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Journées de la justice sociale

Chacun a le droit à sa vision du bonheur.

Les journées de la justice sociale ont eu lieu du 9 au 14 février à McGill : une occasion pour sensibiliser les étudiants aux enjeux globaux et locaux de notre société. Le thème de cette année : « Des amoureux et des combattants » (Lovers and Fighters). Les journées de la justice sociale sont un événement annuel organisé et fondé par le Groupe de recherche en intérêt public de McGill (GRIP-McGill) ainsi que par l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM). Pour cette neuvième édition, de nombreux organismes locaux se sont associés au projet, tels que Aids Community Care Montreal (ACCM), Inclusive Mental Health, le collectif des immigrants hispaniques à Montréal, Cinema Politica, Arc-en-Ciel d’Afrique, Art Contre la Charte et bien d’autres. Une dizaine de conférences étaient organisées, abordant des sujets aussi variés que la neurodiversité, les stigmas associés au VIH ou encore le quotidien des femmes musulmanes.

Le GRIP-McGill

Le GRIP, à l’origine du projet, a été fondé au début des années 1970, en pleine guerre du Vietnam. À l’époque, le créateur, Ralph Nader, cherchait à encourager la population étudiante à œuvrer pour le changement au sein du système. Il croyait fermement que certains moyens d’action établis (tel que la recherche, le fait d’adopter des lois ou de porter une cause devant la cour) étaient plus efficaces que les manifestations. Ce sont ces valeurs-là qui l’ont poussé à introduire ce type de résistance dans la vie quotidienne de l’université. Depuis 2001, GRIP-McGill a mis un point d’honneur à s’opposer à toute forme d’oppression vécue à travers la société.

Le bonheur, une idée imposée

Dans le cadre des Journées de la justice sociale, la conférence  « Self Care : Critical Perspectives on Oprah, Capitalism, and Happiness » a eu lieu le vendredi 14 février dernier. Andrea Figueroa et Kira Page ont mené une discussion de groupe visant à réfléchir à l’idée de développent personnel et de la prise en charge de soi. Les deux intervenantes ont apporté un point de vue critique concernant l’idée de bonheur qui nous est imposée par la société. Comme l’a expliqué Kira Page, l’idée de bonheur est bien souvent intrinsèquement liée à une certaine notion de réussite professionnelle et familiale, ainsi qu’à une certaine norme concernant notre santé physique et mentale. Ainsi, lorsque l’on sort de cette norme, il est difficile d’envisager avoir accès au bonheur, ce concept si abstrait auquel chacun de nous se doit d’aspirer.

Andrea Figueroa et Kira Page ont également cherché à mettre en lumière l’idée selon laquelle le bonheur est un concept indissociable des valeurs capitalistes sur lesquelles repose notre société. En effet, l’idée selon laquelle des individus épanouis sont plus productifs et capables de créer plus de richesses est extrêmement répandue dans la littérature récente sur le sujet. De plus, sans forcément en avoir conscience, nous nous inscrivons dans une histoire linéaire où la société nous pousse à prendre soin de nous afin de rester productif sur une longue période de temps. Ainsi, Andrea Figueroa explique que nous sommes constamment poussés à nous améliorer dans le but d’avoir toujours plus accès au bonheur.

Cela pousse chacun à croire que cet accès au bonheur doit être vécu comme une quête personnelle et que chacun est capable d’y arriver. À l’inverse, le fait de ne pas être heureux est vécu comme un échec personnel, et non comme un échec du système dans lequel nous vivons. La conférence avait pour but de permettre à chacun d’exprimer son point de vue sur ces idées rarement remises en cause par le courant de pensée dominant.


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