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Mozart s’invite à McGill

L’école de musique Schulich présente Les Noces de Figaro, opéra-comique séduisant. 

Luce Engérant

La salle Pollack a accueilli à guichets fermés pendant quatre jours la représentation du célèbre opéra de Mozart, Les Noces de Figaro. Inspiré de la pièce de théâtre éponyme de Beaumarchais, Le Nozze di Figaro est souvent considéré comme le meilleur opéra jamais écrit. Opéra-comique, il prend ses racines dans le style de la commedia dell’arte du 16e siècle, mais donne la parole pour la première fois aux gens ordinaires, comme le valet Figaro et la domestique Susanna.

L’histoire, qui reprend les thèmes classiques du théâtre, comme l’amour, la tromperie et la jalousie, n’en est pas moins compliquée par des quiproquos et des retournements de situations. Nicola Bowie est à la mise en scène et décide d’entreposer l’intrigue de l’opéra dans une Espagne vivant au temps de la Première Guerre mondiale. Bien que resté neutre, le pays connaît de grands chamboulements économiques et sociaux où des révoltes se trament entre riches propriétaires terriens et paysans pauvres. Le contexte historique est alors parfaitement en accord avec l’adaptation de l’opéra.

L’orchestre symphonique de McGill a accompagné avec brio les interprètes d’Opéra McGill pour livrer un spectacle de grande qualité, vibrant par la perfection musicale des instruments et des voix. Le spectacle jouit d’une distribution nombreuse en chanteurs tous aussi doués les uns que les autres (mention spéciale à Elyse Charlebois qui, en interprétant la comtesse, captive l’audience par sa voix de soprano). Il serait grave d’omettre les décors, les costumes, l’éclairage et le maquillage qui donnent un ensemble cohérent au spectacle. On retrouve les éléments centraux de l’époque hispanique : des robes traditionnelles andalouses aux danses exécutées par les chanteurs lors de l’acte III. 

Le charme de l’opéra de Mozart agit lorsque l’audience se perd dans les quiproquos et les situations burlesques opérés par les serviteurs pour se jouer de leur maitre. Comme tout opéra comique, la fin est légère et se termine sur une note positive qui rassemble tout le monde après la tempête de sentiments et d’émotions entre les personnages. En conclusion, Les Noces de Figaro s’inscrit comme un opéra à voir dans sa vie, une œuvre à déguster durant laquelle le spectateur se plait à se perdre dans les méandres de l’intrigue amoureuse et dans les airs si célèbres du compositeur prodige qu’est Mozart.


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