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Conseil d’urgence à l’AÉCSUM

L’AÉCSUM soutient la campagne du Non à la FCÉÉ.

Éléonore Nouel

C’est dans l’amphithéâtre du bâtiment Adams que le conseil de l’Association étudiante des cycles supérieurs de l’Université McGill (AÉCSUM) s’est réuni en urgence mercredi 7 janvier dernier. Le but était de voter sur le potentiel soutien de l’association à la campagne du Non du référendum sur le maintien de son adhésion à la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ). La FCÉÉ est la plus grande organisation canadienne pour la représentation étudiante, dont le mandat est la protection de l’accessibilité et la qualité de l’éducation postsecondaire, et dont font partie entre autres les deux syndicats étudiants de Concordia et l’AÉCSUM. C’est lors du référendum qui aura lieu les 15 et 16 janvier que les étudiants mcgillois en cycle supérieur arrêteront leur décision.

Le conseil, organisé de manière exceptionnelle, s’est conclu en un temps record d’une heure, principalement dû au fait qu’il s’est concentré sur la seule motion présentée, sans s’embarrasser des rapports des différents exécutifs et annonces du moment. La motion présentée par le président du « comité du non », Jonathan Mooney, reproche principalement à la fédération son coût d’adhésion qui s’élève à 100 000 dollars par an, ainsi que son absence lors des tables de concertation étudiante au Québec ces trois dernières années, notamment au sommet sur l’éducation supérieure de 2013, où avait été discuté le futur du financement de l’éducation supérieure au Québec. Selon M. Mooney : « Il est important que le conseil de l’AÉCSUM prenne position à l’égard de cet enjeu car c’est très important pour ses étudiants. C’est plus de 100 000 dollars par an qui sont en jeu. »

De plus, les membres du « comité du Non » déplorent le processus de sortie de la FCÉÉ, qui rend toute tentative de la part des syndicats membres de sortir extrêmement longue et laborieuse. Un référendum en 2010 à l’AÉCSUM avait d’ailleurs déjà rassemblé 86% des votes en faveur du Non, mais dont les résultats avaient été invalidés par la FCÉÉ. La procédure pour le référendum actuel a été lancée en 2013, lorsque la FCÉÉ a reçu de l’AÉCSUM les signatures de 20% de ses étudiants membres, comme prévu par les règles de la FCÉÉ. Dix mois plus tard, soit sept de plus que ne l’accorde son règlement intérieur, la FCÉÉ a proposé la tenue d’un référendum sur deux jours lors de la période d’examen, période maintenant reportée au 15–16  janvier. Pour que le référendum compte, plus de 10% des membres de l’AÉCSUM doivent voter, soit environ 900 étudiants.

La FCÉÉ s’est démarquée en tant qu’organisation lors des dernières années par son implication dans nombre de poursuites judiciaires liées aux demandes de désaffiliation de plusieurs de ses syndicats membres. L’AÉCSUM elle-même est impliquée dans plusieurs litiges avec la FCÉÉ devant la justice depuis 2009, ce qui explique l’extrême discrétion dont doivent faire preuve les membres du « comité du Non » et l’AÉCSUM à l’égard du prochain référendum. La tension lors du conseil, plein de paroles creuses et de remarques jamais trop militantes, était palpable chez ceux qui souhaitent le départ de la FCÉÉ. « On doit être extrêmement prudent avec tout ce qu’on dit à ce sujet », selon Julien Ouellet, VP externe de l’AÉCSUM. Il ajoute que « le conseil [de l’AÉCSUM] a déjà eu quelques contacts avec la situation FCÉÉ par le passé », et veut éviter une répétition de l’épisode de 2010, où l’invalidation du résultat du référendum par une poursuite judiciaire. 

Le soutien officiel de l’AÉCSUM à la campagne du Non a finalement été approuvé à l’unanimité, avec 44 voix pour, zéro voix contre et une abstention.


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