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Un weekend chez les philosophes

Philopolis, l’évènement qui met la philosophie à la disposition de tous. 

Monica Morales | Le Délit

La huitième édition de Philopolis, un colloque bilingue pour les amoureux de la philosophie, avait lieu à Montréal le weekend dernier. Durant trois jours, des individus de tous horizons étaient conviés à venir échanger sur divers sujets. 

Un colloque qui rassemble

D’une introduction à Michel Foucault présentée par un candidat au doctorat à McGill, en passant par une conférence sur la causalité mentale donnée par un étudiant de dernière année au baccalauréat en philosophie à l’Université de Montréal, les sujets étaient des plus variés. David Davies, directeur du département de philosophie à McGill était du nombre. Sa conférence, Agency, Automatism and the Possibility of Photographic Art (Pouvoir, Automatisme et la Possibilité de l’Art Photographique, ndlr) a rencontré un fabuleux succès. Tous pouvaient y trouver leur compte.

Il était d’ailleurs difficile de ne pas se laisser emporter par la candeur qui caractérisait les participants. Ana Luiza Nicolae, étudiante au Collège de Bois-de-Boulogne, a pris grand plaisir lors de l’évènement. Selon elle, il est toujours fascinant d’assister à de telles conférences d’afin d’être en mesure de « retirer quelque chose d’immensément pur et de beau à travers la philosophie ». Pour ainsi dire, cette opportunité était un moyen d’accéder à un domaine qui bien trop souvent reste borné aux sphères académiques. 

On entend le même son de cloche de la part des conférenciers. L’une des plus grandes réussites de Philopolis, c’est son incroyable capacité à réunir autant les chercheurs, les étudiants que les passionnés. Francis Tremblay, qui y présentait Aristote et l’originalité artistique, souligne que « presque inévitablement, il va y avoir un public qui va être là, qui va être intéressé. Il y a plus d’une cinquantaine de conférences et pourtant elles sont toujours pleines. » 

À bas la tour d’ivoire

L’un des mots d’ordre des conférenciers semblait concerner l’expérience personnelle liée à leur participation. Alors que les intervenants étaient pour la plupart des étudiants en philosophie ou bien des chercheurs, nombreux étaient ceux qui tenaient à pallier le manque d’occasions qu’offre le baccalauréat. À une époque où les postes dans le domaine académique se font sans cesse plus rares et difficiles d’accès, le cadre offert par Philopolis semble en attirer plus d’un.

Rémi Tison, étudiant à l’Université de Montréal, abondait dans ce sens : « J’avais envie d’acquérir de l’expérience en ce qui concerne les compétences orales. […] Je trouve que c’est quelque chose qui n’est pas vraiment évalué au baccalauréat alors que ça semble nécessaire. » Il poursuivait par ailleurs en expliquant qu’être en mesure d’exprimer des idées de manière orale, spécialement devant un auditoire, est une tâche importante pour tous les étudiants en philosophie. Vulgariser des concepts d’une grande profondeur est souvent gage d’une plus grande compréhension de ceux-ci. 

Pour d’autres, nonobstant l’expérience personnelle que l’on puisse en retirer, il s’agit davantage d’une question de connexion avec le public. Plusieurs sont ceux qui, au sein des sphères académiques, souhaitent faire sortir la pratique de la philosophie de sa tour d’ivoire. C’est notamment le cas de Christophe Vaillancourt, détenteur d’une maîtrise en philosophie de l’Université de Montréal. À son avis, être en mesure de rejoindre les gens par le concours de la philosophie et même être « challengé » sont des choses d’autant plus cruciales que superbes. Nombreux étaient ceux à aller dans ce sens. 

Chose certaine, il ressort de Philopolis et de plusieurs autres initiatives en philosophie un réel désir d’établir des ponts entre les adeptes et les non-initiés. Cette motivation s’appuie notamment sur les bienfaits de la pratique de la philosophie. Rendez-vous à l’année prochaine ! 


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