c’était surtout qu’on était amis avant la musique, on a commencé à faire ça pour passer notre temps; c’était une activité.

LD: Comme vous êtes tous trois natifs de Saint-Antoinede- Tilly et que vous jouez à Montréal la plupart du temps, comment parvenez-vous à travailler?

FL: Toutes nos familles sont basées là-bas, donc c’est pas mal moitié-moitié. Comme j’aime beaucoup être là-bas, les gars viennent à Saint-Antoine pour m’accommoder et moi je vais à Montréal pour les répétitions. On voyage entre les deux.

LD: Quelle a été votre expérience de construire un groupe en région, loin de la scène musicale?

FL: Au début, avant d’arriver à Montréal, les salles, c’était vraiment de la merde. Dans les bars, les gens sortent quand tu joues. C’est en partie pour ça qu’on est venus à Montréal.

LD: Côté son, où avez-vous trouvé vos influences?

FL: On a envie que notre musique soit joyeuse, colorée. Notre inspiration est vraiment variée: on s’inspire autant des Flaming Lips que de Fred Fortin. On aime aussi le motown, l’aspect funky du motown. On essaie de changer de son sur chaque toune, de changer de style.

LD: Entre votre EP lancé il y a 2 ans et Tropiques du Cancer, on sent qu’il y a eu un ajustement dans le son. Ça reste pop, mais il y a plus de profondeur. Comment s’explique l’évolution du son entre l’EP et l’album?

FL: De janvier à juin dernier, on est revenus à Saint-Antoine pour travailler intensément les trois ensemble sur l’album. On se voyait à tous les jours et on travaillait les textes sans les instruments. Il y avait de la mortalité dans nos familles, donc c’est clair que ça a teinté l’écriture de l’album. Mais en même temps, on voulait tellement profiter de ce moment-là de notre vie. On considérait ça comme une chance que de pouvoir se consacrer à la musique. On voulait que le côté joyeux prenne le dessus malgré les difficultés. C’est de là que vient le titre de l’album, Tropiques du cancer.

LD: De votre EP, vous avez gardé et modifié une chanson («Régulier»). Y avait-il une raison pour garder celle-là précisément?

FL: C’était une de mes préférées mais j’aimais pas du tout comment elle sonnait. J’aimais pas ma voix dessus. On s’était fait dire par le programmateur de radio qu’elle avait du potentiel, on voulait en profiter. On l’a donc retravaillée.

LD: Ça compte beaucoup pour vous d’être marketable?

FL: C’est sûr qu’on souhaite en vivre, que ce soit par la radio ou par les spectacles. Quand tu as investi plusieurs milliers dans ton projet, tu penses à rendre ton produit accessible, même si tu ne veux pas faire de compromis sur le plan musical. C’est très important pour nous de ne pas faire de compromis au niveau de la musique.

LD: J’ai lu à quelque part qu’on vous considérait comme les «protégés» de Navet Confit. C’est quoi votre collaboration avec lui exactement?

FL: Le terme «protégé» n’est pas tellement juste. C’est plus de l’amitié. Comme c’est le directeur artistique de La Confiserie, c’est lui qui décide qui signe. Comme on est avec La Confiserie, on travaille avec lui, mais il n’a pas participé concrètement à la création de l’album.

LD: Maintenant que le lancement de Tropiques du cancer est fait, quels sont les projets de Polipe?

FL: En février et mars, le but c’est de faire une vraie tournée. Semer des graines et essayer de récolter.

Polipe sera un Coup de coeur francophone le 12 novembre prochain au Divan Orange et fera la première partie d’Antoine Gratton le 13 novembre au Club Soda.
www.myspace.com/polipe

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La pause culturelle https://www.delitfrancais.com/2009/11/03/la-pause-culturelle-7/ Tue, 03 Nov 2009 17:27:22 +0000 http://delitfrancais.com/?p=1452 Soyons geek...

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La sentez-vous, chers lecteurs, cette moutarde qui vous monte au nez ? Hé oui, c’est la fin de session qui commence! Cette année, la fin de session prend un sens tout à fait particulier parce que, tenez-vous bien, c’est la dernière de mon baccalauréat! Vous me détestez? Je vous en donne le droit!

Dites-vous néanmoins que la fin du bac représente une phase de la vie très importante mais surtout chiante; alors que la désillusion face aux études et face à ce qui vient après se fait sentir dans tout ce qu’on entreprend, il faut malgré tout persévérer et fournir les mêmes efforts que si on était motivé. Pas simple. Malgré mon cynisme et l’envie de me faire exploser le cerveau, il arrive encore que je prenne du plaisir à faire certaines choses. Je dis bien «certaines».

Tout de même, dans la foulée des travaux de session, tous plus repoussants les uns que les autres, j’ai fait une découverte heureuse: celle de Luigi Pirandello. Le but ici, vous le devinerez, n’est pas vous présenter quelque chose de tout nouveau tout beau; Pirandello est mort en 1936, ça fait un bail. Il compte néanmoins parmi les écrivains italiens les plus connus, comme quoi gagner un Prix Nobel en littérature, ça aide un peu à se faire connaître.

À travers son oeuvre volumineuse, Pirandello présente des idées qui, malgré toute l’histoire qui est survenue depuis, demeurent étrangement d’actualité. Sa pièce la plus célèbre, Six personnages en quête d’auteur, chamboule toutes les conventions établies dans le théâtre d’avant Pirandello. Questionnant l’impossibilité d’obtenir une vérité absolue vu la multiplicité des perceptions, la pièce pousse le lecteur –ou celui qui a la chance de la voir sur scène– à tout réévaluer, à tout reconsidérer. Sans vouloir tout vous dire sur la pièce, je vous recommande néanmoins d’ajouter ce titre à votre liste de lectures pour le temps des Fêtes… qui, je vous le jure, finira par arriver. Bien souvent, la fin de bac –oui, je sais, ce n’est qu’un bac– amène avec elle l’impression que tout a été dit, écrit et fait avant nous. Grâce à la découverte de Pirandello, j’ai pu me sortir de cette vague de cynisme renflouée par la fin de la session et l’arrivée de novembre. Essayez, vous verrez!

Je devrais également vous dire que les traductions des oeuvres de Pirandello en français chez Gallimard sont d’une qualité exécrable, mais d’ici à ce que vous appreniez l’italien pour mieux lire mon nouvel auteur préféré, la médiocrité vous suffira, je suppose.

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Flagrant délit de tendresse https://www.delitfrancais.com/2009/10/27/flagrant-delit-de-tendresse-7/ Tue, 27 Oct 2009 21:14:30 +0000 http://delitfrancais.com/?p=1313 ÉPISODE 7
Résumé de l’épisode précédent:
Après avoir lamentablement échoué son examen de mi-session, notre jeune freshman se rend au bureau de sa T.A., qui veut lui remettre les pendules à l’heure. Bien que partageant un désir réciproque, ils ne se permettent aucun écart: elle, surtout, est inquiète pour son poste en jeu, et lui n’ose pas franchir la barrière du bureau. La rencontre prend fin abruptement.

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C’est la mort dans l’âme qu’elle se rend, pour la énième année consécutive, à un insipide party d’Halloween chez une vague connaissance. Elle sait d’avance qu’elle passera aux yeux de tous comme la fille incapable de s’amuser. Déjà que deux bières suffisent à la mettre K.O., il faut en plus qu’elle ait le coeur émietté par la dernière conversation qu’elle a eue avec son bel étudiant, son beau brun.

Dans une tentative de lui redonner le sourire, son amie Emma lui avait prêté ce ridicule costume de lionne, la forçant de ce fait à l’accompagner au party. «It matches your hair so well!» lui avait dit sa copine en faisant référence à sa tignasse de feu. L’effort avait été vain. Tout ce qui lui importait en cette morne saison, c’était son désir pour lui. Jamais auparavant n’avait-elle ressenti de telles pulsions. Il faut dire que son ex n’avait jamais rien fait pour que cela se produise… Son bel étudiant, lui, n’avait qu’à lever les yeux vers elle pour que… ouf! Vallait mieux ne pas y penser. Si seulement elle avait su dès le départ que son emploi de T. A. l’empêcherait de vivre le plus grand frisson qu’elle n’ait jamais ressenti! Si seulement…

Arrivée au party, où Emma se dépêche vite de la délaisser, on lui fait ingérer quelques comprimés sans qu’elle comprenne bien de quoi il s’agit. De toute façon, à ce stade, rien ne peut empirer son désarroi. Elle se dépêche de caler sa bière, déjà tiède, comme pour se donner une contenance. L’effet se fait rapidement sentir.

Assise sur le divan, elle sent le feu lui monter aux joues, lesquelles s’enflamment subitement quand elle aperçoit Ovila, s’approchant d’elle. N’y voyant pas clair, elle se laisse emporter dans un doux délire…

***

Son voisin de classe le lui avait dit: «Man, if you ever want to get to know people around here, you gotta come to this Halloween party at my friend’s place!» Il avait obéit: ça lui changerait les idées. La tournure que l’histoire avec sa belle Anglaise avait prise le laissait à la fois peiné et amer. Il se sentait tellement impuissant…

Son cousin, hilare mais inquiet à l’idée qu’un membre de son entourage festoie en compagnie de maudits Anglais, l’avait malgré tout aidé à se confectionner un costume. Il était déguisé en «ancien temps», cela lui semblait suffisant. De toute façon, il avait apporté une caisse de douze de Belle Gueule pour passer le temps si jamais le party ne levait pas.

Buvant sa bière nonchalamment, il voit près de lui une chevelure enflammée qui lui parait bien familière. La curiosité piquée, il s’en approche, fébrile. Devant lui, la plus belle lionne qu’il ait jamais vue. Ou est-ce une tigresse? Dans le désir de la dompter, il laisse tomber les conventions sociales pour s’approcher d’elle, la contempler.

Impossible de résister, il l’embrasse, dans le cou d’abord. Elle se laisse faire, étrangement. Mieux, elle répond à ses avances. Il poursuit donc, l’entraînant dans l’une des chambres lorsque la tension atteint son paroxysme. Il la jette sur le lit, la rousseur de sa chevelure ne faisant qu’attiser son désir. Se rapprochant d’elle, il déchire le haut de son costume pour mordiller son épaule. Elle rugit de plaisir. La rauque voix de Jim Morrison se fait entendre dans la pièce avoisinante.

You know that it would be untrue You know that I would be a liar If I was to say to you Girl, we couldn’t get much higher

Comment résister à un tel savoir-faire. Jamais on ne l’a prise avec tant de fougue, tant d’assurance. Ne répondant plus d’ellemême, elle se laisse guider, son coeur battant la chamade. Elle lui enlève son haut d’habitant, révélant ainsi le torse musclé qu’elle avait déjà deviné sous les chemises du bel étudiant. Au son du clavier et des notes psychédéliques, elle ne peut plus décerner le réel de l’exaltation.

The time to hesitate is through No time to wallow in the mire Try now we can only lose And our love become a funeral pyre

Ce qu’elle est belle et féroce. Lui enlevant morceau par morceau son costume, il découvre ce qu’il a désiré depuis des semaines. Au rythme des bouts de tissus sauvagement arrachés, leurs deux corps fusionnent dans un élan passionnel. La nuit s’annonce des plus chaudes.

Come on baby, light my fire Try to set the night on fire.

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La pause culturelle https://www.delitfrancais.com/2009/10/27/la-pause-culturelle-6/ Tue, 27 Oct 2009 21:02:26 +0000 http://delitfrancais.com/?p=1306 Le théâtre, un art ou un divertissement?

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On voit souvent le théâtre comme un art élitiste réservé aux biens nantis de la société. Dans une certaine mesure, cela n’est pas faux. Qui peut bien se permettre d’aller au théâtre régulièrement? Vous le devinez donc, une bonne partie du public du théâtre est formé de gens en moyens, qui s’y rendent la plupart du temps pour se faire voir ou pour assister à un divertissement haut de gamme, rien de moins. À ce sujet, je ne vous apprends rien. Seulement, la question du divertissement dans l’art a de quoi troubler. Alors que le cinéma, surtout lorsque hollywoodien, ne cache pas son côté «pur divertissement», le théâtre chevauche malaisément entre sa vocation artistique et la nécessité de divertir.

Faisons une mise en situation pour mieux comprendre le tout. Le spectateur se rend au théâtre, débourse quelque 20$ –si ce n’est plus– pour voir une pièce qu’il ne connaît souvent que de nom. Cette pièce est une reprise d’un grand classique qui a été adapté au point où le tragique (par exemple) de l’histoire a été mis de côté pour faire place à une mise en scène de béton qui ne laisse personne indifférent. Tout y est: le jeu des acteurs époustoufle, les décors et les costumes font briller les regards et le scénario, grâce aux quelques modifications apportées, est désopilant. La pièce est une réussite complète: le spectateur sort de la salle enchanté. La question que je me pose est celle-ci: le résultat aurait-il été aussi divertissant si on avait gardé le tragique dans la pièce? Mais qui peut bien s’intéresser au fait que la complexité de la pièce ait été mise de côté alors que les gens qui ont assisté à la représentation n’allaient y chercher que du divertissement?

On peut réduire la question au simple fait que nul art ne peut survivre s’il ne divertit pas, mais la réponse est en fait à la fois complexe et évidente. On prend pour acquis que la plupart des institutions artistiques bénéficient de subventions gouvernementales, pourtant, ce n’est pas le cas pour plusieurs d’entre elles. Les théâtres et les troupes qui n’ont pas la chance de vivre de subventions du gouvernement se voient donc dans l’obligation d’élaborer une recette qui vendra, quitte à laisser de côté ce qui pourrait être trop audacieux, contesté ou lourd à certains endroits pour le spectateur. On veut du bonbon, quelque chose qui plaira à coup sûr. Un art aussi noble que le théâtre doit donc, lui aussi, tendre vers la «prostitution sociale» pour survivre. Doit-on maintenant s’informer de la provenance des fonds d’une troupe de théâtre au même titre que de la mise en scène pour savoir à quoi s’attendre?

Il faut noter que la question que je soulève ici s’applique surtout aux oeuvres que l’on reprend, que l’on adapte. Imaginez alors la situation des jeunes dramaturges qui tentent de créer quelque chose de novateur, au risque de choquer. Les portes leur sont-elles automatiquement fermées? C’est là qu’interviennent, heureusement, les organismes subventionnés par le gouvernement, pour le bienêtre de tous… et de l’art dramatique. Souhaitons que les institutions théâtrales et les différentes troupes continueront de bénéficier de cette aide qui leur donne la liberté de créer. Amateurs de théâtre, restez à l’affût et informez-vous. Et puis redonnez-moi-en donc des nouvelles.

***

Quelques propositions de sorties théâtre pour la semaine :

Le Groupe de poésie moderne présente jusqu’au 31 octobre prochain De l’impossible retour de Léontine en brassière, dans la salle Jean-Claude-Germain du Théâtre d’Aujourd’hui. Allez voir la vidéo de la troupe sur le site du Théâtre d’Aujourd’hui pour vous donner une petite idée: www.theatredaujourdhui.qc.ca

Scotstown effectue un retour à la Licorne du 27 octobre au 7 novembre. Pour ceux qui avaient manqué la pièce l’an dernier, vous avez maintenant la chance de vous reprendre et de voir cette pièce écrite, mise en scène et interprétée par Fabien Cloutier: www.theatrelalicorne.com

Le Théâtre Agitato présente jusqu’au 28 octobre à la salle Fred- Barry du Théâtre Denise-Pelletier Le Projet Laramie, tiré de l’histoire vécue de Matthew Sheppard, un jeune homosexuel battu à mort en 1998. Pour plus d’information, voyez le film du même titre, et visitez le www.denise-pelletier.qc.ca

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La pause culturelle https://www.delitfrancais.com/2009/10/20/la-pause-culturelle-5/ Tue, 20 Oct 2009 05:00:23 +0000 http://delitfrancais.com/?p=1020 Culture à petit prix

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Chers lecteurs! Comme vous devez être contents de nous retrouver! Étant consciente de votre niveau d’excitation à nous lire après une absence si longue, je vous propose cette semaine quelques idées pour ne pas vous priver de culture en dépit de votre budget serré. «Ah! cette satanée crise économique!», que vous vous dites, tout en sachant que vous n’y avez rien perdu. Arrêtez de gémir et gobez donc ce qui suit.

Les férus de théâtre le savent: il n’est pas simple de concilier une passion pour l’art de Sophocle avec un budget étudiant. Pourtant, comment se retenir d’aller au théâtre avec toutes ces productions qui pullulent en ville? Certes, il y a toujours les spéciaux du type «2 pour 1» offerts par certains théâtres ‑le TNM et La Licorne, entre autres- qui vous permettent de voir des pièces a partir du «sommet» de la salle. N’empêche que les gens qui vont au théâtre seuls ou ceux qui sont atteints de vertige risquent de ne pas y trouver leur compte. Heureusement pour nous tous, la Carte Premières, laquelle se détaille au coût de 25$, est disponible depuis 2004, offre à ses abonnés 50% de rabais sur les productions de quelque soixante-dix compagnies de théâtre durant toute la saison. En plus d’avoir la possibilité de voir une pièce pour le prix d’une bobette en lamé argent ‑personne ne vous aimera davantage‑, les détenteurs de la Carte Premières ont l’occasion de découvrir une panoplie de jeunes compagnies qui n’ont peut-être pas le rayonnement médiatique qu’elles méritent. Le cinéma n’est peut-être pas l’art le plus dispendieux, mais quand on peut en avoir plus pour moins cher, pourquoi s’en passer? La palme du bon cinéma peu cher revient sans doute au Cinéma du Parc, mon préféré, qui propose deux ciné-cartes, l’une –pour les 25 ans et moins– permettant de voir cinq films pour 25$ et l’autre, huit films et deux avant-premières pour 50$. Qui dit mieux? Dans la même lignée, le Cinéma Beaubien offre également des tarifs étudiants très intéressants (huit films pour 56$), à l’image de sa programmation. Pour ceux qui ne tiennent pas nécessairement à voir les films sur grand écran, il ne faut surtout pas oublier le «3 pour 1» étudiant de la Boîte Noire tous les lundi soirs. Avec une telle économie, vous pourrez vous permettre une grosse poutine au Fameux, servie par Jojo en prime. Ne s’agit plus à présent que de trouver le temps de voir trois films en autant de jours!

Vous trouvez que suis chiche en frais d’idées? Gardez néanmoins en tête qu’il est toujours possible de voir des expositions d’arts visuels pour presque rien. Même chose pour les concerts de musique. Il n’y a qu’un seul remède pour survivre dans la jungle culturelle montréalaise: garder l’oeil ouvert!

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La pause culturelle https://www.delitfrancais.com/2009/10/06/la-pause-culturelle-4/ Tue, 06 Oct 2009 22:51:38 +0000 http://delitfrancais.com/?p=775 Semaine de lâches

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McGill est une de ces malheureuses universités qui ne bénéficient pas de semaine de relâche durant le semestre d’automne. Pour faire un pied de nez à l’administration mcgilloise –ou plutôt à cause de la précarité financière du journal–, votre Délit chéri fera une pause la semaine prochaine. Ce n’est toutefois pas parce que vous n’aurez pas le bonheur de nous lire pendant une semaine que la vie culturelle montréalaise s’arrête, consolez-vous! Il y a tant à faire que Le Délit peine à chaque numéro à condenser le tout dans ses trop peu nombreuses pages. Je me ferai donc douce cette semaine –pas de God-bashing cette fois– et me contenterai de vous faire part de quelques suggestions pour les deux prochaines semaines.

Au grand écran, le Festival du Nouveau Cinéma est à nos portes pour une 38e édition. Prenant la ville d’assaut du 7 au 18 octobre,  le Festival promet de montrer une façade moins connue du cinéma. Parmi la foule de films à avoir attiré notre attention, on retrouve le très difficile Bandaged de Maria Beatty, la rétrospective sur la réalisatrice Jane Campion, le programme présentation spéciale sur Gabriella Ferri, la co-production Sénégal-France Ramata et enfin, vraiment, beaucoup trop de titres pour pouvoir tous les énumérer ici! Ne manquez pas de consulter la programmation du Festival pour vous mettre l’eau à la bouche: www.nouveaucinema.ca.

En musique, le groupe pop progressif montréalais Polipe présentera son premier album Tropiques du cancer le 13 octobre prochain au Lion d’Or. Pour la modique somme de 10$ (8$ en prévente), il vous sera donc possible d’assister à la prestation de ce groupe à suivre.  Gens de Québec, le lancement de l’album dans la Capitale aura lieu le 16 octobre au Cercle, où Navet Confit sera également de la partie. Visitez le www.polipe.com.

Côté arts visuels, le Musée d’art contemporain propose à partir du 10 octobre trois nouvelles expositions, dont on espère vous entretenir plus longuement dans les prochaines semaines. La Canadienne Tricia Middleton, qui présentera son mélange de grotesque et de baroque, l’Anglaise Tacita Dean qui, pour sa première exposition individuelle à être présentée au Canada, nous plongera dans une installation sur la danse moderne, et la Québécoise Francine Savard, qui s’intéresse à la peinture monochrome, seront les têtes d’affiche du Musée d’art contemporain pour cette automne. Visitez le site web du MAC pour connaître l’horaire des vernissages: www.macm.org

Et voilà donc de quoi enrichir vos deux prochaines semaines. Ne vous laissez surtout pas pourrir par la mi-session, il y a trop à faire en ville pour se ruiner la vue dans de lourds textes de théorie. Allez, dehors! On se retrouve le 20 octobre.

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La Grenouille Bleue, une nouvelle venue https://www.delitfrancais.com/2009/10/06/la-grenouille-bleue-une-nouvelle-venue/ Tue, 06 Oct 2009 22:49:41 +0000 http://delitfrancais.com/?p=772 Nouvellement arrivée dans le monde de l’édition québécoise, la Grenouille Bleue compte se tailler une place bien à elle.

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Certaines personnes ne se laissent pas arrêter par une crise économique. C’est le cas d’Alain Gagnon, écrivain depuis une trentaine d’années, qui n’a pas hésité à se lancer dans une entreprise pourtant risquée, soit celle de lancer une maison d’édition en pleine période d’incertitude économique.

Ayant déjà publié quelques titres aux Éditions du CRAM, Alain Gagnon a souhaité offrir une place de choix aux auteurs de fiction, et s’est donc affilié à cette maison d’édition pour concrétiser son projet. Considérée comme une branche indépendante des Éditions du CRAM, la Grenouille Bleue espère bien donner la chance aux auteurs d’expérimenter dans la fiction pour mieux enrichir la culture d’ici. En entrevue au téléphone, M. Gagnon insiste: il ne s’agit pas que de simplement donner une place aux auteurs de fiction, mais plutôt de les mettre de l’avant, ce qui explique le choix de mettre en évidence le nom des auteurs prioritairement aux titres sur la couverture des livres. Si l’on reproche souvent aux maisons d’édition d’oublier l’auteur derrière l’oeuvre, Alain Gagnon entend faire en sorte que ce reproche ne puisse être adressé à la Grenouille Bleue.

Sur tous les points, la nouvelle maison d’édition n’aspire à rien de moins qu’à faire mieux que tout le monde, comme nous le dit humoristiquement M. Gagnon. Et cette intention semble se concrétiser, à voir les cinq premiers titres publiés depuis août dernier. Rien n’a été laissé au hasard: la qualité doit transparaître autant dans le contenu que sur la couverture, une nécessité dans le marché actuel mais, surtout, la base de la philosophie de la maison.

Aux quatre coins de la province

Qui a dit que la littérature québécoise devait absolument se faire à Montréal? Alain Gagnon compte bien aller à l’encontre de cette idée populaire selon laquelle la culture québécoise réside uniquement dans la métropole. À juste preuve, il vit lui-même au Saguenay, tandis que le reste de l’équipe est éparpillé dans l’ensemble des régions du Québec et même à Paris, où se trouve la graphiste de la Grenouille. Comme M. Gagnon nous le précise, ce genre d’entreprise étant maintenant possible grâce à la technologie, pourquoi ne pas en profiter?

Si, pour cette première rentrée littéraire, la Grenouille Bleue s’est concentrée sur la fiction, il n’en reste pas moins qu’elle a d’autres projets pour les saisons à venir. La maison entend se pencher sur les auteurs québécois du 19e siècle, encore méconnus dans le monde littéraire, et elle planifie de lancer une série de courts livres biographiques sur les peintres de la Belle Province.

La revue littéraire est une autre avenue envisagée, donc gardez l’oeil ouvert!

D’ici-là, ne manquez pas d’aller feuilleter les cinq premiers titres de la Grenouille Bleue en librairie. La maison sera du prochain Salon du livre de Montréal, en novembre: vous aurez donc la chance de faire la rencontre de la sympathique grenouille du milieu littéraire québécois.

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La pause culturelle https://www.delitfrancais.com/2009/09/29/la-pause-culturelle-3/ Tue, 29 Sep 2009 18:16:59 +0000 http://www.delitfrancais.com/archives/729 Dieu, le monde anglophone et les dissertations

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À chaque vague de travaux de session, c’est inévitable: je suis happée par la nostalgie du cégep. Ne me jugez pas de suite, lecteurs sans pitié. Non, je ne suis pas de ceux qui ont passé ces deux années d’études pré-universitaires à vider les bars de Grande-Allée à chaque soir ‑si vous ne l’aviez pas encore déduit par vous-mêmes, j’ai obtenu mon DEC à Québec. Et non, encore une fois, si je m’ennuie parfois du cégep, ce n’est pas pour avoir passé deux années complètes à ne rien foutre d’autre que me rouler des pétards en écoutant du Pink Floyd. J’essaie ‑hum, hum- d’être une bonne étudiante, tenez-vous le pour dit.

Une fois mon diplôme collégial obtenu d’un cégep anglophone, mon fort désir du paradoxe m’a poussée à faire mes études en lettres françaises à McGill. Hé oui. Si vous trouvez une explication logique à fournir, faites-moi en part. Je ne vais pas radoter sur le choc des passages cégep/université ou Québec/Montréal; ça fait trois ans. On s’en remet.

Je regrette une chose néanmoins: ne plus avoir à écrire des dissertations en anglais. Parce que vraiment, depuis que je suis à l’université, j’ai perdu tout plaisir à écrire mes dissertations. À juste preuve, je ne dis plus que je compose ou que je rédige mes travaux de session; j’emploie plutôt le mot vulgaire, incorrect, très laid mais tout à fait juste, «bullshiter». Vous me féliciterez pour mon raffinement plus tard.

L’étude des lettres est tellement plus agréable du côté anglophone que du côté francophone, du moins quand vient le temps des dissertations! Surtout dans le choix d’un sujet. Vous ne savez pas sur quoi écrire? Vous n’avez qu’à parler de Dieu! Le monde anglophone adore Dieu! Et pour mieux vous aider, Dieu s’utilise à toutes les sauces. Ne reste qu’à badigeonner.

Je vous rassure toutefois, je n’aime pas tellement Dieu. Il devient fatigant à la longue. Pas moyen de visiter un musée en Italie sans lui voir la face dans toutes les salles. Même pas foutu d’avoir un débat de société sans que quelqu’un le ressorte. Vraiment, Dieu m’énerve plus souvent qu’autrement. Mais bon, dans les dissertations, c’était mon meilleur chum. On ne renie pas un «ami» à moins de s’appeler Judas.

Je vous le jure sur sa tête: Dieu me facilitait la vie plus que quiconque et ce, sans même que j’aie recours à la prière. Que ce soit en histoire de l’art ou en littérature anglaise, ne suffisait que de baser une analyse de texte sur lui pour gagner son ciel. J’irais même jusqu’à affirmer que tout travail dont le titre comporte les mots «Depictions of God in…» se voit attribuer une note supérieure à 80 %. Je vous laisse tenter l’expérience.

Malheureusement pour moi, les lettres françaises ne sont pas aussi fanas de Dieu, ce qui me cause évidemment beaucoup d’anxiété quand je recherche des sujets de dissertation. Dieu et le cégep me manquent. Et après tout, peut-être un peu aussi les salaces tournées des bars de Grande-Allée. C’était toujours bien mieux que passer des nuits à trouver un sujet de dissertation.

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Montréal, pop ou rock? https://www.delitfrancais.com/2009/09/29/montreal-pop-ou-rock/ Tue, 29 Sep 2009 17:51:11 +0000 http://www.delitfrancais.com/archives/723 Vous ne savez pas où aller ni quoi faire durant le festival le plus cool en ville? On a fait une petite (bien trop petite) sélection pour vous...

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Pop au grand écran

L’un des festivals les plus excitants de la métropole ne se contente pas de vous en mettre plein les oreilles mais vous en met également plein la vue. Autre que Art Pop, Montréal Pop présente Film Pop où il vous sera possible de voir quelque sept nouveautés cinématographiques. Parmi ceux-ci, voici ce que Le Délit ne peut plus attendre de voir:

It Might Get Loud (and it surely will)

Le Délit n’arrive pas à contenir son excitation (Ralph vous en parle aussi dans sa chronique): Jimmy Page (Led Zeppelin), Jack White (The White Stripes) et The Edge (U2) réunis le temps de quelques chansons? On en a des frissons! C’est à travers la caméra de Davis Guggenheim que tous les amateurs de rock auront le bonheur de voir les trois célèbres virtuoses de la guitare électrique s’en donner à cœur joie. Ce n’est certainement pas la dernière fois que vous entendrez parler du film; les rockeurs (ou ceux qui regrettent d’avoir raté leur vocation de rockstar, comme moi) du monde entier attendent It Might Get Loud de pieds ferme. Guettez nos pages; on vous offre la critique du film la semaine prochaine –on a très hâte.

It Might Get Loud de Davis Guggenheim, en avant-première le 30 septembre, à 19h, au Cinéma du Parc

Goblin Market

Fanas de littérature? Adam Leith Gollner vous propose un court métrage  sur pellicule 8 mm inspiré du poème intitulé Goblin Market de Christina Rossetti. Pour agrémenter le tout, une trame sonore par Roger Tellier-Craig s’assurera de ne pas trop donner de repos à vos tympans. Votre curiosité est piquée? La nôtre aussi!

Goblin Market d’Adam Leith Gollner, le 3 octobre, à 19h, à l’espace Réunion

Parce que c’est un festival de musique après tout!

Dur, dur de ne pas être intimidé par la programmation de Pop Montréal. Trop de groupes qu’on veut voir ou qu’on voudrait découvrir et le tout, en quatre jours seulement! Rassurez-vous: l’épuisement que vous subirez en vaudra le coup!

Give me a Clues

Sa réputation n’est plus à faire sur la scène montréalaise; Clues a déjà charmé bon nombre de gens avec son premier album rock-mélodieux sorti en mai dernier. Mais comme rien n’est aussi bon qu’une performance sur scène, vous avez toutes les raisons de vous précipiter au concert de Clues pour y découvrir votre nouveau groupe fétiche. Et la rumeur le dit: un show de Clues, c’est du solide!

Clues, le 1er octobre, à 22h30, au Cabaret Juste Pour Rire

Dog Day: Halifax mon amour

Les enfants chéris d’Halifax seront de la partie pour nous servir leur irrésistible recette de pop indé qui nous donne une envie subite de déménager dans les Maritimes pour de bon. Si le déménagement ne vous dit pas grand chose, risquez-vous au moins à aller au concert, vous ne le regretterez pas.

Dog Day, le 1er octobre, à 22h, au Green Room

Tout doux, tout doux

Promenant ses pénates entre Montréal et Reykjavik, Leif Vollebekk sera à Pop Montréal question de bercer les Montréalais par ses douces mélodies et sa voix mélancolique. S’inscrivant dans la même lignée que Jeff Buckley et Patrick Watson, l’artiste folk alternatif gagne à être connu.

Leif Vollebekk, le 30 septembre, à 21h, à la salle O Patro Vys

Trop modestes, vraiment…

Parce que notre chroniqueur musique semble s’être oublié alors qu’il écrivait son papier, nous nous improvisons publicistes le temps de vous présenter son show.  Formation native de Québec mais bien ancrée à Montréal, Shortpants Romance fait dans le rock indé, mais ne se contente clairement pas de petites balades mollasses.  En spectacle à 3h du matin et au Barfly par dessus le marché (voir ma chronique de la semaine dernière), préparez-vous à avoir une rupture de tympan mais à voir un maudit bon show!

Shortpants Romance,  le 1er octobre, à 3h, au Barfly

Maintenant que je réalise que je vous ai donné trois idées de shows pour le même soir, vous avez un peu le droit de me haïr. Mais profitez donc de Pop Montréal à la place!

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La pause culturelle https://www.delitfrancais.com/2009/09/22/la-pause-culturelle-2/ Wed, 23 Sep 2009 02:18:34 +0000 http://www.delitfrancais.com/archives/705 Le jour du Seigneur... avec une pinte

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Il fut une époque pas si lointaine –mais dont vous ne vous souvenez pas– où le dimanche était sacré. La grosse bouffe, les beaux habits et les potins du parvis d’église par dessus le marché; rien n’était alors trop beau pour le dimanche. Aujourd’hui, la dernière et première journée de la semaine –selon les écoles de pensée– est une zone tampon permettant de bâcler ce que l’on n’a pas eu le temps de terminer la semaine d’avant ou alors de bretter devant ce qu’on voudrait faire à l’avance –mais qu’on ne fera pas, comme à l’habitude. Vous le devinerez sans trop de difficulté, j’écris ma chronique par ce beau dimanche ensoleillé alors que j’ai tellement envie de vous laisser choir là pour aller me prélasser sur une terrasse!  M’enfin, quelle chroniqueuse ferais-je! Donc, toujours dans cette optique de vous montrer le droit chemin –c’est-à-dire celui qui vous garde loin de vos livres et de toutes autres préoccupations d’ordre scolaire – je vous partagerai quelques trucs pour éviter l’ennui et la mélancolie du dimanche soir. Je vous l’affirme, le dimanche soir, c’est le nouveau vendredi, files d’attente et cover fees en moins!

Pour ceux qui aiment découvrir des artistes émergents, le Quai des brumes offre sa brillante formule 5 à 7. Dimanche prochain, on y présente Avec pas d’casque, tiens, tiens! Seul hic possible; tout le monde sait qu’un 5 à 7, c’est juste un prétexte pour se bourrer la face. Mais bon, je réitère mon intention; ne vous ai-je pas dit que mon but était de vous empêcher de vous lamenter à la maison?

Une autre activité dominicale digne de mention a lieu au très sélect Bar Fly, qui tient tous les dimanches son «Bluegrass Night», où vous pouvez écouter du…… bluegrass en compagnie de la maquette de Saku Koivu dans son chandail du Tricolore –d’ailleurs, a‑t-elle été enlevée? L’endroit est clairement le plus crade en ville, mais une fois que vous vous serez fait à l’odeur de chien mouillé qui y persiste, il deviendra votre bar préféré –c’est mon cas. Si je ne m’abuse, les soirées de bluegrass commencent vers 23h, ce qui vous permet de commencer la soirée au Quai des brumes et de la continuer au Bar Fly. Che bello!

Vous pouvez aussi rester à la maison si vous y tenez tant que ça. Peut-être êtes-vous de ceux que Tout le monde en parle intéresse encore –est-ce que ça joue toujours? Pour ma part, le combo arrogance + radotage + coupe de cheveux ridicule + pinch laid de Guy A. Lepage me lasse, terriblement. Et que dire des pseudo déclarations choc d’invités du genre Michèle Richard. À la limite, je préfère Charles Tisseyre, il est tellement plus divertissant! Voilà donc, vous n’avez plus de raison de dire que les dimanches sont ennuyeux!

Quai des brumes: 4481, Saint-Denis
Bar Fly: 4062A, Saint-Laurent

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On –«on» signifiant ici ma coloc– m’a fait le commentaire que le nom de ma chronique était nul. J’aimerais réfuter cette affirmation et dire que c’est plutôt brillant, mais ce n’est pas le cas. Voyez, amis lecteurs, j’ai mis beaucoup de temps à trouver ce nom, aussi ennuyant puisse-t-il être. C’est que parfois, quand on a trop à faire, l’inspiration se met en veille; le nom de cette chronique n’en est que la malheureuse illustration. Alors, vous qui êtes si vifs, brillants et créatifs, je vous mets au défi de lui trouver un meilleur nom. Le concours est lancé!

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Rap et bêtes mystiques avec Radio Radio https://www.delitfrancais.com/2009/09/22/rap-et-betes-mystiques-avec-radio-radio/ Wed, 23 Sep 2009 01:44:08 +0000 http://www.delitfrancais.com/archives/702 Après le retour de Radio Radio du Festival de musique émergente de Rouyn-Noranda où ils ont mis le feu aux planches, Le Délit a rencontré les membres du coloré trio des Maritimes.

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Le Délit (LD): Comment s’est passée votre fin de semaine au FME? Si je ne me trompe pas, vous n’y étiez pas l’année dernière.

Radio Radio (RR): Ça s’est bien passé. L’année passée, on n’avait pas pu s’y rendre question de temps, de timing.

LD: Radio Radio n’existe que depuis 2007 et vous en êtes déjà à travailler sur votre deuxième album. Vos affaires vont bien!

RR: Ouais, on a fait une semaine dans le fond des bois au mois de juin en Nouvelle-Écosse, dans le chalet de ma grand-mère. On avait procédé de la même manière pour l’autre album. On a écrit toutes les tounes et puis là, on enregistre la semaine prochaine. On entre en studio dimanche (NDLR: le 13 septembre).

LD: Comment s’est passée votre tournée dans l’Ouest à l’été 2008? Est-ce que ça a été concluant?

RR: C’était une tournée canadienne pour le 400e de Québec. C’était l’fun, on s’est rendus à Whitehorse, avec les bisons et les chevaux sauvages. C’était une belle expérience de route, mais beaucoup de travail. C’était parfois difficile; on jouait à des temps bizarres comme 2h de l’après-midi. Des fois il y avait du monde, d’autres fois, y’avait juste le booker, le représentant de la francophonie de la Saskatchewan et deux autres personnes dans la salle.

LD: À quoi peut-on s’attendre pour le deuxième album de Radio Radio? Avez-vous continué dans la lignée du premier?

RR: Le premier album, c’était un pittbull, le deuxième album c’est un tigre blanc, le troisième album, ce sera un unicorn. On est en transition: de bêtes physiques, violentes et méchantes à des bêtes mystiques qui volent. Si on parle de salades, le premier album est une salade césar, le deuxième une salade grecque et le troisième sera des sprouts. Si on parle de souliers, le premier c’est un basketball shoe, le deuxième un deckshoe et le troisième nu-pied. Si on parle de véhicules, le premier est un gros sportscar, non, une Lotus, le deuxième un sailboat et le troisième un tapis flottant.

LD: Donc, dans la logique des choses, le 3e album volera?

RR: Ouais, comme les bouddhas là, tu vois? Connais-tu Ramdas? Il y a une quote dans son livre qui dit: «He wore leather on his feet, covered the whole world with leather». C’est pas l’fun ça.

LD: Pour composer vos chansons, vous fonctionnez comment?

RR: Les trois autour du piano pis on se touche. Si on ne se touche pas, ça marche pas. En autant qu’on se touche. Pas se toucher sexuellement, juste se réconforter dans notre chaleur. L’idée c’est de prendre un couch pour deux personnes et on s’assoit trois dedans. Si c’est un sleeping bag pour deux, on se met trois. Si c’est un elevator pour x nombre de personnes, on se met plus.

LD: Alors vous faisiez quoi quand vous étiez quatre? (NDLR: Timo a quitté la formation l’été dernier.)

RR: On avait des conflits d’intérêt.

LD: En quoi ça change la dynamique d’être maintenant trois?

RR: Je pense qu’on se connaît mieux nous trois qu’on se connaissait à quatre. Il y avait une tendance homophobe dans le groupe, on n’aimait pas ça. Maintenant qu’elle n’est plus là, on est homophile. D’homophobe à homophile, ça te ferait un beau titre d’article, ça.

LD: Comme vous êtes natifs des Maritimes, est-ce que vous passez pas mal de votre temps à voyager entre les provinces?

RR: Surtout au Québec et en Ontario. On ira bientôt au Manitoba, on est ben contents, ça fait six ans qu’on essaie d’y aller. On va visiter un ami de mon père qui a une corne de narwhal. Une vraie là, ça a comme neuf pieds de long. Juste pour dire, on fait pas juste parler, y’a vraiment des gens out there avec des cornes de narwhal. Les gens nous demandent ce qui nous inspire: le rap américain, le rap québécois. Non, c’est les choses banales qui n’ont pas vraiment d’importance comme les cornes de narwhal.

LD: Et comme les jacuzzis?

RR: Le jacuzzi, c’était plus une métaphore. C’est d’une chanson de R. Kelly. Pour t’inspirer et pour faire ton album, il faut que tu fasses tout sauf travailler sur ton album. Le meilleur musicien que j’ai vu de l’année était au parc, c’était un rocker avec son bike: «Fucking music, I never wanna play music again. You don’t need this fucking shit. Fucking guitar, fucking bullshit.» Là il commence à casser sa guitare, la tire dans la fontaine. Pour moi, c’était une des meilleures performances que j’ai vues dans longtemps. C’est un bon show.

C’est vraiment ça l’esprit de la musique; c’est pas les instruments, c’est l’âme de créer quelque chose. C’est comme le golf; une balle, un bâton et un joueur. T’as pas besoin d’un court de golf. Pareil pour la musique; il y a ton âme puis t’as une idée et ça donne une création. So, même un vrai musicien n’a pas besoin d’un instrument.

C’est comme le slam. T’as un gars qui fait son affaire; pas besoin de musique. Il crée sur le fait, sur son inspiration; que ce soit les sons de la ville, de la rue. On crée quelque chose à partir de rien.

LD: On cherche toujours à catégoriser le travail des artistes. Comment percevez-vous votre travail par rapport à ce qui se fait sur la scène montréalaise?

RR: Josélito Michaud. La danse contemporaine aussi. En essayant, on crée et on fait.

LD: Et pourquoi Josélito Michaud?

RR: Parce qu’il a une aura incroyable. Je l’ai rencontré une fois au St-Hubert, pis je savais pas qui c’était, je venais juste d’arriver au Québec. Je trouvais qu’il avait une belle aura, alors je lui ai dit: «Excusez-moi monsieur, qui est-ce que vous êtes? Vous avez une belle aura.» Il m’a dit: «Je suis Josélito Michaud.» On a parlé quelques secondes et j’ai appris par la suite qui c’était. Juste à partir de là, j’ai vraiment aimé l’homme.

LD: Comme votre deuxième album est presque prêt, pourquoi nous faites-vous attendre jusqu’en 2010?

RR: Ben il nous reste l’enregistrement, mais on ne veut pas le presser trop. C’est comme une bonne soupe, si la soupe a eu le temps d’absorber tous les jus, toutes les saveurs qu’il y a dedans, là c’est bon. Il faut attendre que ça prenne le goût. Ça revient à ce qu’on disait: le pitbull n’attend pas, il attaque. Le white tiger, lui, se lèche, baille, se gratte l’oreille, fait semblant de dormir, puis là il attaque. C’est le plus docile des chats, il fait croire qu’il n’est pas là, il prend son temps. C’est l’approche qu’on a eue pour le deuxième album.

LD: Vous avez une tournée prévue à la sortie de l’album?

RR: On espère, sinon, ça va aller mal. Entre temps, on va au Manitoba et on fait quelque chose à Pop Montréal. On va aussi mettre des singles sur MySpace. Et on fait dire que c’est possiblement, probablement une ode à un de nos musiciens préférés, Kenny G. Il n’y a pas de saxophone dans la chanson, mais c’est une ode à son esprit. On a fait appel à une chanteuse de grande renommée de l’Abitibi-Témiscamingue, elle s’appelle Whitney Lafleur. C’est vraiment une chanson de Kenny G. featuring Whitney Lafleur. Rien que le nom, tu sais que t’aimes ça.

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