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Changer le monde, une entreprise à la fois

Une rencontre sur l’art de l’entrepreneuriat social.

Mahaut Engérant

La semaine dernière, le Centre Dobson pour l’entrepreneuriat à la Faculté de gestion Desautels de McGill organisait un événement afin de donner l’opportunité aux étudiants et aux jeunes professionnels d’échanger sur le thème de l’entrepreneuriat social.

Pour les adhérents à ce type d’entrepreneuriat émergeant, le principe est d’intégrer une composante sociale à leurs initiatives, en basant leurs compagnies sur l’idée d’un changement de société. Les entrepreneurs sociaux sont des gens aux idées novatrices se présentant comme les porteurs de solutions face aux problèmes sociaux les plus pressants. Pour la présidente de l’exécutif du Centre Dobson, Maryam Sabour, « l’entrepreneuriat devient social lorsque l’on constate une véritable valeur ajoutée bénéficiant à la société en général ».

Une demande en hausse

L’intérêt croissant envers ce type d’entrepreneuriat est démontré par les opportunités grandissantes offertes aux jeunes créateurs. Pensons, par exemple, à la Dobson Cup, qui chaque année donne l’occasion aux étudiants de se lancer en affaires, entre autres dans la catégorie de l’entrepreneuriat social. Les récipiendaires de l’édition 2015 se sont illustrés par leur créativité et leur désir d’impact sur les communautés. Saniter, qui a remporté le premier prix, s’est lancé dans l’amélioration de la salubrité des maisons en Inde, alors que Solar Backpack, qui a remporté la deuxième position, collecte l’énergie du soleil grâce à un panneau solaire et sert de lampes aux enfants, leur permettant ainsi de lire même une fois la nuit tombée.

Par ailleurs, depuis quelques années, le prix Hult suscite l’engouement dans le milieu des affaires ; attribuant un million de dollars à l’équipe gagnante. Les participants doivent trouver une initiative offrant une solution à un besoin social urgent. C’est d’ailleurs une équipe de McGill qui a remporté les grands honneurs en 2013 avec la compagnie Aspire, qui vise à aider les populations mal nourries en leur procurant une sécurité alimentaire à l’aide de produits dérivés d’insectes.

Mahaut Engérant

Des idées originales

Une des initiatives mises en avant lors de la soirée fut la Buanderue, qui offre des services de blanchisserie commerciaux aux entreprises montréalaises. Or, la particularité de celle-ci provient du fait qu’elle emploie des gens au chômage ou vivant dans la rue. Ainsi, elle offre des opportunités à des individus marginalisés en leur donnant une chance de se sortir du cycle du chômage tout en changeant la perception des gens envers ces itinérants.

Par la suite, des représentantes de l’entreprise Pennydrops – qui s’est donné le mandat d’offrir des connaissances financières aux jeunes étudiants du secondaire afin de bien les outiller à devenir indépendants financièrement – ont expliqué leur parcours. Le projet a été créé à la suite du constat que peu de jeunes se sentent confiants quant à leur connaissance de la gestion de l’argent. À l’aide de partenariats avec quelques écoles de Montréal, ils forment des mentors afin de donner des cours hebdomadaires pendant huit semaines et ainsi munir les jeunes étudiants de connaissances financières de base. L’entreprise vise l’expansion à travers le pays, mais ultimement, l’intégration d’un curriculum similaire dans toutes les écoles.

Afin d’aider les étudiants à concrétiser leurs idées d’entrepreneuriat, le Centre Dobson offre une grande variété de ressources tout au long de l’année ; l’occasion de tester leurs prototypes, un accès privilégié aux professeurs, un programme de mentorat ainsi que plus d’une trentaine d’événements pour favoriser les connexions et les échanges.


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