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Tatoue-moi si tu peux

Le collectif Skinjackin part à l’abordage de Montréal.

Vittorio Pessin | Le Délit

Lorsque l’on arrive à Montréal pour la première fois, une chose peut nous frapper : c’est le nombre de personnes possédant des tatouages. Selon un sondage Ipsos Reid, près d’une personne sur deux est tatouée au Canada. Des salons de tatouages ne cessent d’apparaître dans notre ville. Cela laisse paraître l’existence d’une véritable culture de cet art, qui n’a connu que très récemment une reconnaissance. C’est en partie dans cet esprit là qu’évolue le collectif Skinjackin. Montréal est un lieu idéal pour que ce regroupement de bodypainters s’épanouisse. Maylee Keo, illustratrice et membre de ce groupe depuis 5 ans, a accepté de témoigner à ce sujet.

Un projet original 

Tout d’abord, Skinjackin c’est un projet, créé en 2009 à Bordeaux, d’un collectif regroupant des illustrateurs, des graphistes et des tatoueurs de différents horizons. Le groupe s’est implanté peu après dans plusieurs villes à travers le monde, dont notre chère Montréal, et compte plus d’une quarantaine de « pirates » à travers le monde. Les artistes se retrouvent à différentes occasions, lors d’événements ou juste pour s’amuser, et pratiquent le live paint tattoo.

Maylee est « capitaine » dans cette équipe et s’occupe en partie de la gestion. Ils sont environ une douzaine d’actifs dans ce collectif à Montréal. Ils ont déjà fait des performances pour le Cirque du Soleil ou encore Ubisoft. Pour eux, le body art (l’art corporel, ndlr) est un moyen d’expression artistique. Ils jouent avec les articulations et les formes naturelles du corps, et le transforment en véritable tableau. Ils s’amusent, dans leurs œuvres, non seulement avec des dessins mais aussi avec les mots.Skinjackin réalise également des fresques ou des expositions et des événements, même pour les plus jeunes. Ce qu’ils aiment, c’est l’échange avec les participants et s’amuser à créer.

Une culture acceptée

« Quand j’ai voyagé en Europe, les gens me regardaient de travers, les tatouages ça ne paraît pas aussi commun pour eux. À Montréal, j’ai l’impression que l’on a plus de liberté avec ça » déclare Maylee. Montréal est un melting-pot de cultures, ce qui facilite sûrement l’acceptation de genres différents. Skinjackin est le collectif artistique qui compte le plus de femmes à Montréal, et il regroupe des artistes aux styles très différents. Ce groupe est donc très représentatif de l’ambiance de notre ville, et montre la diversité multiculturelle et l’ouverture d’esprit qui s’y trouvent. 

Malgré la propagation et l’acceptation de l’art du tatouage, la jeune femme trouve qu’il y a tout de même un décalage entre la manière dont Montréal est représentée, notamment dans les publicités par exemple, et la véritable culture de la ville. La ville de Montréal est mondialement reconnue pour l’effervescence de ce milieu alternatif et ses tatoueurs de qualité. Même notre premier ministre, Justin Trudeau, en possède un ! Il semble cependant qu’il y ait encore du chemin à parcourir avant que l’acceptation des tatouages soit totale. 

Instagram : skinjackin / mayleekeo

Site Web : skinjackin​.com


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