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Solidarité numérique

Là où les réseaux sociaux ont du bon. 

Eléonore Nouel

Que ce soit Facebook, Twitter, ou encore Instagram, les réseaux sociaux font partie inhérente de nos vies depuis de nombreuses années déjà. Ils s’immiscent dans nos routines, nos interactions, et ils divisent les opinions – du dépendant à celui qui les trouve trop courants ou vulgaires. Une chose demeure cependant indéniable : ces réseaux transforment les médias, le transfert de l’information, les relations humaines. Et quelle situation illustre cela plus nettement qu’une crise nationale et globale ? 

Vendredi dernier à Paris, les utilisateurs des réseaux sociaux ont été les premiers à tirer la sonnette d’alarme. Quelques instants après la première explosion, un spectateur au Stade de France parle sur Twitter du bruit retentissant des “pétards”, ignorant encore la réelle cause des détonations. Vingt minutes plus tard, dans la salle du Bataclan, un spectateur décrit la situation et appelle à l’aide par le biais d’un statut Facebook. Néanmoins, pendant et après l’attaque, les fausses rumeurs et spéculations non fondées ont été aussi présentes que les informations tangibles. Mais, plus intéressant peut-être que les fonctions parallèles à celles des autres médias, est l’aspect social des ces réseaux.

Fraternité virtuelle…

La communication d’être humain à être humain, ami ou inconnu, c’est là la force des réseaux sociaux en situation de crise. Cet outil conduisant parfois à l’individualisme et à l’égocentrisme s’est révélé être une source de solidarité et d’entraide. L’un des exemples les plus frappants de cet usage est le hashtag #PorteOuverte sur Twitter. En l’espace de deux heures, près de vingt-mille personnes ont offert d’héberger les passants en détresse à travers ce mot-clic. Après l’attaque, le hashtag #rechercheParis a permis aux proches de personnes disparues de faire circuler des avis de recherche. Nombre d’utilisateurs de Facebook auront aussi remarqué – et pour certains, employé – la fonction spéciale mise en place pour se signaler en sécurité. Introduite par Mark Zuckerberg aux suites du séisme au Népal en avril dernier, cette application a permis à tous les utilisateurs qui se trouvaient à Paris de confirmer leur sûreté et celle de leurs proches.

Il serait injuste de faire l’éloge de la réponse des réseaux sociaux et de leurs utilisateurs en faisant abstraction de leurs aspects plus sombres. En plus des cas de désinformation, certains commentateurs n’ont pas tardé à tirer des conclusions hâtives, à plonger dans l’amalgame, ou à suggérer de répondre à la violence par la violence. Les propos de cette nature ont cependant, pour le moment, été noyés par le flot de messages de soutien et de solidarité. Il va sans dire que les réseaux sociaux ont été une ressource inestimable pour ceux d’entre nous qui étaient loin des évènements, mais dont les proches étaient aux premières loges. Il s’agit également d’un lieu où rendre hommage, où exprimer ses pensées, ses émotions. Certes, changer les couleurs de sa photo de profil ne changera personne. C’est cependant pour certains un geste de respect, dans des moments où l’on veut aider, mais où il n’y a rien à faire. Les mots-clic  et signaux de sécurité donnent aussi l’espoir de pouvoir mieux s’entraider dans le futur lorsque survient une situation d’urgence, peu importe la cause du danger, peu importe le pays concerné. 


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