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Un débat sans âge

L’histoire entre les Québécois et les Autochtones pour l’Upop de Montréal.

Dior Siow

L’Upop est une organisation montréalaise qui offre des cours universitaires gratuits dans des lieux publics au sein de Montréal. Chaque semaine, l’organisation explore différents thèmes.  Le Délit  vous raconte le premier cours sur « Le Québec et les Autochtones ». 

Serge Bouchard a présenté, pour cette première session, une nouvelle approche à l’histoire des relations entre Québécois et ceux qu’il appelle encore les « Indiens ». Il a commencé par souligner l’évolution du terme ; les Autochtones eux-mêmes ne comprennent pas vraiment comment autant de noms ont pu leur être attribués. Beaucoup de personnes dans la salle se souvenaient de leurs parents les nommant les « sauvages », sans jugement, simplement parce que c’était leur nom. On se pose alors la question si ce que l’on considère politiquement correct de nos jours ne sera pas vu comme un système d’exclusion par nos enfants.

Dior Siow

Remise en question

Bouchard a déconstruit le mythe des Français coloniaux. Il raconte l’histoire des nobles appauvris qui sont partis du continent européen, ont bravé les mers pour trouver un nouveau mode de vie. À l’origine, les Français ne venaient pas pour coloniser mais pour s’échapper.  On découvre alors au travers des mots de Bouchard un siècle d’histoire de métissage entre les Français-canadiens et les Autochtones, contrastant avec les Anglais. Le discours d’une terre partagée où les deux partis sont gagnants, avec des hommes français qui redécouvrent les joies de la nature, nous fait rêver. Les rapports entre Québécois et Autochtones sont, en conséquence, très complexes. 

Avec facilité et humour, Bouchard nous a permis de passer quatre-vingt-dix minutes à rire, réfléchir et repenser l’histoire. En effet si les origines des relations entre Francophones et Autochtones sont plutôt paisibles, nous n’oublions pas les grandes périodes historiques de conflits, où les Autochtones sont repoussés dans leurs réserves pour favoriser l’exploitation de la nature. Finalement, ce rendez-vous est aussi l’occasion de comprendre le point de vue d’autres générations qui ont vécu dans les années 1960, les années charnières et historiques de changement. Bouchard nous rappelle le caractère de Pierre Elliott Trudeau qui a initié la création du livre blanc, engendrant les rébellions et la mise en lumière des conditions dans les réserves autochtones. On remercie donc la maladresse du ministre en 1969, qui a entraîné le changement de l’histoire et donné jour à plus d’égalité. Peut-être Bouchard abordera-t-il la question d’inégalité contemporaine dans les rapports entre Québécois et Autochtones jeudi prochain ? 


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