Maya Gauvreau, Frank Herbier, Laura Doyle Péan, Gabrielle Potvin, François Céré, Elissa Kayal, Geneviève Lagacé, Charlotte Duplessis Leonhart, Ketzali Yulmuk-Bray, Mathieu Soucy, Elyzabeth Cossette, Étienne Boucher-Lemay - Le Délit https://www.delitfrancais.com/author/genevive/ Le seul journal francophone de l'Université McGill Tue, 06 Apr 2021 14:30:57 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 Les horaires boréals https://www.delitfrancais.com/2021/04/06/les-horaires-boreals/ Tue, 06 Apr 2021 11:12:20 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=43707 Lauréats et lauréates de la deuxième édition du concours Délier la poésie.

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Dans le cadre de cette deuxième édition du concours Délier la poésie, les participants et participantes étaient invités à s’inspirer d’un premier poème, écrit par l’éditeur François Céré et l’éditrice Elissa Kayal. Nous tenons à remercier chaleureusement toutes les personnes qui ont participé. La réponse poétique de chacune et de chacun d’entre vous a dépassé nos attentes. Merci énormément à tous et à toutes pour vos contributions!

C’est avec fierté que l’on vous présente ce zine, contenant notre poème de départ ainsi que les dix poèmes retenus pour notre cadavre exquis.

Lauréats et lauréates

Le cri de rage
Frank Herbier (première place)

Au début
La mère donne naissance à l’enfant
L’enfant tout d’innocence court
Court parmi les bois parmi les marées
Inutilement contre les vagues de sel
S’en fichant il passe par les champs en friche
À pleine joie en perte de moyens
Le coeur plein l’enfant a faim
La mère aussi
Une bestiole traîne
Ils la prennent et la mettent sous leur sein
La digèrent longuement
Deviennent un peu d’elle
Et elle un peu d’eux

Mais soudain pousse un cri le petit homme
L’exécrable petit homme
Un cri de rage un cri d’enfer
Un cri qui déchire naïvement les bulles d’air
Un cri en pointes de flèches
Lancées au hasard sur les planètes
Qu’il embroche une à une
Avec ces électrodes de Neptune
Les rapproche grâce à des câbles de fer
Fixés à l’enfant et à son diaphragme
Il connecte le tout ensemble, puis

Reprend son souffle…

Et crie plus fort
Si fort que l’enfant qui devait être dans la vie
Pousse un cri qui englobe toute la vie
Vie fort intérieurement explosive
Dynamitages insoupçonnés dans les endroits humides
De la gorge et du larynx
Où les mots ont fini par se donner

Plus rien n’est clair
Sur les lianes de fer court l’enfant
Par-dessus les bois par-dessus les marées
Oublie la houle et sa fertilité
Entre sa main dans la terre de si loin
Qu’elle ressort blanche dure moindre
Passe une clairière de béton
Fouette la cime des absurdités avec son rebord de pantalon
Passe les mornes forêts de bâtons
Vole pour ainsi dire déchante sur l’air d’une biche
Passe un des nombreux champs en affiches
Il se rend au coeur de la chose
Toujours enragé en criant
Il se rend au coeur de toutes choses
Désirant percer le voile rapiécé
Couvrant la cuisse dénaturante de sa vie
La surplomber du regard ne suffisant en rien
Il plombe sur elle comme un obus
Tombe sur elle en tyran
En tirant abrutissement sur ses vêtements
Pour que la chose fende
Pour que toutes bonnes choses fendent
Pendentif de soleil luette de lune
Cuirasse de pierre poitrail de montagne
Cheveux de grains herbe d’esprit
Sous la couche superficielle des nombres
Embusquée au bûcher
Se retrouve la petite fille
La petite vie
Que l’enfant criard aime tant à tourmenter
Maintenant nue petite réduite à son corps de lait et de miel
Elle regarde l’enfant
À la hauteur de sa perte d’âme
De ce regard que seuls lancent les bourreaux
Elle le regarde
Le juge
Et l’aime.


consomption
Geneviève Lagacé (deuxième place)

de la côte à ma gorge, nos horizons s’entrechoquent. tu fermes les volets,
le temps que passent les ouragans, mais rien n’y fait: les étincelles ne
s’éteignent plus, bruissent sous nos peaux de pointillés qui s’érodent; les
murs tremblent nos fractures et, dans les heures blanches, nous glissons,
coulons, nous échouons au pied des vagues

    l’écume sur la berge
comme l’écho de nos tempêtes

nous avalons le vent, déchaînons nos humeurs, fixons la fin de nos flots
lapidaires. au bout du rivage, nos secrets se créent des univers avec tout
ce qu’ils contiennent de failles, d’excès. ils alimentent nos brasiers,
courent

    longtemps
sans pour autant s’essouffler
sans pour autant s’éteindre

nous sommes des jardinières de crépuscule suspendues au tonnerre. nous
sommes l’imprévisible. des flambées qui touchent ciel, des confins
inatteignables. devant nos fureurs, je frissonne, électrique. tu refuses
d’arrêter le jeu, et dans les flammes frénétiques naufragent nos ombres,
mes lueurs bleues

    des fissures creusent nos peaux-porcelaines
nous crépitons, exaltés
nos échanges illusoires deviennent cri ardent
les ouragans stagnent –

fuir n’est jamais une option quand c’est toi
qui tiens les allumettes


Nos vicissitudes
Ketzali Yulmuk-Bray (troisième place)

Nos remords sont exhumés par les intempéries
Et la chasse ne sert qu’aux enfants
Qui préparent soupe et thé
En y crachant goulument nos grandes légendes
L’expiation s’écoule plus facilement par les trous

Ce qui est à venir ne nous regarde pas
Du moment que les bêtes s’attroupent
Ou se dispersent
Nous serrerons les dents, les coudes aussi
Rien ne s’oublie grâce à l’écorce
Sur laquelle sont écrites nos aptitudes

Nous apprenons tôt à fabriquer les couvertures
À tisser la honte sur le bas de nos crânes
Pour que vienne s’y abreuver l’oiseau de proie

(Je me souviens de ton grand saut, mon frère)

Nous bénissons nos terres d’origine
Chaque saison, l’arbre du temps fait sonner ses cloches
Et leur écho se répercute jusqu’aux confins de la zone
Ainsi se déroulent nos vies

Certains disent que nous devrions tout mettre en feu.

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Du bon jazz, de la bière froide des nachos https://www.delitfrancais.com/2013/03/20/du-bon-jazz-de-la-biere-froide-des-nachos/ Wed, 20 Mar 2013 15:57:06 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=17783 Des étudiants de Concordia nous offrent une Jam Session au Upstairs

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Vous cherchez quelque chose de plus excitant à faire le mercredi soir que de réviser? C’est au bar Upstairs que ça se passe. L’endroit est parfait pour briser la routine monotone de la semaine et s’évader du quotidien sans être obligé de sortir trop tard. C’est un rendez-vous incontournable pour ceux qui veulent encourager la relève du jazz et écouter de la bonne musique.

Parmi les nombreuses soirées et spectacles proposés toutes les semaines par le Upstairs se trouve le Concordia Jam Session, véritable petit bijou musical qui mérite d’être découvert. Depuis deux ans maintenant, tous les mercredis soirs pendant l’année scolaire (soit de septembre à juin) plusieurs étudiants en jazz à l’Université Concordia offrent une performance gratuite de 17 heures à 19 heures. Plusieurs musiciens très talentueux participent à cette improvisation musicale hebdomadaire.

Le Upstairs est géré par Joel Giberovitch, qui depuis très longtemps partage sa passion du jazz avec la communauté montréalaise. Le bar propose un heureux mélange de bonne musique, d’agréable compagnie et de succulents plats concoctés par le chef Juan Barros. C’est un bon endroit pour découvrir les nouveaux talents de la relève, mais également pour savourer plusieurs classiques du jazz. L’ambiance est chaleureuse et conviviale; dans la petite salle accueillante du bar tous passent un bon moment, que ce soit entre amis, avec la famille où tout simplement entre amateurs de musique.

Dès 17 heures, le Upstairs commence à se remplir tranquillement et des amateurs de jazz font leur entrée tout au long de la soirée pour venir prendre place et apprécier les œuvres musicales. En plus d’offrir une performance improvisée, les musiciens interprètent à leur manière de grands classiques du jazz, de Miles Davis à Sonny Rollins.

Plusieurs étudiants en musique sont également présents dans la salle pour s’encourager mutuellement et pour assurer une rotation des musiciens sur scène. Puis, pour ceux qui adoptent l’endroit et qui souhaitent prolonger la soirée, il est à noter que celle-ci ne se termine pas à 19 heures puisque d’autres artistes suivent.

Rapidement, on se sent pris par les mélodies jazz à la fois stimulantes et feutrées de ces jeunes prodiges. La contrebasse, la guitare, le piano, le saxophone et la batterie fusionnent merveilleusement avec la voix du chanteur pour créer un arrangement musical hypnotisant et unique en son genre. Ce que Fuat Tuaç, étudiant de deuxième année en jazz vocal, aime par-dessus tout c’est «la relation qu’il entretient avec le public».

Il confie en entrevue avec Le Délit que le jazz est pour lui un moyen de communication unique et très intime. Il participe à la Jam Session depuis deux ans maintenant, et explique que participer à la création du «houseband» les mercredis soirs lui permet de toujours apprendre de nouvelles choses tout en mettant en pratique les techniques apprises en classe. Il précise également que, si pendant les cours toutes les erreurs sont permises, lorsqu’il se retrouve sur la scène du Upstairs, il a l’opportunité de pratiquer son art et sa créativité devant un vrai public: «C’est du sérieux».

Tuaç mentionne aussi que, tout au long de l’année, certaines personnes s’ajoutent au band par intérêt personnel le temps d’une soirée; leurs talents respectifs sont une grande source d’enrichissement pour le groupe. À certaines occasions, même les professeurs de Concordia viennent accompagner leurs étudiants pour partager leurs connaissances et leur amour du jazz.

Les étudiants qui participent au Jam Session prennent visiblement plaisir et ils le font pour toutes sortes de raisons. Par exemple, Simon Lévesque, un contrebassiste en dernière année dans le programme de jazz de Concordia, me confie que ce qu’il aime vraiment ces soirées, c’est qu’elles lui permettent de côtoyer une remarquable variété musicale.

Selon lui, chaque musicien et chaque instrument son est pourvus d’une voix particulière et d’un accent propre. Le charismatique jazzman en herbe précise aussi que plus il côtoie de nouveaux musiciens qui viennent d’ailleurs ou qui viennent d’autres universités, plus il peut apprendre sur ces différents accents musicaux et ainsi élargir sa passion pour le jazz.

Le contrebassiste explique au Délit que, par-dessus tout, le plus grand avantage de ces soirées est qu’elles donnent aux étudiants en musique la chance de s’entraîner et de stimuler leur motivation personnelle.

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