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« On n’est pas des Trumpettes »

Une manifestation anti-Trump et pour la parité. 

Bastien Carriere | Le Délit

« Le plafond de verre ne pourra être brisé par une seule femme. Indignez-vous et battez-vous contre une misogynie latente ». Telles furent les grandes lignes de la Women’s March de Montréal. 

Le 20 janvier 2017 marque un tournant dans l’histoire de la politique américaine. Donald Trump, élu 45e président des États-Unis, est investi et prête serment qu’il « sauvegardera, protégera et défendra la constitution des États-Unis ». Considérant ses actes et paroles durant la campagne, peut-on vraiment espérer qu’il poursuive la lutte pour la parité homme-femme tant ancrée dans les valeurs américaines ? Malheureusement, les 9 000 manifestants présents sur la Place des Arts de Montréal au lendemain de l’investiture témoignent que tout le monde n’est pas convaincu.

Le mouvement Women’s March a pour but de lutter contre le gouvernement Trump et ses propos sexistes et racistes. Cette démarche fut initiée par Rebecca Shook, une avocate sexagénaire américaine qui, en réaction à sa frustration, créa un événement Facebook qui devint viral en seulement 24 heures. 

À Montréal et dans 33 autres villes du Canada, non seulement des femmes, mais également des hommes, des jeunes, des personnes âgées, qui d’habitude se sentent impuissants et facilement découragés, se sont réunis pour montrer leur unité et leur solidarité.

Bastien Carriere | Le Délit

Parmi les manifestants, nous abordons Kristiane, une québécoise d’une trentaine d’année environ, qui brandit fièrement son panneau « Résiste ». Elle affirme que l’élection de ce nouveau président l’a bouleversé : « Aussi bien physiquement que mentalement, j’en étais malade ». Ensuite, un panneau « Trump l’œil » se dégage de la foule et s’approche. David, un activiste, envisage même un « déclin de l’empire américain ». Il assure que Trump n’inspire pas confiance et que ses paroles, au lieu d’être honnêtes et sincères, ont toujours été le fruit de mensonges et d’une soif malsaine de pouvoir. De même, il justifie sa révolte par un problème structurel dans lequel la voix des grands électeurs prime sur le vote populaire. En ce qui concerne la portée espérée de cette protestation mondiale, Vicky, représentante d’Amnistie internationale, nous explique que le but est d’envoyer un message à Trump. Elle veut lui faire comprendre que bien qu’il ait été habitué à se sentir tout-puissant, la démocratie vaincra et ses actions ne resteront pas sans conséquences.

Cet événement a révélé que Trump n’était que le symptôme d’un problème bien plus important. Le souci n’est pas seulement américain, mais traverse les frontières. Cette lutte s’étend vers la xénopohobie, l’intolérance ou encore le racisme. « S’unir et agir pour dépasser nos craintes et notre découragement » comme le scandait Béatrice Vaugrante, l’ambassadrice de cet événement, est nécessaire pour atteindre un impact mondial. Gardons à l’esprit, que tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous continuerons de marcher. 


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