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Trésors retrouvés

Le MBAM dévoile la vie luxuriante de Pompéi, 1 300 ans plus tard.

Marion Hunter

Le Musée des Beaux-Arts de Montréal expose du 6 février au 5 septembre les trésors retrouvés de la ville antique de Pompéi. C’est l’exposition la plus importante jamais réalisée au Québec sur les vestiges de cette cité romaine fondée au VIe siècle avant notre ère.  Avec plus de 120 objets exposés, le visiteur a l’opportunité de découvrir, dans un cadre moderne, de remarquables sculptures antiques. Le musée parvient avec succès à retracer l’histoire et les modes de vie de cette ville recouverte par des mètres de cendre et de lave après l’éruption du Vésuve en l’an 79 de notre ère.

Marion Hunter

Pompéi était l’une des villes les plus riches culturellement et technologiquement sous l’Empire romain. L’empereur Auguste, symbole de l’Empire en paix et prospère, incarnait le protecteur de la cité et a participé à sa création, qui se démarque par un goût poussé pour l’art et la culture.  Bien que tombée dans l’oubli pendant près de 1000 ans par l’éruption du Vésuve, la ville romaine a été totalement préservée grâce à cette catastrophe naturelle. 

L’exposition nous guide dans le monde de Pompéi, où peu de détails sont omis. Les goûts en termes d’esthétique, de cuisine,  de divertissements et de sexualité sont retracés avec brio dans des espaces organisés. Le MBAM réussit à présenter les œuvres d’art comme partie intégrante d’une vie quotidienne, menant l’observateur dans une autre culture plutôt qu’une autre période. On garde en mémoire les sculptures des dramaturges avec les traits tirés et des expressions à couper le souffle. Mais aussi la beauté de Vénus qui fait marcher ses charmes (sans oublier quelques grand-mères qui gloussent devant les phallus de statues romaines).

Marion Hunter

Vestiges déroutant

Le MBAM présente tous ces trésors dans des espaces qui allient modernité des sons, lumières et images. Les organisateurs de l’exposition nous aident à nous identifier à ce monde presque idyllique. La visite se finit avec deux salles poignantes, qui replongent brutalement le spectateur dans la réalité des faits. On nous plonge dans l’obscurité des cendres du volcan, où se font entendre les cris des habitants de la cité. Et pour couronner le tout, attention âmes sensibles, les moulages des corps ensevelis embrassant leurs enfants, sont exposés face à la projection d’une éruption. 

Pour conclure, au-delà des prouesses artistiques de l’Antiquité romaine, l’exposition retrace un phénomène historique. Elle met parfaitement en valeur l’esthétique des objets, tout en rappelant le contexte historique et leur utilité. Le MBAM nous donne une merveilleuse leçon d’Histoire à travers de fabuleuses œuvres d’art. Remercions donc, paradoxalement, les qualités naturelles des cendres qui nous laissent le plaisir d’admirer des œuvres qui vont bientôt célébrer leur deuxième millénaire.


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