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Coderre à Montréal, un an déjà

La première année du nouveau maire mise en perspective.

Alexandra Lelyuk

Le 3 novembre 2013, voilà presque exactement un an, l’ex-député fédéral libéral Denis Coderre devenait le nouveau chef exécutif de l’Hôtel de Ville de Montréal. Depuis, le maire a su se faire remarquer malgré une équipe minoritaire. Le contraste avec ses prédécesseurs est sur toutes les lèvres. En effet, si Tremblay avait l’air timide et faible et qu’Applebaum, après seulement huit mois d’intérim, a été arrêté pour fraude et corruption, Coderre, lui, aboie et sur tous les fronts. S’attaquant à toutes les problématiques de la ville, notamment en ce qui a trait à la corruption, sa force de caractère et sa détermination plaisent à plus d’un. En revanche, on lui reproche parfois d’être « au travail sans vraiment en faire », dit Luc Ferrandez, chef par intérim de l’opposition officielle, dans La Presse. Rétrospective.

D’un côté, l’opinion générale sur Denis Coderre est presque unilatérale, et elle est positive. Cela tiendrait plus à son caractère qu’à ses décisions. En effet, même l’opposition salue son énergie. Décrit comme fonceur, soucieux de la ville sous tous ses angles et franc, le maire a aussi amorcé des réformes applaudies par plusieurs. D’abord en guerre contre la corruption et la collusion à Montréal, sa « réorganisation » de l’administration et, surtout, l’avènement de l’inspecteur général, bien que critiqués pour leur pensée magique, avancent dans une bonne direction et témoignent de sa bonne volonté. Sur l’éventualité d’un nouveau pont Champlain payant, projet proposé par Ottawa, le principal intéressé ne plie pas l’échine, bien que la décision finale relève du domaine du gouvernement fédéral. Notons aussi quelques propositions sociales et environnementales qui, loin d’être unanimes, trouvent pourtant preneur chez une part importante de la population montréalaise. C’est le cas, notamment, de la création de sites d’injections supervisées, de l’abolition des sacs de plastique dans la métropole ainsi que de l’amélioration de l’aide aux sans-abris. Là encore, M. Coderre doit d’abord obtenir l’approbation des gouvernements fédéral et provincial. Il décide cependant de prendre une longueur d’avance en organisant déjà ces projets.

Les cas problématiques

Maintenant, ses détracteurs ne se laissent pas emporter. Sa réforme du financement – d’ailleurs absente de sa campagne électorale – est sans doute la plus critiquée au sein du conseil municipal. De l’avis des autres élus de la ville, l’uniformité du financement des arrondissements, que Coderre se targue d’implanter, ne prend pas en compte leurs différences inhérentes, allant du nombre de citoyens aux diverses activités touristiques et commerciales. Les arrondissements craignent notamment que cela crée un écart important dans le coût de la vie entre le cœur de la métropole et ses périphéries, porté principalement par les taxes et les amendes.

Dans la foulée des mécontentements, sa vision sur les transports en commun est aussi remise en question. Spécifiquement pointé du doigt dans l’entrevue de Radio-Canada expliquant que « la STM a vu son budget diminuer cette année, en contresens total de ce qui se fait ailleurs sur la planète », le maire répond pourtant qu’on ne peut tout réaliser en un an et que cette question fait partie prenante de ses priorités à venir. 

Naturellement, après un an, les bilans se font pressants, mais « il faudra patienter avant de voir des résultats concrets » déclare la chef du Vrai changement pour Montréal, Lorraine Pagé, dans Le Devoir. Plusieurs projets sont d’ailleurs toujours en attente et dépendent des instances gouvernementales.


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