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Pour s’entendre, il faut parler

GRIP-McGill et l’AÉUM tiennent des tables rondes sur la justice sociale.

Inès Léopoldie-Dubois

Les Journées de la Justice Sociale, qui fêtaient cette année leurs dix ans d’existence à McGill, se sont déroulées du 12 au 14 février dernier. Cet événement annuel organisé par le groupe de recherche d’intérêt public du Québec à McGill (GRIP-McGill) et l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM), cherche à « stimuler une culture politique alternative dans la communauté de McGill et au-delà », à travers divers évènements sur des questions locales et globales. Kira Page, la coordinatrice externe du GRIP-McGill a expliqué au Délit que l’idée des Journées de la Justice Sociale est de « créer des espaces pour des conversations sur des enjeux qui sont moins discutés à McGill ». Au programme cette année, des ateliers sur la brutalité policière à Montréal ou les abus de force de l’armée israélienne sur les civils palestiniens, des discussions autour de l’accessibilité et le Capacitisme (Ableism) dans les communautés politiques radicales, sur la complicité universitaire dans les guerres, ou encore sur comment construire des alliances improbables dans les Politiques Queer et Trans Radicales. La semaine comprenait également des événements extérieurs au campus tels qu’une soirée cabaret sur le thème « Self-Love, l’amour se conjugue à la première personne ». Ces différents événements ont été organisés par diverses organisations étudiantes mcgilloises telles que les Étudiants mcgillois solidaires pour les droits de l’homme en Palestine (SPHR) ou Demilitarize McGill, mais aussi des organisations montréalaises comme le Réseau des Jeunes du Conseil canadien pour les réfugiés (CCR).

En guise d’événement de lancement, les organisateurs avaient prévu une discussion autour de la brutalité policière à Montréal, surtout envers les jeunes en conditions précaires, animée par Mutatayi Fuamba, jeune ambassadeur du Conseil canadien pour les réfugiés, Rosalind Wong, membre de Solidarité Sans Frontières et Ralph, coordinateur aux services juridiques de l’association à 2 mains. Le panel a abordé la question du racisme lors de contrôles policiers à Montréal, expliquant que les jeunes issus de minorités raciales subissent beaucoup plus souvent la violence policière que les autres citoyens. Une partie de la discussion était également consacrée aux traitements reçus par des personnes habitant Montréal en situation irrégulière. 

Un autre événement proposé durant ces journées était une discussion sur la brutalité policière et militaire israélienne dans les territoires palestiniens. Cette discussion animée par des membres du SPHR, était centrée sur ce que les civils palestiniens subissent chaque jour face a la violence des forces armées israéliennes. Les modératrices de l’atelier, Zahra Habib, étudiante en études du Moyen-Orient et en urbanisme, ainsi que Maggie Gilligan, étudiante en études islamiques du monde et du Moyen-Orient, ont exprimé avoir « profité de l’opportunité offerte des Journées de la Justice Sociale pour proposer cette discussion ». Pour elles, le plus important était que les gens partent de l’atelier avec un sentiment de malaise face aux informations fournies, afin d’y penser et de faire avancer la conversation autour du conflit israélo-palestinien. Nadir Khan, étudiant en sciences politiques, a dit être venu car pour lui le conflit représente « un des enjeux internationaux les plus importants du monde ».

À l’occasion des dix ans des Journées, Kira Page a expliqué au Délit que l’accent a vraiment été mis sur l’accessibilité de tous aux événements avec une traduction anglais-français soufflée offerte pour presque chaque évènement, ainsi qu’une traduction en langue des signes pour certains ou encore l’offre de garde d’enfants pendant les évènements. De plus, les espaces alloués aux ateliers étaient vraiment placés sous le signe du safe space, afin d’offrir la possibilité à tous d’y participer. Mme Page s’est félicitée du succès des Journées cette année : tellement de gens ont participé aux événements que certains n’ont pu accueillir tout le monde.


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