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Pour une musique du monde

A la Vino Tinto à l’escalier.

Webmestre, Le Délit | Le Délit

Dans un petit bar caché au coin de Sainte-Catherine et Berri, on se trouve immergé dans une atmosphère typiquement montréalaise : jeunes et vieux, styles divers et variés ainsi qu’un cosmopolitisme unique. Entouré de plantes, de guirlandes électriques et d’instruments en tout genre, A la Vino Tinto s’installe au coin de la salle sur une petite estrade. Celle-ci est un peu étriquée pour les cinq musiciens qui forment le groupe. Leur arsenal est d’ailleurs impressionant : une basse, deux tambours cubains (conga) et peut-être une dizaine de guitares électriques et acoustiques, c’est sans compter d’ailleurs tous les autres instruments que A la Vino Tinto utilisera durant le concert. Le groupe de musiciens est indépendant et cosmopolite, les membres viennent en effet de différents pays d’Amérique Latine (Chili, Mexique, Uruguay).

Après plusieurs tests et ajustements de son, ils commencent leur prestation par « Malédiction », chanson de leur deuxième album qui représente bien l’esprit du groupe : « une chanson pour tous les immigrants comme nous ici à Montréal ! » Sur des airs de musique latine, A la Vino Tinto nous transporte avec des paroles espagnoles, anglaises et françaises. Mundo, le leader/chanteur/multi-musicien, commence à sortir son impressionnante collection d’instruments : des güiros (une sorte de racloir typique de la musique afro-caribéenne), ainsi qu’un assortiment de flûtes de pans dont une est d’ailleurs fabriquée par le chanteur avec le cadre d’un vélo. On reconnaît des airs de reggae rappelant Bob Marley et Manu Chao. Les gens ont envie de danser. Le plus courageux d’entre eux est un petit vieillard qui se lance en premier. Et petit à petit, encouragé par Mundo qui descend danser avec le public, tout le monde se met à bouger.

Après un petit entracte et une tournée de shots pour le groupe, c’est reparti ! Les longs solos du guitariste German n’ont rien à envier aux solos psychés de Santana. Le spectacle est en somme un superbe mélange de toute les sortes de musiques : mambo, rumba, poprock, il y en a vraiment pour tous les goûts. L’apogée de la soirée est sans doute la reprise de « Sympathy for the Devil » des Rolling Stones. Une fois de plus, le mélange linguistique trilingue interpelle tout le public de l’Escalier et le groupe nous invite à participer au célèbre chœur de la chanson. A la Vino Tinto fait aussi appel à la jeune génération avec leur chanson « Bonsoir Politiciens », laquelle est dédiée à tous les étudiants qui ont soutenu la grève de 2012.

L’évènement est en somme un véritable succès : tout le monde est heureux, tout le monde est inclus. Chacun reconnaît des chansons qu’il adore. A La Vino Tinto a réussi à créer une musique sans frontière qui transcende l’espace.


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