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Le McGill Délit Français, un « mal nécessaire »

Entrevue avec Sophie Durocher, co-rédactrice en chef du Délit 1985–1987 et chroniqueuse au Journal de Montréal.

Le Délit (LD):Comment avez-vous connu/entendu parler du Délit ?

Sophie Durocher (SD): C’était le journal étudiant, tout le monde le lisait et le commentait.

LD : Qu’est-ce qui vous as convaincu de rejoindre l’équipe et de continuer à vous impliquer ?

SD : Je voulais me lancer en journalisme. J’ai rencontré l’équipe, j’ai aimé le leadership de Richard Latendresse et j’ai embarqué. J’étudias en Études Nord-américaine. C’était une super activité parascolaire. Et en plus, j’y ai rencontré mon chum de l’époque !

LD : Quelle était la place du français et des francophones à ce moment-là à McGill ?

SD : On était un « mal nécessaire ». Incapables d’avoir des services en français, nous n’étions pas pris au sérieux par l’administration.

LD : Est-ce que votre contribution au Délit a influencé vos choix professionnels ?

SD : Non, je savais déjà que je voulais faire du journalisme. Dès que j’ai fini mon bac à McGill, j’ai commencé à travailler dans la salle des nouvelles de Radio-Canada.

LD : Quel est le meilleur souvenir que vous conservez du journal ?

SD : Les soirs où l’on finissait de coller les articles à la cire sur le mock up et que l’on envoyait les épreuves à l’imprimeur. On partait faire la fête chez Ben’s , une institution montréalaise qui a depuis été démolie.

LD : Quel est la leçon la plus importante que vous avait apprise grâce au Délit ?

SD : Toujours garder en tête les intérêts des lecteurs. Nos collègues du Daily anglais parlaient de politique étrangère, mais ne s’intéressaient pas à ce qui se passait dans les corridors de l’université…

LD : Est-ce que vous vous rappelez de vos premiers textes ?

SD : Je me souviens que j’étais allé voir Girerd, caricaturiste à La Presse (le Chapleau de l’époque) et que je lui avais demandé de nous faire une caricature. Il avait dessiné son chien emblématique en train de pisser sur la statue de James McGill. On a tellement ri !

LD : Vous avez commencé à écrire à une époque où la profession de journaliste était dominé par les hommes, comment avez-vous réussis à tailler votre place dans ce boys club ?

SD : Je n’ai jamais, JAMAIS eu l’impression de travailler dans un boys club.

LD : Finalement, disons que vous êtes en train de produire le journal, il est très tard, le moral de l’équipe est à plat, quelle chanson est-ce que vous mettrez ?

SD : Gigi Lamoroso chanté par Dalida ! 


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