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À qui la rue ?

Des citoyens et des associations s’approprient l’espace montréalais.

Thomas Cole Baron

C’est sous un soleil rayonnant que s’est déroulé Park(ing) Day, vendredi dernier, une initiative du Conseil régional de l’environnement de Montréal.  Organisé pour la troisième année consécutive, l’événement permet aux gens d’occuper un espace de stationnement pour créer un aménagement temporaire. Ce concept, une idée du groupe artistique et activiste Rebar, s’est déroulé dans 162 villes réparties dans 35 pays. Park(ing) Day se veut une occasion de repenser l’espace monopolisé par les voitures en se le réappropriant de façon créative et ludique. À Montréal, les aménagements étaient répartis un peu partout dans le centre de l’île, de Côte-des-Neiges à Rosemont en passant par le centre-ville. Plusieurs organismes ont utilisé cette plateforme pour encourager la réflexion citoyenne.

Rue Sainte-Catherine, au coin de la rue Union, le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal), le Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM) et Vélo Québec proposaient de repenser la rue commerçante. Les passants étaient invités à imaginer ce qu’ils feraient si elle devenait piétonne. La ville de Montréal se prépare à entreprendre des travaux majeurs de remplacement des infrastructures souterraines sur l’artère commerciale entre l’avenue Atwater et la rue Bleury. Ces travaux sont l’occasion parfaite pour transformer l’aménagement de la rue.

Félix Gravel, responsable Campagnes transport, GES et aménagement du territoire au CRE-Montréal, propose de réinventer le stationnement pour améliorer la convivialité des lieux et dynamiser les activités commerciales. Selon lui, cela passe forcément par plus de place accordée aux piétons et moins aux voitures. Par ailleurs, le Conseil régional de l’environnement de Montréal suggère de laisser une plus grande place aux vélos partout dans la ville. « Présentement les vélos n’ont pas assez de place. Par exemple, les voitures sont autorisées à circuler sur le campus de McGill, mais il n’est pas permis de le faire à vélo. Il est possible de réaliser une meilleure intégration », remarque Félix Gravel. 

Aménagement à McGill

Sur le campus, le McGill Spaces Project  a profité de l’occasion pour lancer son premier événement grand public de l’année. Leur installation était situé au coin des rues Milton et Université. Les organisateurs invitaient les passants à échanger une idée pour repenser l’espace à McGill contre un hot-dog, du maïs ou un grilled-cheese. Il était aussi possible de peindre des chaises construites à partir de palettes de bois recyclées, un autre projet du groupe. Selon Émilie Langlois, organisatrice, « l’objectif est de faire prendre conscience aux étudiants de l’espace qui les entoure. Le McGill Spaces Project désire faire réfléchir les étudiants sur la manière d’utiliser les espaces communs de McGill de façon créative et ainsi  rendre le campus plus accueillant ». Simone Caron, étudiante venue visiter l’aménagement, considère l’événement comme une excellente façon de stimuler l’esprit de communauté. « C’est important d’avoir des espaces pour se regrouper si on veut créer une communauté sur le campus », confie-t-elle au Délit.  Le McGill Spaces Project invite d’ailleurs les étudiants à faire part de leurs idées pour le campus en se joignant au débat sur leur site. « On souhaite que les idées pour repenser McGill proviennent de la communauté mcgilloise et pas seulement de nous », souligne Émilie Langlois. 

D’autres organismes ont par ailleurs profité de l’occasion pour se rendre visibles auprès du grand public. Amnistie internationale Canada, au coin de Bleury et Sainte-Catherine, proposait, par exemple, de rencontrer ses membres et de participer à des jeux sous le thème des droits humains. Pour de nombreuses firmes de design et d’architecture, c’était un excellent moment pour faire valoir leur créativité et leur vision du développement urbain. 


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