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À l’assaut du changement climatique

Des sénateurs ont parlé avec des représentants de la communauté mcgilloise. 

Prune Engérant | Le Délit

« Ceci n’est pas une question. C’est une demande. » C’est ainsi qu’un doctorant en biologie à McGill acheva sa requête d’augmentation de fonds de recherche, auprès des quatre sénateurs canadiens du comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, invités ce mercredi 8 février par la Faculté de génie. Ce comité ayant pour but de débattre les lois et de passer en revue le budget environnemental du gouvernement, il fut notamment plusieurs fois loué pour ses débats exhaustifs et instructifs.

Une mission difficile mais nécessaire 

Durant une heure, des étudiants, professeurs et professionnels furent invités à poser des questions, ainsi qu’à faire des propositions au comité pour faire avancer le débat sur les moyens mis en œuvre afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Quelles solutions existent aujourd’hui pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et pour combattre le changement climatique ? Comment les industries sont-elles en train d’innover ? Quelles recherches sont en train d’être faites ? Comment appliquer ces modes d’innovations dans plusieurs domaines ? Autant de questions auxquelles la mission de deux jours du comité à Montréal était destinée à répondre, ou du moins éclairer. Comment arriver, en 2030, à la réduction de 30% des émissions de carbone comme l’a projeté le gouvernement, tout en restant compétitifs ? 

« Nous n’avons pas toutes les réponses et c’est pourquoi nous sommes ici avec vous, pour écouter et apprendre » annonça le président du comité, le sénateur Richard Neufeld.

Comment arriver, en 2030, à la réduction de 30% des émissions de carbone comme l’a projeté le gouvernement, tout en restant compétitifs ?

Des propositions justes 

« Nous nous intéressons à la réduction des émissions de carbone mais ne devrions-nous pas plutôt aborder la capture de celui-ci ?» proposa un professeur, apparemment déçu par le manque d’attention du gouvernement à cette pratique efficace. Utiliser, par exemple, la capacité du bois à absorber le carbone, en construisant davantage de bâtiments, immeubles ou encore des ponts avec ce matériau, serait, selon certains critères, une avancée responsable dans le domaine de l’industrie, a souligné le comité. Malgré quelques plans déjà soumis à l’analyse des professionnels, les initiatives doivent impérativement se multiplier. 

« Même pour la croissance de l’activité économique, nous savons qu’il est important d’investir dans la recherche » se plut à souligner un étudiant en sciences de l’ingénierie, pour soutenir sa demande d’augmenter les capacités financières des chercheurs, et leur offrir ainsi un plus large espace de créativité et de possibilités. Dans cette même lignée, un doctorant en biologie déclarait que la question n’était pas réellement celle des techniques que nous devons inventer pour réduire notre empreinte carbone, car nous les avons déjà, mais plutôt celle des fonds à notre disposition pour les mettre en œuvre. Si nous avons la capacité financière de se fournir en énergie fossile pourquoi ne l’avons-nous pas pour les énergies propres ? 

Enfin, un étudiant fit habilement une comparaison avec la Suède, qui vise une neutralité en émission de carbone pour 2045. Si la technologie et l’économie sont capables de soutenir un projet de cette ampleur, pourquoi arrêtons-nous la discussion à la réduction des émissions et non pas directement à leur neutralité ? À cela, le comité ne tarda pas à assurer que la neutralité de l’emprunte carbone était le véritablement objectif, mais qu’atteindre un tel but imposait d’avancer étape par étape. 

Ainsi, si les solutions existent, elles sont encore à l’état embryonnaire et les démarches s’enclenchent doucement, mais sûrement. Restons certains que seuls la persévérance, l’engagement et la responsabilité de tous seront les catalyseurs dans le développement de ces solutions.


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