Julien Beaupré - Le Délit https://www.delitfrancais.com/author/beauprejulien/ Le seul journal francophone de l'Université McGill Fri, 12 Feb 2021 19:53:49 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 La hiérarchie du savoir, ou son monopole… https://www.delitfrancais.com/2016/02/09/la-hierarchie-du-savoir-ou-son-monopole/ https://www.delitfrancais.com/2016/02/09/la-hierarchie-du-savoir-ou-son-monopole/#respond Tue, 09 Feb 2016 20:47:57 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=24759 Une discussion autour des différences entre les productions académiques occidentales et africaines.

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Samedi le 6 février, devant une foule d’une cinquantaine de personnes, au Players’ Theatre, à l’AÉUM, a eu lieu la conférence «Degrés de séparation: problématisation de la production de connaissance hiérarchisée dans les institutions de savoirs supérieures» (Degrees of separation: problematizing Hierarchies of knowledge production in institutes of higher education, ndlr), sous forme de discussion orientée entre trois panelistes. Si le thème initial a bel et bien été respecté, le manque de temps ainsi qu’une incertitude quant à la formule à adopter auront fait de la rencontre quelque chose de plus ou moins linéaire, mais passons.

Des invités de marque

Chaque panéliste était invité à se présenter brièvement. S’il est certain que leurs assises intellectuelles étaient imposantes, l’orientation idéologique de chacun y fut d’entrée de jeu précisée. Premier des trois à prendre la parole, docteur Mwenda Ntarandwi, est un auteur prolifique dans le domaine. Son approche avait de quoi marquer l’imaginaire par sa simplicité et sa lucidité: la production de savoir est l’art de raconter les choses et son rôle, en tant qu’anthropologue, est de prendre en considération toutes les histoires. Deuxième invitée, Marieme S. Lo insistait sur son parcours atypique qui l’aura mené du Sénégal, à la Sorbonne et à Toronto dans des visées diverses (philosophie, mathématiques, études féministes, etc.). Finalement, MASS (McGill African Students Society, ndlr) avait aussi invité le professeur John Galaty, enseignant à McGill et seul non-africain du groupe. Son introduction s’est faite sous l’insigne d’une double volonté, combattre le pessimisme occidental envers l’Afrique et, du coup, en humaniser les populations pour combattre les lieux communs souvent propagés par les médias de l’ouest.

Charlie

Une hiérarchie à repenser

Jackie Bagwiza, à la fois étudiante au cycle supérieur à McGill et organisatrice de l’événement, a lancé la discussion avec une question à large portée concernant les différents visages de l’Afrique. On y voyait une volonté de ne pas considérer l’Afrique comme un continent homogène, mais plutôt un territoire aux spécificités culturelles presque indénombrables, tout en respectant une vue d’ensemble très large sur le sujet. Les commentaires — parce que personne n’était là pour prétendre apporter de vérités — de Mwenda Ntarandwi furent particulièrement pertinents. Il notait qu’en Occident une grande majorité des manuels scolaires utilisés au sujet de l’Afrique, et ce à l’université, sont écrits par des occidentaux. D’où son conseil lancé et plusieurs fois répété que les étudiants devraient faire pression sur leurs professeurs pour utiliser les «histoires» écrites par des auteurs natifs des pays à l’étude. Un geste qui tend à ne pas donner l’autorité à l’occident et qui légitime les institutions à l’extérieur de l’Amérique du Nord et de l’Europe. En poussant la dialectique des conférenciers plus loin: nous viendrait-il à l’idée d’acheter une histoire québécoise écrite par un sénégalais? L’expert sur le Sénégal, c’est nécessairement le Sénégalais.

D’une approche plus philosophique, Marieme S. Lo s’est empressée de se distancer des approches positivistes qui prétendent pouvoir étudier un phénomène, notamment les sociétés africaines, comme des entités mathématiques dénombrables et analysables à froid sans considération réelle pour les humains derrières les statistiques. Ainsi, parler de l’Afrique à distance est un non-sens puisqu’en parler nous lie à elle. D’où l’importance pour des anthropologues ou des sociologues de regarder les humains et non les nombres.

De par son identité américaine, mais aussi son statut intellectuel, John Galaty procédait par questionnements plus qu’autrement: «Sommes nous déterminés par notre identité?», «Est-ce que la recherche peut être une forme d’appropriation culturelle?» Dans un contexte de recherches en sol africain, on imagine le poids de telles questions, mais aussi l’importance de les garder à l’esprit. Ainsi, la conférence s’est d’elle-même orientée vers des questions de méthodes et de légitimation de recherches académiques faites sur l’Afrique. Une élève en études africaines à McGill, dans la période de question, a concrétisé l’importance de telles préoccupations par le désir de voir dans son programme (voire dans toute l’université) une plus grande représentation africaine dans le corps professoral. Sans conclusion officielle, l’événement était une occasion privilégiée pour se reconsidérer en tant qu’étudiant dans le monde et s’ouvrir les yeux sur des problématiques importantes du domaine académique qui n’apparaissent pas toujours aux non-initiés.

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Un taxi vert et rentable https://www.delitfrancais.com/2015/11/28/un-taxi-vert-et-rentable/ https://www.delitfrancais.com/2015/11/28/un-taxi-vert-et-rentable/#respond Sun, 29 Nov 2015 00:29:37 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=24267 Petite révolution dans l’industrie du taxi montréalais.

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À la demande de citoyens désirant profiter de la visibilité de la COP21, l’Office de Consultation Municipale de Montréal (OCPM) lançait le 29 octobre dernier la première phase d’une consultation en ligne permettant de proposer des solutions à la réduction de la dépendance aux énergies fossiles. En moins de vingt jours, plus de 3 000 interventions en lignes ont eu lieu, s’est réjouie la présidente de l’OCPM, dont 60% concerne le milieu du transport.

Bien que cette consultation soit loin d’être terminée, un rapport devra être soumis au conseil municipal à la fin du printemps 2016, l’opinion des Montréalais semble être claire. Les idées proposées foisonnent, on parle de la prolongation de la saison cyclable, autopartage et covoiturage 2.0, uniformisation des tarifs pour le transport en commun, etc. Le tout devrait aider la ville dans ses objectifs, elle qui entend réduire ses émissions de 30% d’ici 2030 par rapport à 1990, sachant que l’ensemble des transports produit près de 40% des émissions à Montréal.

Téo Taxi

À cette nouvelle, le projet Téo Taxi (transport écologique optimisé) d’Alexandre Taillefer a quelque chose de prophétique. Déjà au mois de juin 2015, l’homme d’affaires québécois annonçait l’introduction d’un millier de taxis électriques dans le réseau de taxis de Montréal vers juin 2017. La compagnie Taxelco (TaxiElectricCompany, ndlr), qui dirige le projet, entend investir 250 millions de dollars. Depuis le 26 novembre, le projet pilote est officiellement en marche avec 50 taxis dans les rues et l’objectif a grimpé à près de 2 000 taxis d’ici 2019.

Sur le site Internet, on apprend que les taxis sont équipés d’une application mobile de géolocalisation dite «performante», de paiement par mobile, de connection internet et bientôt de tablettes numériques. En plus d’un moteur électrique silencieux, et d’émissions de gaz à effets de serre nuls, les taxis représentent une énorme économie sur le carburant. Quand un taxi normal dépense environ 15 000 dollars par année pour l’essence, un taxi électrique ne coûte que 3 000 dollars par année. Ces voitures demandant d’être rechargées, le projet comporte l’implantation de bornes de recharge électrique, une pour huit taxis, avec lesquelles on devrait pouvoir recharger complètement une voiture en moins d’une heure. En ce qui concerne les températures froides de l’hiver qui réduiront inévitablement l’autonomie des batteries, Taillefer prévoit d’entreposer des voitures déjà rechargées qu’il sera possible de venir échanger avec les voitures vides par souci d’efficacité.

Toutefois, si Hydro-Québec travaille de concert avec Téo Taxi dans la confection des bornes de recharges, les voitures, elles, ne seront pas issues de l’expertise québécoise. Taillefer affirmait déjà à la presse en juin que cet aspect ne figure pas dans les plans de la firme. Pour l’instant, trois modèles sont disponibles, soit la Kia Soul, la Nissan Leaf ou une Tesla. Le projet se présente comme un alliage unique au monde entre entrepreneuriat et environnement.

Matilda Nottage

Un nouveau modèle

En entrevue à Radio-Canada, M. Taillefer apportait des précisions. À Montréal, les permis de taxi sont donnés par la ville de Montréal et aucune augmentation n’a été noté les vingt dernières années. Le nombre de taxis en circulation doit donc rester constant. Les compagnies de taxis ne sont pas propriétaires des permis, c’est un intermédiraire qui gère les taxis à travers la ville. Ce sont les individus qui achètent les permis; une personne pouvant en posséder jusqu’à vingt. Taxelco a déjà acheté la firme Taxi Hochelaga et entend louer plusieurs permis de taxi aux propriétaires. Ce faisant, ils pourront fournir les taxis électriques Téo et continuer le service de voitures régulières pour ceux qui ne sont pas prêts à prendre le virage électrique.

L’avantage certain de Téo Taxi réside pourtant dans son mode de paiement. Un chauffeur de taxi régulier aujourd’hui est un chauffeur autonome qui, dans la majorité des cas, loue sa voiture à un propriétaire de permis. Radio-Canada estime que le salaire moyen (sans préciser si le pourboire y est inclus) après les dépenses reliées à la location, l’essence et autre revient à environ huit dollars de l’heure à raison de soixante heures par semaine. Téo Taxi entend engager les chauffeurs comme des employés réguliers qui seront payés quinze dollars de l’heure pour 40 heures par semaine.

Le cas Uber

Cette tentative de révolutionner, voire de ressusciter le marché du taxi à Montréal n’est pas sans lien avec l’arrivée de la compagnie Uber. Depuis son arrivée à Montréal en octobre 2014, les chauffeurs de taxi en sont furieux et leur clientèle diminue considérablement. D’abord, on ne parle pas ici de la branche Uber, qui offre les mêmes tarifs que les chauffeurs réguliers. C’est la branche UberX (UberPop en Europe) qui dérange. Il s’agit d’un service de taxi qui permet à pratiquement n’importe qui, après une brève étude de son casier judiciaire, de se servir de sa propre voiture pour transporter monsieur tout-le-monde. Le tout est géré par une application qui permet de voir la proximité des taxis aux environs et qui automatise les transactions. On y rentre et on en sort rapidement. Sans compter que, puisqu’il n’y a nul paiement de permis ou de taxes, les tarifs y sont considérablement moins chers, sauf en cas d’achalandage élevé, et le revenu des chauffeurs plus élevé. Les clients peuvent ensuite attribuer une note au conducteur, ce qui permet de garder le service à un niveau élevé; une note trop basse empêcherait le conducteur de continuer à pratiquer. Les chauffeurs de taxi réguliers sont littéralement en guerre contre eux, affirmant qu’ils sont illégaux. D’ailleurs, Denis Coderre, maire de Montréal, et le ministre du Transport Robert Poëti vont dans le même sens. Plusieurs arrestations de chauffeurs Uber ont effectivement eu lieu à Montréal.

Le projet se présente comme un alliage unique au monde entre entrepreneuriat et environnement.

Quel avenir pour Téo?

Alexandre Taillefer ne s’en cache pas, c’est UberX qui est à l’origine de sa tentative de révolution du taxi. Désirant rester dans le cadre légal, il sera intéressant de voir si son projet pourra effectivement se débarrasser d’Uber dans les cinq prochaines années. Par exemple, rien n’empêche un chauffeur d’UberX d’utiliser une voiture électrique. En effet, les subventions du gouvernement du Québec à l’achat d’une voiture électrique (8 000 dollars par voiture) dont bénéficie Téo sont disponibles pour tous les citoyens. Et de toute façon, l’écologie véritable des voitures électriques est fortement débattue du fait de la pollution que la batterie peut causer une fois jetée. En ce qui concerne les tarifs, Taillefer affirme en offrir de moins dispendieux, mais reste nébuleux à ce propos. Ce qui revient constamment ce sont les options de tarifs réduits durant les soirées ou pour les allers à l’aéroport; rien pour supplanter Uber encore. Le projet de l’investisseur québécois est toutefois très ambitieux, sociétal plus que simplement capitaliste. Ainsi, en entrevue à Radio-Canada, Taillefer affirmait vouloir réduire le nombre de voitures des Montréalais.

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Il n’en restera qu’un https://www.delitfrancais.com/2015/11/27/il-nen-restera-quun/ Fri, 27 Nov 2015 19:09:26 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=24235 Présentation des cinq candidats au poste de v.-p. aux affaires internes (v.-p. interne).

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Les réponses en italique ont été traduites de l’anglais, certains candidats n’ayant pas répondu à toutes nos questions en français.

Après d’éprouvantes élections ayant tourné au vinaigre pour finalement ne mener à rien: Alexei Simakov, candidat unique au poste de v.-p. interne pour l’Association des Étudiants de l’Université McGill (AÉUM), s’était vu rejeté par un maigre électorat mcgillois.

Avait ensuite été organisées fissa de nouvelles élections, qui s’apprêtent à se terminer vendredi après-midi, alors qu’elles viennent de commencer. Paradoxalement, cinq candidats se sont présentés alors que la population étudiante se lassait toujours plus de ce bal incessant de candidats et scrutins.

Entre candidats “gags” ou candidats sérieux rivalisant de consensuel, petit tour de table pour aider le lecteur à départager ces cinq vaillants pourfendeurs de l’apathie politique étudiante.


Omar El Sharawy -“Les étudiants veulent s’informer des affaires courantes de l’AÉUM”

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Omar El-Sharawy

Omar El Sharawy, “homme du système”, allie compréhension poussée des institutions de l’AÉUM et des prérogatives exactes de la fonction de v.-p. interne. Un programme assez ambitieux avec quelques idées novatrices telle une communication via Snapchat de la part de l’AÉUM ou un tournoi de football interfaculté, mais le candidat reste conscient qu’il ne pourra réformer de fond en comble l’AÉUM en un semestre. Côté francophonie, il voudrait soutenir Franc-Jeu, compagnie théâtrale francophone.

Le Délit (LD): Quelle la mesure concrète la plus importante de votre programme?

Omar El Sharawy (OLS): L’accessibilité est l’aspect le plus important de mon programme. Les étudiants veulent s’informer des affaires courantes et événements de l’AÉUM, et pourtant on a du mal à accéder à cette information. Je compte améliorer les différents moyens de communication actuels et en utiliser de nouveaux, plus accessibles aux étudiants, tels les résaux sociaux: Facebook, une listserv Snapchat. Il faut que les étudiants s’engagent plus, via des sondages en ligne ou plus de communication inter-facultés, pour augmenter le nombre de lignes directes entre AÉUM et le corps étudiant.

LD: Que comptez-vous faire pour l’avancement de la francophonie à McGill?

OLS: En tant qu’organisation étudiante dans l’une des villes les plus bilingues, la langue française du Québec et de nos étudiants locaux ne doit pas être négligée. Bien que je ne sois pas moi-même francophone, je projette de soutenir davantage les commissaires aux affaires francophones dans leur entreprise de certification et de maintien du bilinguisme dans notre communauté et notre culture. Supporter la communauté francophone peut se faire en promouvant davantage le club Franc-Jeu, la seule troupe de théâtre francophone de McGill, en promouvant les mini-cours de langue française, ainsi qu’en conservant une traduction française des courriels hebdomadaires aux étudiants.

LD: Comment les dernières élections du v.-p. interne vous ont-elles motivé à vous porter candidat?

OLS: Ayant été impliqué dans la politique étudiante mes deux premières années à McGill, j’ai ressenti le besoin de m’en éloigner et me concentrer sur mes études alors que j’avais changé de faculté et que je voulais dédier plus de temps à mes passions (en joignant Tonal Ecstasy A Cappella). Cependant, après avoir réalisé à quel point participer à la vie communautaire mcgilloise me manquait, j’ai pensé que c’était le moment d’à nouveau plonger dans le grand bain!


Lou Bernardi – “La dernière élection était complètement folle”

 

Lou Bernardi

Lou se présente sans détours comme une blague dans ces élections. Fort de son expérience au sein du Parti rhinocéros durant les élections fédérales 2015, il récidive au sein de l’université. Sa plus grande promesse (la seule)? Il vous assure qu’il démissionnera après seulement quelques minutes et dans les deux langues en plus! Dans un français boîteux, mais courageux, il nous a confié sans grande surprise que le côté dramatique des dernières élections lui a déplu: ‘’La dernière élection était complètement folle’’

Le Délit (LD): Quelle la mesure concrète la plus importante de votre programme?

Lou Bernardi (LB): Je pense que l’idée la plus importante pour moi est que la normalité a beaucoup des problèmes. Le problème est que soit le candidat est trop normal,soit il y a trop de drame. Je suis ici seulement pour offrir un autre option, réellement différente, aux étudiants de McGill.

LD: Que comptez-vous faire pour l’avancement de la francophonie à McGill?

LB: Honnêtement, je ne connais pas bien la communauté francophone ici à McGill. Je suis d’accord avec l’idée qu’il y ait une place, importante, ici pour [le] francais. Bin c’est difficile de dire qu’il y a beaucoup à faire à ce sujet pour moi.

LD: Comment les dernières élections du v.-p. interne vous ont-elles motivé à vous porter candidat?

LB: La dernière élection était completement folle. C’est tout.


Kahli Douglas – “Améliorer la communication de l’AÉUM”

Kahli Douglas

Kahli Douglas, dit “ la communicatrice” a un programme basé sur une communication plus inclusive.Parfaitement bilingue, cette étudiante veut mieux intégrer le français au sein du campus en organisant des scéances cinématographiques en français et en augmentant la promotion des mini-cours en francais. Son point fort: elle a la plate-forme la mieux traduite. Son objectif: tout améliorer à l’AÉUM.

Le Délit (LD): Quelle la mesure concrète la plus importante de votre programme?

Kahli Douglas (KD): Je pense que l’amélioration des communications est l’aspect le plus important, et concrètement, cela se traduit par la propagation et publication d’informations sur les projets actuels par divers moyens. Un de ces moyens serait de faire en sorte que les journaux de McGill dédient quelques articles à l’AÉUM (par exemple, en montrant ce qu’est la journée typique d’un administrateur de l’AÉUM, des obstacles auquel il doit faire face, et sur ce quoi il travaille). D’autre part, il faut véhiculer ces informations à travers des plateformes de réseaux sociaux qui ne se limitent pas seulement à Facebook, mais aussi Twitter et Snapchat.

LD: Que comptez-vous faire pour l’avancement de la francophonie à McGill?

KD: J’aimerais travailler avec la commission francophone et faire en sorte que les groupes non-francophones puissent s’engager dans les discussions pour promouvoir le français sur le campus et sur comment mieux intégrer les anglophones dans la communauté de Montréal. J’aimerais planifier des évènements en français, tel que les films que nous montrons ainsi que les invités que nous aurons, et faire plus pour rendre les mini-cours de français plus accessibles à tous. En tant que francophile, détenant un baccalauréat international francophone, et qui était représentante du conseil scolaire de mon lycée, je suis sincèrement pour que l’immersion soit un sujet important. J’aimerais aussi promouvoir les publications en français et faire en sorte que les listserv continue d’être en français.

LD: Comment les dernières élections du v.-p. interne vous ont-elles motivé à vous porter candidat?

KD: J’ai récemment appris que je pouvais consacrer une grande partie de mon temps hors scolaire à l’investissement dans cette position. Peu de temps après, une seconde élection s’est produite et c’était un timing qui fut parfait. Je ne voulait pas me présenter si je pouvais pas me dédier a cette position, mais je suis en mesure d’investir tout le temps nécessaire dans cette position. J’ai beaucoup de respect pour cette position et tout les devoirs qui l’accompagnent et si je suis élue je veillerais a ce que je dédie assez de temps pour toutes les tâches à accomplir.


Tim Mapley

Tim Mapley

Tim Mapley “le conformiste-plus-que-parfait” pense qu’il est dans son devoir de représenter le peuple mcgillois. Très motivé, Mapley souhaite avant tout augmenter l’engagement des étudiants en s’assurant que toutes les voix seront entendues. Il a contruit son programme en miroir des prérogatives du v.-p. interne: communication, événements, équité. Toutefois, il n’offre aucune mesure concrète pour atteindre ses objectifs. Une promesse tout de même: nous offrir les quatres meilleurs mois de son existence. On attend cela avec impatience.

N’a pas répondu aux questions du Délit.


Jason Rutman

Jason Rutman

Jason Rutman s’est pris à pasticher Donald Trump, candidat fantasque mais populaire à l’investiture républicaine aux Etats-Unis, pour sa campagne, allant jusqu’à reprendre son slogan, de “Make America Great Again” à “Make SSMU Great Again” (“Rendre l’AÉUM grande de nouveau”, ndlr). Un solide sens de l’humour qui ne fait pas dans le détail, et qui plaira à certains et non à d’autres.

N’a pas répondu aux questions du Délit.

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De Paris à Ottawa https://www.delitfrancais.com/2015/11/17/de-paris-a-ottawa/ https://www.delitfrancais.com/2015/11/17/de-paris-a-ottawa/#respond Tue, 17 Nov 2015 17:01:17 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=24149 Quelles répercussions sur la politique canadienne?

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Mondialisation oblige, les grands dirigeants du monde se sont manifestés presque immédiatement après les événements à Paris, ou pendant pour certains. À l’unisson, les représentants de la démocratie occidentale, dont plusieurs font partie de la coalition internationale contre l’État islamique, se sont dits à la fois solidaires de la France et choqués par les atrocités terroristes, estimant que l’attaque visait les valeurs de l’ensemble de l’Occident. Selon Obama, c’est toute l’humanité qui est touchée; affirmation quelque peu contradictoire quand on se rappelle, entre autre, les frappes des drones américains. Ces derniers sont effectivement connus pour avoir causé un grand nombre de victimes civiles, provoquant un ressentiment important qui facilite le recrutement de l’EI.

Armée – Défense

Du même élan d’indignation, la majorité des dirigeants ont aussi insisté sur la nécessité d’une réplique. Hollande ne sera d’ailleurs pas passé par quatre chemins, «La France est en guerre» a‑t-il affirmé à plusieurs reprises. Les avions chasseurs-bombardiers français confirment cette direction avec d’importantes frappes aériennes: les plus destructrices à ce jour contre le groupe armé.

Au Canada, si la sympathie est partagée par la population et le gouvernement, la décision du nouveau premier ministre d’arrêter les bombardements canadiens demeure inchangée. À la place, Justin Trudeau discute présentement avec les alliés du Canada pour décider de la façon dont le pays pourra être le plus efficace dans son intervention contre l’EI, suggérant ainsi de renforcer l’entraînement donné aux combattants kurdes. Toutefois, les frappes aériennes canadiennes n’ont pas encore cessé pour autant. La date de leur arrêt n’a pas encore été donnée et le ministère de la Défense n’a pas mentionné si les frappes qui ont eu lieu après les attentats étaient prévues ou non.

Salomé Grouard

La question de l’immigration

L’autre grande question pour Justin Trudeau, c’est celle des immigrés. Suite aux événements, plusieurs citoyens et politiques s’inquiètent de la venue massive de 25 000 immigrés syriens et irakiens d’ici le 31 décembre. À Montréal, le maire Coderre demande au premier ministre de ralentir ses ardeurs, à Québec le maire Régis Labeaume  demande carrément de faire une pause et le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, demande à Justin Trudeau de suspendre le processus en raison des dommages immenses que peuvent commettre de petits groupes d’individus. On suppose que tous ces décideurs comprennent bien que ce que cherchent à fuir les réfugiés c’est précisément la terreur, celle-là même qui a frappé la France. Cependant la découverte du passeport officiel d’un réfugié syrien près du corps d’un des responsables de l’attentat ravive la crainte d’une infiltration. Malgré cette pression grandissante, Justin Trudeau demeure ferme: son plan reste le même. Pourtant, il paraît de plus en plus compliqué d’accueillir autant de réfugiés en l’espace d’un mois, surtout parce que le plan du gouvernement n’est toujours pas connu. Toutefois, il est évident que pour les partisans du projet, un ou deux mois de retard ne seraient peut-être pas dramatiques; l’important étant de ne pas créer de faux espoirs. La priorité des responsables à ce jour est de rassurer la population quant à l’efficacité des processus de sélection. Sachant que cet élément de sécurité ralentissait fortement le processus sous les Conservateurs, l’objectif paraît encore plus difficile.

Récupération politique

Au Québec, Pierre-Karl Péladeau est à l’origine d’un débat d’urgence sur la question «afin de permettre une discussion transparente et non partisane» sur ce dossier d’«importance». La Coalition avenir Québec et le Parti Québécois ayant suggéré de revoir les processus d’immigration et d’intégration, ils ont été critiqués par Philippe Couillard, affirmant que leurs commentaires pourraient provoquer de «l’intolérance involontaire». La reprise politique semble se trouver des deux côtés de la chambre puisque Pierre-Karl Péladeau a ensuite accusé Couillard de reprise politique; un acte considéré abject des deux côtés… C’est à la mode. 

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Pour un salaire décent https://www.delitfrancais.com/2015/11/17/pour-un-salaire-decent/ https://www.delitfrancais.com/2015/11/17/pour-un-salaire-decent/#respond Tue, 17 Nov 2015 16:30:21 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=24126 Petite manifestation pour une rémunération minimum à 15 dollars de l’heure.

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Le Mardi 10 novembre, au 770 rue Sherbrooke Ouest, un groupe de manifestants, modeste, mais convaincu, attirait efficacement l’attention des passants vers leur cause: un salaire minimum à 15 dollars de l’heure. Aux quatre coins des rues Sherbrooke et McGill College des volontaires distribuaient des pamphlets pour préparer les piétons à ce qu’ils allaient voir. Sur place, une vingtaine de personnes alignées longeant le trottoir et brandissant leurs pancartes piquaient la curiosité et, surtout, provoquaient des discussions engageantes. Présentement, le salaire minimum est à 10,55 dollars de l’heure. La dernière hausse enregistrée a eu lieu le premier mai dernier, faisant passer le salaire minimum de 10,35 dollars de l’heure à ce qu’on connaît aujourd’hui. Alors, pourquoi demander un tel bond, vers 15 dollars de l’heure?

Témoignage

Un travailleur, étiqueté comme précaire par les organisateurs, se confie. Selon lui, c’est évident, son salaire est insuffisant. «Ce n’est pas une fantaisie de ma part, une telle hausse est nécessaire pour un niveau de vie décent et, de manière réaliste, 15 dollars par heure ce ne serait même pas tout à fait suffisant.»  Il doit travailler davantage, collectionner les emplois, du matin au soir. Avec une famille à nourrir, la motivation est d’autant plus grande que l’enjeu est délicat. À Montréal, les maisons sont dispendieuses et l’augmentation du prix des loyers dépasse de loin celle du salaire minimum. Les allocations familiales n’arrivent pas à tout couvrir; insuffisant, ça aussi.

Organisée par la Coalition contre le travail précaire, cette manifestation visait une plus grande visibilité, pour se faire entendre, mais surtout se faire découvrir. Œuvrant depuis déjà quelques années, le mouvement peine à se faire connaître du public. Postés stratégiquement devant le bureau du premier ministre à Montréal, les manifestants insistaient aussi sur la nature double de l’emplacement. Ainsi, se faire entendre devant l’Université McGill c’est aussi sensibiliser les décideurs de demain.

Mahaut Engérant

Ailleurs en Amérique du Nord

La campagne québécoise fait suite à d’autres mouvements amorcés ailleurs en Amérique du Nord. Aux États-Unis, les mouvements en faveur du salaire minimum à 15 dollars de l’heureont été amorcés par des employés de Walmart et de chaînes de restauration rapide. Des campagnes massives organisées par des employés et des syndicats ont débouché sur l’adoption d’un salaire minimum de 15 dollars de l’heure dans les villes de Seattle, de San Francisco et de Los Angeles.

La campagne fonde son objectif sur le rapport de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), basé à Montréal, qui, le 2 mai 2015, indiquait qu’«il y a un manque à gagner de quatre dollars de l’heure pour que le niveau du salaire minimum soit viable, pour qu’il ne soit plus synonyme d’exclusion économique et sociale.» Ce même rapport mentionne qu’un emploi à temps plein n’est pas synonyme de prospérité: le salaire minimum actuel ne permet pas de subvenir aux besoins de base et, en même temps, de s’émanciper de la pauvreté.

Dans la mesure où une petite PME québécoise ne pourrait soutenir une telle hausse, le mouvement montréalais prend en exemple certaines villes américaines où, chiffres à l’appui, les entreprises bénéficient d’une subvention provenant d’une taxe prélevée auprès des grandes entreprises, comme Walmart. Toutefois, les opposants au projet rappellent que la hausse du salaire s’accompagne aussi d’une hausse du coût de la vie, ce qui pourrait rendre la hausse caduque.

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Qui sera le prochain v.-p. aux affaires internes? https://www.delitfrancais.com/2015/11/10/qui-sera-le-prochain-v-p-aux-affaires-internes/ https://www.delitfrancais.com/2015/11/10/qui-sera-le-prochain-v-p-aux-affaires-internes/#respond Tue, 10 Nov 2015 15:51:33 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=23940 Présentation des candidats au poste de v.p. interne de l'AÉUM.

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Après la démission surprise de l’ex vice-présidente aux affaires internes, Lola Baraldi, le 2 octobre dernier, l’Association des Étudiants de l’Université McGill (AÉUM) présente officiellement les candidats pour combler le poste désormais vacant. Des élections spéciales auront lieu du 11 novembre à 9h au 15 novembre à 15h. Un débat entre les candidats aura lieu le 11 novembre en soirée.

En tant que v.-p. aux affaires internes, le candidat ou la candidate élu(e) sera principalement chargé(e) de la programmation des activités de l’association ainsi que des communications avec les membres de l’université. C’est par cette personne qu’est issue l’hebdomadaire listserv. Une autre part centrale du poste concerne la promotion du sentiment d’appartenance à McGill ainsi qu’à l’AÉUM. Ainsi, le v.-p. aux affaires internes doit être proche des étudiants, porter une attention particulière à leurs besoins ainsi qu’à leur désirs. Le Délit tient aussi à souligner le rôle particulier de ce poste pour promouvoir la langue française au sein de l’université, via la Commission des Affaires Francophones.


Céleste Pagniello

Étudiante en troisième année en histoire de la musique, Céleste Pagniello est forte d’une expérience de trois ans comme membre exécutive de l’Association des étudiants du premier cycle en musique (MUSA, ndlr). Pour améliorer la communication entre l’AÉUM et les membres de la communauté mcgilloise, elle compte modifier l’interface du liststerv pour le rendre plus attrayant, afin qu’il soit lu d’avantage par les étudiants. Un autre de ses objectifs est la collaboration entre l’AÉUM et les diverses facultés de l’Université, par exemple avec la création d’un calendrier rassemblant tous les événements des facultés pour ainsi renforcer le sentiment d’appartenance au sein de l’Université. Impliquée dans l’organisation du Frosh depuis 2 ans elle entend encore améliorer la réputation de cette semaine d’intégration dans la métropole montréalaise ainsi que promouvoir son développement sécuritaire. Avec le français comme langue maternelle, elle compte promouvoir le bilinguisme à McGill, par exemple en ajoutant le français aux plateformes multimédia de l’AÉUM. Son angle d’attaque serait de rendre les clubs et les services 100% bilingues.


Alexei Simakov

Clairement plus sollicité sur sa page Facebook, Alexei Simakov s’était présenté l’année dernière au poste de Président de l’AÉUM. Il avait perdu ces élections contre Kareem Ibrahim, de peu, à 47,5% contre 52,5%. D’emblée, l’étudiant en quatrième année en Développement International et membre du Parti Conservateur canadien de McGill, semble s’attaquer aux problèmes de l’AÉUM dans son ensemble. Il insinue ainsi que ses finances sont en ruine, qu’elle a perdu le respect de l’administration ainsi que toute confiance de la part des étudiants. Parmi ses nombreuses promesses, on retient une réforme du système électoral, plus de délégation dans l’organisation d’événements de l’AÉUM, une plus grande transparence de la part de l’Association, l’optimisation du processus entourant la publication du yearbook (qui coûterait présentement une fortune à l’association) ainsi que l’amélioration de la liberté d’expression. S’il ne semble pas avoir la même maîtrise du français que son adversaire, Alexei devrait bientôt publier ses idées pour améliorer le bilinguisme à McGill. 

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Pour que ça bouge https://www.delitfrancais.com/2015/11/03/pour-que-ca-bouge/ https://www.delitfrancais.com/2015/11/03/pour-que-ca-bouge/#respond Tue, 03 Nov 2015 16:25:24 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=23848 Une vigile en solidarité avec les femmes autochtones disparues ou tuées.

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À l’arrivée ce qui frappe, ce sont les pancartes. Une vingtaine   au bas mot. Sur chacune d’elles, le portrait d’une jeune femme sur fond blanc avec sa durée de vie, dont la fin coïncide souvent avec sa dernière apparition. S’y accrochant littéralement, les proches, les membres de la famille, les amis,  les transportent dans leurs mains pour que les participants réalisent l’ampleur du drame, de leur détresse. Sensationnalisme? Peut-être, en tout cas ça a l’avantage de briser l’apathie de l’écran, et ne laisse pas indifférent. Sauf que. À l’origine de l’agitation de ces dernières semaines, il n’y a ni pancarte ni vigile. Il y une vidéo: un reportage sur les violences faites aux femmes autochtones de la ville de Val‑d’Or (voir le Délit du 27 octobre). Une musique lyrique soutient la vidéo, comme pour bien indiquer l’émotion à prendre. Parce que les informations elles, n’ont jamais réussi à émouvoir, à concerner un public indifférent.

La vigile est située Place des Arts. Le même lieu où une chaîne humaine en solidarité avec les réfugiés syriens avait eu lieu en début d’année scolaire, dans les mêmes circonstances, dirait-on. Cette fois, c’était la photographie qui avait amorcé l’indignation; même principe. Sauf qu’au Canada, cela fait plus de 10 ans que le phénomène perdure.

Il s’agit d’un lieu commun au pays, la situation précaire des premières nations remonte, sans extrapolation, à Jacques Cartier. Récemment, et sur un autre enjeu que celui des femmes, on apprenait l’existence d’un réseau de pensionnats pour les jeunes autochtones entre 1880 et 1996 sous la tutelle du gouvernement canadien. Tout cela pour forcer les jeunes à oublier leur culture à force de violence psychologique et corporelle. Environ 150 000 enfants en tout. Ça a fait réagir, mais comme ici, sur papier. Cela explique au moins la réticence des premières nations à se fier aux instances de justices gouvernementales.

Salomé Grouard

Une soirée pleine d’émotion

La soirée a principalement consisté en un grand rassemblement: énorme pour ce type d’événement ponctué de discours bilingues et de chants. Une centaine de personnes réunies, brandissant lampions et chandelles allumées pour saluer la mémoire de celles qui ont disparu. À l’ouverture, et sous un tonnerre d’applaudissements, la présidente de Femmes Autochtones du Québec, Mme Viviane Michel, a insisté sur le fait que la foule se trouvait sur des terres traditionnelles autochtones non cédées. Une tendance qu’on note aussi parmi les associations étudiantes de McGill, à l’AÉUM comme à l’AÉFA.

La vigile s’est amorcée avec une prière traditionnelle incompréhensible, mais que le public devine bien venir de la langue et de la tradition autochtone. Laquelle exactement? On ne saurait dire, autochtone est maintenant un mot fourre-tout. Il a au moins l’avantage d’être pratique. C’est une généralité, qui englobe toutes ces minorités aujourd’hui encore opprimées. Le chant traditionnel qui a suivi la prière avait l’avantage de ne comporter que des cris; pas besoin d’en identifier la langue.

Le rassemblement, sans se proclamer féministe, tournait majoritairement, sinon exclusivement, autour du sujet des femmes. Mélissa Mollen Dupuis, représentante d’Idle No More Québec, a d’ailleurs débuté son discours par une affirmation, chaudement accueillie: «les femmes autochtones ne valent pas moins.» Face aux atrocités dévoilées par le reportage d’enquête, Mme Viviane Michel, présidente de Femmes Autochtones du Québec, félicitait le courage des femmes qui ont accepté de dénoncer la situation dans laquelle elles vivaient: «Nous on les croit». Dans la même lignée, M. Ghislain Picard, chef régional de l’Assemblée des Premières nations Québec et Labrador, insistait sur la responsabilité des chefs autochtones, majoritairement des hommes. Il milite entre autres pour éviter que la situation présente ne revienne à l’étape du status quo.

Salomé Grouard

Une volonté de changement

Pour Vincent Morreale, étudiant en littérature française à McGill, voir autant de gens non touchés directement par le reportage est rassurant. «De savoir que le malheur de ces femmes puisse être causé par des représentants de l’ordre rend la chose absurde. Participer au mouvement contribue à faire avancer les choses.»

L’événement a été organisé par plusieurs organisations conjointement, toutes investies depuis des années dans une optique de sensibilisation pour une solidarité avec les femmes autochtones disparues ou tuées: Idle No More Québec, Femmes Autochtones du Québec, le Réseau de la stratégie urbaine autochtone à Montréal, le centre Native Montréal et Amnistie Internationale Canada francophone. C’était aussi l’occasion de distribuer une lettre ouverte, datée du 25 octobre 2015, destinée aux premiers ministres Justin Trudeau et Philippe Couillard. Le titre est clair, «Justice pour les femmes autochtones». On y demande à M. Philippe Couillard de mettre en place un comité indépendant des institutions policières pour enquêter sur les allégations d’abus de pouvoir par les agents de la Sûreté du Québec sur les femmes autochtones de Val‑d’Or, ainsi que sur les femmes issues d’autres communautés. On y insiste également pour que la Déclaration des Nations Unies pour les droits des peuples autochtones soit appliquée.

La dernière parole tombe et la foule se dissipe. Quelques-uns demeurent pour parler pendant que les médias sautent sur les responsables de l’événement. On s’attend à ce que l’information circule davantage, l’an prochain sera peut-être un pow-wow, souhaite la présidente de Femmes Autochtones du Québec. Du moins, on est en droit d’espérer que le nouveau gouvernement libéral fera bouger les choses dans le bon sens, lui qui a fait élire huit députés autochtones en son sein, sur dix autochtones au Parlement, un record.

Salomé Grouard

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Une 44e édition pour la foire du livre de McGill https://www.delitfrancais.com/2015/10/27/une-44e-edition-pour-la-foire-du-livre-de-mcgill/ https://www.delitfrancais.com/2015/10/27/une-44e-edition-pour-la-foire-du-livre-de-mcgill/#respond Tue, 27 Oct 2015 18:48:11 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=23799 Brève.

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Si vous êtes de ceux qui remarquent et prennent le temps d’inspecter les boîtes pleines de livres qui sont déposées de temps à autre sur le côté de la bibliothèque Redpath, vous serez ravis de savoir que chaque année les âmes charitables derrière ces dons organisent une véritable foire aux livres dans l’ancienne salle de lecture de la bibliothèque Redpath. Il s’agit ni plus ni moins d’une tradition à McGill qui a organisé l’événement pour sa 44e édition du 20 au 22 octobre dernier.

Eléonore Nouel

En effet, les volontaires qui organisent la foire, au nombre de 27 cette année, sont pratiquement tous des ex-étudiants de l’université, qui ont décidé de partager leur amour des livres à tous les membres de McGill. Chaque année, le processus de dons débute en mars et le sous-sol de Redpath se remplit littéralement de livres, de films, de disques et de feuilles de musique. Classés sous 37 différentes catégories, allant de la littérature française à la physique, en passant par l’érotisme, c’est l’équivalant de plus de 700 boîtes de livres qui étaient étalées sur les deux étages du bâtiment Redpath. Le tout, pour des prix variant entre 1  et 5 dollars.

Naturellement, la collection est bien trop grande pour s’en défaire en l’espace de trois jours. Tout ce qui ne se vend pas est donné au centre de dons Renaissance, mais pas avant que les collectionneurs aient mis la main sur de petits trésors. C’est immanquable, chaque année la foire déniche des livres qu’elle remet à la bibliothèque des livres rares de l’université tandis que certains collectionneurs font la route de Toronto jusqu’à Montréal spécialement pour l’occasion.

Ajoutant à son côté caritatif, la foire du livre a récolté depuis sa fondation plus de 1.6 million de dollars,  recette qu’elle redonne aux étudiants par l’entremise de bourses.

Eléonore Nouel

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Conseil de l’AÉFA https://www.delitfrancais.com/2015/10/27/conseil-de-laefa/ https://www.delitfrancais.com/2015/10/27/conseil-de-laefa/#respond Tue, 27 Oct 2015 16:16:09 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=23698 Les points à retenir.

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• Le projet de réaménagement du bâtiment Leacock (Space project, ndlr) attend toujours pour une estimation de son coût total.

• Une nouvelle proposition provenant de l’université pour SNAX autoriserait une période d’essai (renouvelable) de douze mois pour la vente de sandwiches et de pâtisseries sous certaines conditions, dont un contrôle des produits vendus et des inspections surprises.

• Le budget de l’AÉFA a été approuvé. Avec un revenu total de $885,997.55 et des dépenses estimées à  $873,059.83, l’Association entend faire  $12,937.72 de surplus, destinés à un fond de réserve.

• Des cercles de conversation francophone ont lieu tous les lundi et mercredi de 16h30 à 18h30 dans le Salon des arts.

  Les budgets de la majorité des départements de la Faculté des arts ont été approuvés.

• Considérant les difficultés financières des dernières années dans l’Association, une motion a été proposée  pour changer le processus d’élection du v.-p. aux  finances à l’avenir. Après discussion, le conseil ne s’est pas jugé prêt à voter une alternative. Un sondage a plutôt été mené auprès de tous les membres. Cinq solutions ont été proposées et chacune a reçue au moins quelques votes. On peut s’attendre à une autre motion lors du prochain conseil.

Eléonore Nouel

Les motions:

1.  Que le v.-p. aux finances continue à être élu par élection générale, comme c’est à présent le cas.

2. Que l’AÉFA engage un aide comtable pour le  v.-p. aux finances ce qui engendrerait une hausse de 3 dollars pour les étudiants par semestre.

3. Que chaque candidat au poste de  v.-p. aux finances prouve ses capacités à un comité indépendant avant d’être admissible au vote des étudiants.

4. Que le  v.-p. aux finances soit  uniquement élu par le conseil.

5. Que chaque candidat au poste de  v.-p. aux finances prouve ses capacités au conseil avant d’être admissible au vote des étudiants.

Eléonore Nouel

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De l’eau sale https://www.delitfrancais.com/2015/10/20/de-leau-sale/ https://www.delitfrancais.com/2015/10/20/de-leau-sale/#respond Tue, 20 Oct 2015 19:16:20 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=23579 Suivi du dossier municipal d’épuration des eaux.

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Le 16 octobre dernier, la ministre de l’Environnement à Ottawa, Leona Aglukkaq, a officiellement signé un arrêté ministériel interdisant à la ville de Montréal de poursuivre son projet de déversement de 8 milliards de litres d’eaux usées à même le fleuve Saint-Laurent. Cette décision fait suite à plusieurs obscurs jours d’attente pendant lesquels Environnement Canada ne semblait pas vouloir trancher devant l’insistance du maire Denis Coderre. Si la ville a tant besoin de ce déversement, c’est qu’elle y est contrainte par un grand projet de réaménagement; celui de l’autoroute Bonaventure. En effet, on compte abaisser ladite autoroute au niveau du sol. Cela oblige la ville à déplacer une certaine chute à neige (indispensable durant l’hiver) vers une autre conduite d’eau, de 30 kilomètres de long, qui doit être asséchée avant les travaux. La ville de Montréal avait prévu déverser les eaux vers la mi-octobre, pour poursuivre les travaux, mais elle devra maintenant attendre jusqu’au 3 novembre en raison de la Loi sur les Pêches qui interdit de mettre en danger les poissons en rejetant des substances nocives dans leur habitat. La ministre s’en remet à des examens scientifiques futurs qui devraient permettre de statuer sur la nocivité du déversement, même si Denis Coderre affirme que le gouvernement possède le dossier depuis septembre 2014.

Mahaut Engérant

Des effets néfastes

Il est évident qu’un tel enjeu n’a pas fait l’affaire de toute la population. Le candidat vedette du Parti vert, Daniel Green, a affirmé en entrevue à Radio-Canada que si le déversement doit avoir lieu il faudra éviter tout contact de la peau avec l’eau. Cependant, la qualité de l’eau potable ne serait pas à craindre étant donné que l’eau de nos robinets provient du Saint-Laurent, certes, mais elle est systématiquement filtrée au préalable. Toutefois, la pétition organisée pour contrer le déversement rappelle tout ce qui pourrait joncher les berges, c’est-à-dire des préservatifs, des tampons et de la matière fécale. En effet, la seule usine d’épuration des eaux de la ville de Montréal, située sur la pointe est de l’île de Montréal, filtre les matières solides ainsi que le phosphore, mais laisse quand même passer les produits chimiques, les hormones, les nutriments, les bactéries et les produits pharmaceutiques. À ce sujet, la professeure Elena Bennett du département d’études environnementales de l’université McGill précise que la quantité de déchets rejetés dans la rivière serait petite comparativement au débit du Saint-Laurent, moyennant des dommages écologiques relativement mineurs. Toujours selon elle, l’attention des protestants devraient se tourner vers l’amélioration de l’usine d’épuration elle-même qui ne désinfecte pas l’eau qu’elle retourne dans la rivière ainsi que sur l’amélioration des techniques de prévention des débordements causés par les orages qui ont des conséquences similaires au déversement des 8 milliards de litres d’eau.

Un enjeu électoral propre au Québec

La mairie de Montréal rappelle que des déversements du genre ont effectivement eu lieu en 2003 et 2007 pour des raisons similaires et que le gouvernement fédéral n’y a pas vu d’objection. D’ailleurs, le ministre québécois de l’Environnement, M. Heurtel, a déjà donné son feu vert. Pour M. Coderre il s’agit surtout d’une stratégie électorale pour gagner du temps de la part des Conservateurs, qui n’ont certes pas une réputation verte. Ajoutons qu’aucun parti ne s’est positionné en faveur du déversement: le Nouveau Parti démocrate s’y oppose fortement, les Libéraux refusent tout jugement et le Parti vert entend déposer une injonction. Pourtant, Radio-Canada nous apprenait le 6 octobre que plusieurs déversements de ce genre ont eu lieu à travers le Canada avec l’accord d’Environnement Canada. Le plus marquant d’entre tous est certainement la ville de Victoria qui rejette en moyenne, par année, 44,5 milliards de litres d’eaux usées dans la mer. Cela ne semble pourtant pas être un enjeu électoral là-bas.

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Les Libéraux sont de retour https://www.delitfrancais.com/2015/10/20/les-liberaux-sont-de-retour/ https://www.delitfrancais.com/2015/10/20/les-liberaux-sont-de-retour/#respond Tue, 20 Oct 2015 15:43:25 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=23567 La plus longue campagne électorale canadienne est enfin terminée.

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Voilà, c’est fait. Justin Trudeau a remporté son pari. Le Parti libéral du Canada a remporté les élections. Il reformera un nouveau un gouvernement majoritaire, avec le Parti conservateur en opposition officielle. On rappelle que la dernière élection du parti remonte à 2003, avec Paul Martin comme chef. Au Québec, les Libéraux ont succédé au Nouveau Parti démocratique dans ce qu’on pourrait appeler une «vague rouge». Stephen Harper a renoncé à son poste de chef du Parti conservateur malgré une honnête performance de la part de son parti. Quant à Mulcair, il s’engage à demeurer au volant du NPD, lui qui voit son parti retourner au niveau de 2008.

Retour sur la campagne

Si le résultat est aujourd’hui limpide, bien malin est celui qui aurait pu en deviner l’issu. En effet, sur 78 jours, il s’en est passé des choses. On se rappelle ainsi qu’après le 2 août, le début officiel de la campagne, c’était principalement l’affaire Duffy qui prenait toute la place. Inévitable pour les Conservateurs, ce dossier avait d’ailleurs été révélé le plus tôt possible afin de le faire «oublier» par la suite. En comparant la popularité faible du Parti conservateur en début de campagne avec les résultats finaux, on comprend la tactique. Toutefois, d’autres enjeux importants sont venus influer fortement sur le ras-le-bol des conservateurs. Parmi ceux-ci, le sujet de la crise des réfugiés syriens et irakiens, toujours d’actualité, a contribué à discréditer le Premier ministre sortant. Face aux propositions généreuses des deux autres principaux chefs, la priorité de Harper, soit la sécurité du pays avant tout, n’a pas reçu le soutien escompté de la part des électeurs. Toutefois, la position de Harper sur le port du niqab, partagée par le Bloc, a trouvé preneur chez beaucoup d’électeurs qui ont décidé de voter avec, littéralement, un sac de patate sur la tête pour protester contre la position des Libéraux et des Néo-Démocrates. Pour ce qui est du NPD, on peine à se souvenir de l’ampleur de leur popularité en début de campagne. Se positionnant contre Harper, ils ont tranquillement perdu des votes face aux Libéraux.

En considérant que le parti élu respectera ses promesses, on peut s’attendre à plusieurs changements notables au sein du Canada. La promesse phare des Libéraux, pour beaucoup garante de leur honnêteté, c’est celle qui annonce un investissement de 60 milliards dans les infrastructures sur une période de dix ans en espérant atteindre l’équilibre budgétaire d’ici 2019. Au niveau international, le Parti libéral s’engage à faire retrouver au Canada sa position d’aide internationale. Par exemple, en Syrie, on peut s’attendre à voir le Canada se concentrer davantage sur la formation des armés sur place et l’instauration d’une mission de paix. Sur le même enjeu, on peut espérer que les réfugiés syriens verront leurs demandes d’immigration accélérées. Enfin, au niveau de l’environnement, les discussions que Trudeau entend entreprendre avec les provinces — pour éviter de pénaliser celles qui font déjà des efforts — se dessinent timidement à l’horizon. 

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Pour quelques sièges de plus https://www.delitfrancais.com/2015/10/06/pour-quelques-sieges-de-plus/ https://www.delitfrancais.com/2015/10/06/pour-quelques-sieges-de-plus/#respond Tue, 06 Oct 2015 18:47:05 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=23426 «Voter vert est un choix idéologique, non économique.»

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Luce Engérant | Le Délit

Il est facile d’être favorable au Parti vert. Qui pourrait s’opposer à la protection de l’environnement, la promotion de la culture, le virage vers une économie verte et durable, la chasse aux paradis fiscaux et une éducation accessible à tous?

Le vrai défi est de voter pour eux. D’abord parce que la priorité, pour beaucoup, est que Stephen Harper ne revienne pas au pouvoir. Ceux-là ne jurent que par le vote stratégique: un vote pour le Parti vert c’est un vote de moins pour le Nouveau Parti Démocratique (NPD) ou le Parti libéral du Canada (PLC), seuls prétendants crédibles au prochain gouvernement.

Des promesses utopiques?

Ensuite, certains diront que les promesses du Parti vert sont utopiques, sans véritables assises économiques, et qu’elles ne tiennent pas la route. Là-dessus, certaines analyses leurs donnent raison. Déjà, sur le plan environnemental, le Parti vert entend diminuer de 20% les émissions de gaz à effet de serre (GES) au Canada d’ici 2020 en taxant les entreprises et les activités polluantes. Si l’objectif semble ambitieux, c’est surtout la méthode qui sème le doute puisque certaines entreprises pourraient décider de payer des amendes au lieu de diminuer leurs émissions.

Il est tout à fait légitime de critiquer l’approche du parti pour empêcher l’évasion fiscale qui, somme toute, n’est pas très détaillée, mais promet pourtant des milliards aux Canadiens. Un optimisme qu’on retrouve d’ailleurs jusqu’à la promesse de légalisation de la marijuana.

Voter vert pour ses idées

Pourtant, critiquer le Parti vert pour son programme est un non-sens. Aujourd’hui, le Parti vert ne possède qu’une seule députée, Elizabeth May, dans sa circonscription de Saanich-Gulf Islands en Colombie-Britannique. Ses chances de réélection sont bonnes et le parti vise l’élection de quelques nouveaux députés au pays. En étant réaliste, on peut s’attendre à un nombre en dessous de 5, et ce, sur 338 députés: la proportion est infime. Voilà pourquoi il est permis de suivre la campagne des verts sans être trop pointilleux vis-à-vis de leur programme, qui soit dit en passant n’est pas tellement pire qu’un autre. Voter ou appuyer les verts c’est un choix idéologique et non économique, ce que les conservateurs ne conçoivent peut-être pas. Le parti ne se prétend pas encore apte à gérer le pays, il n’oserait même pas y rêver, mais il réclame des positions solides du point de vue de la durabilité, qu’elle soient économiques, environnementales ou culturelles.

Lutter contre le bipartisme

Dans un système démocratique, on ne saurait se passer de différents points de vue pour prendre les meilleures décisions. Malheureusement, notre mode de scrutin favorise le bipartisme, tripartisme depuis 2011, duquel s’ensuit un certain mutisme de la part de candidats aux opinions peut-être divergentes. Quelques députés verts de plus au Parlement c’est donner plus de poids, et donc de légitimité, au seul parti encore libre de s’affirmer dans sa totalité. Aussi, on raconte que le Parti vert est très proche du NPD du point de vue social et environnemental; comme si les deux s’équivalaient en tout point. Rappelons donc, que le Parti vert est le seul à s’opposer au projet Énergie-Est et l’expansion proposée de l’oléoduc Kinder Morgan qui relie l’Alberta à Vancouver. Dans cette foulée militante, le Parti vert est peut-être le seul suffisamment motivé par l’instauration d’une économie verte réaliste et à l’échelle du pays. Dans un monde qui fait face aux changements climatiques et à une importante crise pétrolière, tout le monde gagne à élire plus de verts au Parlement d’Ottawa.

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Cyrille Giraud https://www.delitfrancais.com/2015/10/06/cyrille-giraud/ https://www.delitfrancais.com/2015/10/06/cyrille-giraud/#respond Tue, 06 Oct 2015 15:53:25 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=23365 Parti vert du Canada | Laurier — Sainte-Marie

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Le Délit (LD): De manière succincte, pouvez-vous nous expliquer les grandes propositions du Parti vert aux niveaix fédéral et municipal?

Cyrille Giraud (CG): Les grandes lignes du parti au niveau fédéral bien sûr c’est porté sur l’économie verte, et j’insiste sur cette notion-là. On a beau être un parti vert, on ne parle pas que d’environnement. Tous les liens qu’on fait par rapport à l’environnement se rapportent à l’économie. Bien sûr, on est opposé aux projets de pipelines d’Enbridge et TransCanada: économiquement parlant ça ne va rien apporter au pays ni au Québec quand on voit ce qui est fait en terme d’évitement fiscal par les sociétés pétrolières. On est aussi présent sur tous les domaines de compétences. On parle de l’assurance-emploi, on parle de Postes Canada et Radio-Canada, des coupures qui y sont faites. Donc je ne veux pas être catalogué comme un parti simplement vert, d’autant plus que ma formation je l’ai faite en finance. Dans un monde idéal, on n’aurait pas besoin d’un ministère de l’environnement, il faudrait qu’il y ait de l’environnement dans tous les ministères.

LD: Le Parti vert entend réduire à zéro les frais de scolarité postsecondaires et professionnels au niveau canadien d’ici 2020. Comment envisagez-vous ce virage sachant que l’éducation relève du domaine provincial?

CG: Pour ce qui est du lien entre le provincial et le fédéral il y a toujours moyen d’aider les provinces par le système de péréquations. Je pense que c’est un rôle important du fédéral de financer le plus possible tout ce qui relève de l’accès à l’éducation et que l’argent ne soit jamais un frein pour y avoir accès. Aux États-Unis l’endettement pratiquement handicapant auquel fait face la majorité des étudiants n’est pas un modèle à suivre. Par contre, d’autres pays s’engagent sur la voie de la gratuité scolaire, pourquoi pas nous? Pour ce qui est du financement, je reviendrai à ma campagne locale et au sujet des paradis fiscaux. Au Canada, au bas mot, c’est 170 milliards de dollars qui sont en circulation dans les paradis fiscaux que les grosses sociétés font sortir du pays pour ne pas payer d’impôt. Donc, de l’argent pour l’éducation il y en a. Ça va aussi être sur le long terme, il ne faut pas se le cacher.

«Dans un monde idéal, on n’aurait pas besoin d’un ministère de l’environnement, il faudrait qu’il y ait de l’environnement dans tous les ministères.»

LD: La question de la marijuana est un petit enjeu dans cette campagne, mais elle intéresse néanmoins. Où se situe le Parti vert par rapport à cela?

CG: Le parti vert est clairement pour la dépénalisation du cannabis et la taxation du cannabis sur l’exemple de ce qui se fait déjà dans certains états de nos voisins du Sud. Au départ, le cannabis a été interdit majoritairement à cause de ses effets secondaires, mais si on prend le temps de rechercher un peu, on se rend compte d’une foule autre de propriétés bénéfiques notamment au niveau thérapeutique. Quant aux compagnies pétrolières, elles préfèrent qu’on évite de faire des biocarburants à partir de cette plante pour que les gens continuent à acheter du pétrole dit conventionnel qui pollue plus et qui leur apporte plus d’argent. D’un autre côté, le cannabis représente aussi un potentiel en terme de taxation et donc de source de revenu pour le fédéral, le provincial et le municipal. Il y a tout un enjeu autour de cela qui fait que ce qui était impensable il y a 50 ans est aujourd’hui faisable. C’est un peu à l’image de l’évolution du mariage gai dans la communauté. Ça évolue. 

Éléonore Nouel | Le Délit

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L’AÉFA, de ses finances https://www.delitfrancais.com/2015/09/29/laefa-de-ses-finances/ https://www.delitfrancais.com/2015/09/29/laefa-de-ses-finances/#respond Tue, 29 Sep 2015 16:53:55 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=23231 Aperçu du fonctionnement pratico-pratique des finances et de Frosh chez l’AÉFA.

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Le 15 septembre dernier, Le Délit publiait une brève en exclusivité web qui revenait sur le premier conseil de l’AÉFA de l’année, plus précisément sur les finances en montagnes russes des dernières années. Pour plus de précisions, cette semaine, le président de l’association, Jacob Greenspoon, et le vice-président aux finances, Mirza Ali Shakir, ont accepté de nous éclairer au sujet du fonctionnement des finances de l’AÉFA. Ce qui suit est un résumé de la rencontre.

Financée par les étudiants

Le principal moyen de financement de l’association réside dans les frais étudiants, plus comunément appelé les student fees. Ces frais sont récoltés à même les droits de scolarités et ne sont pas sous le contrôle direct de l’association étudiante. Il s’agit de la principale source de revenus de l’AÉFA, soit 40 %. On dénombre présentement six frais étudiants finançant l’AÉFA. Ces frais doivent être acceptés par référendum ainsi qu’approuvés par l’administration de McGill. Chaque frais doit être renouvelé aux trois ans. D’ailleurs, rappelons que cette année trois propositions de ce genre auront lieu concernant le fond des étudiants en Arts, le fond du laboratoire informatique et celui de l’amélioration de la vie étudiante.

L’AÉFA est une entité complètement séparée de l’AÉUM. C’est une organisation à but non lucratif et elle répond en tant que telle au gouvernement du Québec. De ce fait, son mandat est donc d’éviter autant que possible l’endettement et le profit. L’administration de McGill limite  donc sa contribution à la collecte et la remise des frais aux étudiants. Le budget doit être prêt avant novembre, présenté et approuvé par le comité de management aux finances (Financial Management Committee, ou FMC). Celui de cette année devrait être présenté d’ici le 7 octobre. C’est là qu’il sera ratifié et approuvé. L’argent remis à chaque département dépend ensuite d’une formule qui repose sur le nombre d’étudiants inscrits à la majeure et à la mineure.

Un Frosh 2014 déficitaire

Le Frosh est la plus grande dépense à laquelle l’association doit faire face chaque année. Celle de l’année passée ne fut pas un succès économique, loin de là. En effet, le déficit se chiffrait dans les environs de $30 000, à l’image de cette année financière qui fut la pire de l’histoire de l’association. Ce qui étonne davantage c’est que l’association n’a réellement su le montant de ce déficit qu’au milieu de l’organisation du Frosh de 2015–2016. En effet, le budget de 2014–2015 n’a été complété qu’une fois le Frosh débuté. De plus, il comportait de nombreuses erreurs. La situation a obligé le présent vice-président aux finances à tout recommencer au courant de l’été. Les membres de l’AÉFA ont ainsi dû s’adapter pour éviter un déficit du même genre pour l’année 2015. Ainsi, quand les éditions de 2012 et 2013 ont enregistré des surplus de $15 000 celle de 2015 est arrivée juste. Il est à noter que cette année l’évènement a généré un revenu de  $200 000 et qu’il affichait complet.

Des v.-p. qualifiés?

La transition à chaque année entre les vice-présidents aux finances est ainsi un point crucial du point de vue de l’AÉFA. Normalement, les vice-présidents sortants sont responsables de préparer ceux de l’année suivante. Malheureusement, et ça s’est avéré vrai par le passé, cette préparation n’est pas suffisante pour un candidat aux finances non qualifié pour ce genre de travail. Ainsi, l’AÉFA entend avancer les élections cette année pour allonger la durée de cet entraînement. Elles auraient lieu en février, avant la semaine de relâche. De plus l’AÉFA désirerait faire une présélection des candidats pour s’assurer de leurs compétences. Le président de l’AÉFA est convaincu que l’embauche d’un comptable, pour remplacer le vice-président comme c’est le cas dans l’association d’ingénierie, n’est pas nécessaire puisque les candidats aux compétences nécessaires existent et que ce serait les priver d’une expérience très enrichissante. Sans compter que pour payer un comptable, il faudrait élever les frais aux étudiants.

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«Il faut obtenir le gel des investissements» https://www.delitfrancais.com/2015/09/22/il-faut-obtenir-le-gel-des-investissements/ https://www.delitfrancais.com/2015/09/22/il-faut-obtenir-le-gel-des-investissements/#respond Tue, 22 Sep 2015 15:03:47 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=23024 Désinvestissons McGill (Divest McGill, ndlr) tient du 21 au 25 septembre une semaine sans énergie fossile afin de promouvoir la justice climatique. Plusieurs événements sont organisés dont différentes discussions et un rassemblement lors du débat des chefs. Le Délit les a rencontrés pour l’occasion.

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Le Délit (LD): D’abord, pour un lecteur qui vous connaît mal, voire pas du tout, pouvez-vous expliquer en bref le but de votre organisation?

Désinvestissons McGill (DM): Désinvestissons McGill a été lancé il y a environ trois ans. L’idée, c’est de demander à l’administration de l’université McGill de retirer ses investissements des énergies fossiles. L’université a une dotation d’environ 1,3 milliard de dollars et, là-dessus, environ 70 millions sont investis dans les énergies fossiles. Si on fait une telle demande, c’est parce que les entreprises qui exploitent les énergies fossiles violent les droits de l’Homme et détruisent l’environnement. En investissant dans ces entreprises, l’université continue de promouvoir un système qui n’est pas durable. Donc, l’idée d’une campagne de désinvestissement, c’est de stigmatiser les entreprises d’énergies fossiles en ayant des institutions comme les universités qui désinvestissent.

« Les entreprises qui exploitent les énergies fossiles violent les droits de l’Homme et détruisent l’environnement. »

LD: Sur les trois ans de votre existence, quelles ont été les démarches entreprises et surtout, leurs résultats?

DM: Il y a trois ans, on a présenté une pétition à l’administration de l’université qui demandait un désinvestissement sous motif d’atteinte aux droits de l’homme. Pourtant, la pétition fut refusée parce que le Comité de conseil en matière de responsabilité sociale (CAMSR, Committee to Advise on matters of Social Responsability) a jugé que les preuves étaient insuffisantes alors que les preuves sont accablantes dans le monde entier.

L’année suivante, au lieu de présenter à nouveau une pétition avec le même genre de demande, on a décidé de pousser l’administration (CAMSR) à intégrer les atteintes à l’environnement au domaine des responsabilités sociales plutôt que comme une atteinte aux droits de l’homme. L’opération fut un succès.

L’année dernière, ensuite, on a refait une pétition avec plus de 1 400 signatures, on a réuni plus de cent professeurs de l’université qui ont signé une lettre appuyant notre pétition en plus de présenter au conseil un dossier de recherche de plus de 150 pages contenant un bon nombre de preuves concernant ces violations des droits de l’Homme et atteintes à l’environnement. Ils ont donc étudié la pétition et nous ont demandé de leur faire une présentation en avril dernier. On leur a ensuite donné une date limite de six mois pour prendre une décision concrète sur le désinvestissement. Ils nous ont reçus en mai dernier pour qu’on réponde à leurs questions. Ensuite, ils ont voulu demander à la Société Royale du Canada de leur fournir une deuxième recherche sur le sujet, ce qui aurait pu rallonger le délai de 6 mois ou 1 an et demi, mais avec l’aide des professeurs leur initiative fut abandonnée.

Il y a une semaine, on a envoyé une lettre au conseil d’administration pour leur demander de geler tous les nouveaux investissements dans les énergies fossiles pendant les négociations et pendant les délibérations sur la question du désinvestissement.

LD: Le lundi 21 septembre débutera votre semaine sans énergies fossiles (Fossil Free Week), quels en sont les objectifs?

DM: L’objectif final de la semaine c’est d’obtenir le gel des investissements. C’est pour cela qu’on a envoyé notre lettre. Maintenant, l’objectif plus global c’est vraiment de provoquer une prise de conscience dans la communauté. À cet effet, nous organiserons, avec l’aide de professeurs notamment, plusieurs conférences pour expliquer la situation, mais aussi éduquer les McGillois sur les questions d’environnement. D’un autre côté, on veut aussi montrer le soutien de la communauté toute entière pour cette cause. On essaie réellement de réunir, non seulement les étudiants, les professeurs et les employés du campus, mais on invite aussi toute la communauté montréalaise. Tout le monde est bienvenu pour soutenir la cause. On veut également démontrer que les campagnes de désinvestissement, c’est quelque chose de mondial. Présentement, il existe plus de 1 200 campagnes dans le monde et plusieurs d’entre elles ont déjà réussi. Plus de 200 institutions ont déjà désinvesti; on ne peut même pas donner de nombre exact parce que ça augmente constamment. Par exemple, la fondation Rockefellers’est désinvesti du charbon tout comme le fonds de pension de la Norvège. Aussi, plusieurs institutions soutiennent le désinvestissement comme les Nations-Unies. Plus il y a d’institutions qui désinvestissent, plus il y a de données économiques utilisables pour les campagnes qui se poursuivent encore.

« On essaie réellement de réunir, non seulement les étudiants, les professeurs et les employés de campus, mais on invite aussi toute la communauté montréalaise. »

LD: Si jamais, dans un avenir proche, le désinvestissement réussit à l’université, qu’arrivera-t-il à votre groupe?

DM: Si on arrive à notre but, qui est quand même le désinvestissement total des énergies fossiles… il y aurait une célébration, c’est certain. Après, je pense que Désinvestissons McGill a assimilé quand même beaucoup d’expérience. On pourrait aider d’autres campagnes de désinvestissement, il y en a plusieurs autres au Canada et dans le monde entier. On pourrait également se pencher sur la question des investissements.

LD: Que suggérez-vous à McGill en terme d’alternatives aux industries pétrolières?

DM: On n’a pas d’alternatives. Déjà, ça nous a pris trois ans pour obtenir des délibérations sur le désinvestissement. On ne veut pas en plus leur demander d’investir dans des compagnies très ciblées. Évidemment, on leur conseille d’investir cet argent dans des compagnies socialement responsables et des énergies renouvelables fondamentalement bonnes pour la société. Dans notre mandat, on essaie aussi d’éviter cet aspect économique parce que McGill emploie des investisseurs professionnels pour faire leurs placements et que en tant qu’étudiants, ils ne nous considéreraient pas sérieusement. Ceci dit, en août dernier, on a rencontré l’administration justement sur ces questions économiques. On s’est donc penché sur les rapports d’instances plus professionnelles. Ainsi, un rapport de la HSBC (4e plus grosse banque du monde, ndlr) affirme que l’exploitation des sables bitumineux n’est plus rentable aujourd’hui, pas plus que l’exploitation du pétrole en Arctique. Ainsi, les arguments économiques, il y en a beaucoup, non seulement quant à l’effet du désinvestissement sur les institutions elles-mêmes mais aussi les bienfaits de désinvestir parce que depuis cinq ans on est en crise des énergies fossiles. Par contre, le CAMSR, à qui on a présenté la pétition, n’est pas sensé se baser sur des éléments économiques. Son mandat est de conseiller sur les questions de responsabilités sociales uniquement.

LD: Vous êtes ici dans le bureau du Délit, vous vous adressez à nous en français. Quel est l’intérêt pour vous de tenir une semaine d’activisme bilingue?

DM: Bien entendu, le campus est majoritairement anglophone, mais on croit qu’il est important de relier le campus à la communauté de Montréal concernant cette question de justice climatique et sociale qui touche tout le monde. Si l’université McGill désinvestit, c’est quand même un gros plus pour tout le Québec et le Canada. Aussi, en avril dernier, on est allé à Harvard dans le cadre d’une semaine similaire et on ne s’attendait pas à voir autant d’individus hors campus. Des gens qui venaient de Boston ou des alentours pour soutenir la cause, des personnes âgées, des adultes, des parents avec leurs enfants. C’était vraiment extraordinaire! C’est donc ça qu’on veut promouvoir ici aussi. D’autant plus que Montréal est une ville très active en matière d’activisme et de justice sociale, économique, climatique, etc. On essaye donc de contacter des groupes hors campus qui ne sont pas du tout étudiant, comme Justice Climatique Montréal ou Greenpeace. On a aussi contacté tous les cégeps. On ne sait pas s’ils vont venir, mais ils sont invités.

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Retour sur la situation financière de l’AEFA des dernières années https://www.delitfrancais.com/2015/09/15/retour-sur-la-situation-financiere-de-laefa-des-dernieres-annees/ https://www.delitfrancais.com/2015/09/15/retour-sur-la-situation-financiere-de-laefa-des-dernieres-annees/#respond Tue, 15 Sep 2015 21:46:22 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22990 Brève.

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Le nouveau VP finance de l’AEFA, Mirza Ali Shakir, lors du premier conseil de l’association, s’est brièvement attardé sur l’historique financier de ses prédécesseurs. Voici ce qui en est ressorti. Beaucoup d’erreurs de comptabilités ont coûté très cher à l’AEFA dans un passé rapproché. Étonnement, de 2008 à 2012, l’AEFA n’a fait aucune déclaration d’impôt. En conséquence, le gouvernement leur a confisqué une somme de 120 000$ tandis que l’université leur enlevait le droit de charger les étudiants comme financement. Le tout résulta en une impossibilité de rembourser une dette de 40 000$. Il aura fallu attendre l’année 2012–2013 avant qu’une déclaration d’impôt soit finalement faite. Les 120 000$ ont donc été libéré ainsi que le droit de charger les étudiants ce qui s’est soldé par le remboursement de la dette et un surplus de 265 000$ pour l’année 2013 après le placement de la somme entre autre. Le VP finance rappelle qu’étant donné que l’AEFA est une association à but non-lucratif, un tel surplus n’est pas une bonne chose, mais presque autant à déplorer qu’une dette. Ceci dit, l’année 2015 s’annonce bien. Déjà, le ‘’Frosh’’ 2015 s’est soldé par un succès financier (tout le contraire de l’année dernière). La présente dette s’élève à 50 000$ et le compte de placement, celui de 2013, contient encore 190 000$. Le président a terminé sa présentation en insistant pour que les prochains VP finances soient choisi en s’assurant de leur compétence suffisante en finance et comptabilités.  

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Le temps presse https://www.delitfrancais.com/2015/09/15/le-temps-presse/ https://www.delitfrancais.com/2015/09/15/le-temps-presse/#respond Tue, 15 Sep 2015 16:56:57 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22902 Les partis politiques canadiens réagissent à la crise des réfugiés.

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La crise des réfugiés syriens, depuis la publication des photos du  corps du jeune  Aylan El-Kurdi, trois ans, retrouvé sans vie sur une plage de la Turquie, s’est non seulement hissée en tête des priorités de la communauté internationale, mais elle s’est aussi transformée en enjeu électoral au Canada. Devant les réclamations d’intervention immédiate de la part des citoyens canadiens, les différents chefs ont réagi et chacun proposé leurs solutions pour que le Canada fasse sa part.

La sécurité avant tout

Dès le départ, le gouvernement Harper n’est pas resté silencieux sur un tel enjeu. Il a rappelé que le Canada est l’un des plus grand donateur humanitaire en Syrie et en Irak. Une annonce faite le 10 août promettait l’accueil de 10 000 réfugiés de plus d’ici quatre ans. Cela se rajoute à une autre annonce, faite en janvier 2015, qui affirmait la volonté du Canada d’accueillir 10 000 réfugiés syriens en 3 ans et 3 000 irakiens d’ici la fin 2015. Un fond d’aide humanitaire a aussi été créé par le ministre du développement international pour donner aux organismes de charité l’équivalent des dons canadiens jusqu’à une limite de 100 millions de dollars. 

Par-delà toutes ces promesses monétaires et numérales, ce qui presse, selon les partis d’opposition et une majorité de la population, c’est l’accélération du processus d’admission des réfugiés. Entre janvier et avril 2015, seulement 924 réfugiés ont été admis. Ce à quoi, M. Harper répond que la sécurité du Canada est sa priorité numéro un et qu’il ne voudrait pas avoir à se reprocher l’admission d’un terroriste en sol canadien. Il a promis un plan pour accélérer les demandes, mais celui-ci se fait toujours attendre.

L’opposition prête à agir

Les chefs des partis d’opposition ont tous annoncé un plan de réaction. M. Trudeau, chef du parti libéral a promis que, s’il prenait le pouvoir le 19 octobre prochain, il accueillerait sur le champ 25 000 réfugiés de la Syrie, et qu’ils seraient tous au Canada d’ici le 1er  janvier 2016. Pour sa part, le chef néo-démocrate Thomas Mulcair s’est engagé à ouvrir la frontière canadienne à 10 000 réfugiés d’ici la fin de l’année, ainsi qu’à 9 000 autres par an pour les quatre prochaines années. Mulcair a également proposé l’utilisation des Forces canadiennes pour évacuer des réfugiés, une mesure employée par le gouvernement de Joe Clark dans les années 1970 lors la guerre du Vietnam.

Du côté des provinces on sent une forte motivation pour aller de l’avant dans l’aide humanitaire. La Colombie Britannique versera 1 million de dollars pour aider les familles qui décident de parrainer, faciliter l’intégration des réfugiés ou encore encourager leur embauche. La Saskatchewan, le Manitoba et l’Alberta vont toutes dans le même sens et promettent, en ordre, de donner chacune 150 000d ollars, 40 000 dollars et 250 000 dollars. Au Québec, les dons s’élèvent à 29 millions de dollars en plus des 100 000 dollars qui iront directement aux organismes qui travaillent sur place. Cependant, il ne faut pas oublier que l’immigration est le ressort du fédéral. Les provinces n’ont aucun pouvoir en ce qui concerne les demandes d’admission.

Le Canada peut-il vraiment se permettre d’attendre après l’élection pour agir, ou alors serait-il envisageable de déclarer une trêve électorale pour discuter ?

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Lis-moi ta thèse https://www.delitfrancais.com/2015/03/31/lis-moi-ta-these/ https://www.delitfrancais.com/2015/03/31/lis-moi-ta-these/#respond Tue, 31 Mar 2015 18:58:24 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22833 Première édition à la fois modeste et respectable d’un colloque étudiant au DLLF.

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C’est dans la prestigieuse salle Arts 160 que se tenait vendredi dernier, 27 mars, la toute première édition d’un colloque dédié aux étudiants de premier cycle organisé par l’Association générale des étudiants de langue et littérature françaises (AGELF). Cette rencontre amicale, qui s’est étendue de midi à cinq heures, était une opportunité pour six étudiants de dernière année de spécialisation en langue et littérature françaises de présenter leur projet final devant collègues et professeurs. Dans leur discours inaugural, les trois principaux organisateurs, Marianne Godard, Frédéric Doré et Ghislaine Le Moing, ont exprimé leur volonté de créer un «espace d’échange pour les étudiants» qui soit différent de celui qu’offrent les cours. C’était aussi un espace de reconnaissance pour ces étudiants qui travaillent depuis le début de l’année à leur travail de recherche respectif.

Les présentations étaient organisées de manière chronologique selon la datation des corpus à l’étude. C’est donc, Michaël Blais qui a brillamment ouvert le bal avec son exposé intitulé Le vêtement et le nu dans les Essais de Montaigne : coïncidence entre le vêtir et le dire, qui met en relation la pureté du langage et celle du corps nu. Suite à quoi Julyen Renaud a pris le relais avec son travail qui portait sur l’œuvre, malheureusement oubliée, de Guez de Balzac dans une grande entreprise de démystification et de définition des concepts d’honnêteté, d’atticisme et d’urbanité. En troisième, c’est Joseph Boju, d’ailleurs rédacteur en chef du Délit, qui a accaparé l’attention avec son exposé sur les Odes funambulesques, du poète Théodore de Banville, dans une optique d’analyse à la fois politique, journalistique et transhistorique. En quatrième, Baptiste Rinner, qu’on connaît au Délit pour son amour de Proust, s’est chargé de séparer ledit auteur du narrateur de À la recherche du temps perdu afin d’analyser les scènes d’inversion qui pourraient constituer une partie de la vérité cherchée et trouvée dans le roman. Finalement, Thomas Birzan, un ancien du Délit, s’est investi dans une œuvre quasiment inconnue et délaissée par la critique universitaire d’Albert Camus, La postérité du Soleil, qui mêle photographie et fragments, pour réconcilier l’homme et le monde. Malheureusement, la dernière présentation, qui portait sur le groupe contemporain Radio Radio, a dû être annulée. Chaque présentation était suivie d’une courte pause, permettant aux auditeurs de se reposer quelque peu avant la présentation suivante et d’attaquer le buffet.

Il s’agissait, et ce pour tous les présentateurs, d’une première exposition officielle de leurs travaux à un public critique. Bien que la date de remise et le professeur associé pouvaient varier d’une présentation à l’autre, aucun des étudiants n’avait vu son travail révisé de manière finale par une autorité professorale. Cette réalité, que le comité colloque avait en tête, s’explique surtout par le fait que la fin de session laisse peu de place à ce genre d’événement. Dure à gérer, cette contrainte aura majoritairement paru dans le stress de certains participants, qui présentaient pour la première fois quelque chose de cette envergure, dans la difficulté éprouvée par certains à respecter la contrainte de temps (soit trente minutes de présentation et trente minutes de questions), mais surtout dans l’inachèvement de plusieurs travaux, qui pourtant n’endigua pas leur pertinence.

Malgré toute l’organisation des trois membres du comité, la participation à l’événement reste modeste. Quoique non fixe et soumise à un va-et-vient, l’audience ne dépassa jamais les douze personnes. Parmi elles, on pouvait remarquer une majorité d’étudiants de premier cycle, quelques étudiants de cycles supérieurs et quelques professeurs, même si leur participation resta minime. Cela peut être expliqué en partie par la concomitance d’une réunion professorale sur la sortie du budget 2015 et, semble-t-il, quelques cas de maladie. Notons quand même qu’au moins un professeur était présent pour chaque exposé. Quoi qu’il en soit, Mme Jane Everett, professeure au département, tenait à souligner son soutien à la fois aux organisateurs dévoués et aux étudiants passionnés.

L’idée d’organiser un colloque a séduit. D’abord, pour Jeanne Simoneau, étudiante en première année de spécialisation, ces présentations lui auront surtout permis d’éclaircir l’idée générale du travail de fin de baccalauréat, puisqu’elle le sait inévitable en fin de cycle. Pour Michaël Blais, panéliste, c’était l’occasion d’enfin entrevoir le travail personnel de ses camarades, qu’il côtoie depuis maintenant trois ans. «On n’a pas souvent la chance d’entendre et de lire ce que nos camarades font. Ce genre d’exercice ne peut être que pertinent.» Dans une optique d’encouragement, l’étudiant a mentionné sa volonté que cet événement se poursuive à l’avenir et devienne une tradition à McGill.

Selon l’un des organisateurs, Frédérique Doré, cette initiative est partie d’un intérêt à imiter un événement qui existe au Département de langue anglaise de McGill et au Département de littérature de langue française à l’Université de Montréal: «On a eu le culot de le faire.» Toujours selon lui, l’optique de l’événement se voulait totalement conviviale: «L’université n’est pas une industrie intellectuelle, c’est un espace d’échange. C’est cela qu’on a cherché à créer: prendre la facette productive reliée aux études universitaires et la rendre dans un contexte non-performatif.» Dans un autre ordre d’idée, et à l’image du journal Le Délit et de la revue Lieu Commun qui mobilisent plusieurs étudiants du département, ce colloque se veut une institution tentaculaire de l’association étudiante au niveau académique. Avide de commentaires constructifs, l’équipe souhaite également que cette initiative se reproduise à l’avenir afin de «donner ses lettres de noblesse à l’AGELF».

Somme toute, la journée peut se vanter d’un succès modeste qu’il tiendra aux futurs membres de l’AGELF de poursuivre et d’incruster dans la tradition mcgilloise.

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Année 2014–15: les grands sujets au Délit https://www.delitfrancais.com/2015/03/31/annee-2014-15-les-grands-sujets-au-delit/ https://www.delitfrancais.com/2015/03/31/annee-2014-15-les-grands-sujets-au-delit/#respond Tue, 31 Mar 2015 18:08:37 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22803 Bilan 2014-2015.

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L’austérité en résumé

Les mesures d’austérité libérales auront fortement été présentes au Délit cette année, de la première édition à la dernière. À la rentrée, on se souviendra des policiers et des pompiers avec leurs véhicules couverts d’autocollants (ils le sont toujours d’ailleurs). Alliés avec tous les autres employés municipaux, leur lutte concernait le projet de loi 3 visant les pensions de retraite. C’est par la suite l’idée du mouvement Printemps 2015 qui a vu le jour le 9 octobre 2014 lors d’une réunion de syndicats et d’étudiants luttant contre l’austérité et pour les droits syndicaux. Le comité Printemps 2015 s’inscrivait donc dans une mentalité parascolaire, c’est-à-dire en solidarité avec les services de santé, les services sociaux, les droits syndicaux et les hydrocarbures. Déjà, une grève étudiante était envisagée comme moyen de pression. Le 27 octobre 2014, le vice-principal exécutif de McGill, Anthony Masi, conviait une réunion pour exposer les effets concrets des coupures dans le budget de l’Université. La conférence pourrait être résumée par cette brève affirmation: «Ceci n’est pas une crise financière, c’est une situation difficile mais nous nous en sortirons.» Évidemment, ce constat n’aura pas été partagé par toute la population québécoise. Le 31 octobre a eu lieu une énorme manifestation en soutien à la classe moyenne qui est la plus durement touchée par les mesures d’austérité. Àl’inverse de McGill, les cégeps du Québec se sont largement indignés des coupures à leur endroit. Le 22 février, la semaine dérangeante contre l’austérité débutait avec notamment un Craie-in contre l’austérité et l’occupation des bureaux de l’Association des Banquiers Canadiens, suivis d’une quarantaine d’actions à travers le Québec. Les grandes manifestations anti-austérité ont officiellement débuté avec le début du printemps, le 21 mars, dans la première grande manifestation organisée par l’ASSÉ, conférant ainsi au mouvement un caractère foncièrement étudiant. Depuis, les manifestations de jour et de nuit se multiplient, les itinéraires sont rarement fournis, et les arrestations et les altercations policières se multiplient. Enfin, lundi 30 mars, l’AGELF, l’Association générale des étudiants de langue et littérature françaises, première association mcgilloise à s’engager officiellement contre l’austérité, a officiellement amorcé une grève d’une semaine.

Désinvestir McGill

Cette année aura été très productive pour le mouvement de désinvestissement qui a fait l’actualité à plus d’une reprise, la plupart du temps à travers l’association mcgilloise Divest McGill. L’objectif du mouvement est de convaincre les dirigeants des administrations des institutions d’enseignement supérieur en Amérique du Nord et plus particulièrement de McGill – dans le cas de Divest McGill – de cesser d’investir dans l’industrie des combustibles fossiles. Après avoir organisé le transport des activistes mcgillois vers la marche pour le climat à New York en septembre dernier, l’association a fait ses preuves le 2 février 2015 en présentant une seconde pétition et un résumé de recherche pour Comité de conseil en matière de responsabilité sociale (CAMSR) [Committee to Advise on Matters of Social Responsability, ndlr] afin de convaincre ses membres qu’investir dans les hydrocarbures n’est pas éthique. Cette fois-ci, leur démarche était appuyée par plusieurs professeurs de McGill. Les professeurs Shaun Lovejoy, Darin Barney et Christopher Barrington-Leigh ont d’ailleurs publié le 10 février une lettre ouverte dans The Montreal Gazette pour donner leur appui au mouvement et réclamer que l’Université retire ses investissements dans le domaine des hydrocarbures. Divest McGill a continué sa croisade le 13 février lors de la journée internationale d’actions pour le désinvestissement. L’organisation a profité de l’occasion pour hisser des bannières dans le local 132 du bâtiment Leacock et dans l’amphithéâtre Dawson Adams. À Montréal, l’Université Concordia a entamé des procédures de désinvestissement au mois de décembre.

L’AÉUM à l’ombre de Tariq Khan

En avril 2014, la commission juridique de l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM) invalidait l’élection de Tariq Khan au poste de président, pour cause d’infraction au règlement des élections. Au mois de mai, le candidat destitué attaquait l’AÉUM en justice, à la Cour supérieure du Québec. L’affaire s’est poursuivie jusqu’en octobre dernier, quand M. Khan a retiré sa plainte. Pourtant, au premier jour de la période de vote pour les élections du conseil exécutif de cette année, Tariq Khan a fait une réapparition surprise sur la page de campagne Facebook du candidat au poste de président, maintenant élu, Kareem Ibrahim, l’accusant de s’être introduit par infraction sur son compte à la suite des affaires de l’an dernier afin de prouver sa culpabilité. À l’appui des accusations de Tariq Khan, des captures d’écran de conversations entre Kareem Ibrahim et Lola Baraldi, alors candidate au poste de v.-p. aux affaires internes, publiées sur Reddit le matin même. M. Khan a déclaré son intention de mettre à jour la plainte déposée à la police, afin qu’elle contienne l’accusation de M. Ibrahim. Le caractère inédit des élections de l’an dernier a manifestement établi un précédent de contestation des résultats à l’AÉUM. Lola Baraldi a vu son élection contestée auprès de la commission, à la suite d’une plainte de son adversaire Johanna Nikoletos. Les élections du conseil exécutif de cette année ont compté 25,9% de participation, une baisse de 5% par rapport à l’année dernière. 16,7% du total des électeurs ont choisi de s’abstenir sur le vote présidentiel. Les affaires qui s’enchainent semblent entraver la confiance des étudiants envers leur association étudiante. Un vent de contestation souffle sur l’AÉUM, thème particulièrement abordé dans la campagne présidentielle d’Alexei Simakov. Le candidat sortant a déposé jeudi une plainte auprès de la commission juridique pointant les dysfonctionnements du comité des élections de l’AÉUM. En attendant la résolution des affaires en cours de la commission, on peut se demander si les précédents chroniques des élections de l’AÉUM se poursuivront dans les années à venir.

Des AG mouvementées

L’année 2014–2015 a vu une participation étudiante aux assemblées générales de l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM) sans précédent, rassemblant près de 750 étudiants au semestre d’automne, et plus de 400 au semestre d’hiver. Cependant, l’intérêt porté pour la politique étudiante cette année était dû plus aux propositions de motions controversées aux AG qu’à un réel désir de participation à la politique étudiante. La motion proposée à l’automne sur la solidarité avec les peuples des territoires palestiniens occupés et pour la condamnation des actes de violence de l’État israélien l’été précédent a été reportée indéfiniment, après plusieurs heures de débat sur la controverse que suscite le sujet. Au semestre d’hiver, c’est une motion proposant le désinvestissement des compagnies profitant de l’occupation illégale des territoires palestiniens qui a été rejetée. Depuis 2009, c’était la quatrième fois que des motions liées au conflit israélo-palestinien étaient rejetées. Au semestre d’automne, toutes les motions sont passées avec quorum, la motion sur les territoires palestiniens ayant été une des dernières débattues. Au semestre d’hiver cependant, le quorum n’avait pas été atteint pour la dernière motion, sur l’éducation accessible, après que la grande majorité des étudiants aient quitté la salle une fois terminé le vote sur la motion pro-Palestine, débattue en premier. L’espoir que les étudiants mcgillois seraient subitement devenus plus avides de politique étudiante n’est donc qu’un mirage. Dans la foulée de l’effervescence participative, des motions sur la lutte contre le réchauffement climatique, contre la recherche militaire, et contre les stages non-rémunérés à McGill auront tout de même été approuvées cette année.

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Tous unis contre l’islamophobie https://www.delitfrancais.com/2015/03/31/tous-unis-contre-lislamophobie/ https://www.delitfrancais.com/2015/03/31/tous-unis-contre-lislamophobie/#respond Tue, 31 Mar 2015 17:55:26 +0000 http://www.delitfrancais.com/?p=22798 Une manifestation anti-islamisation échoue.

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Une manifestation islamophobe organisée par le groupe Pegida-Québec (patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident) près du Petit Maghreb a été contrée samedi dernier, le 28 mars, par une contre-manifestation sur le même lieu. La manifestation organisée par Pegida-Québec a causé beaucoup de remous lors des deux semaines précédant la manifestation, avant que celle-ci ne soit annulée au dernier moment dû au nombre réduit de participants.

Le groupe Pegida Québec est une extension du mouvement Pegida qui a vu le jour voilà près de cinq mois en Allemagne et s’est rapidement transposé en Amérique depuis. Leurs revendications non-politiques comprennent une lutte contre l’islamisation de l’Occident par l’implantation graduelle de la charia. En entrevue téléphonique avec Radio-Canada, le dirigeant de Pegida-Québec, Jean-François Asgard, a déclaré: «L’islam doit se réformer ou quitter l’Occident.» Ces prises de position controversées ont créé de vives réactions dans l’opinion publique. Dès l’annonce d’une manifestation, une contre-manifestation s’est rapidement organisée. Divers groupes de gauche présents sur place dès le début prévu de la manifestation Pegida ont été rejoints après quelque temps par des manifestants revenant de la manifestation hebdomadaire contre l’austérité qui se déroulait un peu plus au sud. Les effectifs de la contre-manifestation ainsi augmentés, les manifestants de Pegida-Québec se sont rapidement retrouvés submergés en nombre face à leurs adversaires politiques. Sur place, samedi, on avait peine à trouver un seul membre de Pegida osant montrer le bout du nez. Ironiquement, sur la page Facebook de l’événement, on pouvait lire: «Le seul but est de réunir un maximum de personnes de toutes origines, politiques et ethniques et qui veulent sauvegarder nos valeurs démocratiques face à l’islamisation.» C’est effectivement ce genre de foule qui s’est aggloméré au point de rassemblement, quelques centaines, mais tous scandaient haut et fort des slogans antiracistes: «Pegida, on n’en veut pas!» Plusieurs agents du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) étaient aussi sur place pour empêcher toute altercation.

Même si le droit de manifester est garanti par la Charte des droits et libertés, cela n’a pas empêché le maire de Montréal. Denis Coderre, de condamner fortement les visées du groupe. «Le groupe Pegida n’est pas le bienvenu à Montréal. Des groupes de ce genre n’ont pas leur place ici.», a‑t-il affirmé publiquement. De même, les parlementaires de l’Assemblée nationale ont adopté une motion à l’unanimité pour manifester leur inquiétude par rapport au groupe. Tout ce contre mouvement n’aura pas provoqué que des réactions enjouées. Dans la foulée des manifestations étudiantes illégales, faute d’itinéraire, les organisateurs de Pegida ont protesté contre la supposée illégalité de la leur. En effet, un itinéraire aurait été remis aux policiers. Ainsi, étouffé et indigné par ce contre mouvement, le groupe Pegida a annoncé sur sa page Facebook l’annulation de ses prochains événements pour prendre le temps de restructurer et de réorganiser le mouvement pour y apporter de nouvelles balises qui devraient préciser le but de l’organisation ainsi que sa pertinence. Les organisateurs espèrent ainsi atténuer la haine généralisée à leur égard qui les empêche de profiter librement de leur droit de manifester.

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