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Destination développement

Retour sur la situation aux Seychelles.

Mahaut Engérant | Le Délit

Situé au large des côtes de l’Afrique, au beau milieu de l’océan Indien, l’archipel des Seychelles est très prisé des touristes, connu notamment pour ses plages paradisiaques et ses paysages exotiques à couper le souffle. Cependant qu’en est-il de la situation politique et financière de ces îles ? À l’aube d’un tournant radical, il est temps d’expliquer la situation.

Une position délicate

Revenons rapidement sur la situation politique du pays. James Michel, à la tête des Seychelles depuis plus de douze ans, s’est vu contraint de laisser ses fonctions à Danny Faure, son vice-président, suite à la victoire historique de l’opposition aux législatives en septembre 2016. Le parti Lepep (« le peuple » en créole, ndlr), a donc perdu le pouvoir. Une première pour le parti depuis 1977. Jean-François Ferrari, leader de ladite opposition, s’est évidemment réjouit de cette victoire, qu’il a jugé colossale tant pour l’intérêt du peuple que celui du pays, parlant même d’une révolution sans précédent.

Le pays est à l’aube du renouveau

Histoire

En 1977, l’archipel s’est orienté vers le socialisme, avec France-Albert René, dit « Ti France ». Ses promesses de richesses et d’émancipation populaire font de lui une figure messianique que le peuple accueille à bras ouverts. Résultat, le parti Lepep est resté au pouvoir près de quarante ans. Cependant, malgré quelques changements et passations de pouvoir, la population s’en lassa. Le système politique, gangréné par la corruption et le manque de libertés, a cessé de fonctionner. En effet, l’État a un contrôle énorme sur les sources de divertissement, et, le pays étant un paradis fiscal, les affaires semblent plus importantes que la vie politique.

Faillite

C’est d’ailleurs cela qui a conduit le système à sa perte. Suite à la crise économique de 2008, le pays, avec ses priorités fiscales plutôt qu’économiques, se retrouve avec une dette dépassant 150% de son PIB. Cela contraignit l’État à licencier de nombreux fonctionnaires, et à dévaluer le roupie seychelloise, la monnaie nationale. Pour les habitants, c’est la consternation : presque un tiers d’entre eux se retrouvent sous le seuil de pauvreté à cause de l’explosion des prix et du chômage. Les inégalités se creusent. Quant aux nouveaux dirigeants qui se succèdent, ils ne semblent n’avoir que faire des problèmes locaux, préférant étaler leur argent que de se concentrer sur les besoins de la population.

La décision du peuple

Suite au choc de cette nouvelle génération de dirigeants, un nouveau parti se forme : l’Alliance Seychelloise (LS), fondé en 2015. Cette même année, il obtient 14% des voix à la présidentielle. C’est une alliance avec l’Union Démocratique Seychelloise (LDN) l’année suivante qui lui a permis de remporter les législatives.

Cependant, cette victoire reste délicate car Lepep, aujourd’hui restreint au rang d’opposition, reste dans les parages : son influence sur le pays est trop grande pour être négligée. Toutefois tous le reconnaissent, le pays est à l’aube d’un renouveau.


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