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Pour une culture du dialogue

Éditorial

Luce Engérant

« Ni responsables, ni folles, ni seules », 23 septembre 2014

« L’organisation d’un rassemblement comme la Journée d’action contre la violence sexuelle faite aux femmes, c’est aussi l’occasion pour des victimes de se reconnaître dans les femmes qui dénoncent. D’autres ont la force qu’elles peuvent avoir aussi. » Melissa Blais, doctorante en sociologie à l’UQAM.

« Un joueur des Redmen arrêté pour violence conjugale », 30 septembre 2014 

« L’Université a connu quelques incidents au cours des dernières années où l’information pertinente concernant certains joueurs de football n’a pas été traitée de manière appropriée. Nous assumons notre responsabilité face à ces erreurs et nous nous engageons à mieux les prévenir à l’avenir. » Ollivier Dyens, v.-p. études et vie étudiante.

« Marche dénonciatrice », 7 octobre 2014

« Selon un rapport de la Gendarmie royale du Canada publié en mai dernier, 1181 femmes des Premières Nations ont disparues ou ont été assassinées entre 1980 et 2012. […] Un représentant d’Amnistie internationale remarque qu’il y a une plus large prise de conscience vis à vis des femmes autochtones disparues et assassinées ». 

« Et si Emma Watson était Mme Tout-le-Monde », 7 octobre 2014

«#heforshe suit cette démarche en invitant les hommes à rejoindre le mouvement, en insistant sur le fait qu’il ne peut pas y avoir d’avancée constructive dans un système à deux temps. Il s’agit non pas d’une lutte, mais d’un travail de société qui demande l’accord des différents partis qui la forment ».

« Servir et protéger », 21 octobre 2014

« Une jeune montréalaise a été agressée par un chauffeur de taxi en fin de semaine dernière. C’est le 17e incident de ce type cette année. […] Sur le long terme il n’est plus possible d’exiger des victimes qu’elles s’adaptent indéfiniment et qu’elles restreignent leur liberté, sans par ailleurs s’attaquer aux causes de ces risques. Ces causes, rappelons-le, ne sont pas le comportement des victimes, mais le système qui encourage celui des agresseurs. » 

« Vers une culture du consentement », 21 octobre 2014 

« Les gens rapportent souvent qu’il est bizarre et gênant de demander à quelqu’un son consentement explicite. “Vous savez ce qui est encore plus gênant ? Commettre une agression sexuelle”.» Vareesha Khan, étudiante. 

«#AgressionNonDénoncée », 11 novembre 2014

« Je n’ai pas rapporté ce geste déplacé [parce que] j’ai senti que je n’aurais pas de soutien dans mon entourage. […] Est-ce que le fait de ne rien avoir dit par la suite a entraîné l’agression d’autres femmes ? [Je m’implique] pour qu’on cesse de porter la responsabilité des agressions sur les victimes. Pour qu’on enseigne aux jeunes hommes et aux jeunes femmes le respect de soi et le respect des autres. » Kharoll-Ann Souffrant, étudiante.

« UQAM “on t’a à l’œil”», 24 novembre 2014

« Il y a deux semaines, les bureaux des professeurs accusés de viol […] avaient été placardés d’autocollants : “Harcèlements, attouchements, voyeurisme, agressions : tolérance zéro!” À la manifestation de jeudi, les manifestants ont repris cette même technique d’assaut en placardant sur les murs : “Non à la culture du viol. Brisons le silence”.»

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Le Délit se joint aux forces en mouvements. Comme sa publication sœur, il veut raconter, expliquer et dénoncer ce qui depuis trop longtemps règne au sein de notre université, de notre ville et de nos sociétés : la culture du viol, de la peur, et du silence. Optimiste, il espère que cette vague qui nous porte depuis ces derniers mois ne sera pas le fait d’un semestre, mais plutôt la marque de l’avènement d’une culture du dialogue durable. Chaque coup porte atteinte à l’intégrité d’une personne et celle-ci ne se repense pas sans le concours de l’autre. Accuser, revendiquer, témoigner, sont autant de façons de se réapproprier son identité. 

Le Délit


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