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En matière d’engagement politique, la participation au processus électoral reste un baromètre efficace pour mesurer la mobilisation citoyenne. L’intention de vote tend toutefois à s’essouffler auprès des personnes désavantagées sur le plan économique et social. En 2013, ce sont en effet les adultes, les titulaires d’un diplôme universitaire, les personnes aux revenus élevés et propriétaires qui étaient les plus susceptibles d’avoir voté lors des dernières élections fédérales. 

Les « démobilisés » forment le segment de population auquel s’intéresse Valérie-Anne Mahéo, doctorante en sciences politiques à McGill. Ayant déjà entrepris plusieurs études sur la motivation en politique et les raisons qui incitent les individus à s’investir politiquement, elle a décidé d’examiner si l’accès à des outils interactifs via Internet — par où se passe désormais une grande partie de l’éducation politique — aurait quelconque effet sur l’intention de vote. 

L’étude en deux mots, à peine

Valérie-Anne Mahéo s’est rendue dans un quartier à démographie diverse afin de proposer à plus d’une centaine de personnes d’utiliser la Boussole Électorale. Cet outil instructif  permet, au travers d’un questionnaire en ligne, de découvrir son positionnement sur le spectre politique. Par la suite, elle a questionné ces personnes pour établir le degré d’influence de ce type d’outil pédagogique sur leur intérêt envers la politique et leur motivation à voter. 

Résultats convaincants et prometteurs

Faisant la différence entre les individus déjà politisés — et donc plus à même d’utiliser ces sites interactifs et éducatifs — et les personnes moins intéressées qui sont souvent peu enclines à trouver ces ressources, Mme. Mahéo a constaté que l’intérêt et la motivation pour voter était plus forte et présente auprès des individus a priori moins politisés après avoir utilisé la Boussole Électorale. Elle remarque une augmentation de 13% de leur intention de voter — une hausse considérable. 

L’étude nécessiterait un échantillon de personnes plus important, mais les conclusions sont prometteuses. La de démocratisation de cette forme d’éducation politique qui tire profit des nouvelles technologies permettrait donc de combler les inégalités socio-économiques en matière d’engagement politique. D’autre part, les jeunes étant de grands utilisateurs des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) et réalisant une faible participation lors des élections, la sensibilisation politique faite par les militants et/ou politiciens aurait tout intérêt à se faire davantage sur la toile. 


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