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Un festival pour amorcer le redoux

Kickdrum organise son Festival d’Hiver.

Alan Healey-Greene

Un festival de musique à la mi-février, c’est le défi que surmonte Kickdrum depuis maintenant deux années. Boîte de production musicale récemment montée par un jeune diplômé mcgillois, Kickdrum est devenue une association à but non-lucratif il y a quelques mois, suite au départ de son fondateur. Kickdrum est désormais affiliée à « Jam pour la Justice », un organisme caritatif crée en 2010, organisant de nombreux concert-bénéfices et autres événements musicaux à vocation caritative. 

« Jam pour la Justice » avait cette année décidé de reprendre le concept d’un festival d’hiver, tenté par Kickdrum l’année passée. Un évènement « assez difficile à organiser » selon Sean Cohen, étudiant mcgillois, directeur exécutif de « Jam pour Justice » et bien sûr, comme tous ceux qui travaillent au sein de l’organisme, bénévole. Pour combattre le « triste » d’une saison hivernale, « Jam pour la Justice » a fait jouer ses nombreux contacts ; « plus de 300 artistes »  côtoyés en un peu plus de six années d’existences, explique Cohen. 

Promouvoir la scène locale

La mission que s’impose l’association est de promouvoir une musique « universelle et accessible ». Accessible tant au public qu’aux artistes, l’association revendique de découvrir des artistes débutants et de permettre de se lancer à ceux qui n’ont pas l’expérience de la scène.

Pendant les quelques jours de ce Festival d’ Hiver une trentaine d’artistes se succèdent sur les scènes du Cagibi, de Gert’s, du CroBar ou du Café Aunja. Ils sont nombreux à être étudiants à McGill, et encore plus à être anglophones. Cohen affirme d’ailleurs qu’un des objectifs principaux de « Jam pour la Justice » serait d’accueillir plus d’artistes francophones, Montréal, « une ville à la créativité incroyable », oblige.

Samedi soir, au Cagibi, soirée rap avec Chief Brody, Super Freddy, et Uzuazo, trois rappeurs mcgillois que le Délit vous avait présenté il y a quelques semaines. Un groupe de rock & folk acoustique, « The Half », ouvre la soirée, trompette et saxophone claironnant au clair de lune. Devant une assemblée clairsemée, forte d’une trentaine individus, et s’amenuisant au cours de la soirée, les trois rappeurs offrent chacun une performance de qualité. Chief Brody s’avance en premier, avec son style expansif et exalté, conversant avec le public entre chaque chanson, et dévoilant plusieurs titres de son album à paraître ce mois prochain. Suit Super Freddy, qui rappe autant qu’il danse sur scène. Sa joie est  communicative et il nous donne  quelques barres en français, en référence au Cameroun d’où sa famille est originaire. Uzuazo clôt la soirée avec son débit plus posé, ce qui ne l’empêche de donner de soi jusqu’à en auréoler son sweat, se nourrissant tant bien que mal de l’énergie d’un maigre public.

Difficile promotion ?

« Il faudrait faire plus de promotion » reconnaît Sean Cohen, c’est « toujours un problème en hiver » ajoute-t-il. D’autres concerts du festival ont  pourtant fait le plein de public, peut-être était-il ardu d’amener un public en majorité mcgillois jusqu’à lisière du Plateau et du Mile End, ou se trouve le Cagibi, loin, si loin, de notre doux McGill Ghetto.

Tout en redonnant plus de la moitié des recettes aux artistes, « Jam pour la Justice » aura engrangé assez de bénéfices pour offrir un lot d’instruments et de livres musicaux à un centre communautaire de son choix, comme l’association a coutume de le faire.

Avant une possible édition l’année prochaine, « Jam pour la Justice » montera sous l’étendard de Kickdrum un festival d’été pendant la deuxième semaine de juillet. Sa filiale mcgilloise organise de son côté un concert-bénéfice au café Vitrola le 18 mars prochain. 


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