Augustin Décarie - Le Délit https://www.delitfrancais.com/author/augustindecarie/ Le seul journal francophone de l'Université McGill Wed, 27 Jan 2021 02:57:41 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 Campagne de syndicalisation https://www.delitfrancais.com/2019/11/25/campagne-de-syndicalisation/ Mon, 25 Nov 2019 15:13:10 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=35196 L’AÉÉDEM veut aider les travailleurs de soutien éducatif.

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L’AÉÉDEM est l’Association des étudiant·e·s diplômé·e·s employé·e·s de McGill, le syndicat des enseignant·e·s auxiliaires et des surveillant·e·s d’examens (AGSEM en anglais, ndlr). Elle souhaite étendre sa protection à tous les postes à McGill reliés au soutien éducatif. Le Délit a rencontré Rafael Finn, président de la campagne de syndicalisation de l’AÉÉDEM.

Le Délit (LD) : Quelle est l’histoire de l’AÉÉDEM? En quoi consiste cette nouvelle campagne de syndicalisation?

Rafael Finn (RF) : L’AÉÉDEM est fondée en 1993 et a syndiqué les auxiliaires d’enseignement (TA en anglais, ndlr). À l’époque, ce n’était que des étudiant·e·s des cycles supérieurs qui travaillaient comme auxiliaires, donc ce n’était que ces étudiant·e·s qui étaient initialement représenté·e·s. Depuis, la protection de l’AÉÉDEM a été étendue aux surveillant·e·s d’examens en 2009 sous une autre unité de négociation. Toutefois, depuis 1993, le travail académique a énormément changé. Maintenant, nous avons des emplois sur le campus qui sont nommés « assistant·e‑professeur·e au bac », ou « assistant·e‑professeur·e Tomlinson ». Le dernier exemple réfère à un programme où un·e étudiant·e au bac est payé·e un très petit montant [celui-ci varie d’un·e enseignant·e à l’autre] pour accomplir le travail d’auxiliaire. Notre organisation reconnaît qu’un changement a eu lieu, et que celui-ci a souvent eu un impact négatif sur les étudiant·e·s au bac.

LD : Quelles sont les causes de cette transformation?

RF : McGill fait partie d’un écosystème économique plus vaste, qui est lui-même en mutation. De tels changements sont observables partout au Canada. J’ai parlé à des professeur·e·s de l’Université de Toronto alors que je me préparais pour la campagne, et il·elle·s ont constaté les mêmes phénomènes. L’emploi est en mutation, et cela se répercute à McGill.

LD : Quels sont vos objectifs pour la campagne en cours?

RF : C’est de pouvoir négocier des meilleures conditions de travail pour les travailleur·euse·s de soutien en enseignement. Notre but est de créer une convention collective pour représenter ce troisième groupe d’employé·e·s, qui n’est pas syndiqué actuellement. Une fois que nous l’aurons établi, nous négocierons avec McGill un [contrat de 5 ans].

LD : Quels sont les emplois qui entrent dans cette catégorie de « travailleur·euse de soutien en enseignement »?

RF : Il y en a plusieurs, les plus communs sont : correcteur·rice, tuteur·rice, preneur·euse de note, démonstrateur·trice, assistant·e de cours, assistant·e étudiant·e, auxiliaire au bac. Pourquoi y en a‑t-il autant? Parce qu’il n’y a pas de précédent juridique pour chacun de ces postes. On sait intuitivement qu’un·e correcteur·trice corrige, qu’un·e preneur·euse de notes prend des notes, mais dans les départements de McGill, chacun de ces postes revêt une signification différente. Par exemple, dans le contrat d’un·e correcteur·trice, on retrouvera peut-être qu’il doit avoir des heures de bureau. Il y a aussi souvent du travail qui n’est pas établi dans le contrat, mais qui est quand même attendu de l’employé·e. Par exemple, on s’attend à ce qu’un correcteur·trice rencontre l’enseignant·e ou qu’il·elle réponde à ces courriels dans un délai particulier. Ces conditions restent indéfinies, et elles peuvent être rapidement changées et manipulées. Même le poste peut carrément changer de nom. Il n’y a ni contrôle ni supervision de ces pratiques.

LD : Qu’est-ce qui t’a mené à t’impliquer dans cette cause?

RF : Je suis un ancien étudiant de littérature anglaise. Avant de graduer, on m’a offert un assistanat dans la Faculté de gestion. J’étais bien heureux, je savais que le poste était syndiqué et qu’il était accompagné d’un salaire protégé et d’une sécurité d’emploi. J’ai signé mon contrat et j’ai commencé à travailler, puis je suis venu voir l’AÉÉDEM pour me joindre au syndicat. Seulement, je n’étais pas admissible, parce que mon travail, quoiqu’on y ait référé comme « auxiliaire », était en fait subdivisé en plusieurs tâches, aucune d’elle n’étant « auxiliaire d’enseignement ». Pourquoi une telle pratique? Simplement pour économiser de l’argent. J’étais payé au salaire minimum, 12$ de l’heure, plutôt que 29,33$ de l’heure pour un auxiliaire syndiqué. Je n’avais aucune sécurité d’emploi, mon travail était purement contractuel. Je devais remplir des fiches de temps que j’ai trouvées extrêmement mélangeantes. Souvent, je ne recevais pas mes paies à temps. Par ailleurs, il y avait un plafond à mon salaire puisque je ne pouvais pas travailler plus de 50 heures par semestre. On donne souvent aux correcteurs·rices des plafonds salariaux complètement déraisonnables. C’est impossible de corriger 400 dissertations en 50 heures de travail. Si on fait les maths, c’est un peu plus de 5 minutes par copie, et c’est sans tenir compte des autres tâches de l’employé·e. Cette mauvaise expérience m’a poussé à m’impliquer à L’AÉÉDEM et à m’impliquer dans ce dossier.

LD : Tu mentionnes la Faculté de gestion, est-ce que le problème est commun à toutes les facultés?

RF : Nous avons établi, avec des données obtenues grâce à des demandes d’information faites auprès de l’Université McGill, que les travailleur·euse·s de soutien en éducation étaient concentrés dans les Facultés de gestion et de génie, bien que de tels postes existent dans les Facultés des sciences et des arts.

LD : Combien de travailleur·euse·s occupent de tels emplois? Combien d’entre eux·elles ont présentement rejoint votre campagne?

RF : Selon nos estimations, il y a autour de 500–600 travailleur·euse·s de soutien académique. Avec ce chiffre, nous portons le pourcentage d’adhésion à autour de 15%. Nous ne ferons aucune demande officielle de syndicalisation tant que nous n’aurons pas largement surpassé le seuil de 35% requis par le gouvernement du Québec.

LD : Est-ce que la syndicalisation des travailleur·euse·s de soutien en éducation améliorera drastiquement leurs conditions de travail?

RF : Oui. L’AÉÉDEM a un historique de succès. Depuis que les surveillant·e·s d’examens se sont syndiqué·e·s, leur salaire a augmenté 25% plus rapidement que le salaire minimum. Je suis confiant que nous pouvons améliorer les conditions de travail. Dans certains cas, c’est particulièrement évident, comme avec les preneur·euse·s de notes du Bureau de soutien aux étudiant·e·s en situation de handicap, qui ont vu leur compensation s’effacer du jour au lendemain. Ils et elles n’avaient aucun organisme vers qui se tourner, aucune ressource. Leur donner une telle organisation serait un premier pas, pour l’amélioration de leurs conditions de travail, mais aussi pour l’amélioration de services aux étudiant·e·s en situation de handicap. Les enjeux académiques sont aussi au coeur de notre campagne, nous souhaitons que l’éducation dispensée à McGill soit à la hauteur des attentes de ses étudiant·e·s.

LD :  Une fois votre projet réussi, pensez-vous que les facultés de McGill seront toujours en mesure de contourner les protections syndicales en créant de nouveaux emplois qui ne sont pas inclus dans la convention collective ?

RF : Ç’a été une de mes premières inquiétudes en commençant cette campagne. Mon idée initiale était de changer la convention collective des auxiliaires, mais cela aurait été passablement compliqué. Notre stratégie est donc d’inviter le plus de travailleur·euse·s de soutien que possible à se joindre à notre campagne et ensuite de travailler à consolider les emplois existants et de les protéger dans une convention collective. C’est toujours possible que de tels contournements existent après, mais nous évaluons que ce sera beaucoup moins probable. Je pense aussi que de passer par une nouvelle entente a l’avantage d’être rapide. Je ne veux pas que mes ancien·nes collègues soient forcé·e·s d’accepter l’emploi que j’occupais l’année passée avec le même salaire et les mêmes conditions. Avec une telle campagne, je pense que nous aurons un impact positif très réel sur leur vie, et ce, dans un futur proche.

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Problèmes de traduction flagrants https://www.delitfrancais.com/2019/11/19/problemes-de-traduction-flagrants/ Tue, 19 Nov 2019 13:54:42 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=35049 Le Délit s’est entretenu avec Juliette Chesnel, commissaire aux Affaires francophones.

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Le Délit (LD) : Quels ont été tes engagements importants en tant que commissaire aux Affaires francophones?

Juliette Chesnel (JC) : J’ai fait une intervention avec Manon Lemelin auprès des étudiants de première année. Puisque la commission n’a été rétablie que l’année passée, j’ai trouvé ça pertinent d’aller informer les étudiants entrant à McGill de son existence. Ce qui m’a surprise, c’est que de nombreux étudiants francophones ignoraient qu’ils pouvaient remettre leurs travaux en français. Je pense que c’est récurrent en général, qu’on soit au moins au courant de nos droits que de nos devoirs. Pour la nuit des activités de l’AÉUM (Activities Night en anglais, ndlr), on a aussi présenté une liste d’activités, de ressources et de clubs francophones, pour les étudiants qui ont un bon niveau de français, ainsi qu’une liste de ressources pour ceux désireux d’apprendre le français. C’est quelque chose qui a bien plu. Sinon, mon travail a été divisé entre la promotion du français et les problèmes de traduction, le gros morceau. D’habitude, ce n’est pas le rôle du commissaire de faire de la traduction et de la révision, mais maintenant, 75% de mon temps, c’est cela.

D’habitude, ce n’est pas le rôle du commissaire de faire de la traduction et de la révision, mais maintenant, 75% de mon temps, c’est cela

LD : Vraiment?

JC : Oui, mais ce n’est pas moi qui fais la traduction. Pour la chronologie, au tout début de septembre, un étudiant m’a contactée pour me dire « attention dans le student handbook (le guide des étudiants, ndlr), il y a des fautes ». Il y avait en effet beaucoup de fautes. Donc, j’ai contacté l’AÉUM, et c’était en fait une ancienne version du guide qui avait été distribuée. Ensuite, il y a eu la première infolettre, et là je me suis dit qu’il y avait vraiment un problème. C’était seulement un des traducteurs qui était responsable, parce qu’il y a en fait deux traducteurs (lesquels sont des emplois étudiants, ndlr). Par la suite j’ai rencontré le Département de communication et je leur ai demandé bien sûr de régler les problèmes de traduction, et ensuite de s’excuser. Faire des fautes n’est forcément pas volontaire, mais ce n’est tout de même pas respectueux. Quand j’ai vu la lettre d’excuse (qui comptait elle-même de nombreuses fautes, ndlr), en même temps que tous les étudiants en passant, il y a eu une plus grande réunion avec plus de personnes. Il fallait régler le problème et on a complètement changé le système de traduction. Les étudiants étaient quand même gardés, et l’AÉUM a embauché une entreprise externe.

LD : Les mêmes étudiants ont été gardés?

JC : Oui, mais maintenant on a processus plus exhaustif de révision. L’entreprise externe fait la traduction, un traducteur de l’AÉUM révise et je faisais une dernière relecture. Après quelques semaines, on a essayé que j’arrête de réviser, puisque ce n’est pas mon mandat. Et ça a été une semaine où il y a eu des fautes dans l’infolettre. Depuis, on est retournés à la première méthode de fonctionnement.

LD : Ce mode de fonctionnement serait-il inefficace, aurait-on des employés incompétents à l’AÉUM?

JC : Je ne pense pas que ce soit à moi de me prononcer à ce sujet, la Commission est indépendante et ce n’est pas moi qui gère tout ce processus.

LD : Est-ce que l’AÉUM a été coopérative sur le dossier?

JC : Oui, le Département de communications a été très coopératif et ils ont été très réactifs. Je les ai trouvés à l’écoute sur plusieurs dossiers, comme le guide des étudiants au début de l’année. Je sens que les traductions de l’infolettre se sont raffinées avec le temps. Pour les textes de gouvernance, avec une importance institutionnelle, il y a toujours du progrès à faire.

LD : Par rapport à la remise des travaux en français, as-tu vu des changements, une amélioration?

JC : Je travaille avec Bruno Marcoux (représentant de la Faculté de génie au Conseil législatif de l’AÉUM, ndlr) sur le dossier, on s’est questionnés à savoir quel était le ressenti à ce sujet et nous avons conclu que c’était surtout le manque de transparence autour de la pratique. Les étudiants se demandent qui va corriger le travail, et comment cette personne est choisie. J’ai contacté le premier vice-principal exécutif adjoint (études et vie étudiante), Fabrice Labeau. Je l’ai rencontré il y a deux semaines et on a présenté la situation telle que les étudiants la percevaient. Nous avions réalisé au préalable un sondage, spécifiquement sur la remise des travaux en français. On a demandé s’il y avait une procédure universelle quant à la correction des travaux dans l’éventualité où le professeur ne parle pas français, et il n’y en a pas. Donc, c’est une politique interdépartementale, c’est contingent à la matière que vous étudiez.  On a demandé s’il était ouvert à une politique universelle pour McGill, et il n’y était pas opposé, mais ça ne semblait pas être sa première priorité. La prochaine étape quant à ce dossier est de rappeler aux étudiants qu’il y a des ressources disponibles s’ils ont des problèmes avec la correction de leur travail. On est là pour les accompagner, et leur rappeler leurs droits. Sinon, il y a des cas ou la clause de remise des travaux en français n’est pas mentionné dans le plan de cours, alors que celle sur le plagiat est systématiquement incluse : deux poids, deux mesures. Je pense donc que parler directement aux facultés sera fructueux ; c’est notre plan pour les prochaines semaines et pour le prochain semestre.

LD : Es-tu satisfaite de ton travail du semestre passé? As-tu des objectifs précis pour la prochaine année?

JC : Oui, par rapport à quand je suis arrivée en septembre, il y a eu du progrès. Héloïse avait fait du très bon travail l’année passée, mais il est vrai que le poste de commissaire n’est réapparu que l’année passée. Elle n’a pu travailler qu’un semestre. La situation s’est stabilisée, elle est revenue à la normale. Est-ce que tout est mieux? Non. On a un manque de représentativité par rapport aux différentes communautés francophones. Par exemple, souvent un mot employé est uniquement compris par une partie de la population francophone. Les événements en français sont promus, mais pas autant que d’autres événements. Les projets pour l’année prochaine sont surtout de faire plus de promotion, que ce soit par rapport à l’apprentissage du français ou des communications à l’AÉUM. Quand on a employé une entreprise extérieure, on a fait face à une contrainte budgétaire, et on nous a offert deux options : soit on produit des traductions et elles ne peuvent pas être révisées ou alors on n’en fait pas du tout.

LD : Tout un dilemme!

JC : Oui. Donc tant qu’à mal faire les choses, je pense que c’est mieux de ne pas les faire du tout. C’est moins irrespectueux.

Donc tant qu’à mal faire les choses, je pense que c’est mieux de ne pas les faire du tout

LD : Sinon, il y a eu la question de la réforme institutionnelle du Conseil législatif, qui, selon la première version proposée, n’offrait pas de siège aux francophones?

JC : Le comité qui avait fait le rapport n’avait jamais fait mention des francophones. Je suis allée aux consultations publiques qu’ils ont tenues, et je pense qu’ils ont réalisé qu’un (siège non-votant pour les francophones n’était pas optionnel, ndlr). Pour moi, ce serait un grand pas. Il n’y a eu qu’une seule motion (au moment de réaliser l’entretien, ndlr) qui a été rédigée en français depuis le début de l’année. Quand on regarde les documents officiels du Conseil législatif, quand on lit les déclarations de l’AÉUM, on réalise que beaucoup ne sont pas traduites. Même une déclaration sur l’équité quant à l’enseignement était seulement disponible en anglais. C’est particulier qu’un document qui parle d’équité ne soit publié que dans une langue. Et après, dire que les francophones ne subissent pas de discrimination — je ne suis pas en train de dire qu’on est tout le temps discriminés — mais on ne peut pas dire que tout est rose. De dire ça, alors qu’au sein même de l’AÉUM, on a beaucoup de problèmes de traduction, c’est problématique. Même au sein du conseil, il y a assez peu de francophones. Et quand quelque chose qui touche les francophones est géré par des personnes qui ne le sont pas, ça aussi, c’est problématique. Ils ne savent pas quel est le ressenti, et ils ne pourront pas prendre les décisions adéquates. Donc, simplement avoir un siège consultatif au Conseil, c’est un premier pas.

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Voyages gratuits en Israël? https://www.delitfrancais.com/2019/11/19/voyages-gratuits-en-israel/ Tue, 19 Nov 2019 13:46:11 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=35046 Conflits d’intérêts et syndicalisation étaient au menu du Conseil législatif.

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Les membres du Conseil législatif de l’AÉUM se sont réunis le jeudi 14 novembre, bien qu’il y avait plusieurs absents.

Voyages gratuits en Israël

Des représentants et représentantes au Conseil législatif ont été critiqués pour leur participation à un voyage gratuit à Israël organisé et offert par Hillel Montréal, suite à la parution dans le McGill Daily d’un article à ce sujet coécrit par SPHR McGill (Students in Solidarity for Palestinian Human Rights, Étudiant·e·s en solidarité pour les droits humains en Palestine, en français, ndlr ) et IJV McGill (Independent Jewish Voices, Voix juives indépendantes, en français, ndlr). André Lametti, représentant du caucus du Sénat, a ouvert le débat en demandant aux individus concernés s’ils pensaient faire face à un conflit d’intérêts.

Le président de l’AÉUM Bryan Buraga a réitéré sa demande que soit rendu public le processus de sélection pour lesdits voyages et a rappelé que les deux v.-p. ayant reçu de telles invitations soit Samuel Haward (Finances) et Sanchi Bhalla (Affaires internes) les ont refusées.

Adin Chan et Andrew Chase, représentants de la Faculté des arts participant au voyage, ont soutenu qu’ils reconnaissaient le biais d’Hillel, mais ont aussi avancé qu’ils n’avaient aucun compte à rendre auprès de l’organisme une fois le voyage terminé. Ils affirment donc que ce voyage est une affaire purement personnelle et qu’il n’interfère pas avec leurs devoirs en tant que représentants étudiants. Ils ont défendu que le voyage leur avait été présenté comme une opportunité « d’en apprendre plus sur le conflit israélo-palestinien et d’être exposés à des perspectives variées ».

Ils ont aussi affirmé qu’ils ne pensaient pas avoir été sélectionnés à cause de leur poste à l’AÉUM, mais plutôt à cause de leur implication dans la communauté étudiante en général. Ils se sont tous deux montrés ouverts à discuter à ce sujet avec des membres de leur faculté. La représentante de la Faculté des sciences, Jordyn Wright, a abondé dans le même sens. Jo Roy, représentant des étudiantes et étudiants en travail social, a exprimé son désaccord et a insisté que les conseillers ne pouvaient pas séparer leur vie privée et leurs devoirs professionnels, dans la mesure où ce voyage « revient à se rendre complice des actions coloniales de l’État d’Israël ».

Pour Adam Gwiazda-Amsel, v.-p. aux Affaires externes, les élues étudiantes et élus étudiants participant à ce voyage « se ferment les yeux sur l’historique récent de la politique étudiante à McGill », laquelle a été polarisée par le conflit israélo-palestinien, ce qui fait de leur participation « un acte intrinsèquement politique ».

Madeline Wilson, v.-p. aux Affaires universitaires, a par ailleurs condamné les personnes qui pensaient que la résurgence du débat sur Israël et la Palestine était nécessairement une mauvaise chose. Elle a souligné que le conflit israélo-palestinien n’était pas « un inconvénient », mais était un « fait vécu » par nombre d’étudiant·e·s. Adam Gwiazda-Amsel a tout de même rappelé que « le débat avait dérapé par le passé, et qu’il avait été teinté d’antisémitisme » .

Mustafah Fakih, représentant de la Faculté de génie, a exprimé qu’il percevait ce voyage comme « propagandiste »  et qu’il  « ne représente pas une bonne opportunité pour s’éduquer à propos du conflit israélo-palestinien » .

Madeline Wilson a renchéri que c’est bien différent d’écouter des opinions divergentes avant de prendre une décision et après l’avoir prise.

État de compte

Jordan Steiner, de la firme d’investissement Lester Asset Management, est venu rendre compte du portfolio financier de l’AÉUM. Il a informé les étudiantes et étudiants que leurs investissements se portaient très bien et que leur pécule s’élevait maintenant à 3,8 millions de dollars. La composition du portefeuille, axée sur des obligations corporatives, lui accorde de surcroît un niveau de risque faible. Steiner a aussi rassuré qu’aucun fonds n’était placé auprès de compagnies minières, gazières, pétrolières ou auprès de fabricants d’armes, et que l’essentiel de leurs actifs financiers se concentrait au Canada.

Syndicalisation

Un représentant de l’AÉDEM (Association des étudiant·e·s diplômé·e·s employé·e·s de McGill, AGSEM, en anglais, ndlr) s’est présenté au Conseil pour présenter la campagne de syndicalisation pour tous les employés et employées de soutien en éducation de l’Université McGill. Il a rappelé que les conditions de nombreux auxiliaires les forcent à être soit chroniquement sous-payés, ou à effectuer leurs tâches trop rapidement. Il souhaite donc qu’une majorité du nombre indéterminé de travailleurs et travailleuses de soutien en éducation se joignent à leur campagne.

Erratum: la version précédente de l’article contenait une section sur la suspension des représentants de la Faculté de gestion. Cette section s’est révélée après coup ne pas représenter la réalité et a donc été supprimée. Nous sommes désolés de la confusion qu’a pu apporter cette erreur. La rédaction

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Un électorat sans conviction? https://www.delitfrancais.com/2019/11/12/un-electorat-sans-conviction/ Tue, 12 Nov 2019 16:24:39 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=34966 Le Délit se penche sur la place du vote stratégique dans notre système politique.

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À chaque campagne électorale, on appelle les électeurs et électrices à voter « avec leur cœur », avec « leurs valeurs », ou encore à ne pas « gaspiller leurs voix ». Cette année, Justin Trudeau a appelé au vote stratégique tandis que ce dernier a été critiqué et découragé par le NPD et le Parti vert. Le comportement stratégique des électeurs et électrices aurait ainsi mené à la déconfiture du parti de Jagmeet Singh, selon plusieurs membres du NPD, dont leur chef adjoint Alexandre Boulerice. Néanmoins, le vote stratégique mérite-t-il réellement toute l’importance qu’on lui accorde? Ou est-ce plutôt un phénomène moins courant que l’on pourrait penser?

Un concept précis

Le vote stratégique demeure passablement flou comme concept populaire. Dans la définition traditionnelle utilisée par les politologues, il s’agit d’un vote pour un parti qui n’est pas celui que l’électeur ou l’électrice préfère. En percevant correctement que son candidat ou sa candidate préféré A se fera battre par B, il choisit de voter pour le C (préféré à B) qui a des chances de battre B.

Ce qui pourrait brouiller les cartes est le fait que de nombreux électeurs et électrices adoptent leur comportement électoral à l’échelle nationale et que les partis en tête de la course ne sont peut-être pas les mêmes à l’échelle nationale ou à l’échelle du comté. Toutefois, la définition usuelle limite le vote stratégique à la circonscription. Par exemple, si quelqu’un est un partisan du Parti vert, et que le Parti vert est en tête dans son comté, mais pas à l’échelle nationale, et qu’il vote pour les libéraux pour « bloquer les conservateurs », on n’estime pas que le comportement est stratégique.

35% des votes?

Le 29 octobre, Radio-Canada publiait un article titré « Le vote stratégique a été bien présent lors des élections fédérales » tandis que le 3 novembre, Le Devoir annonçait que « Le tiers des Canadiens ont voté stratégiquement aux dernières élections, selon un sondage Léger ». Pourtant, dans la littérature scientifique, la proportion d’électeurs et d’électrices votant stratégiquement ne dépasse pas les 10%. Qu’est-ce qui explique cette différence majeure?

D’abord, comme l’a expliqué André Blais, professeur-chercheur en sciences politiques à l’Université de Montréal au Délit, « la définition utilisée du vote stratégique, on le devine implicitement, n’est pas la même ». En effet, le sondage Léger expose que « 35 % des gens ont dit avoir tenu compte du fait que leur vote pourrait empêcher un parti d’être élu ». Cette conception du vote stratégique est passablement plus large et plus subjective que celle proposée par la définition traditionnelle. André Blais souligne toutefois que « certains économistes priorisent une conception plus large du vote stratégique, où le comportement stratégique n’est pas limité à un vote pour un parti que l’on ne préfère pas ». Par exemple, préférer un parti plus populaire serait intrinsèquement stratégique, puisque celui-ci a une plus grande chance de gagner.

Alors, 35% des électeurs ont-ils voté stratégiquement? Probablement pas, si on se fie à la définition courante du terme. Prendre en compte le fait qu’on veut empêcher un parti d’être élu, ce n’est pas la même chose que voter pour son deuxième choix. Aux dernières élections fédérales de 2015, ce sont plutôt 6,15 % des électeurs et électrices qui auraient voté stratégiquement. Il faudra cependant attendre plus de données sur les élections de cette année avant d’avoir un chiffre exact.

Un impact surestimé

Alexandre Boulerice a expliqué en Mêlée politique à Radio-Canada, en se basant sur les chiffres du sondage Léger, que plusieurs électeurs et électrices avaient voté « avec la crainte de voir les conservateurs revenir au pouvoir », ce qui a pénalisé le NPD. M. Boulerice mentionne aussi un comportement que l’on pourrait qualifier de faussement stratégique qu’il attribue à une conception erronée de notre système politique comme un système présidentiel. « Sur le Plateau Mont-Royal, il y a zéro chance et une barre que les conservateurs rentrent. C’était un comté NPD où Nimâ Machouf se présentait. Pour nous, on aurait pu le conserver si les gens n’avaient pas fait ce calcul [basé sur la peur des conservateurs] ».

André Blais estime quant à lui que blâmer l’échec d’un parti sur le vote stratégique est « plutôt exagéré, bien qu’il soit indéniable que celui-ci ait un rôle important [dans la configuration de la Chambre des communes] ». Les plus grands partis, dans ce cas-ci les partis libéral et conservateur, tirent leur épingle du jeu, tandis que les formations de moindre envergure, comme le Bloc Québécois, le NPD et le Parti vert sont pénalisés.

Un phénomène inévitable

Face au vote stratégique, Alexandre Boulerice a avoué que son parti ne savait pas sur quel pied danser : « On n’a pas nécessairement la bonne solution par rapport à ça, il va falloir éventuellement la trouver ». On ne peut avancer que tant qu’un parti n’occupe pas la première ou la seconde place dans le système politique, il sera pénalisé et perdra des voix aux mains des plus grands partis.

« L’une des possibilités aurait été une réforme électorale », a avancé M.Boulerice. Pourtant, il semblerait que changer de système électoral n’ait pas une grande incidence sur le vote stratégique. Une étude élaborée par Abramson et al. démontre que la proportion de votes stratégiques est similaire dans chaque système électoral, ce qui semble mettre en lumière qu’instaurer un mode proportionnel ou proportionnel-mixte ne ferait pas en sorte que les Canadiens et Canadiennes votent « avec leur cœur », comme l’a prétendu Jagmeet Singh. D’ailleurs, Thomas Gschwend, dans une étude réalisée en 2007, a conclu que 6% des Allemands avaient voté « stratégiquement », alors que leur système est précisément celui que le NPD souhaite adopter (proportionnel-mixte).

Bref, le vote stratégique n’est pas prêt de disparaître au Canada comme au Québec et il risque fort de continuer à faire le malheur, et le bonheur, des mêmes partis.

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Une AG tranquille https://www.delitfrancais.com/2019/11/05/une-ag-tranquille/ Tue, 05 Nov 2019 16:55:24 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=34929 L’AÉUM n’a pas réussi à atteindre le quorum.

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L’assemblée générale (AG) de l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM) s’est déroulée le 28 octobre dans la salle de bal de New Residence Hall. La salle était assez peu remplie, alors que des sièges étaient disposés pour accueillir plusieurs centaines d’étudiants et d’étudiantes.

L’AG n’a pas atteint son quorum de 350 personnes. Ainsi, elle s’est transformée, conformément aux règles établies, en un forum consultatif et les motions qui y ont été adoptées n’étaient pas contraignantes.

Malgré le fait que plusieurs questions aient été adressées à l’exécutif de l’AÉUM, seules deux motions concernant des nominations au conseil des directeurs et la sélection d’un auditeur ont été passées. Par la suite, les membres de l’exécutif de l’AÉUM ont chacun présenté un rapport de leurs activités.

Le président Bryan Buraga a expliqué que les délais de la réouverture du bâtiment de l’AÉUM étaient causés par un manque de main‑d’oeuvre pour travailler sur la plomberie et l’électricité. Le v.-p. aux Finances, Sam Haward, a aussi rapporté qu’il n’était pas entièrement satisfait des services offerts par RBC, la nouvelle banque de l’AÉUM, à cause de délais associés à une commande de chèques. Les membres de l’exécutif ont promis une nouvelle politique sur la vente de nourriture à McGill, laquelle a été présentée 1er novembre dernier.

La question du quorum de l’AG a aussi été abordée, puisque cela fait plusieurs assemblées que celui-ci ne soit pas atteint. Husayn Jamal, le président du conseil, a promis qu’il se pencherait sur l’enjeu avec le comité concerné.

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Les libéraux s’accrochent au pouvoir https://www.delitfrancais.com/2019/10/29/les-liberaux-saccrochent-au-pouvoir/ Tue, 29 Oct 2019 12:58:36 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=34795 Aucun parti ne sera sorti clairement vainqueur des élections fédérales du 21 octobre.

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Le 21 octobre passé, près de 18 millions de Canadiens et Canadiennes se sont rendus aux urnes afin d’élire leurs députées et députés à la Chambre des communes. Parmi eux, 111 000 électeurs ont utilisé le nouveau système de vote par anticipation sur les campus universitaires, lequel semble donc avoir été un succès.

Gouvernement minoritaire

À l’issue de ces élections, c’est donc le Parti libéral qui a récolté le plus de sièges (157), bien que ce soit le Parti conservateur qui ait récolté le plus de voix (34,4% contre 33,1%). Justin Trudeau reprend donc les rênes du pays, mais il devra cette fois-ci composer avec une minorité à la Chambre des communes (338 députés et députées au total).

S’il avait pu choisir de former une coalition en incluant des membres d’un ou de plusieurs autres partis dans son cabinet, Trudeau a écarté cette option deux jours après les élections. Il devra donc négocier avec les autres formations politiques présentes au Parlement, soit le Parti conservateur (122 sièges), le NPD (24 sièges), le Bloc Québécois (32 sièges), et dans une moindre mesure, le Parti vert (3 sièges). Cette configuration politique est intéressante pour Trudeau puisqu’elle lui permettrait de gagner un vote en chambre avec le support soit du NPD ou du Bloc Québécois, même si elle demeure pour lui loin d’être optimale.

Le Bloc Québécois sort incontestablement gagnant de cet exercice démocratique, après avoir triplé son nombre de députés à Ottawa. La partie n’était pourtant pas gagnée d’avance pour le Bloc ; il y a un peu plus d’une année, le parti était encore secoué par une très grave crise de leadership. Yves-François Blanchet, le chef du Bloc, aura su mener une campagne efficace, mais il se sera surtout démarqué par sa performance aux débats télévisés. Le Bloc est donc à présent bien placé pour soutirer aux libéraux des concessions.

Quant aux verts, ils ont réussi à faire élire un député de plus, à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, mais cela devrait être insuffisant pour leur donner un réel pouvoir à la Chambre des communes. Le NPD s’est, quant à lui, carrément effondré, surtout au Québec, poursuivant une trajectoire déjà amorcée en 2015.

Pourtant, les néo-démocrates pourraient ironiquement avoir une plus grande influence maintenant sur la législation canadienne qu’auparavant puisque les deux précédents gouvernements étaient majoritaires.Maxime Bernier n’a pas réussi à être élu dans sa propre circonscription, ce qui a sonné le glas de son Parti populaire. Par ailleurs, l’ancienne ministre de la justice libérale Jody Wilson-Raybould a été la seule candidate indépendante à être réélue dans son comté de Vancouver.

Un équilibre à construire

Les premières étapes dans l’établissement du nouveau gouvernement canadien sont l’assermentation des députés, le choix du cabinet de ministres, le discours du trône et la composition des comités. Trudeau et son équipe doivent aussi envisager le dépôt du prochain budget, qui se fera au printemps, moment critique pour tout gouvernement minoritaire.

Dans les premiers temps de son nouveau mandat, le premier ministre pourra manoeuvrer sans trop craindre de perdre son poste : les partis d’opposition, très endettés et affaiblis par la campagne électorale qui vient de se terminer, n’ont pas intérêt à en déclencher une nouvelle tout de suite. Qui plus est, le NPD et le Bloc Québécois, des formations qui n’ont pas grande chance de former un gouvernement et donc pour qui la balance du pouvoir représente un avantage exceptionnel, tenteront probablement de la conserver le plus longtemps possible.

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Désinvestira, désinvestira pas? https://www.delitfrancais.com/2019/10/29/desinvestira-desinvestira-pas/ Tue, 29 Oct 2019 12:51:38 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=34787 Divest et C-JAM se mobilisent en prévision de la décision du Conseil des gouverneurs.

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Les groupes C‑JAM (Climate Justice Action McGill) et Divest McGill ont organisé des manifestations sur le campus les 20 et 23 octobre derniers.

On rappelle que le groupe Divest McGill poursuit une campagne depuis plusieurs années en faveur du désinvestissement des énergies fossiles. Il demande à l’Université de vendre l’intégralité de ses actifs financiers provenant, entièrement ou partiellement, des 200 plus importantes compagnies pétrolières. C‑JAM partage leur revendication, en plus de militer pour la justice climatique aux niveaux national et mondial.

Une décision imminente

Le Comité consultatif chargé des questions de responsabilité sociale (CAMSR, en anglais) est censé déposer son rapport sur le désinvestissement au Conseil des gouverneurs le 5 décembre prochain. Le 12 septembre 2018, le Sénat de McGill avait passé une motion en faveur du désinvestissement et par la suite, le CAMSR avait été mandaté d’offrir au Conseil des recommandations sur le sujet. Le Conseil s’est exprimé à deux reprises contre le désinvestissement des fonds provenant d’énergies fossiles, soit en 2013 et 2015.

Par ailleurs, Darin Barney et Derek Nystrom, professeurs siégeant au Conseil des gouverneurs, ont publié en avril dernier un article dans La Presse où ils prédisaient que la direction de McGill s’apprêtait à nouveau à renoncer au désinvestissement. Ils ont du même coup remis leur démission au Conseil. Il reste à voir si le Conseil des gouverneurs ira à l’encontre du Sénat, institution centrale représentant la collégialité du processus politique mcgillois.

Il reste à voir si le Conseil des gouverneurs ira à l’encontre du Sénat

CJAM aux portes ouvertes

Les organisatrices et organisateurs de CJAM ont choisi un moment de grand achalandage, les portes ouvertes, afin de faire valoir leur message politique. Ils ont déployé du toit du pavillon Leacock une banderole multicolore où était inscrit « McGill invests in the climate crisis + apartheid » (McGill investit dans la crise climatique + apartheid, ndlr).

Pendant ce temps, en face du pavillon de la Faculté des arts, des manifestants et manifestantes tenaient une bannière où était inscrit « Here lies James McGill, racist slave owner » (Ci-gît James McGill, raciste et propriétaire d’esclaves, ndlr).

Divest en action

Alors que le CAMSR se réunissait dans le bâtiment James le 23 octobre, Divest manifestait devant leur lieu de rencontre afin de rappeler aux gouverneurs que « les étudiantes et étudiants de l’Université McGill  supportent le désinvestissement », selon les propos d’Audrey, l’une des organisatrices de l’évènement.

Les participantes et participants agitaient des pancartes où l’on pouvait lire « Carbon neutrality requires divestment ; your vision 2020 needs to face reality ; oceans are rising and so are we » (la neutralité carbone nécessite le désinvestissement; votre vision de 2020 doit faire face à la réalité ; les océans se soulèvent et nous aussi, ndlr). En même temps, d’autres étudiants et étudiantes remuaient des draps bleus, pour symboliser les océans.

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Les élections à l’ère numérique https://www.delitfrancais.com/2019/10/22/les-elections-a-lere-numerique/ Tue, 22 Oct 2019 15:15:40 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=34714 Politique étrangère et vie démocratique dans la campagne canadienne.

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Un panel, animé par Jennifer Welsh, titulaire d’une chaire de recherche en gouvernance et sécurité internationale à l’Université McGill,  s’est réuni le 17 octobre pour discuter de politique et d’intervention étrangères au sein des élections canadiennes. L’événement était organisé par l’École de politiques publiques Max Bell dans une salle de conférence de l’hôtel Omni.

Politique étrangère

Rohinton Medhora, économiste et  président au Centre for International Governance Innovation et Marie-Joëlle Zahar, politologue et professeure à l’Université de Montréal, ont tous deux relevé la faible présence de la politique étrangère dans la campagne électorale canadienne. Medhora a expliqué qu’à part quelques points émis par les chefs de partis visant la Chine et portant sur la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), aucune discussion de fond n’avait été abordée sur les enjeux planétaires actuels. Zahar a tout de même relevé les différents engagements des partis sur la scène internationale.

Notamment, le Parti conservateur a annoncé qu’il couperait l’aide internationale, tout en réinvestissant dans l’armée pour atteindre la cible fixée par l’OTAN. Le NPD et les Verts se sont quant à eux engagés à accroître l’aide pour qu’elle atteigne la cible promue par l’ONU de 0,7% du PIB (produit intérieur brut) canadien. Ces deux derniers partis ont aussi promis plus de leadership sur la question du désarmement nucléaire et dans le combat de problèmes de santé publique mondiaux comme la malaria. Les libéraux ont, quant à eux, joué une carte féministe en mettant l’accent sur la défense des droits des femmes à travers le monde. Zahar a souligné que les libéraux n’offrent pas pour autant de programme clair et cohérent quant à la manière dont ils souhaitent aborder les autres pays du monde dans les quatre prochaines années. Par exemple, rien n’est proposé en termes de leadership international sur le climat, symbole pour la professeure du retard canadien dans le domaine.

Elle a critiqué le manque de vision des chefs de parti canadiens. Plusieurs de leurs engagements sont organisés sous forme de cibles et, souvent, le Canada est dans la réaction plutôt que dans la proposition. Ainsi, plusieurs enjeux de fond sont passés sous silence, comme la très récente incursion de la Turquie en territoire syrien, qui entraînera inévitablement un flot important de réfugiés ainsi qu’une possible recrudescence de Daesh.

Intervention étrangère

Taylor Owen, titulaire d’une chaire de recherche en communications à l’École de politiques publiques Max Bell, a rappelé l’ampleur du problème d’intervention étrangère dans le processus électoral des démocraties occidentales. Depuis l’élection de Donald Trump, l’on a observé de nombreux exemples d’acteurs étrangers tentant d’influencer par le biais des réseaux sociaux les résultats d’élections et, plus largement, tentant de miner les institutions démocratiques à l’international.

Pourtant, au Canada, la situation semble moins critique qu’ailleurs. Owen a rapporté que, grâce au travail des législateurs canadiens avec la loi 76, de nombreux vides juridiques ont été comblés. Malgré le fait que l’environnement politique soit très polarisé, peu de citoyens canadiens adhèrent à un discours populiste et la majorité d’entre eux ont confiance en la véracité des informations présentées par les médias traditionnels. Enfin, il ne semble pas y avoir eu, au cours de la campagne électorale, d’intrusion systématique dans l’espace numérique canadien de la part d’acteurs étrangers.

Pourquoi? Owen offre quelques explications plausibles : peut-être que les gouvernements de l’Arabie Saoudite, la Russie et la Chine, principaux instigateurs des campagnes de désinformation, ont peu d’intérêt pour le résultat des élections canadiennes ; peut-être qu’ils conservent leurs ressources pour les élections américaines à venir ; peut-être que la législation canadienne a eu son effet escompté ; ou peut-être encore que des acteurs étrangers ont été actifs, mais qu’ils n’ont tout simplement pas été observés par les journalistes et experts canadiens.

« Il ne semble pas y avoir eu, au cours de la campagne électorale, d’intrusion systématique dans l’espace numérique canadien de la part d’acteurs étrangers »

Kaleigh Rogers, journaliste chez CBC, a quant à elle présenté son travail de reporter effectué au sujet de la désinformation. Elle dit avoir observé une quantité substantielle de fausses informations circulant sur les réseaux sociaux, mais qu’elles provenaient souvent de l’intérieur du pays. De rumeurs que Bill Morneau, ministre des Finances, soit cousin d’un cadre de la GRC (Gendarmerie Royale du Canada) à la suggestion que des milliers de non-citoyens pourraient voter aux élections, la désinformation se nourrit des peurs existantes des Canadiens et érode leur confiance en les institutions démocratiques nationales.

Elle conclut que, dans bien des cas, ces fausses informations n’affectent pas le comportement des électeurs rendus aux urnes, mais qu’elles ont certainement un effet négatif sur la qualité de la démocratie canadienne dans son ensemble.

Démocratie à l’ère numérique

La conférence s’est conclue avec un avertissement. Les quatre panélistes ont tous perçu que la campagne électorale était restée en surface sur presque tous les enjeux importants, ce qu’ils ont attribué à notre environnement médiatique actuel.  À l’ère numérique, il leur apparaît essentiel que nos principaux moyens d’échanges et de débats, de plus en plus détenus par de larges multinationales, soient encadrés de manière à ce qu’ils soient propices à l’épanouissement de la démocratie.

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Entrevue avec Mario Beaulieu https://www.delitfrancais.com/2019/10/08/entrevue-de-mario-beaulieu-bloc-quebecois/ Tue, 08 Oct 2019 19:25:01 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=34648 Le Délit a rencontré Mario Beaulieu, député du Bloc Québécois sortant et candidat dans la Pointe-de-l’île. Avant de se présenter pour le Bloc, il a été président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal et du Mouvement Québec français.

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Le Délit (LD) : Le Bloc Québécois semble vouloir calquer les positions de la CAQ, est-ce cohérent dans le contexte où la CAQ n’est pas indépendantiste?

Mario Beaulieu (MB): Absolument. Le Bloc Québécois est le seul parti politique fédéral qui défend les intérêts des Québécois de toutes origines et de toutes langues comme nation. Le Québec est le seul État francophone en Amérique du Nord, nous avons une culture, une façon de pensée distincte. S’il est vrai que le gouvernement actuel n’est pas indépendantiste, il est nationaliste. Quand on dit nationalisme, il ne faut pas le confondre avec celui des grandes puissances, qui est impérialiste et colonialiste, il faut le comparer aux autres nationalismes des peuples minoritaires, qui visent une équité entre les nations.

LD : Comment est-ce que le Bloc perçoit les enjeux autochtones?

MB : Le gouvernement sous René Lévesque a été le premier à considérer les peuples autochtones comme des nations. Ainsi, au Bloc, on pense qu’il faut négocier avec eux de nation à nation. Il faut changer la Loi sur les Indiens pour leur garantir une plus grande autonomie et favoriser le maintien de leurs langues. Sur ce dossier, il faut agir, pas seulement faire des excuses.

LD :  Avez-vous des politiques qui visent particulièrement les étudiants universitaires?

MB : Nous souhaitons voir apparaître un financement plus équitable pour les universités francophones. 25% des ressources financières provinciales sont attribuées aux universités anglophones, et c’est près de 40% du côté du fédéral. Le taux de diplomation universitaire des francophones est de 10% moins élevé, alors ça prendrait des mesures pour rééquilibrer le financement des universités. Sinon, l’éducation est une compétence provinciale, donc on ne souhaite aucune intervention de la part du gouvernement fédéral, si ce n’est pour accorder du financement aux provinces.

LD : Que pensez-vous du déficit important généré par le gouvernement libéral sortant?

MB : C’est sûr que le Bloc encourage le financement de programmes sociaux pour la création d’emplois et pour l’environnement, mais on aurait quand même souhaité que le gouvernement libéral respecte ses premiers engagements en termes de fiscalité.

LD : Comment avez-vous perçu l’abandon du projet de loi de la réforme du mode de scrutin?

MB : Bien sûr, on a été déçus, mais on s’y attendait. Ils ont abandonné la réforme parce que ça ne faisait pas leur affaire, c’est caractéristique des libéraux.

LD : Quelles sont les positions en matière d’environnement du Bloc?

MB : Il y a deux États au monde qui consomment majoritairement des énergies renouvelables : la Norvège et le Québec. Le Québec pourrait être un chef de file international dans la lutte contre les changements climatiques, parce que nous avons l’hydroélectricité. Au Bloc, on fait la promotion de la souveraineté environnementale, ce qui veut dire que le Québec devrait avoir le dernier mot en ce qui a trait à l’aménagement de son territoire et à la gestion de son énergie. Tout sauf nous passer un pipeline à travers notre territoire! On est évidemment très déçus de la performance du gouvernement fédéral. Il continue de financer le pétrole bitumineux. Au Québec, on envoie 60 milliards de dollars en impôts au fédéral, on voudrait en utiliser davantage en électrification des transports et en recherche sur les énergies renouvelables. On considère que le Canada est un État pétrolier, et on déplore que chacun des partis pancanadiens ait une position ambiguë face au pétrole bitumineux, même le Parti vert de Mme May. On propose un plan de réduction systématique de notre dépendance au pétrole : il faut arrêter de subventionner les industries des énergies fossiles, il faut des cibles de réduction des GES (gaz à effet de serre, ndlr) conformes aux objectifs de Paris (Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques, ndlr) et des mécanismes de rendement de comptes afin de forcer les gouvernements à travailler envers lesdits objectifs. On propose aussi une fiscalité verte: une péréquation verte. Les provinces qui feraient le plus d’efforts en termes de réduction des GES se verraient attribuer une plus grande part des transferts fédéraux, selon le principe de pollueur-payeur.

LD : Quelle est la place du souverainisme au Québec en 2019, et quelle est la place du Bloc Québécois face à cet enjeu?

MB : On travaille à ce que le français demeure la langue officielle et commune au Québec. La Loi sur les langues officielles (loi fédérale, ndlr) est fondée sur un modèle qui ne fonctionne pas. On en voit la preuve dans les provinces hors Québec où il y a un taux d’assimilation des francophones en constante augmentation, bien que le gouvernement fédéral trouve des moyens statistiques pour camoufler ce déclin. Même la Loi sur les langues officielles divise les francophones, car elle ne reconnaît pas le Québec comme faisant partie de la minorité francophone. D’ailleurs, les anglophones du Québec ont le même statut que les Acadiens ou les Franco-Ontariens, alors que ce sont des situations complètement différentes. Même l’ONU ne reconnaît pas les anglophones québécois comme une minorité, puisqu’ils appartiennent à la majorité canadienne anglophone. On se rappelle que la loi 101, basée sur des droits collectifs et territoriaux, a été défaite par cette même majorité. [Au Québec], tout l’argent du programme pour les langues officielles va entièrement du côté anglophone, c’est 75 millions de dollars par année. Si l’on calcule tous les programmes fédéraux, c’est 300 millions de dollars alors que la communauté anglophone est déjà financée par le gouvernement provincial. Au Québec, c’est le français qui est menacé, pas l’anglais. Si on regarde la loi 21, qui suscite une réaction viscérale du côté des Canadiens anglais, ça me rappelle la loi 101. Dans les deux cas, on les voit comme racistes, mais il n’y a rien de raciste à vouloir partager une langue commune : c’est ce qui nous a permis d’inclure de nouveaux arrivants et c’est ce qui a permis aux enfants de toutes origines de fréquenter les mêmes écoles.

LD : Comment est-ce que le Bloc se positionne par rapport à la loi 21?

MB : La loi 21 est tout à fait légitime et démocratique, on a commencé par appliquer la laïcité aux écoles catholiques et protestantes, on a déconfessionnalisé les écoles. À l’époque, ce n’était pas tout le monde qui s’en réjouissait. Aujourd’hui, c’est quand même environ 70% de la population québécoise qui appuie le projet de loi. On défend le droit du Québec de légiférer et d’adopter son modèle d’intégration et de laïcité contre toute intrusion du gouvernement fédéral.

LD : À quels gains le Québec peut-il aspirer à l’échelle fédérale dans les prochaines années?

MB : Si le Bloc a la balance du pouvoir, nous allons être capables d’arrêter les projets de pipeline et de décider un peu plus de ce qui arrive avec l’argent envoyé à Ottawa. Dans mon comté, l’enjeu des transports collectifs est très important, mais pour réussir à relever ces défis-là, ça nous prend une part équitable du budget fédéral alloué aux infrastructures. On a le plus grand chantier naval du Canada, (le chantier Davie à Lévis, ndlr); sous les conservateurs, on a annoncé 100 milliards en investissements pour renouveler la flotte canadienne. Juste un peu avant les précédentes élections, on a annoncé le projet Asterix évalué à 700 millions de dollars. C’est bon, mais 700 millions sur 100 milliards… Après les élections, les libéraux ont tenté de retirer le contrat, mais seulement la Davie était équipée pour produire le navire dans les délais attendus. Depuis, assez peu pour le chantier Davie. On pensait que des contrats pour des brise-glaces canadiens iraient à Lévis, mais on a prolongé l’appel d’offre pour accommoder une compagnie ontarienne, donc ce n’est plus assuré. Bref, on devrait avoir beaucoup plus de contrats [au Québec] que l’on en reçoit. On veut pouvoir mieux gérer les revenus envoyés au fédéral afin de développer notre économie, et non pas seulement recevoir la péréquation, qui est en fait un prix citron parce qu’on ne reçoit pas assez d’investissements structurants au Québec.

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Chantiers communautaires https://www.delitfrancais.com/2019/10/01/chantiers-communautaires/ Tue, 01 Oct 2019 16:48:26 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=34474 Billy Kawasaki, v.-p. aux affaires étudiantes de l’AÉUM, nous parle de ses projets.

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Le Délit (LD) : Peux-tu nous résumer ton parcours à McGill?

Billy Kawasaki (BK) : J’ai commencé à l’AÉUM (Association Étudiante de l’Université McGill, ndlr) en 2015 comme coordonnateur aux communications. Je m’occupais des réseaux sociaux. Puis après cela, j’ai été coordonnateur des ressources humaines pendant un an, alors j’ai engagé plusieurs employés pour l’AÉUM. Parallèlement, j’ai été aide-exécutif pendant deux ans à l’AÉFA (Association étudiante de la Faculté des Arts, ndlr). J’y effectuais des tâches administratives. Puis j’y ai été v.-p. aux affaires internes pendant deux mois. J’occupais aussi le même poste à l’association départementale des étudiants en relations industrielles.

LD : Quelles sont les tâches principales du v.-p. aux affaires étudiantes?

BK : Principalement, j’entretiens les relations entre l’AÉUM et les clubs et services ainsi qu’avec les groupes indépendants, comme la presse étudiante. Aussi, je m’occupe de la santé mentale et j’en fais la promotion auprès des administrateurs du Pôle de bien-être étudiant (Wellness Hub en anglais, ndlr). Je donne une rétroaction selon les commentaires que j’ai reçu des étudiants. Sinon, je

m’occupe des soins pour enfants pour les étudiants-parents.

LD : Comment s’est passée la soirée des activités?

BK : Ça s’est très bien déroulé. Encore cette année à cause des rénovations, la soirée des activités s’est tenue au terrain Tomlinson. Je pense que c’est un bon emplacement, vu la taille de cet évènement. En ce moment, je discute avec McGill Athletics pour continuer à tenir l’événement au terrain.

LD : Et comment se sont déroulés les ateliers de formations des exécutifs des clubs?

BK : C’était vraiment difficile de trouver un bon emplacement pour former des centaines de personnes, surtout avec l’atelier sur la prévention de la violence à caractère sexuel. Il fallait cinq membres par club pour cet atelier et nous avons 230 clubs, donc plus de 1000 personnes à former. Les deux journées, la salle était remplie. 

LD : C’était obligatoire pour la première fois, n’est-ce pas?

BK : Oui. En fait, les membres exécutifs (des clubs, ndlr) ne peuvent pas avoir accès aux comptes bancaires ni effectuer de transactions financières sans avoir assisté aux ateliers.

LD : Tu désires aussi mettre en place un portail pour les clubs ?

BK : Oui, ça va faciliter la gestion des clubs, surtout pour leurs membres exécutifs. Je pense que parfois les clubs ne sont pas au courant de toutes leurs obligations, alors si on peut mettre ça sur une plateforme dans le style de myCourses, je pense que ça serait mieux pour tout le monde.

LD : Penses-tu avoir ce portail disponible d’ici la fin de ton mandat?

BK : Oui, c’est sûr. On a fait la première démo il y a deux semaines. On envisage un lancement pour la session d’hiver.

LD : As-tu d’autres projets importants que ceux-ci?

BK : Oui, surtout autour de la santé mentale. C’est un sujet bien important pour la communauté de McGill, comme en témoigne le lancement du nouveau Pôle de bien-être étudiant. On est tout le temps en contact avec eux pour voir comment ça se passe ça, quels sont les commentaires qu’ils reçoivent, à quoi il faut s’attaquer. Ce que j’ai entendu c’est que les conseillers ont plusieurs plages horaires libres. Ça se peut qu’il n’y ait pas eu assez de sensibilisation. Au début du mois d’octobre, nous allons organiser des événements à McGill dans le cadre de la semaine de sensibilisation à la santé mentale. Je souhaite avoir une conférence où les intervenants en santé mentale de l’Université présenteront ce qu’ils ont à offrir aux étudiants. 

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Manifestation historique à Montréal https://www.delitfrancais.com/2019/09/24/manifestation-historique-a-montreal/ Tue, 24 Sep 2019 16:03:28 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=34398 Le 27 septembre, des milliers de manifestants sont attendus dans les rues de Montréal ainsi que dans d’autres villes du Québec à l’occasion d’une marche mondiale pour le climat. Plusieurs facultés universitaires et de nombreux cégeps ont déjà voté en faveur d’une grève. L’Université de Montréal a annulé ses cours en après-midi et la Commission scolaire… Lire la suite »Manifestation historique à Montréal

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Le 27 septembre, des milliers de manifestants sont attendus dans les rues de Montréal ainsi que dans d’autres villes du Québec à l’occasion d’une marche mondiale pour le climat. Plusieurs facultés universitaires et de nombreux cégeps ont déjà voté en faveur d’une grève. L’Université de Montréal a annulé ses cours en après-midi et la Commission scolaire de Montréal a instauré une journée pédagogique le vendredi prochain afin de permettre aux jeunes du primaire et du secondaire de participer à la manifestation.

À McGill, le campus MacDonald a déjà voté en faveur de la grève, tandis que la Faculté des arts tiendra son vote de grève le mercredi 25 septembre. La direction de McGill, sans annuler les cours, a tout de même invité les professeurs à être indulgents envers les étudiants qui s’absenteraient et leur a proposé de reporter leurs évaluations à une date ultérieure.

Greta Thunberg, militante suédoise et figure emblématique du mouvement international de lutte contre les changements climatiques, a annoncé qu’elle serait à Montréal aux côtés des militants du climat.

La préparation de la marche a été accomplie par de multiples associations. Le collectif La planète s’invite à l’université, qui compte des membres dans de nombreuses universités québécoises, s’est positionné comme étant un acteur essentiel dans la popularisation du mouvement. À McGill, c’est le comité Climate Justice Action McGill – CJAM qui a pris l’initiative quant à l’organisation de la marche.

Les étudiants de McGill souhaitant participer à la marche sont attendus le vendredi 27 septembre à 11h sur la rue McTavish.

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Les limites de la taxe carbone https://www.delitfrancais.com/2019/09/24/les-limites-de-la-taxe-carbone/ Tue, 24 Sep 2019 12:45:35 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=34322 Deux chercheurs présentent leur vision de la tarification du carbone au Canada.

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Dans le contexte de la conférence sur le climat à McGill, qui s’est tenue les 13 et 14 septembre, Erick Lachapelle de l’Université de Montréal et Normand Mousseau de Polytechnique Montréal se sont exprimés au sujet de la taxe carbone.

Une nouvelle taxe

Le gouvernement Trudeau a mis en place cet été une mesure forçant quatre provinces, qui n’avaient établi aucun système de tarification des émissions de carbone dans l’atmosphère, à adopter une taxe sur ces dernières. La taxe a été vivement contestée et le gouvernement conservateur de l’Alberta a apporté l’affaire en cour. Pour la première année, la taxe s’élève à 4 cents par litre d’essence, bien qu’elle doive monter jusqu’à 11 cents par litre d’ici 2022.

Le système québécois, établi en 2014, se base quant à lui sur une tarification en amont de la production : les entreprises se voient apposer un plafond d’émissions, mais peuvent acheter des permis à de plus petits pollueurs afin de couvrir leurs émissions excédentaires. Le gouvernement fédéral a accordé des remboursements aux ménages canadiens allant jusqu’à 500 dollars.

Perceptions divergentes

Érick Lachapelle, professeur et chercheur en sciences politiques, a dépeint un portrait de la perception de la taxe carbone par les Canadiens. Il a commencé par présenter l’évolution des perceptions de la population face au réchauffement du climat.

En 2019, seulement environ 10% des citoyens canadiens remettent en cause l’existence du phénomène, ce qui constitue aux yeux du politologue québécois « une nette amélioration ». Pourtant, il a aussi noté que de nombreux Canadiens continuent à croire que le réchauffement du climat n’est pas causé par l’activité humaine.

Selon ces observations, un système de quotas d’émissions, tel que celui en place au Québec et en Californie, recevrait hypothétiquement le soutien d’une majorité de citoyens canadiens, tandis que la taxe carbone ne bénéficie aucunement du même appui. Cela peut sembler paradoxal, puisque les effets sur le portefeuille des consommateurs sont similaires.

M. Lachapelle a avancé que la façon dont est abordée la question de la taxe carbone donne une différence substantielle dans son taux d’appui. Par exemple, mentionner le coût à la pompe fait baisser le soutien pour la taxe : près de 50% des appuis pour ladite taxe se volatilisent lorsque l’on mentionne un coût de 11 cents à la pompe.

Le professeur de l’Université de Montréal a aussi insisté sur l’importante polarisation de l’enjeu. Ainsi, la taxe est généralement appuyée par les partisans du Parti libéral du Canada, du Nouveau Parti démocratique ainsi que par les partisans du Parti vert, tandis que les partisans du Parti conservateur lui sont généralement opposés.

Le politologue a toutefois avancé que la source de cette opposition n’est pas nécessairement causée par une divergence de valeurs, mais plutôt par une exposition à différents types d’information. Le professeur a remarqué que si les partisans de chaque parti ne sont pas ou peu informés sur l’enjeu, ils ont des positions assez similaires sur la taxe carbone. Toutefois, à mesure qu’ils se disent plus informés, leurs positions face à la taxe divergent.

M. Lachapelle a conclu avec une analyse du système de remboursement mis en place par le gouvernement. Le gouvernement fédéral a accordé aux ménages canadiens des remboursements dont le montant varie énormément et qui peut atteindre les cinq-cents dollars pour certains citoyens. Il a affirmé qu’une grande part des Canadiens recevant des remboursements compensatoires pour la taxe carbone ignoraient l’existence de celle-ci ou avaient tendance à systématiquement sous-estimer son montant.

Une taxe qui a ses limites

Normand Mousseau, professeur-chercheur à l’Institut Polytechnique de Montréal, a fait le point sur les limites de l’efficacité de la taxe carbone comme outil principal d’une transition économique et énergétique.

Si la taxe carbone est présentée dans le monde de l’économie comme la solution la plus efficace et qu’elle est appuyée par plus de 3500 économistes américains et 1500 économistes européens, le professeur nous a rappelé les limites que cette dernière rencontre dans le monde « réel ». Il a souligné que la taxe carbone devrait être augmentée de manière substantielle pour avoir un effet marqué sur les émissions de GES (gaz à effet de serre) à l’échelle nationale.

D’ailleurs, plusieurs sources indépendantes contredisent les chiffres du gouvernement qui prédit une chute importante des GES grâce à la tarification du carbone.

Le professeur de la Polytechnique a aussi rappelé qu’une « grosse taxe » a de « gros effets ». Ainsi, si les effets de la taxe se font subir trop lourdement sur la population canadienne, il est fort à parier que ces derniers demanderont sa révocation. M. Mousseau a affirmé que la taxe carbone est un outil efficace si la population a le temps et les moyens d’ajuster ses habitudes de vie en fonction de l’augmentation de cette dernière.

Ainsi, dans le cadre de l’urgence climatique actuelle, miser uniquement sur la taxe risque de donner des résultats décevants.  M. Mousseau a insisté sur l’importance d’avoir une approche holistique face à la crise climatique.

Il a cité l’industrie du ciment en exemple. La production du ciment et du béton, matériaux utilisés dans la construction de presque tous nos édifices, contribue substantiellement aux émissions de GES. Remplacer ces matériaux par du bois serait donc avantageux pour la réduction de l’empreinte carbone canadienne.

M. Mousseau a affirmé que taxer les émissions de GES ne donnerait pas de résultats miracles dans cette industrie, puisque les normes de construction sont conçues en fonction de l’utilisation du ciment et qu’il n’existe pas la même expertise avec le bois qu’avec le ciment dans le domaine de la construction.  Les architectes, ingénieurs et ouvriers ne sont simplement pas habitués à travailler avec le bois. Une approche basée uniquement sur une tarification du carbone raterait vraisemblablement sa cible. Sans modification des normes, sans formation des ouvriers et des spécialistes et sans investissements significatifs dans les industries alternatives, comme celle du bois, une réelle transition économique serait impossible.

Finalement, M. Mousseau s’en est pris au Ministère de l’environnement, où il perçoit un excès de confiance dans le système actuel de quotas. Il a expliqué avoir observé que l’inutilité et le mauvais fonctionnement de plusieurs programmes du Ministère, comme le Fonds vert, étaient excusés par la tarification du carbone, perçu comme le réel moteur d’une transition énergétique.

Bref, Normand Mousseau nous rappelle qu’une transformation de l’économie requiert un investissement de temps et d’argent de la part de la société au grand complet. Laisser la magie du marché opérer en se fiant sur un système de taxation du carbone est non seulement insuffisant, mais pourrait avoir des effets pervers sur l’équité de notre société. ξ

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Nouveaux visages à l’AÉUM https://www.delitfrancais.com/2019/09/17/nouveaux-visages-a-laeum/ Tue, 17 Sep 2019 13:26:20 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=34220 Un premier tour de piste pour les élu·e·s étudiant·e·s au conseil législatif.

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Le premier Conseil législatif de l’AÉUM (Association Étudiante de l’Université McGill, SSMU en anglais, ndlr) s’est déroulé mardi 10 septembre dans une salle du pavillon de génie. Quelques élu·e·s manquaient à l’appel, certain·e·s ayant démissionné·e·s, d’autres n’ayant pas été encore élu·e·s, comme les représentant·e·s de première année.

Le conseil s’est ouvert sur une série d’annonces. D’abord, le président de l’AÉUM, Bryan Buraga, a remercié l’ancien directeur général Ryan Hughes pour ses nombreuses années de travail acharné au sein de l’association étudiante : M. Hughes avait remis sa lettre de démission le 9 septembre dernier. Ses responsabilités ont été divisées et assignées à divers membres du personnel de l’AÉUM. M.Buraga a aussi tenu à s’excuser pour les délais inévitables qui seront causés par la perte de cette partie importante de l’association et a assuré qu’une nouvelle direction générale serait engagée dans les plus brefs délais.

Il est à noter que des élections en ligne pour le Conseil des Premières Années se tiendront sous peu, soit du 23 au 25 septembre.

Sanchi Bhalla, v.-p. aux affaires internes, s’est aussi excusée pour la piètre traduction en français qui a été envoyée aux étudiants de McGill dans la première infolettre de l’AÉUM. Elle a expliqué que la traduction avait été faite par un programme informatique. Elle a promis que le prochain courriel sera traduit par un professionnel et révisé par une agence externe.

Questions de protocole

Plusieurs des motions passées concernaient le renouvellement des règlements encadrant l’AÉUM. La session a toutefois été allongée par un débat concernant l’inscription de pronoms sur les écriteaux des membres du conseil. En a découlé une discussion concernant la procédure à suivre dans les cas où une personne puisse être adressée par le mauvais pronom. Les conseiller·ère·s se questionnaient à savoir si la situation devait être résolue en assemblée plénière ou en privé. La première option a été retenue. Les élu·e·s se sont entendu·e·s sur la meilleure façon de faire du Conseil législatif un espace sécurisé et ont passé la motion sur les règles encadrant la procédure dudit Conseil.

Par ailleurs, des motions ont été passées pour renouveler la politique de conflit d’intérêt ainsi que le document-cadre sur les clubs de l’AÉUM. Le sénateur Andrew Chase de la Faculté des arts a souhaité rendre plus facile la création de nouveaux clubs à McGill. Son amendement a été refusé, parce que les autres conseiller·ère·s jugeaient que les critères n’étaient pas trop exigeants.

Les différents comités du Conseil législatif ont aussi été formés mardi passé. La sélection s’est avérée assez ardue, puisqu’une grande majorité des conseiller·ère·s ne voulaient pas siéger sur plusieurs comités à la fois.

Un été chargé à l’AÉUM

Les membres de l’exécutif de l’AÉUM ont présenté le rapport de leurs activités estivales. Parmi leurs nombreux faits d’armes, on peut noter leur implication dans plusieurs comités, tant à McGill qu’ailleurs. Le v.-p. aux affaires externes Adam Gwiazda-Amsel a décrit en français son implication au sein d’associations interuniversitaires, comme LPSU (La Planète s’invite à l’université) et CUTE (Comités unitaires du travail étudiant), lequel a été dissous cet été.

Finalement, l’AÉUM a transféré la juridiction du club de cyclisme à McGill Athletics, à la demande du club qui désire bénéficier de son nouveau statut en tant que sport au sein de l’Université.

La première rencontre du Conseil législatif s’est globalement bien déroulée, même si certain·e·s conseiller·ère·s n’étaient visiblement pas habitué·e·s au fonctionnement de la séance et aux règles qui l’encadrent. L’expertise de Husayn Jamal, président du Conseil aura contribué à la réussite du Conseil et les membres de l’AÉUM amorcent ce nouveau mandat avec enthousiasme et rigueur.

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Jagmeet Singh à Montréal https://www.delitfrancais.com/2019/09/10/jagmeet-singh-a-montreal/ Tue, 10 Sep 2019 13:56:30 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=34101 Le chef du NPD répond à des questions
sur l’environnement, le Québec et l’immigration.

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Le Délit a assisté à une séance de questions avec Jagmeet Singh, organisée par le Nouveau Parti démocratique (NPD) au centre communautaire St-Jax dans le centre-ville de Montréal. Le but de l’exercice était de faire connaître le chef du parti et sa plateforme électorale aux Montréalais en vue des élections fédérales du 21 octobre prochain.

La rencontre, plutôt informelle, s’est déroulée dans une atmosphère détendue. Dès l’entrée en scène de Jagmeet Singh, il est devenu apparent que l’auditoire était surtout composé de ses partisans, puisqu’il a été accueilli par des applaudissements longuement nourris. M. Singh a fait des tope-las aux spectateurs assis en première rangée, a remercié la foule et enfin, a proposé de répondre aux questions en français comme en anglais.

Droits humains et immigrants

La séance s’est ouverte avec un appel à la défense des Haïtiens. Une participante a rappelé au chef du NPD que les «Haïtiens sont toujours victimes d’un régime politique corrompu, instable et violent» et lui a demandé d’intercéder en leur faveur au parlement canadien. M. Singh, tout en paraissant compatissant, n’a offert néanmoins aucun engagement concret dans ce dossier.

Il a donné une réponse similaire à une militante de Hong Kong, laquelle interrogeait le chef du NPD sur sa position quant à la crise se déroulant dans la région administrative spéciale. Dans les deux cas, il a toutefois souhaité se positionner clairement en tant que défenseur de la dignité humaine et des droits humains, au Canada comme ailleurs dans le monde.

Sur le dossier des migrants arrivants au Canada, Jagmeet Singh a promis de suspendre l’entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs, pour mieux faire face à l’afflux de migrants en provenance des États-Unis. Questionné sur le taux de chômage élevé des nouveaux arrivants, le chef du NPD a reconnu de grandes lacunes en ce qui a trait à l’intégration des immigrants au Canada. Il a insisté surtout sur la reconnaissance des expériences et des compétences, qu’il a jugé inadéquates.

À gauche toute

Le chef du NPD s’est positionné à gauche par ses intentions d’imposer les plus riches et de résister aux influents lobbys canadiens. Il s’est engagé à lutter contre l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent. D’ailleurs, il a souvent réitéré le slogan du NPD pour les élections de cette année : « On se bat pour vous. » Selon lui, ses politiques sont en opposition avec les « boys club des partis libéraux et conservateurs », qui représentent davantage les intérêts des grandes entreprises plutôt que ceux des Canadiens.

Le NPD s’est engagé à une réforme du mode de scrutin, en faveur d’un système proportionnel mixte. Jagmeet Singh a affirmé que cela permettrait aux Canadiens de voter « avec leurs cœurs et avec leurs valeurs » plutôt que de voter stratégiquement.

Les engagements de M. Singh se sont précisés en matière d’environnement. Interrogé sur les exports de déchets canadiens, il  a affirmé que ces derniers ne devraient tout simplement pas être produits. Il a ainsi annoncé son intention d’interdire le plastique à usage unique. Il s’est ensuite attaqué à Justin Trudeau, qu’il a accusé d’avoir gravement dérogé à ses promesses en matière d’environnement. Il a rappelé que le premier ministre libéral a décidé de racheter un pipeline. La transaction de 4,5 milliards avec Kinder Morgan avait provoqué un tollé à travers le Canada.

Le chef du NPD a promis de sortir le Canada de sa dépendance aux énergies fossiles et de réaliser une transition vers une économie circulaire. Il a proposé de lancer une banque d’investissement verte, qui aurait comme objectif de fournir le crédit nécessaire aux entreprises pour qu’elles accomplissent leur transition énergétique. Le chef du NPD a aussi affirmé son intention de créer une agence gouvernementale responsable de surveiller la progression du Canada vers ses cibles en environnement, comme cela a été établi au Royaume-Uni.

Le NPD et le Québec

Une question est venue faire échos aux inquiétudes des partisans du NPD sur la capacité de Jagmeet Singh à réaliser des gains électoraux au Québec. On lui a demandé ce qu’il avait en commun avec la Coalition avenir Québec (CAQ). M. Singh a répondu à la blague « rien » pour illustrer le grand fossé idéologique qui le sépare du parti de François Legault, mais il a nuancé sa réponse en affirmant que certaines politiques de la CAQ en matière d’immigration le rejoignaient.

Ses propos ont d’ailleurs pris tout leur sens quand il a annoncé la fin de semaine dernière qu’il promettait plus d’argent pour la francisation et l’intégration des immigrants au Québec.

Interrogé sur la question de la laïcité de l’État et des signes religieux, M. Singh a répondu, optimiste, qu’il avait toujours été bien accueilli au Québec, et qu’il était convaincu que la province était bel et bien « progressiste ».

Jagmeet Singh n’a pas hésité à répondre à des questions plus personnelles, comme pourquoi il est sikh, pourquoi il porte un turban, et comment il choisit la couleur de celui-ci chaque matin. Le chef du NPD a répondu assez simplement en énumérant quelques fondements du sikhisme et ce que ceux-ci représentent pour lui. Il a mentionné la quête éternelle de connaissance, l’interconnexion des êtres humains et la liberté de conscience. Il a enchaîné en expliquant que c’est sa femme qui choisit la couleur de son turban chaque matin.

«Interrogé sur la question de la laïcité de l’État et des signes religieux, M. Singh a répondu, optimiste, qu’il avait ‘‘toujours été bien accueilli au Québec’’»

Une fin de rencontre chaotique

La fin de la séance de questions/réponses a toutefois été dérangée par deux hommes, l’un s’étant comporté particulièrement agressivement envers M.Singh et son auditoire. Les deux individus ont invectivé M. Singh et l’ont bombardé de questions. La scène a duré  plusieurs minutes, jusqu’à ce que le plus agressif des deux quitte les lieux.

Jagmeet Singh  a terminé ainsi sa rencontre dans une atmosphère plus tendue, ce qui ne l’a pas empêché pas de revenir sur les enjeux clés de sa campagne : justice sociale, environnement, droits humains et immigration.

Il a décoché une dernière flèche à Justin Trudeau avant de quitter, en mentionnant l’importance de l’indépendance de la justice, une référence claire au dossier SNC-Lavalin qui a ébranlé le premier ministre et son bureau dans les derniers mois.

En somme, le chef du NPD mise sur son intégrité, ses « valeurs progressistes » et ses engagements en matière d’environnement afin de convaincre les électeurs du Québec de se rallier derrière lui.

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Dans la mire de l’actu https://www.delitfrancais.com/2019/09/03/dans-la-mire-de-lactu/ Tue, 03 Sep 2019 15:16:43 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=34003 Au retour des vacances, Le Délit vous fait un bref résumé de ce qui s’est passé cet été, et vous dit à quoi s’attendre pour cet automne.

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La section se présente https://www.delitfrancais.com/2019/09/03/la-section-se-presente/ Tue, 03 Sep 2019 14:42:08 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=33997 Notre mission et nos buts en résumé.

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Cette année, comme chaque année, la mission de la section Actualités du Délit sera d’apporter aux étudiant·e·s francophones de McGill des nouvelles et des reportages sur des sujets qui les concernent. D’abord, à l’instar de nos homologues anglophones du Daily et du Tribune, nous couvrirons la politique étudiante, que ce soit celle de l’AÉUM ( l’Association étudiante de l’Université McGill, SSMU en anglais), des associations ou des campagnes étudiantes, ou encore les politiques de l’Université McGill en tant que tel. Seront couverts avec plus d’attention, bien sûr, les décisions et les débats qui toucheront particulièrement la place du français et des francophones au sein de l’université, mais aussi au Québec et dans le monde entier. À cet effet, la section Actualités s’efforce de communiquer également des nouvelles montréalaises, québécoises et canadiennes-françaises. De plus, à l’aide de la rubrique « Monde Francophone », nous offrons chaque semaine trois ou quatre brefs résumés d’actualités de la francophonie hors-Canada.

La section Actualités se veut à la fois porteuse de nouvelles et d’articles encourageant la réflexion sur ces nouvelles. Nous accueillons chaudement des articles résumant conférences et discours, ainsi que des chroniques politiques et des analyses. L’actualité, de par sa nature informative, se doit d’être objective, mais se doit également d’explorer les points de vue à la base de notre scène politique, ainsi que les résultats pouvant découler des actions qui y sont prises. Nous voulons encourager nos contributeur·ice·s non seulement à se faire reporters, mais aussi à se questionner sur les enjeux sur lesquels ils·elles écrivent – pourquoi sont-ils pertinents, qu’est-ce qui motive certaines personnes à y dédier leur temps.

Ce semestre, en vue des élections fédérales, nous publierons chaque semaine une chronique politique portant sur divers sujets relatifs à la campagne électorale. Nous nous efforcerons de fournir à nos lecteur·ice·s de l’information pouvant les aider à faire un choix aussi informé que possible au scrutin. Pour ce faire, nous voulons aller au-delà d’un simple résumé de plateforme électorale et publier des analyses de ces plateformes ainsi que, lorsque possible, des entrevues avec les candidat·e·s. Tou·te·s les lect·eur·rice·s qui le souhaitent seront invité·e·s à contribuer ponctuellement à cette section.

La section Actualités se donne donc pour buts, cette année, de fournir, comme toujours, l’actualité du campus, de la ville et du Canada francophone, et de créer dans ses pages un espace propice à la réflexion et à la discussion sur ces nouvelles.

Nous vous accueillons tou·te·s, en tant que lecteur·ice·s ou contributeur·ice·s, et bonne lecture!

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Les défis de l’Arctique canadien https://www.delitfrancais.com/2019/04/09/les-defis-de-larctique-canadien/ Tue, 09 Apr 2019 13:30:05 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=33921 Le Canada à la traîne de la Russie dans le cercle polaire.

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Le député libéral John McKay, coprésident canadien de la Commission permanente mixte de défense Canada États-Unis, a averti les Canadiens « qu’une fenêtre d’opportunité allait bientôt se fermer » quant au contrôle de l’Arctique.

Le Canada est actuellement bien positionné pour revendiquer une part importante des ressources naturelles de la région polaire, lesquelles deviendront graduellement plus accessibles avec le réchauffement climatique. En effet, sa souveraineté sur l’archipel arctique, qui couvre une superficie de 1,4 million de km2 et qui inclut les îles de Baffin, de Victoria et d’Ellesmere, est maintenant incontestée.

Pourtant, l’essentiel de cet immense territoire demeure inhabité et n’est que très rarement patrouillé par les Forces armées et les Rangers canadiens, une association de réservistes provenant essentiellement des communautés autochtones du Nord canadien.

Le Canada et les Etats-Unis investissent significativement moins de ressources dans leurs territoires nordiques, ce qui pourrait avoir des répercussions à long terme.

Une offensive russe?

Les Russes ont quant à eux drastiquement augmenté leur présence militaire dans la région polaire, et ce, tout le long de leur littoral de la mer arctique. Ils ont mobilisé d’importantes ressources afin de rénover les anciennes bases soviétiques au nord du 66e parallèle et ils ont modernisé leur arsenal. L’armée russe a par ailleurs recommencé à patrouiller le Pôle Nord et continue d’envoyer des bombardiers aux limites de l’espace aérien canadien. Ces déploiements militaires ont été complémentés par une intensification de l’activité économique, notamment avec des investissements dans le pétrole et le gaz naturel. En outre, la Russie compte bien exploiter économiquement le passage du Nord-Est : c’est la voie maritime la plus courte reliant l’Asie de l’Est à l’Europe de l’Ouest, ce qui permet d’importantes économies lorsqu’elle est praticable. Ainsi, la rhétorique de Moscou comme quoi la militarisation de ses territoires arctiques n’est que purement défensive ne semble pas vraiment dévier de la réalité.

Si ces déploiements peuvent sembler agressifs, ils sont tout de même explicables par la grande importance que le président russe, Vladimir Poutine, accorde au développement économique des territoires arctiques. Dans l’immédiat, le Canada n’a pas à se soucier de son intégrité territoriale, mais l’appel de McKay demeure pertinent puisqu’il souligne que le Canada et les États-Unis investissent significativement moins de ressources dans leurs territoires nordiques, ce qui pourrait avoir des répercussions à long terme.

Le Passage du Nord-Ouest

Le Passage du Nord-Ouest, une autre voie maritime traversant quant à elle l’archipel arctique canadien, sera probablement navigable dès le milieu du siècle, mais demandera des investissements importants de la part du gouvernement canadien afin de la rendre sécuritaire et compétitive face aux autres voies navigables. Toutefois, la juridiction sur le passage demeure incertaine.

Le Canada considère qu’il fait partie de ses eaux territoriales, tandis que le reste de la communauté internationale, notamment les États-Unis, affirme qu’il traverse plutôt des eaux internationales. Si la dispute est à un point mort à l’heure actuelle, elle fera incontestablement surface durant les prochaines décennies, et le manque d’infrastructures du Canada dans les eaux arctiques pourrait miner la crédibilité de ses revendications.

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Année faste dans les gouvernements https://www.delitfrancais.com/2019/03/26/annee-faste-dans-les-gouvernements/ https://www.delitfrancais.com/2019/03/26/annee-faste-dans-les-gouvernements/#respond Tue, 26 Mar 2019 13:35:26 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=33676 Les gouvernements du Canada et du Québec ont chacun déposé leur budget.

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Les gouvernements fédéral et provincial ont présenté au courant de la semaine dernière leurs budgets pour l’année fiscale 2019–2020. Tandis que le gouvernement québécois pouvait se targuer de présenter un budget équilibré grâce à d’importants surplus engrangés en raison d’une croissance économique élevée, les libéraux fédéraux présentent au contraire un budget déficitaire de 19,8 milliards de dollars. Même si la taille de la dette par rapport à l’économie canadienne ne croît pas, il demeure que le gouvernement Trudeau se réserve moins de marge de manœuvre que le gouvernement Legault.

Le budget aux deux échelles

Le ministre canadien des Finances Bill Morneau a présenté un budget en continuité avec les itérations précédentes, puisqu’il vise essentiellement à aider la classe moyenne, en particulier les aînés et les jeunes. Ses nouveaux engagements se déclinent essentiellement en un programme de soutien aux acheteurs d’une première maison ainsi que deux nouveaux crédits d’impôt : un pour la formation professionnelle des plus de 25 ans et l’autre pour inciter les aînés à demeurer au travail. Le gouvernement fait par ailleurs un premier pas vers la création d’un régime d’assurance médicaments, lequel permettrait selon Ottawa que « l’évaluation des médicaments et la négociation des prix [puissent] être effectuées par une entité unique ». Éric Girard, ministre des Finances du gouvernement québécois, a déposé un budget qui reflétait en grande partie les engagements pré-électoraux de la CAQ. Plusieurs allégements fiscaux sont inclus, notamment avec l’abolition progressive de la taxe famille, ainsi qu’avec le début de l’uniformisation de la taxe scolaire à l’échelle du Québec.

Le gouvernement réinvestit effectivement dans le secteur de l’éducation avec la création de nombreux postes, en promettant de grandes rénovations pour les écoles québécoises, en assignant des ressources additionnelles pour le développement des activités parascolaires et en commençant l’instauration du réseau de maternelles 4 ans. En santé,  il alloue aussi d’importantes ressources pour les soins à domicile ainsi que pour le support des proches aidants. Enfin, la francisation et l’intégration des immigrants au marché du travail sont dotées d’une enveloppe additionnelle de 146 millions par année. Pour l’environnement, la CAQ comme les libéraux misent sur d’importantes subventions à l’achat de voitures électriques, tout en gardant le cap sur l’expansion du transport collectif.

Pour les étudiants de McGill

Le budget fédéral baisse de façon significative les taux d’intérêts sur les prêts étudiants, de manière à ce que l’emprunteur moyen doive repayer près de 2000 dollars en moins. Il met aussi en place une période de grâce, où l’emprunteur ne sera pas facturé des frais d’intérêt, et ce jusqu’à six mois après la fin de ses études. Pour les étudiants-chercheurs, le gouvernement canadien promet d’améliorer les conditions des congés parentaux. Le fédéral continue aussi ses investissements en éducation supérieure et donne une enveloppe supplémentaire de 26,5 millions aux programmes canadiens de bourses. Enfin, le gouvernement Trudeau souhaite encourager les jeunes issus de communautés autochtones à poursuivre des études universitaires en leur promettant des ressources financières additionnelles.

Au Québec, la CAQ promet 16,3 milliards de dollars pour la rénovation des écoles, cégeps et universités. Les nombreux projets de rénovation de l’Université McGill, comme la réfection de la bibliothèque Schulich, pourront ainsi se poursuivre sans encombre. Le gouvernement Legault souhaite bonifier son aide aux chercheurs québécois, particulièrement en économie, et insiste sur l’importance de l’accès à des statistiques de qualité. En outre, le campus Macdonald de l’Université McGill reçoit 3,9 millions sur cinq ans pour sa formation en Gestion et technologies d’entreprise agricole. Bref, sans délaisser les institutions d’éducation supérieure, le Québec concentre l’essentiel de ses efforts dans l’amélioration des réseaux préscolaires, primaires et secondaires.

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SNC Lavalin : le silence continue https://www.delitfrancais.com/2019/02/26/snc-lavalin-le-silence-continue/ https://www.delitfrancais.com/2019/02/26/snc-lavalin-le-silence-continue/#respond Tue, 26 Feb 2019 13:57:37 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=33527 Justin Trudeau et son cabinet s’empêtrent de plus en plus dans ce scandale médiatique.

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La firme de génie SNC-Lavalin est accusée au criminel pour corruption et fraude en Libye. Si jamais la compagnie était déclarée coupable, cela l’empêcherait de faire affaire avec le gouvernement canadien et même certains organismes internationaux du calibre de la Banque mondiale, ce qui pourrait sonner le glas de ses activités au Canada et menacerait directement la sécurité d’emploi des quelque 9 000 employés canadiens. Depuis plusieurs mois, SNC-Lavalin fait pression pour que le gouvernement emploie un nouveau dispositif judiciaire qui lui éviterait de nombreuses pertes. Le 21 septembre dernier, une loi sur les accords de réparation est entrée en vigueur. Celle-ci permet à la justice d’imposer amendes et contraintes à une compagnie sans avoir à recourir à une poursuite au criminel. Toutefois, le ministère de la Justice a informé SNC-Lavalin qu’elle ne serait pas invitée à négocier un tel accord une première fois le 4 septembre, et une seconde fois le 9 octobre.

Selon ses propres dires, Justin Trudeau s’est saisi du dossier entre les mois de septembre et décembre. Par l’intermédiaire du Bureau du premier ministre, organe partisan, il a discuté avec l’ancienne ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, de la possibilité d’un accord avec SNC. 

La question qui a été soulevée par le Globe and Mail le 7 février dernier interroge la légitimité et la légalité de cette intervention. En effet, le principe démocratique fondamental de séparation de pouvoir aurait pu être violé si le premier ministre avait tenté d’orienter le procès de SNC. 

Éléments incriminants

Le fait que le ministère de la Justice ait été retiré à Mme Wilson-Raybould est attribué par des sources anonymes à son manque de coopération dans le dossier SNC. De plus, l’ex-ministre de la Justice a démissionné de son poste comme ministre des Anciens Combattants. Toutefois,  elle demeure au sein du caucus libéral. De peur d’enfreindre son secret professionnel, elle n’a pas encore rendu publique «sa vérité». Par ailleurs, Justin Trudeau s’est empêtré dans des déclarations nébuleuses et contradictoires, affirmant d’abord n’avoir pas exercé de pression sur Mme Wilson-Raybould, avant d’avancer qu’elle aurait dû lui faire part de ses réserves quant à son implication dans ce dossier. Enfin, Gerald Butts, secrétaire principal et ami de longue date de Trudeau, a démissionné, en disant qu’il était devenu une « distraction ». Ce qui a été perçu comme un aveu à demi-mot n’a en rien amélioré la position du premier ministre dans cette controverse.

Et pourtant…

Le greffier du Conseil privé Michael Wernick, qui a été nommé par les conservateurs et n’est aucunement affilié au parti libéral, malgré son étroite collaboration avec Justin Trudeau depuis 2015, s’est porté à la défense du premier ministre en expliquant qu’en aucun lieu la ministre de la Justice n’avait été la victime de pressions indues. Il a ainsi corroboré la version du premier ministre, selon laquelle il aurait toujours été clair que la décision au sujet de SNC était entièrement entre les mains de Mme Wilson-Raybould. 

Si les partis d’opposition ont intérêt à crier au scandale, il est loin d’être certain qu’on soit en face d’une situation où le premier ministre aurait enfreint la loi. Pourtant, il demeure difficile pour Trudeau de se présenter uniquement comme conseiller alors que son poste lui confère un énorme pouvoir discrétionnaire, comme celui de réaménager son cabinet comme bon lui chante. La situation demeure ainsi particulièrement ambiguë, et tous les yeux sont rivés sur l’ex-ministre de la Justice qui témoignera en commission parlementaire au cours de la semaine.

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Un nouveau guide alimentaire https://www.delitfrancais.com/2019/01/29/un-nouveau-guide-alimentaire/ https://www.delitfrancais.com/2019/01/29/un-nouveau-guide-alimentaire/#respond Tue, 29 Jan 2019 16:41:20 +0000 https://www.delitfrancais.com/?p=33090 Une nouvelle approche: transparence et interdépendence chez Santé Canada.

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Le nouveau Guide alimentaire canadien, publié le 22 janvier, propose des recommandations officielles bien différentes du précédent en matière de nutrition et d’alimentation. Les groupes alimentaires ainsi que le système de « portions », pierres angulaires du précédent Guide publié en 2007, sont complètement évacués et laissent place à une approche plus simple, et moins comptable. Le Guide se décline en plusieurs conseils, comme « Savourez une variété d’aliments sains », « Limitez les aliments hautement transformés », « Faites de l’eau votre boisson de choix » ou encore « Cuisinez plus souvent ».

En ce qui a trait au contenu de l’assiette, on recommande qu’un repas soit composé d’une moitié de fruits et légumes, d’un quart de protéines, d’un quart de céréales à grains entiers et d’un grand verre d’eau. Les aliments hautement transformés ou ceux à teneur élevée en sodium, en sucre et en gras saturés sont à proscrire.

Toutefois, la différence la plus significative avec le précédent guide alimentaire est une approche qui se veut plus holistique. Il est évident que pour les créateurs du Guide, manger sainement ne se résume pas à consommer des aliments nutritifs. C’est aussi apprécier la préparation des repas, partager son expérience avec d’autres, prendre le temps de manger et savourer le produit de son labeur. On recommande aussi de consommer des mets qui sont en concordance avec sa culture et ses traditions alimentaires. On invite également les Canadiens à une introspection face à leur rapport à la nourriture ; on leur propose d’écouter leurs sensations de faim et de satiété afin d’éviter de surconsommer. Bref, bien manger ne devrait pas être vu comme une privation, mais comme une source de plaisir.

Tensions dans l’ agroalimentaire

Il est à noter que les influents lobbys de l’industrie agroalimentaire ont été exclus du processus de rédaction du nouveau guide et que toute étude scientifique non indépendante a été rejetée,  contrairement à ce qui se faisait auparavant. En conséquence, une place  moindre a été accordée aux produits laitiers et aux protéines animales. Les jus de fruits perdent aussi leur réputation « santé » en passant de « portions de fruit » à « produits à éviter ». Ce processus plus transparent n’a pas plu aux grandes industries alimentaires canadiennes, particulièrement à l’industrie laitière qui perd son statut privilégié au sein du Guide.

Les craintes des éleveurs canadiens sont tout à fait justifiées. En effet, au-delà du rôle normatif du Guide, les institutions publiques, comme les hôpitaux, les écoles publiques ou les centres de détention, devront adapter leurs menus pour se conformer aux nouvelles recommandations fédérales.

Enfin, le Guide met en garde les Canadiens contre l’influence considérable de l’industrie agroalimentaire et les incite à demeurer « vigilants » face au marketing alimentaire. Les auteurs du Guide ne voient définitivement pas d’un bon œil l’omniprésence du marketing alimentaire sur les réseaux sociaux, dans les films, à la télévision, sur Internet, et émettent même le souhait que les Canadiens réduisent leur exposition à ce type de publicité.

Le nouveau Guide alimentaire canadien représente donc un changement de cap vers une alimentation plus végétale, au grand dam des éleveurs canadiens, et vers une conception plus profonde et plus large de la nutrition. Il reste toutefois à voir si la population canadienne accueillera avec autant d’enthousiasme que les nutritionnistes les nouvelles recommandations gouvernementales.

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