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Dans l’intimité de B.B.

Un documentaire autorisé sur Brigitte Bardot présenté dans le cadre du FIFA.

Réalisé par David Teboul, le documentaire Bardot, la méprise est autorisée par Bardot elle-même, mais cette dernière ne participe pas directement au film de quelque façon que ce soit. Toutefois, elle donne accès au réalisateur à plus de trente heures de vidéos de famille et un accès à ses résidences, La Madrague et La Garrigue, à St-Tropez. Teboul intègre également des extraits de ses films et de ses mémoires, lus par Bulle Ogier. L’objectif du cinéaste est de transmettre un portrait sensible et intime de cette sex-symbol des années 50 et 60, un des emblèmes de l’émancipation des femmes et de leur libération sexuelle.

Brigitte Bardot est née en 1934 à Paris, dans une famille bourgeoise très stricte et froide. Son père était un homme autoritaire, sa mère indifférente à son égard et sa sœur, Marie-Jeanne, était la favorite de ses parents. Elle se passionne dès un très jeune âge pour la danse et commence le mannequinat à 15 ans en tant que mascotte du magazine Elle, ce qui sera son tremplin vers le cinéma et la musique. Comme elle le dira plus tard, c’est à partir de ce moment que le destin s’est mis à marcher contre sa volonté. S’ensuit une carrière et une vie personnelle sous les feux de la rampe. Elle met fin à sa carrière en 1973, à l’âge de 38 ans, pour se consacrer uniquement à la défense des animaux.

Le défi semble de taille : comment créer un documentaire autorisé alors que la principale intéressée ne veut être ni vue ni entendue. En fait, Bardot, la méprise semble être un projet personnel du réalisateur. Il donne régulièrement ses impressions en voix-off sur Bardot et les événements de sa vie, racontés par la voix de Bulle Ogier. C’est quasiment une conversation entre Bardot et Teboul. Il lui fait part de ses impressions sur sa vie, comment il la perçoit, c’est-à-dire mélancolique. Les extraits de certains films sont aussi judicieusement sélectionnés pour faire le parallèle entre la vie de Bardot et sa carrière, en particulier ses relations amoureuses.

Alors que le projet final se veut émouvant et empathique, on sent en partie la frustration et déception du réalisateur de n’avoir pas réussi à collaborer directement avec Bardot. C’est très lent et le réalisateur prend un peu trop de place, en particulier dans la deuxième partie du film. Sa propre perception de la vedette et ses sentiments à son égard sont omniprésents. Il aurait été plus intéressant d’intégrer plus d’extraits des mémoires de Bardot, qui sont rafraichissants par leur honnêteté.  Un des points forts du film est la présentation de l’enfance de Bardot. Le montage des archives du père de Bardot est réussi et les vidéos sont agréablement mises en parallèle avec des extraits de ses mémoires. On éprouve de l’empathie pour cette petite fille qui a grandi dans un milieu familial assez froid et désagréable. On comprend ce qui a pu orienter sa carrière et surtout sa relation avec les hommes. Pourtant, Teboul réussit à présenter Bardot comme une femme à la fois forte, sensible, rebelle et implacable qui aime l’amour et est passionnelle. Somme toute, Bardot, la méprise est intriguant, sans être captivant.


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