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#ProjetREM : une révolution ?

Le nouveau projet est ambitieux, mais semble irréaliste.

Magdalena Morales | Le Délit

Développement, innovation, vitesse : voilà trois adjectifs décrivant le projet Réseau électrique métropolitain (REM). Les promoteurs ont un hashtag, #projetREM, comme symbole de leur campagne d’innovation. Radio-Canada dit que REM est la plus grande innovation technologique de Montréal en 50 ans. Ce train électrique sera lancé par une filiale de la Caisse de dépôt et de placements du Québec, CDPQ Infra, et reliera l’Ouest de l’Île-de-Montréal avec la Rive-Sud, la Rive-Nord, le centre ville et l’aéroport. L’annonce fut critiquée, et les commentateurs ont remis en questions les trois adjectifs ci-dessus.

Une promotion excessive

Selon CDPQ Infra et les autres promoteurs du service, le REM aura pour objectif de réduire la circulation des automobiles dans la région de Montréal. Cela aboutira en de grands gains de temps pour les banlieusards, qui vivent en périphérie mais travaillent au centre-ville. La Presse explique aussi que le train devrait être plus rapide et fiable, parce qu’il sera à l’abri des intempéries et de la congestion routière. Les promoteurs décrivent ces avantages comme « prioritaires » et « nécessaires » pour le développement de la ville de Montréal. La réalité est cependant un peu différente. 

Plusieurs problèmes apparents 

Radio-Canada nous met en garde sur les désavantages et les complications de ce projet. D’abord, il est expliqué que le train aura des impacts négatifs importants sur l’environnement et l’agriculture. Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries, de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et le ministère des Affaires autochtone et de l’occupation du territoire (MAMOT) sont tous deux inquiets de la pérennité territoriale : des milliers d’hectares de terre sont menacés par la construction du réseau (stations, voies ferrées, etc). C’est donc un problème environnemental et social sérieux. Il faut également prendre en compte tous les usagers qui doivent prendre un autobus ou l’automobile pour se rendre aux stations du REM. L’enjeu des correspondances est  notamment soulevé par La Presse. Ces parties du trajet ne sont pas à l’abri des intempéries et elles ne sont pas prises en compte par les promoteurs dans leurs calculs de temps. Par exemple, dans les faits, le parcours des habitants de Sainte-Julie s’allonge de 10 minutes, contrairement à ce que CDPQ Infra affirme. Enfin, la Caisse a demandé aux citoyens de signer des ententes de confidentialité, qui ont inquiété plusieurs personnes. Est-ce qu’il y a un manque de transparence ? Un secret que l’on veut préserver ?

Le REM : une bonne idée ?

Comme on peut le voir, il semble que le projet REM ait plus de désavantages que d’avantages. Pour cette raison, il est pertinent de se demander s’il ne serait pas plus judicieux d’améliorer les routes et services (trains, autobus, métropolitains) déjà existants, plutôt que d’investir dans la construction d’un nouveau projet peut-être trop onéreux. Innovation et développement ne veulent pas seulement dire qu’il faut créer quelque chose de neuf ; il faut également investir dans une amélioration des transports existants. Il ne faut aussi pas oublier que la chose la plus importante est de se plier aux exigences des usagers : cela est le secret d’un service vraiment efficace. Le CDPQ Infra devrait passer du rêve à la réalité et comprendre que ce projet ne semble pas tenir debout. 


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