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Maigre ou gros, tu es beau

Il est temps de s’affranchir de standards de beauté tant artificiels qu’éphémères.

Mahaut Engérant | Le Délit

Si l’on pense que la perception de ce qui est physiquement beau est intemporelle, on se trompe lourdement. Jetons un coup d’œil aux civilisations vivant dans des cavernes durant l’ère glaciaire (paléolithique supérieur), où la beauté d’une femme était déjà représentée par  ses attributs physiques (indiquant une chance de survie et de reproduction). Cependant, durant ces années de famine, les femmes qui pesaient plus, avaient de la poitrine et un postérieur impossible à ne pas remarquer étaient la définition de beauté. Elles ressemblaient à une statue qui nous est bien connue aujourd’hui : la Vénus de Willendorf. 

C’était ce qui représentait la beauté à cette époque. La richesse et la nourriture avaient donné aux gens la possibilité de devenir des divinités comme la Vénus de Willendorf. Cependant, la nouvelle définition de cette soi-disant beauté esthétique représente tout le contraire. C’était une des raisons pour lesquelles les corsets étaient portés en dessous des robes de la noblesse au 14e siècle. Aujourd’hui par contre, nombreuses se privent de nourriture à tel point qu’elles en deviennent anorexiques puisque les magazines sont remplis de mannequins promulguent ces corps irréalistement maigres. 

Ces deux descriptions d’allures physiques populaires sont encore présentes de nos jours. Les conditions dans lesquelles un individu se trouve peuvent influencer son interprétation de la beauté. En Afrique par exemple, dans certains pays, généralement économiquement faibles, une femme idéale ressemble plus à la statue mentionnée en haut, alors que dans des pays plus développés, être maigre au point où les os sont visibles est « sexy ».

Nul ne veut être au bas de la hiérarchie esthétique, donc généralement, nous voulons correspondre aux idéaux qu’a créé la société

La « beauté » à la croisée de la hiérarchie sociale

Ces standards de beauté ont un impact démesuré sur la société en général, mais plus particulièrement sur les jeunes, à tel point qu’ils choisissent leurs camarades sur des critères qui y ressemblent. Presque inconsciemment, un individu tend à vouloir être en compagnie de quelqu’un qui correspond à ces standards esthétiques artificiels. Cette norme régit même la hiérarchie sociale à l’école. Souvent, les adolescents veulent être perçus comme ce gars ou cette fille populaire de l’école, car ceux-là portent le titre de personne qui est super « cool » et vraiment « hot» ; des personnes qui sont, la plupart du temps, la personnification même des standards de beauté du moment. 

Pourquoi être beau pour l’autre ?

La majorité dira qu’elle veut être attirante uniquement pour soi et non pour les autres, mais cela est-il complètement vrai ? Nul ne veut être au bas de la hiérarchie esthétique, donc généralement, nous voulons correspondre aux idéaux qu’a créé la société. C’est une des raisons pour lesquelles les hommes et les femmes prennent ou perdent du poids. Un autre exemple qui illustre cette idée est le maquillage chez les femmes. Une femme se maquille car elle se trouve plus belle comme cela et car sa confiance en elle augmente après l’utilisation de ses produits, mais tout au fond d’elle-même, elle attend qu’une personne au moins remarque son effort. C’est bien naturel ! Nous avons tous un côté primal et donc un besoin de reconnaissance ; nous sommes humains après tout. 

Même si les histoires comme « La Belle et la Bête » nous ont éduquées à ne pas prendre trop en compte la beauté corporelle d’autrui et à valoriser la beauté de l’âme, il est impossible de fermer les yeux sur le physique. L’être humain inconsciemment cherche quelqu’un qui pourrait combler ses désirs esthétiques. Tout comme les Hommes de la préhistoire, nous cherchons quelqu’un qui pourra offrir une nouvelle génération de notre espèce, une chance de reproduire de la beauté. 


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